Résultats par département des élections législatives françaises de 2017 — Wikipédia
Cette page est trop longue et devrait être synthétisée ou scindée.
Cela peut poser des problèmes de chargement et rendre la lecture et la navigation inconfortables. Vous pouvez la raccourcir en résumant le contenu de certaines sections et en déplaçant leur contenu original vers des articles détaillés, ou en discuter.
À l'image des élections dans beaucoup d'autres départements, la République en marche ! et le MoDem connaissent une popularité certaine dans ce département très ancré à droite. En effet, la droite ne renouvelle pas son grand chelem, pour la première fois depuis 2002. Le mouvement présidentiel obtient ainsi deux élus : Olga Givernet, deuxième femme élue députée du département, après Stéphanie Pernod-Beaudon, ancienne suppléante d'Étienne Blanc, face à laquelle elle l’emporte, et Stéphane Trompille qui triomphe d'une candidate FN succédant ainsi à Michel Voisin, député sortant depuis 29 ans, qui ne se représentait pas. Toutefois, la droite se maintient ailleurs, malgré une avance confortable du MoDem dans les deux premières circonscriptions au premier tour, les sortants sont réélus et même largement pour Damien Abad.
Après avoir vu sa candidate à l'élection présidentielle y arriver en tête au second tour, le Front National pouvait certainement nourrir des espoirs d'élus dans l'Aisne. Espoir déçu puisque le parti d'extrême droite n'obtient aucun élu, malgré la présence de ses candidats au second tour dans chaque circonscription. C'est ainsi le parti présidentiel qui sort vainqueur avec 3 élus sur cinq sièges dont le sortant issu du PRG, Jacques Krabal, et l'ancienne candidate malheureuse du Nouveau Centre en 2012, Aude Bono-Vandorme. Ce sont sinon 2 sortants qui sont réélus : Julien Dive à Saint-Quentin et Jean-Louis Bricout dans le nord-est du département, devenant alors le seul député socialiste des Hauts-de-France.
Le département de l'Allier subit la tendance nationale pour le mouvement En marche ! : le parti obtient deux élues, qui deviennent également les premières femmes députées du département, dont Laurence Vanceunebrock-Mialon qui bat le maire LR de Montluçon, Daniel Dugléry, qui subit sa quatrième défaite de suite aux élections législatives. La "petite" surprise a pu venir de l'élection de l'ancien président du conseil général, le communiste Jean-Paul Dufrègne, qui a réussi à rattraper son retard de 6 points du premier tour pour battre la candidate en marche. Il signe le retour des communistes dans la délégation de l'Allier, absents depuis 10 ans.
Les Alpes-de-Haute-Provence plébiscitent la République en marche ! : le parti emporte les deux sièges avec plus de 60 % des voix. Le porte-parole du gouvernement et ancien socialiste, Christophe Castaner est réélu dans la circonscription de Manosque face au candidat de la France insoumise et Delphine Bagarry est élue à Digne face au FN, devenant la première femme jamais élue députée dans le département.
Les Hautes-Alpes sont une victoire supplémentaire pour la République en marche ! et une débâcle pour le parti socialiste : la sortante à Gap, Karine Berger, est battue dès le premier tour en cinquième position. C'est la conseillère départementale de Gap, issue d'En Marche !, Pascale Boyer qui lui succède. L'ancien radical de gauche et désormais marcheur, Joël Giraud est aisément réélu pour un quatrième mandat face à un dissident des Républicains.
Dans un département fortement ancré à droite, Les Républicains résistent plutôt bien, au vu du contexte national. Le parti conserve six sièges sur les neuf qu’il possédait face à En Marche ! ou au MoDem. Il en concède ainsi 3 à la République en marche ! qui les emporte tous face au FN (on notera un score de 47 % dans le secteur de Menton). On note également la réélection de Bernard Brochand, qui après 16 ans de mandat, devient le doyen de l’Assemblée nationale.
Au vu du contexte national, les socialistes ardéchois résistent bien : ils conservent deux sièges sur trois grâce à deux "figures" locales : le maire d'Annonay, Olivier Dussopt, et le président du département, Hervé Saulignac, dans le secteur de Privas. Seul le secteur d'Aubenas leur échappe, avec l'élection du candidat Les Républicains. Le grand perdant dans le département est donc le mouvement présidentiel : la République en marche ! n'obtient aucun élu malgré sa présence au second tour dans chaque circonscription, confirmant le résultat du premier tour de la présidentielle où Emmanuel Macron n'était arrivé que troisième dans le département. On notera également l'absence au second tour du FN et de la FI qui pouvaient espérer de meilleurs résultats à la suite de cette même présidentielle et, à l'image du reste du pays, des votes blancs et nuls nombreux au second tour avec presque 13 % des votants. (et une abstention bondissant de 16 %)
La droite remporte une victoire historique dans ce département puisque ce n'est que la quatrième fois sous la Ve République qu'elle réalise le grand chelem (précédents en 1958, 1962 et 1993). Cela a été rendu possible grâce à la chute du fief de gauche qu'est le secteur du nord du département, possiblement explicable par le morcellement des voix de gauche entre le PS et la FI. Les deux autres circonscriptions reconduisent aisément les sortants de droite avec des scores avoisinant ou dépassant les 70 % mais une abstention atteignant presque 60 %. À noter que la troisième circonscription est une des très rares à ne pas avoir qualifié la candidate En Marche !-MoDem pour le second tour.
La France insoumise fait carton plein dans ce département historiquement de gauche. La première circonscription, pour la première fois depuis 1958, n'élit pas un député socialiste à sa tête (il en est presque de même pour celle de Pamiers à quelques lointaines exceptions près). Dans les deux cas, la situation s'est résumée à une courte victoire face à En Marche ! arrivé en tête avec plusieurs points d'avance, au premier tour, et le PS en troisième position. Le report des voix à gauche aura donc profité à la FI dans un contexte de forte abstention (51,28 % au second tour) mais inférieure à la moyenne nationale (57,36 %).
Après que Marine Le Pen et François Fillon ont obtenu de bons scores à la présidentielle (30 puis 45 % pour la première, 23 % pour le second), il était attendu logiquement de bons résultats pour LR et le FN. Cela s'est plutôt vérifié pour les Républicains qui se maintiennent dans les secteurs de Troyes-Bar-sur-Seine, qui élit la première femme députée de l'histoire du département, et Troyes-Romilly-sur-Seine, secteur historique de François Baroin, malgré une nette avance des candidats soutenus par En Marche ! au premier tour. Le mouvement aura en revanche eu raison de la droite au cours de la seule triangulaire de France, dans le secteur de Troyes-Bar-sur-Aube qui met ainsi fin à 39 ans de mainmise de la droite sur ce siège. Le FN aura, quant à lui, déçu tous ses possibles espoirs en ne se qualifiant qu'en position d'arbitre de la triangulaire dans la première circonscription. Enfin, la gauche semble s'être presque totalement effacée ici avec la FI à seulement 8,4 % en quatrième force politique départementale et le PS complètement balayé à 2 %.
La République en marche ! sort nettement victorieuse de cette élection avec un grand chelem après que tous ses candidats sont arrivés en tête au premier tour. Du côté de la gauche, la popularité de Jean-Luc Mélenchon lors de la présidentielle (21 % des voix) et celle passée mais assez ancrée du PS ont contribué à un morcellement des voix de gauche entre les candidats de ce dernier et ceux de la FI. De plus, le sortant du secteur de Carcassonne, Jean-Claude Perez, se représente en dissidence. Ainsi, tout ceci a conduit à l'élimination de tous ces candidats sauf André Viola, président du département, qui est finalement battu dans le secteur de Castelnaudary , où on remarque un taux exceptionnellement haut de votes blancs et nuls : il dépasse 18 % des votants. Le FN rentre également bredouille de cette élection, possiblement déçu après que Marine Le Pen se soit pourtant placée en tête au 1er tour de la présidentielle, un mois plus tôt. La droite "plus modérée" représentée par LR voit, elle, ses résultats à la baisse avec à peine 12 % des voix contre 21, 5 ans plus tôt.
Après des élections présidentielles où son candidat était arrivé en tête dans les trois circonscriptions, la République en marche ! pouvait espérer des élus : c'est chose faite avec la conquête du nord du département grâce à deux transfuges des radicaux de gauche, l'ancien sénateur Stéphane Mazars et la maire de la petite commune de Naucelle, Anne Blanc, qui se paie même le luxe d'être la seule députée de cette élection à être élue sans opposant au second tour, à la suite du retrait du républicain André At. (on notera cependant au second tour une forte abstention de 67 % et des votes blancs et nuls représentant presque 32,5 % des votants) Les Républicains sinon sauvent les meubles en conservant largement le bastion du secteur de Millau (à droite depuis 1958) mais perdent donc l'autre fief que constituait le siège de Rodez, qui retourne au centre, 15 ans après le départ de l'UDF.
La vague "en marche" déferle sur les Bouches-du-Rhône et fait élire huit députés marcheurs et un MoDem. Le grand perdant est ainsi le PS qui perd tous ses députés et est relégué à un score départemental de 3,5 %. À droite, LR tient bon avec quatre députés réélus sur six et la reconquête par l'ancien député Éric Diard du siège de Vitrolles-Marignane, alors que le FN pouvait être attendu au second tour ici après un score de 54,5 % de Marine Le Pen le précédent. Le FN, qui, sinon, parvient à se qualifier au second tour dans cinq circonscriptions mais n'obtient pas d'élus, même s'il atteint presque 49 % dans le secteur d'Arles et 47,6 % au nord de Marseille. Enfin, à gauche, la France insoumise voit son chef de file élu dans le centre de Marseille face à Patrick Mennucci mais son seul autre candidat qualifié battu dans le secteur adjacent, cependant, le PCF conserve largement le fief de Martigues, acquis depuis 1997.
C'est donc encore le jeune parti présidentiel qui bouscule le paysage politique départemental en emportant quatre sièges sur six. Ce ne sont en revanche pas des novices en politique qui sont élus : le sortant radical de gauche, Alain Tourret, un ancien militant UDI, Bertrand Bouyx et d'anciens adjoints au maire, Fabrice Le Vigoureux (à Caen, pour le PRG) et Christophe Blanchet (dans la petite ville de Merville-Franceville, pour le MoDem) qui réussit à faire chuter Nicole Ameline, députée LR de Cabourg depuis 1991 et ancienne ministre. La droite réussit malgré tout à conserver un siège en faisant basculer le secteur de Falaise-Lisieux grâce au maire de Livarot-Pays-d'Auge, Sébastien Leclerc. Enfin, la petite surprise vient de la circonscription de Caen-est avec la réélection de la socialiste Laurence Dumont, qui souffrait d'une situation nationale difficile pour le PS et accusait un retard de 14 % au premier tour face au candidat médiatique, Éric Halphen, alors que l'on pouvait plutôt s'attendre à une présence au second tour d'Isabelle Attard qui avait réussi à fédérer la gauche (de la FI au PS) derrière sa candidature, à Bayeux.
Alors qu'après 54 ans de gouvernance sans partage de la droite et du centre droit, le socialiste Alain Calmette avait réussi à emporter le siège d'Aurillac en 2012, la République en marche ! ne réussit pas le même exploit avec la droite qui reprend ses pleins droits grâce au retour de Vincent Descœur à Aurillac et à l'élection de l'ancien suppléant d'Alain Marleix, Jean-Yves Bony. Il y a tout de même une nouveauté : pour la première fois depuis 1958, le siège de Saint-Flour, ancien fief de Georges Pompidou, élit son député au second tour (en raison surtout de la dissidence de l'ancien sénateur Pierre Jarlier).
La Charente est le théâtre, lors de ces élections, de la bataille des gauches entre les fidèles du PS et les nouveaux militants de la REM, au centre, et de la FI, plus à gauche. Ce sont finalement les marcheurs qui sortent vainqueurs avec le basculement des sièges d'Angoulême et du sud en leur faveur face à la FI et à LR (qui voit son électorat départemental passer de 24 % à 14 %). Le PS sauve son image avec la réélection du député de longue date, Jérôme Lambert.
Le phénomène en marche débarque en Charente-Maritime et parvient à emporter 3 sièges sur cinq face aux républicains dont celui de Royan-Jonzac que Dominique Bussereau tenait pour la droite depuis 1993. Ce sont les secteurs des îles qui résistent à la poussée centriste avec la réélection des sortants : le tombeur de Ségolène Royal en 2012, Olivier Falorni à Ré-La Rochelle et le "républicain" Didier Quentin à Oléron-Royan pour un cinquième mandat.
Les électeurs berrichons apportent à la coalition MoDem-LREM un grand chelem en faisant chuter toutes les formations sortantes. Le duel le plus serré a lieu pour le siège de Saint-Amand-Montrond face au socialiste Yann Galut, engagé dans le secteur depuis 1997. On remarquera aussi la chute des communistes à Vierzon, après 20 ans de direction et celle de la droite à Bourges invaincue depuis 36 ans.
Forte de sa popularité nationale, La République en marche ! parvient à faire élire dans le secteur de Tulle, son candidat, le maire de la petite ville de Naves, Christophe Jerretie, sur ces terres hautement symboliques, anciens fiefs des anciens chefs de l'État, Jacques Chirac et François Hollande (dont le candidat socialiste Bernard Combes, défait au second tour, est un proche). En revanche, ce n'est pas le cas de leur autre candidate, l'ancienne sénatrice socialiste, Patricia Bordas, qui chute sur le fil face à la candidate des Républicains, vice-présidente du département, Frédérique Meunier, qui permet à la droite de revenir à la tête du secteur de Brive après 10 ans d'absence.
Après des élections territoriales de 2015 qui leur étaient assez favorables, les nationalistes corses, unis au sein du front Pè a Corsica, pouvaient s'attendre à de bons résultats. Espoirs apparaissant plutôt déçus à l'issue du premier tour au cours duquel leur candidat dans le secteur d'Ajaccio est éliminé et celui à Sartène est qualifié mais distancé. Finalement, ce dernier, le conseiller territorial Paul-André Colombani, est élu, mettant fin à presque 60 ans de domination locale de la famille De Rocca Serra. En revanche, la droite sauve les meubles en conservant largement le siège d'Ajaccio face à la candidate en marche, dont le parti restera le grand perdant local de ces élections.
Au contraire de leurs voisins du sud, la popularité des nationalistes se fait ressentir rapidement avec l'élection large de leurs deux candidats face au sortant de droite à Bastia et au candidat des marcheurs à Calvi-Corte, mettant fin par la même occasion, après plus de 40 ans, à la présence des radicaux de gauche dans la délégation parlementaire de Corse.
La situation dans le département bourguignon s'est surtout résumée à un affrontement entre républicains et marcheurs mais avec quelques particularités. À Dijon-nord, c'est un dissident de droite qui arrive au second tour mais qui est battu. À Dijon-sud, c'est le FN qui se hisse au second tour devant une droite trop faible et une gauche divisée entre socialistes, insoumis et écologistes (et les soutiens de la sortante socialiste dissidente). Fadila Khattabi s'y offre tout de même l'élection la plus large du département. Sinon, En marche ! emporte les secteurs de Montbard et Beaune, moins largement, et finalement, seul le secteur de Dijon-est, ancré à droite depuis plus de 25 ans, résiste à la vague de la REM avec la réélection du sortant LR.
Comme c'est le cas depuis 2002, Marc Le Fur sera à nouveau le seul député de droite des Côtes-d'Armor mais non plus face aux socialistes mais aux marcheurs. En effet ceux-ci réussissent à l'emporter dans tout le département, sauf dans le secteur de Loudéac. On remarquera l'élection du maire MoDem de Saint-Brieuc pour le siège de sa ville qui était entre les mains du PS depuis 1997 et celle d'Éric Bothorel, ancien suppléant de Corinne Erhel, décédée un mois avant les élections. Sinon, le PS chute avec la défaite de tous ses sortants "fidèles", Annie Le Houérou, sur le fil, à Guingamp, à Saint-Brieuc donc, Michel Lesage et Viviane Le Dissez, dès le premier tour, à Dinan.
La République en marche ! se saisit de la circonscription départementale de la Creuse après 20 ans de direction de Michel Vergnier, battu dès le premier tour, et plus de 60 ans de présence des socialistes dans la délégation parlementaire départementale. C'est l'agriculteur local Jean-Baptiste Moreau qui est élu sous les couleurs du mouvement présidentiel face à la droite représentée par le conseiller départemental, Jérémie Sauty.
Un mois après les élections présidentielles, on s'attendait à une certaine corrélation avec ces échéances-ci. Cela s'est plutôt vérifié avec un certain succès de la FI après que Jean-Luc Mélenchon soit arrivé en tête, en Dordogne, au premier tour de la présidentielle au coude à coude avec Emmanuel Macron mais c'est bien ce dernier qui confirme sa popularité et celle de son mouvement avec un grand chelem pour la coalition centriste LREM-MoDem. Le second tour s'est donc surtout résumé à un duel entre gauche et centre à l'exception du siège du Bergeracois disputé entre la REM et le FN dont le candidat a surtout profité des divisions à gauche entre la sortante, insoumis et communistes, pour se hisser au second tour. Sinon, la seule sortante socialiste à se représenter, Colette Langlade, chute de peu à Nontron face au maire MoDem du village de Lanouaille, Jean-Pierre Cubertafon.
Malgré l'arrivée en force du nouveau parti présidentiel, En marche !, qui obtient 3 (indirectement 4) élus sur 5, le renouvellement politique dans le Doubs est finalement assez limité : trois sortants sur cinq sont réélus. La circonscription très ancrée à droite de Pontarlier conserve la républicaine Annie Genevard à sa tête tandis que l'ancien suppléant socialiste de Pierre Moscovici, Frédéric Barbier, est largement réélu sous la bannière des marcheurs face à Sophie Montel, figure locale du FN, et que Éric Alauzet, soutenu par la majorité présidentielle, est réélu largement à Besançon-est pour devenir le seul député écologiste de cette législature (ou du moins élu en tant que tel). En revanche, la socialiste Barbara Romagnan n'a pas la même chance que ses anciens collègues à Besançon-ouest en chutant face à une jeune marcheuse, novice en politique, Fannette Charvier. Enfin, LR perd de peu son second fief, celui de Montbéliard qui était tenu depuis 15 ans par Marcel Bonnot, non candidat.
20 ans après l'élection de Michèle Rivasi, première femme députée du département, la Drôme envoie à l'Assemblée une délégation parlementaire composée uniquement de 4 femmes. La République en marche !, dans son élan national, conquiert ainsi les trois premières circonscriptions à la suite de la droite dont les députés sortants ne se représentaient pas sauf l'UDI Franck Reynier, à Montélimar, seul candidat de l'union de la droite éliminé au premier tour, distancé par le FN qui offre à Alice Thourot l'élection la plus large du département. Fait assez surprenant, la droite parvient à se raccrocher à la seule circonscription qui lui manquait en 2012, celle de Romans-sur-Isère, où sa candidate, la conseillère départementale LR Emmanuelle Anthoine, devance la gauche divisée et le FN au premier tour pour battre ensuite la candidate marcheuse.
C'est un grand chelem pour l'alliance LREM-MoDem dans ce département où les électeurs ont décidé de rejouer la présidentielle dans chaque circonscription avec des duels FN-Majorité présidentielle. On note, bien entendu, la réélection à Évreux-Verneuil du nouveau ministre de l'Économie ex-LR, Bruno Le Maire qui s'offre l'élection la plus large du département alors que c'est Claire O'Petit qui est élue avec le moins d'avance à Vernon, où elle était déjà candidate en 2012 sous l'étiquette MoDem et n'avait alors emporté que 1,63 % des voix.
Alors qu'à l'échelle nationale, la République en marche ! connaît une popularité assez importante, l'Eure-et-Loir choisit plutôt de faire à nouveau confiance à la droite. Seule la circonscription de Chartres choisit le mouvement présidentiel pour la représenter, alors que le sortant, le député-maire de Chartres, ne se représentait pas. Sinon, la droite conserve donc sa mainmise sur le reste du département avec des élections assez larges (plus de 70 % pour Philippe Vigier à Châteaudun) face à des marcheuses, sauf Laure de la Raudière réélue dans un contexte plus flou face au PRG, alors qu'En Marche ! n'avait pas présenté de candidat ici.
5 ans après la gauche, ce sont les marcheurs qui raflent tous les sièges, menés par l'ancien socialiste, le sortant de la plus large circonscription, celle de Châteaulin-Crozon, Richard Ferrand, nouveau ministre. Ce n'est cependant pas lui qui obtient la plus large élection mais Liliana Tanguy, élue face à la droite à Douarnenez, qui était tenu depuis 10 ans par la socialiste Annick Le Loch, qui ne se représentait pas. Il en était de même pour deux autres figures : l'ancienne ministre Marylise Lebranchu, députée de Morlaix depuis 20 ans et Gilbert Le Bris, député de longue date de Quimperlé, dont les secteurs échoient donc aux marcheurs mais qui y connaissent leurs élections les moins larges du département (pour la première face à LR et la seconde face au PS élu à Quimperlé depuis 1973). Les autres sortants sont battus dont deux dès le premier tour (à Brest-ville et Landerneau) et l'ancien garde des sceaux, Jean-Jacques Urvoas, à Quimper. Dans le même temps, on pourra noter l'exceptionnelle impopularité du FN local à peine 7 % au premier tour.
Après des élections présidentielles réussies, les marcheurs parviennent logiquement à faire tomber toutes les circonscriptions gagnées par la gauche en 2012. Seule la circonscription de Saint-Gilles-Vauvert réélit de justesse la figure du FN, l'avocat Gilbert Collard, face à la torera Marie Sara, investie par le MoDem. Tous les autres secteurs départagent aussi au second tour le FN et les marcheurs mais ce sont bien ces derniers qui sont vainqueurs partout. On notera la réélection de la députée, ex-PS, de Nîmes-Beaucaire, Françoise Dumas, face à Yoann Gillet, secrétaire départemental du FN. En revanche, deux de ses anciens collègues n'ont pas cette chance : le socialiste Fabrice Verdier à Alès-Est et l'écologiste Christophe Cavard à Nîmes-Uzès, éliminés dès le premier tour. On remarquera enfin la chute du secteur d'Alès-Le Vigan, qui était socialiste depuis 20 ans.
La Haute-Garonne suit le contexte national en élisant neuf députés marcheurs sur dix. Mais la particularité locale qu'est l'ancrage historique à gauche se ressent avec la présence de la FI au second tour dans six secteurs et celle du PS en déroute pour le siège rural de Rieumes. Mais étonnamment[2], c'est bien le socialiste Joël Aviragnet qui empêche le grand chelem des marcheurs en étant élu de justesse à la suite de la présidente d'Occitanie, Carole Delga, dont il était suppléant. Sinon, en revanche, les insoumis voient leurs espoirs d'élus déçus avec leur meilleur score revenant à l'avocate Claire Dujardin, à Toulouse-Blagnac, qui obtient près de 49 % des voix. Pour le centre, le MoDem obtient l'élection de son président départemental, Jean-Luc Lagleize, à Toulouse-Nord-Est et En marche ! fait donc élire huit députés dont Monique Iborra, réélue pour un troisième mandat à Colomiers-Tournefeuille.
Malgré sa débâcle nationale historique, sa forte position historique dans le Gers permet au PS de se positionner en challenger face aux marcheurs. Ce sont bien ces deux formations qui s'affrontent au second tour pour les deux circonscriptions départementales qui font des choix différents : alors que la sortante socialiste de Condom, Gisèle Biémouret est réélue pour un troisième mandat, le vice-président socialiste du département, Francis Dupouey, est largement battu à Auch par Jean-René Cazeneuve, conseiller municipal marcheur de cette même ville.
La Gironde confirme une volonté de changement profond du paysage politique avec onze nouveaux députés et un seul sortant réélu, l'ancien socialiste et désormais marcheur Florent Boudié, à Libourne. Ce renouvellement est surtout dû au mouvement présidentiel et son allié MoDem qui remportent dix secteurs sur douze, face aux formations sortantes dans l'ouest du département, tantôt assez largement face à Marie Récalde à Mérignac ou Yves Foulon à Arcachon, tantôt sur le fil face à Pascale Got dans le Médoc. C'est le FN qui lui tient tête au second tour dans le nord-est du département où Marine Le Pen était arrivée en tête en avril mais il y est largement battu. Dans le centre de Bordeaux historiquement plus à droite, ce sont les républicains qui font face en deuxième position mais sont systématiquement largement battus. Finalement, ce sont les secteurs plus périphériques à la ville d'Alain Juppé qui résistent au mouvement présidentiel et lui préfèrent la gauche qui l'emporte sur le fil : la FI dans le secteur historique de l'écologiste Noël Mamère, Bordeaux-Bègles, et le PS qui, après 10 ans de domination départementale, se raccroche au seul siège de Cenon-Lormont, acquis depuis 1958.
Après des élections présidentielles où Marine Le Pen était arrivée en tête dans le département au premier tour, il était attendu que le FN concurrence ici les marcheurs victorieux nationalement. Cela se concrétise effectivement dans la circonscription de Béziers qui élit Emmanuelle Ménard, la femme du maire proche du FN de cette même ville, Robert Ménard. Cependant, dans les six autres circonscriptions où le FN s'était qualifié, celui-ci échoue face aux marcheurs qui l'emportent plus largement à l'est avec Jean-François Eliaou, transfuge de la droite, qui est élu le plus largement avec près de deux tiers des voix à Mèze-Lodève. Alors que c'est le FN qui fait office de challenger à LREM dans sept circonscriptions, ce sont les insoumis qui réussissent à concrétiser à Montpellier le résultat de Jean-Luc Mélenchon en avril où il était arrivé en tête et avait obtenu 31 % des voix. Deux candidats de la FI parviennent donc à se qualifier et Muriel Ressiguier est élue à Montpellier-centre mais Stéphane Vidal se fait largement battre dans le nord-est de la ville.
La vague d'en marche déferle en Ille-et-Vilaine et le mouvement présidentiel avec ses alliés remporte ainsi six sièges sur huit. REM emporte directement quatre sièges du sud tandis que son allié MoDem fait élire sa candidate très largement à Rennes-Cesson-Sévigné face au candidat de la droite qui avait réussi à devancer une gauche très divisée au premier tour. Le sortant socialiste de Rennes-Pacé, François André est lui réélu assez largement avec le soutien implicite du parti d'Emmanuel Macron qu'il avait parrainé lors de la présidentielle. Les deux sièges résistant à cette montée des marcheurs sont ceux du nord détenus par la droite : l'UDI Thierry Benoît conserve le siège de Fougères et le républicain Gilles Lurton est réélu à Saint-Malo, tous deux avec des scores confortables face à leurs opposantes marcheuses. Enfin, à gauche, des cinq sortants socialistes, hormis François André, seule Marie-Anne Chapdelaine se représentait à Rennes-Bruz et elle est éliminée au premier tour, devancée de peu par le candidat de la droite et talonnée par celui de la FI, les insoumis qui réussissent sinon à se maintenir à Redon-Guichen et à Rennes-Saint-Jean-de-la-Lande où ils sont à chaque fois largement battus.
Bien que l'heure soit au changement avec l'élection de novices en politique, les électeurs indriens n'ont pas élu de parfaits inconnus : les marcheurs grâce à leur élan national réussissent à faire largement élire face au FN, François Jolivet, le maire ex-LR de Saint-Maur, dans le secteur de Châteauroux. Mais leur allié MoDem échoue à Issoudun et sa candidate se fait battre au second tour par l'ancien député républicain Nicolas Forissier. À l'image de la situation à l'échelle nationale, les sortants socialistes échouent largement en étant battus dès le premier tour : après 20 ans au Palais-Bourbon, la défaite de Jean-Paul Chanteguet est emblématique.
Les marcheurs conquièrent l'Indre-et-Loire et font basculer quatre sièges sur cinq. Seul le siège de Loches leur échappe et élit la candidate de centre droit, Sophie Auconie, face à l'ancienne ministre socialiste de la Santé, Marisol Touraine qui se revendiquait de la majorité présidentielle. Tous les sortants sont ainsi battus dont Laurent Baumel dès le premier tour à Chinon-Joué-lès-Tours, devancé par son prédécesseur LR, l'ancien secrétaire d'état de Nicolas Sarkozy, Hervé Novelli que la candidate d'en marche ! Fabienne Colboc, bat aisément. Philippe Briand, le président LR de la métropole tourangelle, est le seul sortant à avoir renoncé à se représenter après 24 ans à l'Assemblée et le candidat qui représente son parti pour lui succéder est le plus largement battu du département.
La vague des marcheurs et des nouveaux élus déferle sur l'Isère et fait tomber neuf circonscriptions sur dix dans l'escarcelle du centre. Dans le même temps, on notera la féminisation de la délégation parlementaire avec huit femmes sur dix élus dont la seule sortante réélue, la socialiste Marie-Noëlle Battistel. L'ancienne suppléante du premier président de la Cour des Comptes, Didier Migaud, bat son propre ancien suppléant, désormais marcheur. Pour le reste à gauche, le résultat est assez pauvre puisque seul un insoumis réussit à se qualifier à Grenoble-ouest mais est battu (et ce, alors que Jean-Luc Mélenchon était arrivé en tête dans la ville en avril avec près de 29 % des voix). Ceci est en partie dû à des divisions entre écologistes, socialistes, radicaux, communistes, insoumis... La droite, mieux organisée autour de l'union LR-UDI, parvient à faire qualifier quatre candidats mais ne l'emporte nulle part et perd ses deux derniers secteurs : Bourgoin-Jallieu-Nord perdu dès le premier tour où Alain Moyne-Bressand, député depuis 31 ans, est battu et la 7e circonscription est cédée au second tour par le maire LR de Saint-Étienne-de-Saint-Geoirs, Yannick Neuder face à la maire marcheuse du petit village de Bressieux, Monique Limon. Enfin, le FN se qualifie pour le second tour de quatre sièges mais se fait systématiquement battre largement sauf à Bourgoin-Jallieu-Morestel où le parti d'extrême droite atteint presque les 45 % au second tour (Marine Le Pen y avait dépassé les 31 % en avril) mais est tout de même vaincu par LREM.
Au vu du contexte de réussite nationale des marcheurs, la droite jurassienne résiste plutôt bien. Elle parvient à faire réélire assez confortablement Marie-Christine Dalloz à Saint-Claude, élue depuis 10 ans, et Jean-Marie Sermier, député de Dole depuis 15 ans, face au MoDem. Seul le siège de Lons-le-Saunier suit la tendance nationale en élisant l'ancienne vice-présidente socialiste du département et désormais marcheuse, Danielle Brulebois qui succède à celui qui l’avait battue en 2012, Jacques Pélissard, député-maire de Lons-le-Saunier depuis 24 ans, qui ne se représentait pas.
Entre la gauche et les marcheurs, le cœur des Landais balance alors qu'aucun sortant socialiste ne se représentait. Pour succéder à l'ancien ministre Alain Vidalies, le secteur du nord du département se choisit largement la maire MoDem de Mont-de-Marsan, Geneviève Darrieussecq face à un conseiller socialiste d'opposition de cette même ville, Renaud Lagrave. La circonscription de Dax fait également le choix d'un maire, celui de Saint-Martin-de-Seignanx, l'ancien socialiste Lionel Causse, confortablement élu face à une candidate insoumise. C'est finalement le sud-est qui aura été le secteur le plus disputé : alors qu'il accusait près de 9 points de retard sur son opposant marcheur, Boris Vallaud, le mari de Najat Vallaud-Belkacem, l'ancienne ministre socialiste de l'Éducation Nationale, conserve de peu le siège qu'aura occupé pendant près de 39 ans, l'ancien président socialiste de l'Assemblée Nationale, Henri Emmanuelli, décédé en mars.
Bien que plébiscités à l'échelle nationale, les marcheurs sont mis en difficulté par la droite loir-et-chérienne dès le premier tour, dans les secteurs de Romorantin-Lanthenay et de Vendôme. Pour le premier, c'est le porte-parole des Républicains, Guillaume Peltier, qui l'emporte, à la suite de Patrice Martin-Lalande qui était élu à ce siège depuis 24 ans. Quant au second, c'est le président UDI du département et ancien ministre, Maurice Leroy qui est aisément réélu pour un cinquième mandat face à la candidate marcheuse. Finalement, c'est le maire MoDem du village de Marchenoir, Marc Fesneau, qui sauve l'honneur de la coalition centriste, à l'échelle départementale, en étant largement élu pour le siège de Blois face au candidat FN, Michel Chassier. Le conseiller régional d'extrême droite aura réussi à se hisser au second tour en grande partie grâce aux divisions à droite, entre le candidat LR et Rama Yade, et à gauche, entre le sortant socialiste et la candidate insoumise.
Les marcheurs "marchent" sur le département de la Loire et emportent avec eux quatre des six sièges de ce département. Après 29 ans au Palais Bourbon, l'UDI François Rochebloine se fait battre, pour le siège de Saint-Chamond, par la jeune candidate marcheuse, Valéria Faure-Muntian (ce qui déclenchera des propos polémiques de la part du perdant[5]). C'est également le nord du département, plus rural, et historiquement plus ancré à droite, qui voit ses deux sièges basculer : celui de Feurs-Montbrison sanctionne le sortant LR, Paul Salen face à En Marche et celui de Roanne élit l'ancienne première adjointe MoDem de Villerest, Nathalie Sarles, avec le soutien de Laure Déroche, ancienne maire PS de Roanne. Les marcheurs s'emparent enfin du siège de Saint-Étienne-Sud grâce à l'ancien socialiste Jean-Michel Mis. Celui-ci était opposé à la France insoumise au second tour, présence matérialisant la légère avance obtenue par Jean-Luc Mélenchon, en avril, dans Saint-Étienne, devant Emmanuel Macron (24,94 % contre 24,82 % des voix). Deux sièges résistent donc, de justesse, à la vague centriste : Régis Juanico est réélu avec 23 voix d'avance face à une marcheuse à Saint-Étienne-Nord qui confirme qu'il existe encore un certain électorat de gauche dans une ville qui avait basculé à droite en 2014. Enfin, c'est Dino Cinieri qui sauve les meubles à droite, l'ancien maire chrétien-démocrate étant réélu avec 99 voix d'avance face à un marcheur.
La Haute-Loire préfère suivre ses traditions en maintenant, comme depuis près de 40 ans, la droite à sa tête. À la suite du nouveau président d'Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, le secteur du Puy-Yssingeaux, à droite depuis 1945, élit, pour la première fois dans l'histoire du département, une femme à sa tête : la conseillère régionale LR Isabelle Valentin. À l'ouest, Jean-Pierre Vigier obtient aisément un second mandat face, comme sa nouvelle collègue, à En Marche. Le mouvement présidentiel, qui aura été le grand perdant ici alors même qu'Emmanuel Macron était arrivé en tête à l'échelle départementale en avril.
C'est un franc succès pour la coalition centriste LREM-MoDem qui s'offre un grand chelem, menée par l'ancien écologiste et député de Nantes-Orvault depuis 10 ans, François de Rugy qui écrase son opposant LR avec près de deux tiers des voix et le meilleur résultat départemental. En élisant quatre marcheuses à leur tête, les quatre autres circonscriptions nantaises confirment également les 31 % obtenus dans la préfecture par Emmanuel Macron en avril mais aussi la présence dans la ville des ducs de Bretagne, d'un électorat de gauche représentée au second tour par trois insoumis et le seul sortant fidèle au PS réussissant à y être présent, Michel Ménard, député sortant de Nantes-Carquefou. La plus forte résistance aura été offerte par l’insoumise Martine Gourdon, ancienne communiste, dans ce qui a longtemps été le fief de l'ancien premier ministre, Jean-Marc Ayrault. La France insoumise aura également eu l'occasion de se frotter, toujours sans succès, aux marcheurs à Saint-Nazaire après que leur candidat ait devancé l'ancienne présidente du MJS, Laurianne Deniaud qui perd ce secteur qui était acquis au PS depuis 20 ans. Les challengers des marcheurs auront sinon été les candidats républicains tous balayés avec moins de 40 %. (parmi ces élus marcheurs, on compte les deux sortants, ex-PS, Yves Daniel à Châteaubriant-Blain et Sophie Errante à Vertou-Clisson)