Varouville — Wikipédia

Varouville
Varouville
L'église Saint-Martin.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Manche
Arrondissement Cherbourg
Intercommunalité Communauté d'agglomération du Cotentin
Maire
Mandat
Françoise Medernach
2020-2026
Code postal 50330
Code commune 50618
Démographie
Gentilé Varouvillais
Population
municipale
227 hab. (2021 en diminution de 15,3 % par rapport à 2015)
Densité 54 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 40′ 35″ nord, 1° 22′ 03″ ouest
Altitude Min. 22 m
Max. 108 m
Superficie 4,19 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Cherbourg-en-Cotentin
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton du Val-de-Saire
Législatives Quatrième circonscription
Localisation
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Varouville est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 227 habitants[Note 1].

Géographie[modifier | modifier le code]

La commune est au nord-est du Cotentin. Son bourg est à 2,5 km à l'est de Saint-Pierre-Église et à 8 km à l'ouest de Barfleur[1].

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[3]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[4]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat maritime », correspondant au Cotentin et à l'ouest du département de la Manche, frais, humide et pluvieux, où les contrastes pluviométrique et thermique sont parfois très prononcés en quelques kilomètres quand le relief est marqué[5].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,9 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 10,6 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 985 mm, avec 14,3 jours de précipitations en janvier et 6,9 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020 la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Gatteville-le-Phare à 6 km à vol d'oiseau[6], est de 11,6 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 866,7 mm[7],[8]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Varouville est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[10],[11],[12].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Cherbourg-en-Cotentin, dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 77 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[13],[14].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (100 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (100 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (46 %), terres arables (38,5 %), zones agricoles hétérogènes (15,5 %)[15]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le nom de la localité est attesté sous les formes Vasrouvilla (sans date), Warouvilla en 1280, Varrouvilla vers 1280[16].

Le toponyme est basé sur un anthroponyme germanique tel que Warald[17] ou Warulfus[16],[18],[19] (forme latinisée, comprendre Warulf/Warolf cf. Warulfe Ier d'Uxelles) et sur l'ancien français ville/vile dans son sens originel de « domaine rural » issu du latin villa rustica.

Remarque : le même nom de personne est attesté au moins une seconde fois en Normandie dans Montgaroult (Orne, Mons Warulfi 1063)[16], cette commune se trouvant au sud de l'isoglosse w- / g(u)- (qui est parallèle à la ligne Joret en Normandie), d'où le passage de [w] > [g], alors que dans Varouville, il s'agit de l'évolution secondaire [w] > [v] qui s'est produite seulement à partir du XIIe siècle.

Le gentilé est Varouvillais.

Histoire[modifier | modifier le code]

Dans un aveu daté de 1500 on apprend que Jean de Pirou, seigneur de Beaumont en la Hague, dont dépendent Clitourps, Varouville, Réthoville, Cosqueville, Fermanville, avait droit de patronage, colombier, garennes, bois, près, et la juridiction de bas-justicier et partageait son droit de gravage avec le seigneur de Gonneville[Note 4]. Jean de Pirou possédait deux moulins à blé et avait également « salines et grèves à faire le sel ». C'est à la famille Pirou que l'on doit au XVe siècle le début de la construction du château de Flamanville à l'exception de la chapelle, qui est plus ancienne[20].

À la fin du XVIe siècle, Richard Castel ( 1592)[Note 5], qui descend d'une ancienne famille[Note 6], achète le fief de Varouville[21].

À la Révolution, Alexandre Andrault de Langeron (1763-1831), lieutenant général, en possession du fief de Courcy à Varouville, émigra, et vit ses biens confisqués[22].

Entre 1911 et 1950, la commune est traversée par le « Tue-Vaques », le chemin de fer entre Cherbourg et Barfleur, dont on peut encore voir l'ancienne gare à l'architecture du XXe siècle, près de l'église.

Politique et administration[modifier | modifier le code]

La mairie.
Liste des maires
Période Identité Étiquette Qualité
1794 1795 Louis Germain    
1795 1799 Bon Goubert    
1799 1800 Gilles Gaillard    
1800 1808 François Auvray    
1808 1809 Louis Auvray    
1809 1815 Louis Germain    
1815 1815 Louis Trohel    
1815 1818 Jacques Vindard    
1818 1825 Pierre Corbin    
1825 1848 Louis Germain    
1848 1855 Charles Hamel    
1855 1859 Jean Germain    
1859 1868 Étienne Germain    
1868 1874 Jean Trohel    
1874 1900 Augustin Germain    
1900 1912 Jean Trohel    
1912 1936 Edmond Germain    
1936 1974 Jean Corbin    
1974 1991 Jules Bonhomme    
1991 mars 2001 Maurice Langlois    
mars 2001[23] mai 2020 Évelyne Laloë[24] UMP Retraitée
mai 2020[25] En cours Françoise Medernach DVG Principale de collège
Une partie des données est issue d'une liste établie par Jean Pouëssel et Jean-François Halley[22].

Le conseil municipal est composé de onze membres dont le maire et deux adjoints[24].

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[26]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[27].

En 2021, la commune comptait 227 habitants[Note 7], en diminution de 15,3 % par rapport à 2015 (Manche : −0,76 %, France hors Mayotte : +1,84 %). Varouville a compté jusqu'à 519 habitants en 1806.

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
506466519483502483454450458
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
449424419403376348326323296
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
283291326244255239240231229
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2006 2010
233236194215255274287296267
2015 2020 2021 - - - - - -
268233227------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[28] puis Insee à partir de 2006[29].)
Histogramme de l'évolution démographique

Économie[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

La Charité de saint Martin.
  • Église Saint-Martin des XIIe, XVIIIe – XIXe siècles avec un clocher en bâtière bâti en 1710, et la trace d'un cadran solaire du XVIIe sur le mur sud, et dont le mobilier fut fortement endommagé pendant la Révolution. Elle abrite un groupe sculpté charité de saint Martin avec donateur en pierre calcaire de la fin du XVe classée au titre objet aux monuments historiques[30]. Elle formait à l'origine tympan au-dessus de la porte d'entrée, sous l'avant-porche, de l'église et fut déplacée à l'intérieur de la nef afin d'être mieux conservée. Le donateur sans tête est représenté en prière, avec probablement son épouse derrière lui, à gauche du groupe sculpté. [31]. Sont également conservés un maître-autel du XIXe, un lutrin en métal forgé du XIXe, un tableau avec donateur la Résurrection du Christ du XIXe, une verrière du XXe[22].
  • Château de la Bréhoulle dit de Belle-Vue du XIXe siècle avec parc. Il fut bâti par Didot, membre de la dynastie Firmin-Didot.
  • La Boulaye du XVIe siècle.
  • Ancienne gare, près de l'église, de la ligne de chemin de fer de Cherbourg à Barfleur où s'arrêtait le « tue-vaques »[32].
  • Fontaine Saint-Clair.
  • Oratoire Notre-Dame de la Pitié du XVIIIe siècle à la Vindarderie.
  • Croix de chemin du XVIIe siècle en granit, croix de cimetière du XVIIe siècle, Croix Rouge et Croix Boutereux.

Activité et manifestations[modifier | modifier le code]

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 261.
  • René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 664.
  • Maurice Lecœur (photogr. Christine Duteurtre), Val de Saire, Isoète, , 173 p. (ISBN 978-2-9139-2076-7), p. 26.
  • Edmond Thin, Le Val de Saire : Trésors d'un jardin du Cotentin sur la mer, Éditions OREP, , 165 p. (ISBN 978-2-915762-82-2), p. 145.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Population municipale 2021.
  2. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  4. Ils avaient également des droits sur les marchandises qui débarquaient au port Lévi.
  5. Un arrêt de la cour des aides de Normandie rendue en 1569 le maintiendra dans ses titres et privilèges.
  6. Les castel avaient pour armes : de gueules, au chevron d'argent, accosté de trois roses d'or, 2 en chef et 1 en pointe.
  7. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr.
  2. « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
  3. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le ).
  4. « Zonages climatiques en France métropolitaine », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  5. GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2.
  6. « Orthodromie entre Varouville et Gatteville-le-Phare », sur fr.distance.to (consulté le ).
  7. « Station Météo-France « Barfleur » (commune de Gatteville-le-Phare) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  8. « Station Météo-France « Barfleur » (commune de Gatteville-le-Phare) - fiche de métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  9. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
  10. « Typologie urbain / rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  11. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  12. « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  13. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  14. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  15. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  16. a b et c François de Beaurepaire (préf. Yves Nédélec), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, Paris, A. et J. Picard, (ISBN 2-7084-0299-4, OCLC 15314425), p. 230.
  17. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse, .
  18. Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, t. 2 : Formations non romanes ; formations dialectales, Genève, (lire en ligne), p. 951.
  19. René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, (ISBN 2-905461-80-2), p. 263.
  20. Jeannine Bavay, « Fermanville », Vikland, la revue du Cotentin, no 5,‎ avril-mai-juin 2013, p. 38 (ISSN 0224-7992).
  21. Jeannine Bavay, « Les seigneurs de Saint-Pierre-Église », Vikland, la revue du Cotentin, no 6,‎ juillet-août-septembre 2013, p. 64 (ISSN 0224-7992).
  22. a b et c Gautier 2014, p. 664.
  23. « Évelyne Laloë candidate à sa succession à la mairie », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  24. a et b Réélection 2014 : « Varouville (50330) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  25. Varouville. Françoise Medernach est désormais le nouveau maire de la commune.
  26. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  27. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  28. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  29. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  30. « Groupe sculpté : La Charité de saint Martin avec donateur à Varouville », notice no PM50001226.
  31. Thin 2009, p. 145.
  32. Lecœur 2009, p. 26.