Morville (Manche) — Wikipédia

Morville
Morville (Manche)
L'église Saint-Pair.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Manche
Arrondissement Cherbourg
Intercommunalité Communauté d'agglomération du Cotentin
Maire
Mandat
Yves François
2020-2026
Code postal 50700
Code commune 50360
Démographie
Gentilé Morvillais
Population
municipale
278 hab. (2021 en augmentation de 7,75 % par rapport à 2015)
Densité 39 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 28′ 25″ nord, 1° 30′ 45″ ouest
Altitude Min. 12 m
Max. 47 m
Superficie 7,08 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Cherbourg-en-Cotentin
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Bricquebec-en-Cotentin
Législatives Troisième circonscription
Localisation
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Liens
Site web www.morville.fr

Morville est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 278 habitants[Note 1].

Géographie[modifier | modifier le code]

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[3].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 11,2 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 870 mm, avec 13,6 jours de précipitations en janvier et 7,3 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020 la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Gonneville-Le Theil à 18 km à vol d'oiseau[4], est de 11,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 940,4 mm[5],[6]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Morville est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[8],[9],[10].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Cherbourg-en-Cotentin, dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 77 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[11],[12].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (100,1 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (100,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (82,6 %), terres arables (15,1 %), zones agricoles hétérogènes (2,4 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le nom de la localité est attesté sous la forme : Morevilla vers 1100 ; Morevilla en 1195 ; Morevilla vers 1210 ; Morevilla en 1264[14].

Il s'agit d'une formation toponymique médiévale en -ville au sens ancien de « domaine rural »[14],[15],[16].

Le premier élément More- représente soit un anthroponyme gallo-roman (d'étymologie latine ou germanique) comme Maurus[17] ou germanique Morerus[15], soit l'adjectif maure « noir »[14],[16], noté d'abord mor, puis more en ancien français et qui avait précisément le sens de « brun foncé, noir »[18]. Le recours au nom de personne Maurus se justifie par rapport aux autres Morville et Maureville, dont les formes anciennes sont du type Mauri-villa, Maurivilla, dans la mesure où Mauri est le génitif de Maurus. Morville signifie dans ce cas « domaine rural de Maurus »[17].

Remarque : il est possible que l'élément More-, jamais latinisé en Maur(i)- dans les formes anciennes (voir supra), contrairement à celles de Lamorville (Meuse, Maurivilla 915 ; Mauri-villa 1106 ; Morivilla 1179 ; La Morville 1642) ou encore de Morville-en-Beauce (Eure-et-Loir, Mauri-Villa 1135), etc. soit l'indice de l'utilisation d'un élément différent. En outre, Morville (Seine-Maritime, Offranville) contient sans doute le même élément que Mordal (Cavée de Mordalle 1680 ; Mordales 1715) situé à 2 km, conformément à la théorie des paires toponymiques émise par François de Beaurepaire. Or, Mor- y est combiné avec le vieux norrois dalr « vallée » et, tout comme pour Morville-sur-Andelle, Jean Renaud suggère que Mor- représente le substantif vieux norrois mór « lande »[19], aussi utilisé comme adjectif au sens de « brun, couleur de la lande » (et comme nom de personne Mór) [20], auquel cas sa forme et sa signification sont presque identiques à celle de l'adjectif d'ancien français mor, more (voir supra).

Le gentilé est Morvillais.

Histoire[modifier | modifier le code]

En 1066, un seigneur de Morville participa à la conquête normande de l'Angleterre et plusieurs de ses descendants furent barons en Angleterre, Écosse et Normandie[21],[Note 4].

Au XIIe siècle, la paroisse relevait de l'honneur de Néhou[22].

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Liste des maires[23]
Période Identité Étiquette Qualité
1792 1793 René François Barthélémy Navet   Propriétaire
1793 1795 Jean-Baptiste Lenormand    
1795 1813 Charles Louis Navet   Propriétaire
1813 1830 Charles Nicolas Navet   Cultivateur
1830 1860 Siméon Joseph Besnard   Cultivateur
1860 1861 Alexandre Besselièvre    
1861 1876 Pierre Michel François Larquemin   Cultivateur
1876 1884 Jean Buhot    
1884 1892 Pierre Michel François Larquemin   Cultivateur
1892 1913 Jean-Baptiste Gamas   Professeur
1913 1919 Désiré Ruel    
1920 1936 Bienaimé Charles Emile Picquenot    
1936 1937 Jean Louis Lelion    
1938 1941 Jean Charles Louis Girard    
1941 1971 Auguste Doguet    
1971 2001 Louis Doguet    
mars 2001 mai 2020 Hubert Barbey[24] SE Agriculteur
mai 2020[25] En cours Yves François SE Retraité de la fonction publique

Le conseil municipal est composé de onze membres dont le maire et deux adjoints[25].

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[26]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[27].

En 2021, la commune comptait 278 habitants[Note 5], en augmentation de 7,75 % par rapport à 2015 (Manche : −0,76 %, France hors Mayotte : +1,84 %). Morville a compté jusqu'à 564 habitants en 1806.

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
486519564562491496453429447
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
445433406405383373340362324
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
317316309290286284256298347
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012
302273216217251263260260253
2017 2021 - - - - - - -
272278-------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[28] puis Insee à partir de 2006[29].)
Histogramme de l'évolution démographique

Économie[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

À voir également un haut-relief représentant saint Hubert et le cerf, ainsi que d'autres statues plus tardives, une chaire du XVIIIe siècle[35], maître-autel et autels latéraux (XVIIe), bas-relief la Charité de saint Martin (XVIIe), tableau Chemin de croix, verrière (XXe) de Mazuet.
  • Ferme-manoir de la Cour (Néret).
  • Ferme-manoir du Rotot : manoir de plan rectangulaire des XVIe et XVIIe siècles[36], avec logis de style classique et une charretterie en arcades reposant sur de puissants piliers. La tour carrée, découronnée, a conservé ses souches de cheminées. On accède à l'ensemble par une belle porte double (XVIIe), charretière et piétonne.
  • Ferme-manoir du Génestel (XVIe – XVIIe siècles).
  • Ferme-manoir de la Planche-Dorey (XVIe – XIXe siècles).
  • Ferme-manoir du Moulin du Pont.
  • Ancien presbytère.
  • Croix de la Chaire (XVIe siècle) au carrefour des D 146/D 87, avec une cuve en pierre d'Yvetot (XVIe – XIXe siècles).
  • Croix de chemin dites la Croix Benoit (XVIIIe siècle) et de la Planche Dorey.
  • Calvaire du cimetière (XVIIe siècle).
  • Dalles, tombeaux et sarcophages (XVIIIe – XIXe siècles).

Activité et manifestations[modifier | modifier le code]

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 155.
  • René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 426.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Population municipale 2021.
  2. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  4. Hugues de Morville fut impliqué dans le meurtre de Thomas Becket.
  5. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
  2. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  3. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  4. « Orthodromie entre Morville et Gonneville-Le Theil », sur fr.distance.to (consulté le ).
  5. « Station Météo-France « Gonneville » (commune de Gonneville-Le Theil) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  6. « Station Météo-France « Gonneville » (commune de Gonneville-Le Theil) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  7. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
  8. « Typologie urbain / rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  9. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  10. « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  11. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  12. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  13. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  14. a b et c François de Beaurepaire (préf. Yves Nédélec), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, Paris, A. et J. Picard, , 253 p. (ISBN 2-7084-0299-4, OCLC 15314425), p. 165.
  15. a et b Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, t. 2 : Formations non romanes ; formations dialectales, Genève, (lire en ligne), p. 954.
  16. a et b René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, (ISBN 2-905461-80-2), p. 183.
  17. a et b Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN 2-85023-076-6), p. 442a
  18. Maure sur le site du CNRTL (lire en ligne)
  19. Jean Renaud, Vikings et noms de lieux de Normandie. Dictionnaire des toponymes d'origine scandinave en Normandie, éditions OREP, 2009 (ISBN 978-2-915762-89-1), p. 53 et 123.
  20. Mór sur le site de Nordic Names (lire en anglais)
  21. Delattre, 2002, p. 155.
  22. Florence Delacampagne, « Seigneurs, fiefs et mottes du Cotentin (Xe – XIIe siècle) : Étude historique et topographique », dans Archéologie médiévale, t. 12, (lire en ligne sur Persée.), p. 184.
  23. Jacques Blin, étude sur les maires du canton de Bricquebec d'après les registres d'état civil.
  24. Réélection 2014 : « Hubert Barbey reste premier magistrat », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  25. a et b « Municipales à Morville. Yves François est le nouveau maire », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  26. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  27. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  28. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  29. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  30. « Retable », notice no PM50000743, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  31. « Groupe sculpté : Saint Joseph et l'Enfant Jésus », notice no PM50000746, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  32. « Dalle funéraire à effigie gravée de Jacques d'Anneville », notice no PM50000744, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  33. « Plat de quête », notice no PM50000745, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  34. « Clôture de chœur », notice no PM50000747, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  35. Norbert Girard et Maurice Lecœur, Trésors du Cotentin : Architecture civile & art religieux, Mayenne, Éditions Isoète, , 296 p. (ISBN 978-2-913920-38-5), p. 116.
  36. Girard et Lecœur 2005, p. 161.