Réthoville — Wikipédia

Réthoville
Réthoville
L'église Saint-Martin.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Manche
Arrondissement Cherbourg
Intercommunalité Communauté d'agglomération du Cotentin
Statut Ancienne commune
Code postal 50330
Code commune 50432
Démographie
Gentilé Réthovillais
Géographie
Coordonnées 49° 41′ 47″ nord, 1° 21′ 28″ ouest
Altitude Min. 0 m
Max. 45 m
Superficie 3,43 km2
Élections
Départementales Val-de-Saire
Historique
Dissolution
Fusion
Commune(s) d'intégration Vicq-sur-Mer
Localisation
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Réthoville

Réthoville est une ancienne commune française, du département de la Manche et de la région Normandie.

Devenue commune déléguée au sein de Vicq-sur-Mer depuis le , le statut de commune déléguée est supprimée en par décision du conseil municipal[1].

Géographie[modifier | modifier le code]

Réthoville est une commune du Val de Saire située au bord de mer. Sa plage, constituée de galets et de sable, est encadrée de nombreux rochers.

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le nom de la localité est attesté sous les formes Restouvilla[3] et Restovilla au XIIe siècle[3] et Restouvilla vers 1280[3], en 1278-1279[4].

Il s'agit d'une formation toponymique médiévale en -ville au sens ancien de « domaine rural » (ancien français vile issu du latin villa rustica).

Le premier élément Rétho- représente l'anthroponyme romano-germanique Restold(us)[5],[3],[6],[4], dérivé à partir du bas latin Restitutu(s) « Restitué » + -old suffixe germanique[3]. Il se perpétue dans les noms de famille Restout et Retout restés courants en Normandie[3].

Histoire[modifier | modifier le code]

Comme dans les communes de Maupertus ou de Flamanville, on a trouvé à Réthoville des coins en bronze, attestant d'une occupation ancienne[7].

Le fief de Réthoville est du XIIe au XIVe siècle la possession de la famille de Beaumont. En 1163, Guillaume de Beaumont dit le Moine donne le patronage de l'église de Réthoville à l'abbaye de Montebourg. La famille des La Cave, possédait également un fief dans la paroisse. Roger, Étienne et Richard, tous trois frères donnent, toujours en 1163, les droits qu'ils détenaient sur l'église. Ainsi, l'abbé de Montebourg nommait le curé et recevait les deux tiers de la dîme, l'autre tiers étant dévolu au curé[8].

En 1332, un Guillaume de Beaumont se qualifiait de seigneur de Beaumont, Fermanville et Réthoville. Sa fille, Thomasse de Beaumont épousait cette même année Raoul IV d'Argouges. À la suite de l'invasion Anglaise, Guillaume sieur des Loges, perd en 1419, son fief de Réthoville qu'Henri V donne à l'un de ses chevaliers. En 1450, Thomas Baston le récupère. Le fief passera ensuite entre les mains de la famille de Pirou, seigneur de Fermanville. Dans un aveu daté de 1500 on apprend que Jean de Pirou, seigneur de Beaumont en la Hague, dont dépendent Clitourps, Varouville, Réthoville, Cosqueville, Fermanville, avait droit de patronage, colombier, garennes, bois, près, et la juridiction de bas-justicier et partageait son droit de gravage avec le seigneur de Gonneville[Note 1]. Jean de Pirou possédait deux moulins à blé et avait également « salines et grèves à faire le sel ». C'est à la famille Pirou que l'on doit au XVe siècle le début de la construction du château de Flamanville à l'exception de la chapelle, qui est plus ancienne[9].

À priori, au XVIe siècle, il semble y avoir deux fiefs : celui de l'Epinerie et celui des Loges. Ce dernier échut en 1634 par mariage à la famille Eustace à la suite du mariage de Marie Eustace avec Antoine Le Berseur (1612-1661), chevalier, seigneur de Saint-Marcouf et de Réthoville et gouverneur de Cherbourg[10]. En 1651, Marie Eustace le vend à Marie Jallot qui l'échangera, dix ans plus tard, contre le fief de Tocqueville, qui avait pour seigneur principal, Christophe Le Verrier[8].

Le fief de Réthoville était, à la fin du XVIIIe siècle, entre les mains de la famille Barbou de Querqueville. Marie-Charlotte Barbou de Querqueville, qui portait d'or à la bande de sable, réussira à conserver ses biens lors de la Révolution, et épousera François-Hyacinthe Le Fèvre de la Grimonnière, avec qui elle eut trois enfants. C'est sa fille Marie-Charlotte, qui héritera de Réthoville, et épousera Anicet Le Vavasseur d'Hiésville, en donation partage en 1831 : « Le domaine de Réthoville consistant en la Grande Ferme de Réthoville et la ferme d'Austhot »[8].

Vestige d’un tobrouk.

On peut voir sur le rivage quelques blockhaus, vestiges de la Seconde Guerre mondiale.

Politique et administration[modifier | modifier le code]

La mairie.
Liste des maires
Période Identité Étiquette Qualité
1790 1795 Antoine Nord    
1795 1798 Hyacinthe Auvray    
1798 1800 Victor Lescelliere    
1800 1804 Bon Étienne Lescelliere    
1804 1808 Jean Pontis    
1808 1809[Note 2] Bon Étienne Lescelliere    
1809 1812 Jean Pontis    
1812 1824[Note 3] Charles Antoine Omont    
1824 1830 Bon Jean Marin Laurens    
1830 1843 François Duhoux    
1843 1854 François Le Canu    
1854 1858 Jean-Baptiste Delamer    
1858 1870 Étienne Laurens    
1870 1871 Jacques Féron    
1871 1876[Note 4] Étienne Laurens    
1876 1878 Noël Buhot    
1878 1892[Note 5] Pierre Duhoux    
1892 1908 Auguste Laurens    
1908 1909 Pierre Pouhier    
1909 1917 Casimir Noël    
1917 1919 Jean-Baptiste Malard   faisant fonction
1919 1935 Albert Laborde    
1935 1945 Nicolas Lecanu    
1945 1962 Joseph Le Canu    
1962 1968 Gaston Malard    
1968 1977 Pierre Duhoux    
1977 juin 1995 Édouard Ambroise    
juin 1995[11] décembre 2015 Jean-Louis Matelot[12] DVD Employé de banque
Une partie des données est issue d'une liste établi par Jean-François Halley[10].

Le conseil municipal était composé de onze membres dont le maire et deux adjoints[13].

Liste des maires délégués
Période Identité Étiquette Qualité
janvier 2016 mai 2020 Jean-Louis Matelot DVD Employé de banque

Démographie[modifier | modifier le code]

En 2018, la commune comptait 132 habitants. Depuis 2004, les enquêtes de recensement dans les communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans (en 2007, 2012, 2017, etc. pour Réthoville[14]) et les chiffres de population municipale légale des autres années sont des estimations[Note 6]. Réthoville a compté jusqu'à 306 habitants en 1841.

           Évolution de la population  [modifier]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
284249264301305288306292301
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
281258249237238242234215214
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
210205208205191153134110124
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2007 2011 2016
1141009692128124133130131
2018 - - - - - - - -
132--------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[15] puis Insee à partir de 2006[16].)
Histogramme de l'évolution démographique

Économie[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

Le moulin de la Coudrerie.
  • Église Saint-Martin (XIIe, XVIIe – XIXe siècles) en granit. Il ne subsiste de l'édifice primitif que le chœur qui a été remanié et dont les murs sont peints. Le clocher ogival à la base a été au XVIIIe siècle relevé et doté d'une balustrade en granit aujourd'hui invisible car elle a été noyée en 1943 dans le béton par les Allemands qui se servaient du clocher comme poste d'observation[10]. La nef a été relevée en 1738 et l'ensemble a été remanié vers 1870[17].
L'église abrite trois statues (saint Jacques le Majeur[18], sainte Catherine d'Alexandrie[19], du XVIe, en albâtre, elle tient un livre et une épée, au pieds de laquelle git Porphyre, décapité pour sa foi, et une Vierge à l'Enfant en pierre polychrome, du deuxième tiers du XIVe[20]) classées au titre objets aux monuments historiques[21], un bénitier du XVIIe, une chaire à prêcher du XVIIe, des fonts baptismaux du XVIIIe, un ex-voto représentant un brick en bois du XIXe, une poutre de gloire et une verrière des XIXe et XXe siècles[10].
  • Croix de cimetière du XVIIIe siècle.
  • Moulin de la Coudrerie ou Coudrairie, appelé aussi moulin de Marie Ravenel puisque c'est ici qu'est née le [22] et que travaillait la poétesse. Le moulin situé au sud de la D 116, qui a probablement été construit au XVIIIe siècle et a fonctionné jusqu'en 1935, a été restauré en 1999[22]. Il fut la possession de la veuve Timothée Dupont de Réthoville, et appartient de nos jours à la communauté de communes de Saint-Pierre. Il possédait deux paires de meules et fut modernisé au XIXe siècle ainsi qu'en témoigne le rouet en fonte qui date du dernier quart du XIXe siècle. Une simple cloison de bois séparait la pièce de travail ou se trouvait le mécanisme de mouture de la pièce d'habitation. Derrière le moulin, le bief et une retenue de 500 000 litres d'eau permettait une large autonomie de travail. La roue en bois d'iroko qui comprend 40 augets de 35 litres chacun permettait d'entraîner les meules[23].
  • Fortin de la guerre de Sept Ans (1756-1763)[Note 7], édifié sous Louis XV ; encore debout en 1982 il fut détruit par la mer et il n'en subsiste que quelques ruines. Il avait été bâti avec les pierres du monastère de Néville fondée par Guillaume de Beaumont au XIIe siècle et détruit par les Anglais au XVe siècle[22].
  • Manoir de Réthoville dit la Grande Ferme reconstruit au XVIIe siècle[25].
  • Maisons et fermes anciennes en granit datées du XVIe au XIXe siècles, et dont certaines avec le nom du premier propriétaire notamment Creuly, d'autres de journaliers agricoles.
  • Plaque sur la place pour rappeler le souvenir de Casimir Noël, éleveur qui a habité Réthoville pendant vingt-quatre ans et qui a contribué à l'amélioration de la race normande[7].

Activité et manifestations[modifier | modifier le code]

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

  • Marie Ravenel (Moulin de la Coudrerie, Réthoville 1811 - Tôt-du-Bas, Fermanville 1893), meunière et poétesse.
  • Sophie Massieu, journaliste et animatrice télé, originaire de Réthoville[26].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jeannine Bavay et Edmond Thin, « Réthoville », Vikland, la revue du Cotentin, no 6,‎ juillet-août-septembre 2013, p. 38-43 (ISSN 0224-7992).
  • René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 489.
  • Maurice Lecœur (photogr. Christine Duteurtre), Val de Saire, Isoète, , 173 p. (ISBN 978-2-9139-2076-7), p. 24-25.
  • Edmond Thin, Le Val de Saire : Trésors d'un jardin du Cotentin sur la mer, Éditions OREP, , 165 p. (ISBN 978-2-915762-82-2), p. 20, 142-145.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Ils avaient également des droits sur les marchandises qui débarquaient au port Lévi.
  2. Décédé en exercice le .
  3. Décédé en exercice le .
  4. Décédé en exercice le .
  5. Décédé en exercice le .
  6. Dans le tableau des recensements et le graphique, par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu, pour les populations légales postérieures à 1999 de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique que les populations correspondant à l'année 2006, première population légale publiée calculée conformément aux concepts définis dans le décret no 2003-485 du 5 juin 2003, et les années correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee.
  7. Pendant la guerre de Sept Ans furent bâtis une douzaine d'ouvrages sur les côtes du Cotentin afin de constituer une défense linéaire dont six petits fortins demi-circulaires, en forme de fer à cheval, afin de protéger les anses. Sur la côte nord du Val de Saire, on construisit le fort Joret à Fermanville et un autre à Réthoville, de plan identique[24]. Le seul qui existe encore se trouve à Vauville.

Références[modifier | modifier le code]

  1. [PDF] Conseil municipal du 16 octobre 2019 - Délibération 6 : Suppressions des communes déléguées.
  2. « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
  3. a b c d e et f François de Beaurepaire (préf. Yves Nédélec), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, Paris, A. et J. Picard, , 253 p. (ISBN 2-7084-0299-4, OCLC 15314425), p. 183.
  4. a et b Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, t. 2 : Formations non romanes ; formations dialectales, Genève, (présentation en ligne), p. 947 (germanique).
  5. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse, (germanique).
  6. René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, (ISBN 2-905461-80-2), p. 208 (roman).
  7. a et b Bavay, Vikland n°6, p. 38.
  8. a b et c Bavay, Vikland n°6, p. 39.
  9. Jeannine Bavay, « Fermanville », Vikland, la revue du Cotentin, no 5,‎ avril-mai-juin 2013, p. 38 (ISSN 0224-7992).
  10. a b c et d Gautier 2014, p. 489.
  11. « Municipales à Réthoville. Jean-Louis Matelot veut un quatrième mandat », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  12. Réélection 2014 : « Jean-Louis Matelot a été élu maire du village », sur Ouest-france.fr (consulté le ).
  13. « Réthoville (50330) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  14. Date du prochain recensement à Réthoville, sur le-recensement-et-moi.fr, site spécifique de l'Insee.
  15. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  16. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 20112012201320142015 2016 2017 2018 .
  17. Thin 2009, p. 145.
  18. « Statue : Saint Jacques le Majeur », notice no PM50000905.
  19. « Statuette : Sainte Catherine d'Alexandrie », notice no PM50000904.
  20. « Statue : Vierge à l'Enfant », notice no PM50000903, vêtue simplement, dont la couronne retient son voile, alors que l'Enfant Jésus joue avec un oiseau
  21. Bavay, Vikland n°6 38-39.
  22. a b et c Thin 2009, p. 142.
  23. Bavay, Vikland n°6, p. 40-43.
  24. Thin 2009, p. 20.
  25. Lecœur 2009, p. 24.
  26. « Ouest-france.fr - La journaliste aveugle regarde le monde » (consulté le ).