André Chaumeix — Wikipédia

André Chaumeix
André Chaumeix en 1931.
Fonction
Fauteuil 3 de l'Académie française
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Biographie
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Nom de naissance
Henri Jean André ChaumeixVoir et modifier les données sur Wikidata
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Tombe d'André Chaumeix au cimetière de Passy (div. 10), à Paris.

André Chaumeix, né à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme)[1] le [2] et mort à Paris le , est un journaliste et critique littéraire français, membre de l'Académie française.

Enfance et études[modifier | modifier le code]

Fils d'Alexandre Chaumeix et de Solange Fargeix, Henri Jean André Chaumeix fait ses études secondaires au lycée Henri-IV avant d'entrer à l’École normale supérieure en 1895. Il obtient une licence en droit et l'agrégation de lettres (1898) et passe deux années à l’École française de Rome.

Carrière journalistique[modifier | modifier le code]

Il entre en 1900 au Journal des débats, dont il devient rédacteur en chef en 1905.

Il collabore ensuite à des journaux tels que la Gazette des beaux-arts, Le Gaulois, où il est chargé de la rubrique littéraire, la Revue de Paris, qu’il dirige à partir de 1920, Le Figaro, dont il est rédacteur en chef de 1926 à 1930, la Revue des Deux Mondes, où il tient la rubrique littéraire avant d’en prendre la direction en 1937.

Académie française et collaboration[modifier | modifier le code]

Il est élu membre de l'Académie française le au fauteuil de Georges Clemenceau. Il y acquiert une grande influence, faisant et défaisant les élections[3].

En 1933, il est chargé de recevoir sous la coupole l'écrivain François Mauriac, dont il apprécie peu le talent. Il prononce à cette occasion un discours d'anthologie émaillé de spirituelles perfidies, persiflant par exemple : « Vous êtes le grand maître de l'amertume […] À vous lire, monsieur, j'ai cru que vous alliez troubler l'harmonieuse image que je garde de votre région […] J'ai failli prendre la Gironde pour un fleuve de feu, et la Guyenne pour un nœud de vipères. »

À l'avènement du régime de Vichy en 1940, André Chaumeix, avec la majorité des académiciens, devient un partisan du Maréchal Pétain et de la collaboration d'État[4]. Il écrit en 1941 dans la Revue des deux mondes un article programmatique en faveur de la Révolution nationale[5] : « [Petain] a voulu faire revivre les saines coutumes (...) qu’une politique insensée avait bannies pendant quarante ans et plus ». Il cautionne en termes choisis la toute nouvelle politique de collaboration annoncée à Montoire : « la France est une partie indispensable de l'Europe (...) Nul ne sait ce que sera le monde futur. Il est possible que nous ayons à remplir une mission utile et active. Nous ne la remplirons que si nous faisons figure d'une nation renouvelée »[6].

Dans la presse maurrasienne, il écrit ensuite pour contribuer à l'œuvre de « rénovation nationale » en maintenant le pur style français[7], pour stigmatiser la démocratie, « régime de la facilité », avec des accents monarchistes[8], et les écrivains des Lumières et les romantiques qui se sont mêlés au débat politique[9]. Dans ces écrits mêlant considérations littéraires et politiques, il cite fréquemment Maurras[10].

Selon Philipponnat et Lienhardt, il serait peut-être l'un des modèles du personnage de l'écrivain opportuniste Gabriel Corte dans le roman Suite française d'Irène Némirovsky[11].

Il meurt le , le même jour que Paul Claudel, également membre de l'Académie française. Il est inhumé au cimetière de Passy auprès de son épouse décédée en 1953.

Ouvrages[modifier | modifier le code]

Décorations[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Selon son acte de naissance (registre des naissances de 1874, cote 6 E 113 296, vue 85 sur 112, lire en ligne) et la table décennale (cote 7 E 113 8, (lire en ligne). Certains sites indiquent Chamalières comme lieu de naissance (par exemple le catalogue de la BnF).
  2. La date de naissance portée sur sa tombe (visible sur cette photographie) est le 6 juin. Le site de l’Académie française donne cependant le 7 juin.
  3. Maurice Blanchot, lettre à Roger Laporte en date du 22 décembre 1984, in Jean-Luc Nancy, Maurice Blanchot, Passion politique, Galilée, 2011
  4. François Broche, Dictionnaire de la collaboration : Collaborations, compromissions, contradictions, Paris, Belin, coll. « Humensis », 925 p. (lire en ligne), p. 26
  5. « La guerre de 1941 », La revue des deux mondes,‎ (lire en ligne)
  6. Ibidem, pp. 143-144.
  7. « Être simple pour être grand », Candide,‎ , p. 1 (lire en ligne)
  8. « Il ne faut compter que sur soi », Candidat,‎ , p. 1 (lire en ligne)
  9. « Méfions-nous des apprentis sorciers », Candide,‎ (lire en ligne)
  10. Après avoir cité Maurras dans son article du 11 août 1943, il conclut par ces mots : « De cette remarque, l'État pourra, certes, s'inspirer le jour où il voudra refaire les programmes d’enseignement, et rendre à l'éducation sa mission qui est de former les caractères par la culture générale. »
  11. Olivier Philipponnat et Patrick Lienhardt, La Vie d'Irène Némirovsky, Paris, Grasset/Denoël 2007, coll. « Le Livre de Poche », , 672 p. (ISBN 978-2-253-12488-7)
  12. « Cote 19800035/63/7706 », base Léonore, ministère français de la Culture.
  13. Henry Coston (préf. Philippe Randa), L'Ordre de la Francisque et la révolution nationale, Paris, Déterna, coll. « Documents pour l'histoire », , 172 p. (ISBN 2-913044-47-6), p. 49 — première édition en 1987.

Liens externes[modifier | modifier le code]