Antoine Lemoine — Wikipédia

Antoine Lemoine
Antoine Lemoine (au centre en arrière-plan sans coiffure) entre le SS-Sturmbannführer Bernhard Griese (en manteau de cuir à gauche) et René Bousquet à droite (en manteau à col de fourrure), à l'hôtel de ville de Marseille le , pendant la rafle de Marseille. Au fond, derrière Lemoine et Bousquet, le SS-Obersturmbannführer et chef local de la Sipo et du SD Rolf Mühler et, à l'extrême droite (derrière Bousquet), l'administrateur de Marseille Pierre Barraud[a].
Fonctions
Préfet de la Haute-Vienne
-
Préfet de la Loire
-
Préfet du Loiret
-
Préfet du Gard
-
Auguste Martin (d)
Préfet d'Indre-et-Loire
-
Préfet de l'Indre
-
Préfet de l'Ain
-
Jean Laban (d)
Sous-préfet de Soissons
à partir de
Secrétaire général de la préfecture de l'Aisne
à partir de
Secrétaire général de la préfecture de l'Aisne
à partir de
Sous-préfet de Doullens
à partir de
Sous-préfet de Loches
à partir de
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Antoine Jean Marcel Lemoine
Nationalité
Activités
Autres informations
Distinctions
Archives conservées par
signature d'Antoine Lemoine
Signature

Antoine Lemoine, né le à Épinal et mort le à Précy-sur-Vrin, est un juriste, préfet et homme politique français.

À l'époque du régime de Vichy, il est secrétaire d'État à l'Intérieur dans le gouvernement de Laval, du au . Il est remplacé par Joseph Darnand.

Après la guerre, il est condamné à cinq ans de dégradation nationale, condamnation relevée pour faits de Résistance.

Biographie[modifier | modifier le code]

Antoine Lemoine est le fils d'Anatole Lemoine, conseiller de préfecture puis sous-préfet[2]. Après des études de droit, Antoine commence sa carrière professionnelle en 1910 à la préfecture de Meurthe-et-Moselle[3],[2]. Il devient chef de cabinet du préfet de Seine-et-Oise[2]. Au cours de la Première Guerre mondiale, il est mobilisé en 1914-1915[3],[2]. À partir de 1916, il est sous-préfet de Loches (Indre-et-Loire) puis de Doullens (Somme)[3],[2]. De 1919 à 1922 il est sous-préfet de Soissons (Aisne)[3],[2].

En 1929, il est affecté au ministère de la Marine marchande comme directeur de cabinet du ministre Louis Rollin[3],[2]. Puis il devient préfet de l'Ain (1930-1931), puis de l'Indre (1931-1934), de l'Indre-et-Loire (1934-1936), du Gard (1936-1938) et du Loiret (1938-1940)[3],[2], où il vit la conquête allemande de la France. Comme beaucoup d'Orléanais, il fuit juste avant l'armistice[4]. Révoqué le pour abandon de poste par le gouvernement de Vichy et mis en disponibilité, il est ensuite nommé préfet de la Loire le  ; quatre mois après, le , il est relevé de ses fonctions pendant la vague d'épuration effectuée par ce régime (en application de la loi du )[5],[2].

le , il obtient le poste de directeur des Communications, puis il est nommé le préfet du département de la Haute-Vienne et préfet de région à Limoges, dans la partie occupée de la France[2],[3].

En , à la suite du débarquement allié en Afrique du Nord, la zone libre est occupée par la Wehrmacht, mais le gouvernement français et donc les préfectures restent en fonction, comme dans l'ensemble du territoire métropolitain.

Le , Lemoine est nommé préfet des Bouches-du-Rhône et préfet régional de Marseille[2]. Les 22-, alors que Lemoine est préfet régional, 1 642 Juifs sont déportés lors de la rafle de Marseille[6].

Lemoine est nommé, le [7], secrétaire d'État à l'Intérieur, jusqu'au , date à laquelle il est remplacé par Joseph Darnand, secrétaire général au Maintien de l'ordre, qui voit son titre changé en secrétaire d’État à l’Intérieur[8].

Après la guerre, comme ancien membre du gouvernement de Vichy, il est condamné par la Haute Cour de justice à cinq ans de privation des droits civils ; la dégradation est immédiatement levée, car il peut prouver qu'il a soutenu la Résistance[3].

Décorations[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Préfet délégué à l’administration préfectorale de Marseille, Barraud fait office de maire.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « http://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/UD/FRAN_IR_001514/d_1194 »
  2. a b c d e f g h i j et k Bargeton 1994.
  3. a b c d e f g et h (de) « La France dans la Deuxième Guerre mondiale – Dictionnaire biographique/Kurzbiographien – L : Antoine Jean Marcel Lemoine », sur ihtp.cnrs.fr, Institut d'histoire du temps présent (consulté le ).
  4. Sylvain Négrier, L'Année 1940 dans le Loiret, Archives départementales du Loiret, 2013, p. 15 [PDF].
  5. Monique Luirard, Le Forez et la Révolution nationale – Juin 1940-novembre 1942, Saint-Étienne, Centre d'études forezienne, (lire en ligne), p. 213-214, 216, 228, 253.
  6. « Janvier 1943, les rafles de Marseille », sur jewishtraces.org, (consulté le ).
  7. Publié au Journal officiel de l'État français, le .
  8. « Éphéméride : 13 juin 1944 – Darnand, secrétaire général de la Milice, devient secrétaire d’État à l’intérieur du gouvernement de Vichy », sur reseau-canope.fr/cnrd, Concours national de la résistance et de la déportation (consulté le ).
  9. « Recherche - Base de données Léonore », sur www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le )
  10. Henry Coston, L'Ordre de la Francisque et la révolution nationale, Paris, Déterna, coll. « Documents pour l'histoire », (ISBN 978-2-913044-47-0, BNF 38994682), p. 118.

Liens externes[modifier | modifier le code]