Alexandre Angeli — Wikipédia

Alexandre Angeli
Fonctions
Préfet du Rhône
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Préfet du Finistère
-
Charles Larquet (d)
Maurice George (d)
Préfet du Calvados
-
Louis de Peretti Della Rocca (d)
Préfet de l'Yonne
-
André Viguié (d)
Désiré Jouany (d)
Préfet des Alpes-de-Haute-Provence
-
Sous-préfet d'Aix-en-Provence
à partir de
Sous-préfet d'Issoudun
à partir de
Sous-préfet de Charolles
à partir de
Secrétaire général de la préfecture de la Dordogne (d)
à partir de
Secrétaire général de la préfecture de l'Ardèche
à partir de
Sous-préfet de Boussac
à partir de
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 79 ans)
MarseilleVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Alexandre Benoît Joseph AngeliVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Autres informations
Distinctions
Archives conservées par
Archives nationales (F/1bI/711, F/1bI/943, F/1bI/1037)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata

Alexandre Angeli (, Piedicroce - , Marseille) est un haut fonctionnaire français.

Préfet de plusieurs départements durant sa carrière, il est surtout connu pour avoir été préfet du Rhône et de la région de Lyon durant le régime de Vichy à la Libération, il est jugé et condamné pour Collaboration.

Biographie[modifier | modifier le code]

Alexandre Benoît Joseph Angeli est le fils d'un receveur des postes. Il monte à Paris pour étudier le droit et devient avocat de la Cour d'appel de Paris en 1907[2]. Il est docteur en droit[3].

Premiers postes[modifier | modifier le code]

Deux ans plus tard, en 1909, il s'engage dans la voie administrative et devient chef de cabinet du préfet du Gers, avant de rejoindre, au même poste, l'Aude, puis l'Aisne. En 1914, il devient sous-préfet de Boussac, dans la Creuse[2].

Durant la Première Guerre mondiale, il est mobilisé en tant que brigadier au 3e colonial. Il y reçoit la Croix de guerre[2].

En 1917, il reprend sa carrière administrative en devenant secrétaire général de la préfecture de Dordogne. Il est ensuite sous-préfet d'Issoudun puis de Charolles. En 1920, il intègre le cabinet du sous-secrétaire d'État à l'Intérieur[2].

En 1931, il est nommé préfet des Basses-Alpes, de l'Yonne en 1932, du Calvados en 1936, et du Finistère en 1937[2].

En 1932, il est nommé chevalier de la Légion d'honneur[4].

Lors de la Bataille de France, alors qu'il est préfet du Finistère, il organise les préparatifs visant à accueillir le gouvernement français à Quimper dans le cadre du projet défensif de réduit breton[5].

Au tout début de l'occupation allemande, il déplaît aux envahisseurs en arrêtant des indépendantistes bretons pro-nazis. En , Pierre Laval le déplace à Lyon en remplacement d'Emile Bollaert[2].

Préfet du Rhône[modifier | modifier le code]

D'abord préfet du Rhône, puis préfet régional, il n'est apprécié ni des Allemands, ni des Résistants, et suit avec une grande complaisance l'ensemble des ordres du gouvernement. Ainsi, il entre en conflit ouvert avec le cardinal Gerlier qui soutenait les mouvements de solidarité juif, protestant et catholique ayant sauvé 108 enfants juifs lors de la rafle du 26 août 1942 (camp de Venissieux), puis disséminé ceux-ci dans différents abris. Venu réclamer les enfants pour terminer les opérations de déportation, il se vit rétorquer par le cardinal : « vous n’aurez pas les enfants ». La Résistance distribua immédiatement un tract pour rendre publique l’opposition entre le préfet et l’archevêché[6]. Il met en résidence surveillée le révérend père Chaillet[7], partie prenante du sauvetage et qui s’était indigné publiquement : «  II faut crier au monde ignorant notre dégoût et notre indignation qu’on puisse prodiguer sur notre sol pareille chasse homme »[8]. Il rend compte à Vichy dans son rapport du mois d’août 1942 : «  L’attitude des dirigeants de l’Association se refusant même après la décision ministérielle à donner l’adresse des enfants, mettant ainsi en échec, sous prétexte d’obligation morale, la volonté du gouvernement, demandait un acte d’autorité. Je l’ai accompli »[7].

Ultérieurement, il déplait aux occupants en protestant officiellement contre l'invasion de [2].

Alexandre Angeli à la cérémonie annuelle du cimetière de Chasselay

En , les autorités allemandes exigent son renvoi, qu'ils obtiennent peu après. Il est remplacé par Édouard Bonnefoy. Admis à la retraite le , il est nommé préfet honoraire le 22[9].

Parti à Aix-en-Provence, il est blessé par hasard lors de la Libération et est arrêté pour Collaboration[10].

Lors de son procès, il est accusé de Collaboration, d'arrestation politiques et de marché noir. Mais il obtient également des témoignages positifs, soulignant qu'il avait tenté de résister aux Allemands. Le procureur réclame néanmoins la peine de mort, ce à quoi il est condamné le , pour les chefs d'accusation de trahison et d'intelligence avec l'ennemi. Il est révoqué sans pension le et sa nomination comme préfet honoraire est annulée le [9].

Son jugement est cassé et il est rejugé à Paris le et condamné définitivement à quatre années de prison et à la privation des droits civiques[10].

Il a reçu l'ordre de la Francisque[11].

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Patrice Béghain, Bruno Benoit, Gérard Corneloup et Bruno Thévenon (coord.), Dictionnaire historique de Lyon, Lyon, Stéphane Bachès, , 1054 p. (ISBN 9782915266658, BNF 42001687)
  • René Bargeton, Dictionnaire biographique des préfets : septembre 1870-mai 1982, Paris, Archives nationales,
  • Marc-Olivier Baruch, Qui sont les préfets de Vichy ? La Documentation française, 2021
  • Gérard Chauvy, Lyon des années bleues : Libération, Epuration, Paris, Plon, 1987, 259 p.

Liens externes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. « http://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/UD/FRAN_IR_001514/d_37 »
  2. a b c d e f et g Béghain et al. 2009, p. 51.
  3. Bargeton, 1995, p. 54
  4. Dossier de nomination dans l'ordre de la Légion d'honneur. Archives nationales de France, 19800035/370
  5. « Finistère. En juin 1940, de Gaulle quitte le « réduit breton » », Ouest-France,‎ (lire en ligne)
  6. « Tract « Vous n’aurez pas les enfants » », sur Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation
  7. a et b « 1942. La Seconde Guerre mondiale dans le Rhône »
  8. Laborie Pierre, « 1942 et le sort des Juifs : quel tournant dans l'opinion ? », Annales. Economies, sociétés, civilisations, vol. 48e année, N. 3,‎ , p. 661 et note de bas de page 18 (lire en ligne)
  9. a et b Bargeton, 1995, p. 54.
  10. a et b Béghain et al. 2009, p. 52.
  11. Henry Coston (préf. Philippe Randa), L'Ordre de la Francisque et la révolution nationale, Paris, Déterna, coll. « Documents pour l'histoire », (ISBN 2-913044-47-6), p. 11 — première édition en 1987.