Charles Huntziger — Wikipédia

Charles Huntziger
Le général Huntziger en 1941.
Fonction
Ministre de la Guerre
Gouvernement Pierre Laval V
Gouvernement François Darlan
Gouvernement Pierre-Étienne Flandin II
-
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Charles Léon Clément HuntzigerVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Allégeance
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Charles Huntziger, né le à Lesneven (Finistère) et mort accidentellement le à Bréau-et-Salagosse (Gard), est un général français.

Général d'armée, il signe l'armistice du en forêt de Compiègne. Il est nommé commandant en chef des forces terrestres de la France de Vichy et, de à , et est également ministre de la Guerre. Il meurt dans un accident d'avion, de retour d'une mission en Afrique française du Nord.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Charles Léon Clément Huntziger naît le , dans une famille alsacienne qui avait refusé l'annexion de 1871, et s'était fixée en Bretagne.

Formation[modifier | modifier le code]

Élève au lycée de Nantes, il intègre Saint-Cyr et en sort en 1900 à l'âge de 20 ans[2],[3] : il fait partie de la promotion Marchand. Il choisit de servir dans l'infanterie coloniale.

Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Pendant la Première Guerre mondiale, il sert sur le front d'Orient. Il est le chef du bureau d’opérations à l’état-major du corps expéditionnaire allié. Il participe en 1918 à l’élaboration du plan d’offensive du général Franchet d’Esperey contre les troupes germano-bulgares en Serbie et à la signature d'un armistice entre les Alliés et la Bulgarie.

Entre-deux-guerres[modifier | modifier le code]

En 1924, il est affecté en Chine comme commandant du corps d'occupation à Tien-Tsin[4].

En 1933, il est nommé commandant supérieur des troupes du Levant. Il participe alors aux négociations pour le rattachement à la Turquie du sandjak d'Alexandrette, alors partie de la Syrie sous mandat français.

Nommé chevalier dans l'ordre national de la Légion d'honneur en 1915, il est élevé à la dignité de grand-officier de l’ordre le [5].

Il entre au Conseil supérieur de la guerre en 1938.

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Le général Charles Huntziger signe l'armistice du au nom de la France dans le wagon de l'Armistice, en clairière de Rethondes de la forêt de Compiègne.
Arrivée à Rome d’une délégation française pour des négociations de cessez-le-feu avec l’Italie. Visible le général Charles Huntziger (au centre, saluant), l’ambassadeur Leon Noël (derrière lui, coiffé d’un chapeau), le vice-amiral Maurice Leluc (1er à gauche)

En mai- pendant les deux mois de l'offensive allemande contre la France, il commande d'abord la IIe armée, puis le 4e groupe d'armées dans les Ardennes. Le , il assiste à Vouziers à une représentation du théâtre aux armées[6] alors que les services de renseignement militaire l'ont averti de l'attaque imminente allemande[7]. Il subit, le , la percée de Sedan avec la 2e armée. Ses réactions ont ensuite été jugées inappropriées — comme l'envoi de blindés légers sans appui d'artillerie — et son absence d'initiative a grandement facilité la réussite de l'offensive allemande. Cependant, il a ensuite su se défausser et, par d'habiles manœuvres, transférer sa responsabilité sur le général Corap[8].

Il préside la délégation française chargée de signer l'armistice du dans la clairière de Rethondes, près de Compiègne, puis celle chargée de signer l’armistice du près de Rome. Il siège ensuite à la Commission allemande d'armistice à Wiesbaden.

Portrait photographique de Charles Huntziger publié dans le journal L'Ouest-Éclair (n° 16152) du 17 février 1941, lors de la formation du gouvernement François Darlan.
Le général Huntziger, extrait du film de propagande du gouvernement américain Divide and Conquer, paru en 1943.

Il est commandant en chef des forces terrestres après la signature des armistices de . Il est nommé ministre de la Guerre le . À ce titre, le suivant, il est l'un des signataires de la loi portant statut des Juifs. Le , il est confirmé à son poste dans le second gouvernement Pierre-Étienne Flandin puis de nouveau confirmé le dans le gouvernement de l'amiral Darlan, amiral François Darlan qui lui succédera à sa mort trois mois plus tard.

Le , il cite à l'ordre de l'armée le colonel Maurice Mathenet pour sa gestion des opérations de retraite.

Mort[modifier | modifier le code]

Il meurt dans un accident d’avion au retour d’une mission d’inspection en Afrique du Nord le . Le Potez 662, immatriculé F-ARAY, qui le ramène à Vichy s'écrase, dans le brouillard et sous la neige[9], dans les reliefs des Cévennes[10],[11] à un kilomètre au nord-ouest du col du Minier (Gard), dans la forêt de l'Aigoual, dans la zone nord-ouest du territoire de la commune de Bréau-et-Salagosse, à la limite du territoire de la commune de Dourbies[12], à une altitude de 1 214 m. Six autres personnes meurent dans cet accident. Ses funérailles ont lieu le en l'église Saint-Louis de Vichy. Un service est célébré à la cathédrale Notre-Dame de Paris.

C'est le groupement 18 des Chantiers de Jeunesse qui découvre en premier l'épave et qui vont mener les recherches. Une sacoche est découverte par l'assistant Merian permettant d'identifier les passagers[13].

Tombe du Général Huntziger au cimetière de Passy

Informé de sa mort, le chancelier Hitler adresse un télégramme de condoléances au maréchal Pétain : « Veuillez agréer, Monsieur le Maréchal, mes sincères condoléances pour la mort tragique du général Huntziger et de ses officiers[14]. »

En , un monument élevé à l'endroit précis de l’accident[15] est inauguré en présence du ministre de la Guerre[9]. Quelques mois plus tôt en [9], une stèle avait été érigée à proximité du point de chute de l’avion, en bordure de la route départementale no 48[16],[17].

Sa veuve est la première femme récipiendaire de l'ordre de la Francisque[18]. Son gendre est Jacques Martin-Sané.

Décorations[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « https://francearchives.fr/fr/file/ad46ac22be9df6a4d1dae40326de46d8a5cbd19d/FRSHD_PUB_00000355.pdf »
  2. Dominique Lormier, Comme des lions : mai-juin 1940, l'héroïque sacrifice de l'armée française, Paris, Calmann-Lévy, , 329 p. (ISBN 2-7021-3445-9 et 978-2-7021-3445-0, OCLC 70054088, lire en ligne), p. 316
  3. « Huntziger (Charles Léon Clément) | 1913 - 1919 Nos Ans Criés - COMITE DE L'HISTOIRE DU LYCEE CLEMENCEAU DE NANTES nosanscries.fr nosanscries », sur www.nosanscries.fr (consulté le )
  4. La Revue des deux mondes, 1943, p. 434.
  5. « Notice de la base Leonore : Charles Léon Clément Huntziger (cote LH/1327/5) », sur le site des archives nationales (consulté le ).
  6. Dominique Lormier, Comme des lions mai-juin 1940: Le Sacrifice héroïque de l'armée française, éd. Calmann-Lévy, 2005, (ISBN 2702145523)
  7. France Inter : Entretien d'Olivier Wieviorka dans l'émission 2000 ans d'histoire
  8. (en) William L. Shirer, The Collapse of the Third Republic, Simon and Shuster, 1969
  9. a b et c « La stèle que les Cévennes veulent oublier », sur midilibre.fr (consulté le ).
  10. « Potez 662 Charles Huntziger (site du crash) », sur aerosteles.net, Aérostèles, lieux de mémoire aéronautique (consulté le ).
  11. « Localisation du lieu de la chute de l’avion du général Huntziger à la limite nord-ouest du territoire de la commune de Bréau-et-Salagosse (entouré de jaune, comme ceux des communes avoisinantes) sur la carte IGN (échelle 1:17055, consulté le 11 novembre 2018) » sur Géoportail.
  12. « Limites communales de Dourbies (zone entourée d’une ligne orange) », sur openstreetmap.org (consulté le ).
  13. Paul Paxé, 230 jours avec les Chantiers de la jeunesse française : juillet 1941-février 1942 : autobiographie, (ISBN 978-2-8127-0819-0 et 2-8127-0819-0, OCLC 965461030, lire en ligne)
  14. Hebdomadaire Je suis partout, 15 novembre 1941, page 2.
  15. 44° 03′ 41″ N, 3° 32′ 11″ E
  16. « Potez 662 Charles Huntziger (bord de route) », sur aerosteles.net, Aérostèles, lieux de mémoire aéronautique (consulté le ).
  17. « Localisation de la stèle élevée en bordure de la D 48 au col du Minier (1 260 mètres) dans le nord-ouest du territoire de la commune de Bréau-et-Salagosse (entouré de jaune) sur la carte IGN (échelle 1:17055, consulté le 11 novembre 2018) » sur Géoportail..
  18. Robert O.Paxton, L'Armée de Vichy. Le corps des officiers français, Éd. Tallandier, (ISBN 9791021016774)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-Loup Avril, Mille Bretons: dictionnaire biographique, p. 204, Éd. Les Portes du Large, 2002, (ISBN 2914612079)
  • Charles Huntziger et Max Schiavon (Ed.), Les carnets secrets du général Huntziger, Paris, Editions Pierre de Taillac, , 450 p. (ISBN 978-2-36445-142-1, SUDOC 241348676)
  • Guy De La Prade, Le Cimetière de Passy et ses sépultures célèbres, p. 87, Éd. Editions des Ecrivains, 1998, (ISBN 2912134250)
  • Jean-Claude Streicher, Le général Huntziger: l'Alsacien du maréchal Pétain, Éd. Bentzinger, 2014, (ISBN 2849604356)

Liens externes[modifier | modifier le code]