Loi relative aux ressortissants étrangers de race juive — Wikipédia

Loi du 4 octobre 1940

Présentation
Titre Loi relative aux ressortissants étrangers de race juive
Pays Drapeau de l'État français État français
Langue(s) officielle(s) Français
Type Acte de l’exécutif
Adoption et entrée en vigueur
Promulgation JORF du

La loi du sur « les ressortissants étrangers de race juive » (bien que portant le nom de « loi », il s'agit en fait d'un acte de l'exécutif puisque le Parlement n'était plus en fonction depuis le ) permet l'internement immédiat des Juifs étrangers. C'est une loi d'exception conçue et mise en application par le régime de Vichy. Elle suit la proclamation du premier Statut des Juifs le . Numérotée 29, cette loi est publiée au Journal officiel de l'État français du , page 5324.

Texte de la loi[modifier | modifier le code]

« Loi sur les ressortissants étrangers de race juive

Nous, Maréchal de France, chef de l'État français, Le conseil des ministres entendu, décrétons :

Article premier. Les ressortissants étrangers de race juive pourront, à dater de la promulgation de la présente loi, être internés dans des camps spéciaux par décision du préfet de leur résidence.

Article 2. Il est constitué auprès du ministre secrétaire d'État à l'Intérieur une commission chargée de l'organisation et de l'administration de ces camps. Cette commission comprend : un inspecteur des services administratifs, le directeur de la police du territoire et des étrangers ou son représentant, le directeur des affaires civiles du ministère de la Justice ou son représentant, un directeur du ministère des Finances.

Article 3. Les ressortissants étrangers de race juive pourront, en tout temps, se voir assigner une résidence forcée par le préfet du département du lieu de résidence.

Article 4.Le présent décret sera publié au Journal officiel pour être observé comme loi de l'État.

Fait à Vichy, le 4 octobre 1940. »

Signataires[modifier | modifier le code]

« Philippe Pétain.

Par le Maréchal de France, chef de l'État français :

Le ministre secrétaire d'État à l'intérieur, Marcel Peyrouton.

Le ministre secrétaire d'Etat aux finances, Yves Bouthillier.

Le garde des sceaux, ministre secrétaire d'État à la justice, Raphaël Alibert. »

L'internement[modifier | modifier le code]

Des camps d'internement sont ouverts dans l'ensemble de l'Etat français (zone Nord et Sud). 40 000 Juifs étrangers seront ainsi internés à la suite de la loi relative aux ressortissants étrangers de race juive. Pour la zone Sud, les Juifs seront internés par exemple à Nexon, Agde, Gurs, Noé, Récébédou, Rivesaltes, Le Vernet[1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes de fin[modifier | modifier le code]

  1. Michèle Cointet, L'Église sous Vichy, Perrin 1998, p.181

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sources primaires[modifier | modifier le code]

  • Les Lois de Vichy, textes recueillis par Dominique Rémy (Romillet, 1992), p. 91.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Catherine Nicault, « L’abandon des Juifs avant la Shoah : la France et la conférence d’Evian », Les cahiers de la Shoah, n° 1, 1994, page 110.
  • Anne Grynberg, « L’accueil des réfugiés d’Europe centrale en France (1933-1939) », Les cahiers de la Shoah, n° 1, 1994, page 140.

Articles connexes[modifier | modifier le code]