André Broc — Wikipédia

André Broc
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BueilVoir et modifier les données sur Wikidata
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André Broc est un fonctionnaire et juriste français ( à Arras - à Bueil). Il est connu par des travaux de recherches montrant son implication dans la définition juridique de la « qualité de Juif » et par son rôle dans la mise en place de certains outils policiers essentiels à la persécution des juifs par le régime de Vichy.

Biographie[modifier | modifier le code]

Affiche de propagande pour le recrutement dans la police du régime de Vichy

André Broc, né à Arras en 1909, est élève de Sciences Po Paris en 1933. Pendant la seconde Guerre mondiale, il travaille au sein de la sous-direction des Affaires juives de la Préfecture de police de Paris. André Broc est un ami très proche de Georges Montandon. Le , André Broc soutient une thèse de droit : La qualification juive[1], à la faculté de droit de Paris. Son jury de thèse était composé de trois professeurs de droit réputés : deux professeurs de droit administratif, Achille Mestre (directeur de thèse)[2] et Pierre Lampué qui était spécialiste également de droit colonial ainsi qu'un professeur de droit international public, Georges Scelle. La thèse de Broc a eu la meilleure mention et a été publiée par les Presses universitaires de France sous le premier titre : La qualification juive, et une deuxième fois en 1943 sous le titre : La qualité de juif. Une notion juridique nouvelle[3].

Pour Danièle Lochak, cette thèse, prétendument basée sur une démarche scientifique et des références historiques et sociologiques, se révèle surtout un outil pragmatique de présomption d'identification raciale[4].

À la Libération, devant la commission d'épuration, Broc nie qu'il y ait de l'antisémitisme dans sa thèse et prétend avoir rendu des services [5]. Il reste à la Préfecture de police comme responsable des archives aux côtés d'Hélène Tulard, l'épouse d'André Tulard, son ancien directeur[6]. André Broc devient syndicaliste au sein de la Préfecture[réf. nécessaire].

Lorsque André Broc est décoré de la Légion d'honneur en 1958 en présence du général Charles de Gaulle, alors chef du gouvernement, Eugène Saint-Bastien, un élu communiste proteste avec virulence au cours d'une audience du Conseil de Paris, un exemplaire du livre d'André Broc sur la « qualité de Juif » à la main[7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Serge Klarsfeld, Le premier statut des juifs, Paris, 4 octobre 2010.
  2. Philippe Fabr, Le Conseil d'État et Vichy : Le contentieux de l'antisémitisme, Paris, Publications de la Sorbonne, , 401 p. (ISBN 978-2-85944-399-3, lire en ligne), p. 274 note no 511.
  3. Laurent Joly, Vichy dans la « solution finale », Paris, Grasset & Fasquelle, (ISBN 978-2-246-63841-4, lire en ligne), note no 77.
  4. Danièle Lochak, « La doctrine sous Vichy ou les mésaventures du positivisme », in Les usages sociaux du droit, CURAPP-PUF, 1989, p. 252.
  5. Laurent Joly, Vichy dans la « Solution finale » : histoire du commissariat général aux questions juives (1941-1944), Paris, Grasset, (ISBN 978-2-246-63841-4).
  6. Thomas Wieder, « Enquête chez les soutiers de la persécution », Le Monde, (consulté le ).
  7. Laurent Joly, L'antisémitisme de bureau : Enquête au cœur de la préfecture de police de Paris et du commissariat général aux questions juives, 1940-1944, Paris, Grasset, coll. « Essais Français », , 448 p. (ISBN 978-2-246-73691-2, lire en ligne).

Bibliographie[modifier | modifier le code]