Antoinette Feuerwerker — Wikipédia

Antoinette Feuerwerker
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Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Antoinette Gluck
Nationalité
Formation
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Fratrie
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Enfant
Autres informations
Distinction

Antoinette Antonia Toni Toibe Rochel Gluck dite Antoinette Feuerwerker, née le à Anvers (Borgerhout), Belgique, et morte le à Jérusalem, Israël, est une juriste, une résistante et éducatrice française.

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance et éducation[modifier | modifier le code]

Antoinette Feuerwerker est l'une des filles de Paul dit Pinchas Gluck-Friedman (1886-1964) et de Henia Shipper (1887-1968), nés respectivement à Tarnów et à Przemyśl, Galicie, Autriche-Hongrie et mariés à Tarnów le 4 juillet 1910.

Son père est un descendant direct de maîtres hassidiques remontant au Magid Dov Baer de Mezeritch (1704-1772), le disciple et successeur du Baal Shem Tov (1698-1760), le fondateur du hassidisme.

Ses parents quittent la Pologne pour la Belgique. De là, ils partent vivre à Zurich en Suisse (durant la Première Guerre mondiale), où ses deux sœurs Rose Warfman (née en 1916) et Hedwig [Heidi] Naftalis et son frère Salomon Gluck (1914-1944) sont nés. Ils habitent ensuite en Allemagne, et finalement à Strasbourg en France, où ils s'installent en 1921 et deviennent citoyens français, le 2 juillet 1928.

Antoinette étudie au lycée des Pontonniers[1] (aujourd'hui appelé lycée international des Pontonniers) à Strasbourg, où elle termine ses études secondaires. Après son baccalauréat (1932), elle devient étudiante à la faculté de droit, ce qui était rare pour une jeune femme, et licenciée en droit en juillet 1936. Elle travaille dans l'étude de René Capitant, un de ses professeurs à la faculté de droit. Elle termine également HEC. Pour ses études universitaires en droit et en économie, elle est boursière de l'État. Avec sa famille, elle quitte Strasbourg pour s'établir à Paris.

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Elle fait connaissance de David Feuerwerker, un jeune rabbin, qui venait juste de terminer ses études rabbiniques (au Séminaire israélite de France (SIF) à Paris). Ils se marient au début de la Seconde Guerre mondiale, (le ). Pour pouvoir se marier, David Feuerwerker doit recevoir une permission spéciale pour quitter le front, la ligne Maginot qu'il rejoint quelques jours plus tard. Après juin 1940, avec son époux, elle quitte la capitale et va s'établir à Brive-la-Gaillarde. David Feuerwerker est le rabbin de trois départements français: la Corrèze, la Creuse et le Lot. Ils s'engagent dans le mouvement de la Résistance Combat avec Edmond Michelet. Elle est la seule femme de rabbin (Rebbetzin) en France à faire partie officiellement de la Résistance[2],[3]. Elle s'occupe de l'hébergement d'agents de liaison, de l'évacuation de résistants recherchés avec Germaine Ribière[4],[5]et la diffusion des journaux clandestins[6],[7].

En , pour échapper aux nazis, alors que son mari s'est réfugié en Suisse, Antoinette Feuerwerker demeure en France avec sa fille Atara, un bébé, et se réfugie, dans un premier temps, dans un couvent catholique où elle est accueillie par sœur Marie Brenoux, la supérieure, qui sera reconnue Juste parmi les Nations en 1992[8] et par sœur Marie-Therese Berger, l'économe, qui sera également reconnue Juste parmi les Nations en 1992[9]. Elle est ensuite cachée à Lyon par Germaine Goblot[10], une enseignante.

Après guerre[modifier | modifier le code]

Après la guerre, Antoinette Feuerwerker suit son mari aux gré des affectations de son mari dont elle est la plus proche collaboratrice: à Lyon, à Neuilly-sur-Seine, à Paris. Elle contribue à l'aventure de l'Exodus en cachant illégalement et à l'insu de son mari des pièces d'or destinées à financer l'opération[11]. Ils s'établissent ensuite à Montréal, au Canada, en 1966, avec leurs six enfants. Elle enseigne le droit et l'économie au collège français de Montréal. David Feuerwerker décède le . Elle continue à maintenir son lieu de prières (Chachmei Tzorfat, Les Sages de France), pendant plus de vingt ans.

Elle passe les trois dernières années de sa vie en Israël. Elle meurt le et est enterrée dans le Cimetière de Sanhédriah, à Jérusalem, Israël, aux côtés de son époux.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Lycée International des Pontonniers », sur leparisien.fr (consulté le )
  2. Voir, Elie Feuerwerker, Inyan, 2014, p. 5.
  3. (en) JoAnn DiGeorgio-Lutz et Donna Gosbee, Women and Genocide: Gendered Experience of Violence, Survival, and Resistance, Canadian Scholars’ Press, (ISBN 978-0-88961-582-3, lire en ligne)
  4. Claude Penin, Germaine Ribière (1917-1999), Une figure majeure de la Résistance chrétienne, 2023, p. 31.
  5. Dominique Lormier, Les combattantes de la liberté (1939-1945), 2023.
  6. Dominique Lormier, Ces chrétiens qui ont résisté à Hitler, Artège Editions, (ISBN 979-10-336-0737-3, lire en ligne)
  7. Dominique Lormier, Les vérités cachées de la Résistance, Editions du Rocher, (ISBN 978-2-268-10745-5, lire en ligne)
  8. Brenoux Marie. Juste parmi les nations/Les Justes de France. Dossier 5380. Année de nomination: 1992. YadVashem.
  9. Justes. Année de nomination : 1992. Marie-Therese Berger. yadvashem-france.org.
  10. Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation Ar. 5 Fonds Germaine GOBLOT.
  11. Voir, Elie Feuerwerker. Uris and 'Exodus' made an impact. The Jewish State (New Jersey), July 11, 2003/11 Tammuz 5763, p. 4.
  12. (en) Mitchell A and Deb Levin. This Day, February 10, In Jewish History. 2003.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]