Luise Straus-Ernst — Wikipédia

Luise Straus-Ernst
Luise Straus-Ernst peinte par Hanns Bolz en 1918.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 50 ans)
AuschwitzVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Cimetière juif de Cologne-Bocklemünd (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Domicile
Formation
Activités
Conjoint
Max Ernst (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Autres informations
A travaillé pour
Directeur de thèse
Lieux de détention
Plaque commémorative
Vue de la sépulture.

Luise Straus-Ernst, née Luise Straus le à Cologne et morte en à Auschwitz, est une historienne de l'art et journaliste allemande[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Son père, Jakob Straus est le directeur de Löwenstern, une usine de chapeau et grossiste des biens de mode[2]. Après son diplôme du secondaire, elle entre à l'université pour étudier l'histoire de l'art, l'archéologie et l'histoire[3]. En 1915, elle part étudier un an à Berlin[3].

En 1917, elle devient la première doctorante en histoire de l'art de l'Université rhénane Frédéric-Guillaume de Bonn[1]. Sa thèse de doctorat s'intitule Zur Entwicklung des zeichnerischen Stils in der Cölner Goldschmiedekunst des XII. Jahrhunderts (De l'évolution du style graphique dans l'Orfèvrerie de Cologne au XIIe siècle) et écrite sous l'égide de l'historien de l'art Paul Clemen[3]. Deux ans plus tard, elle prend provisoirement la direction du musée Wallraf-Richartz à Cologne[1]. Là, elle organise une exposition sur la représentation picturale de la guerre entre le XVe et le XVIIIe siècle[4].

Journaliste pour des revues d'art, elle publie son premier article sur Albrecht Dürer et aide à la formation du mouvement Dada[2]. Après s'être séparée de Max Ernst en 1921[4], elle tente plusieurs petits jobs tel que secrétaire, critique d'art pour des magazines ou conférencière dans des musées[2]. Grâce à sa place privilégiées, elle noue des relations amicales avec les compositeurs Kurt Weill et Hanns Eisler ainsi qu'avec le dramaturge Bertolt Brecht mais aussi le futur chancelier allemand, Konrad Adenauer (alors maire de Cologne)[4].

Juive, elle subit une descente des Schutzstaffel chez elle au milieu de la nuit, ce qui l'amène à s’exiler en pour Paris[4]. Là, elle donne des cours de langue et publie des articles dans la presse d'exil de langue allemande[2]. Entre le et le , Luise Straus publie sous forme de roman-feuilleton « Zauberkreis Paris » dans le magazine Pariser Tageblatt[3].

En 1940, après la déclaration de guerre, Luise Straus est internée dans le camp de Gurs en tant que ressortissante allemande[2]. Après sa libération, elle tente d'émigrer aux États-Unis avec l'aide de son fils mais sans succès et finit par s'installer à Manosque chez son ami, Jean Giono[2]. Le , elle est arrêtée à l'hôtel du Nord[5] de Manosque[3], internée au camp de Drancy puis déportée dans le convoi 76 du vers Auschwitz où elle est assassinée[2].

Pendant son exil, elle pose par écrit ses mémoires[6].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Elle rencontre Max Ernst en 1913 à l'université et sous la pression de sa famille à elle, ils se marient en 1918. Leur fils Hans-Ulrich, surnommé Jimmy, naît le . Le couple divorce finalement en 1926[2].

En 1938, elle réussit à envoyer son fils aux États-Unis pour le protéger de la menace nazie[4].

Hommage[modifier | modifier le code]

  • En 2016, une compilation de ses articles est éditée par la maison Greven Verlag en Allemagne[4].
  • Un Stolpersteine est apposée devant le numéro 27 de la Emmastrasse à Cologne qui fut sa résidence[3].
  • Une rue porte son nom à Manosque (04100), en hommage à son séjour.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d (de) « Luise Straus-Ernst Die Spur endet in Auschwitz », Kölner Stadt-Unzeiger,‎ (lire en ligne)
  2. a b c d e f g et h Mechthild Gilzmer, « Le trésor d’une nomade. Luise Straus-Ernst : le récit de vie d’une Allemande réfugiée en France », Diasporas, no 22,‎ , p. 117-126 (lire en ligne)
  3. a b c d e et f (de) « Luise Straus », sur www.rheinische-geschichte.lvr.de (consulté le )
  4. a b c d e et f (es) Silvia Cruz Lapeña, « Luise Straus, una vida a la sombra de Max Ernst y sepultada por los nazis », El Pais,‎ (lire en ligne)
  5. Voir, Klarsfeld, 2012.
  6. « Exils en France au XXe siècle », sur Fabula (consulté le )
  7. (de) « Notre Dame de Dada », sur Kiepenheuer & Witsch (consulté le )