Strasbourg — Wikipédia

Strasbourg
De haut en bas, de gauche à droite : Vue de la ville vers la cathédrale Notre-Dame ; Cathédrale Notre-Dame et rue Mercière ; Ponts couverts ; Petite France ; Palais Rohan ; Palais du Rhin ; Église Saint-Pierre-le-Jeune catholique et palais de justice ; Quartier européen.
Blason de Strasbourg
Blason
Strasbourg
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Grand Est (chef-lieu)
Collectivité territoriale Collectivité européenne d'Alsace (siège)
Circonscription départementale Bas-Rhin (préfecture)
Arrondissement Strasbourg
(chef-lieu)
Intercommunalité Eurométropole de Strasbourg
(siège)
Maire
Mandat
Jeanne Barseghian (LE)
2020-2026
Code postal 67000, 67100, 67200
Code commune 67482
Démographie
Gentilé Strasbourgeois
Population
municipale
291 313 hab. (2021 en augmentation de 5,06 % par rapport à 2015)
Densité 3 722 hab./km2
Population
agglomération
487 063 hab. (2021)
Géographie
Coordonnées 48° 34′ 24″ nord, 7° 45′ 08″ est
Altitude 142 m
Min. 132 m
Max. 151 m
Superficie 78,26 km2
Type Commune urbaine
Unité urbaine Strasbourg (partie française)
(ville-centre)
Aire d'attraction Strasbourg (partie française)
(commune-centre)
Élections
Départementales Cantons de Strasbourg-1, Strasbourg-2, Strasbourg-3, Strasbourg-4, Strasbourg-5 et Strasbourg-6
(bureau centralisateur)
Localisation
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Strasbourg
Liens
Site web www.strasbourg.eu

Strasbourg (prononcé /stʁas.buʁ/[Note 1] Écouter en français ; en alsacien : Strossburi /ʃdɾoːsburi/ ; en allemand : Straßburg /ʃtraːsbuʁk/) est une commune française située dans la collectivité européenne d'Alsace dont elle est le chef-lieu. Elle est la préfecture du Bas-Rhin et de la région Grand Est. Capitale de la région historique d'Alsace, elle est bordée par le Rhin et directement frontalière avec l'Allemagne.

Par sa population, Strasbourg intra-muros est la première commune du Grand Est français et, à la date du , la huitième de France. Son aire d'attraction est la huitième de France, comptant 864 993 habitants en 2021 dans sa seule partie française[Note 2]. Ses habitants sont appelés les Strasbourgeois. Elle est le principal pôle économique de l’Est et se distingue par un secteur secondaire très diversifié, un secteur marchand important et un secteur tertiaire essentiellement tourné vers les activités financières, juridico-administratives, la recherche scientifique et le conseil aux entreprises. En 2023, pour la première fois, Strasbourg entre dans le classement GaWC, club des villes au rayonnement mondial, basé sur leurs fonctions politiques, culturelles et des affaires.

Strasbourg a été marquée par les différentes administrations germaniques puis allemandes et françaises. Son histoire, riche et tourmentée, a laissé un patrimoine architectural remarquable. Son centre-ville, situé sur la Grande Île, est entièrement inscrit au patrimoine mondial par l’UNESCO depuis 1988 et comprend notamment la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg et le quartier de la Petite France. En 2017, le périmètre classé est étendu à une partie de la Neustadt, quartier construit par les autorités allemandes à partir de 1880[1].

Strasbourg est également devenue le symbole de la réconciliation franco-allemande et plus généralement de la construction européenne. La ville s’est progressivement spécialisée dans les fonctions politiques, culturelles, et institutionnelles. Elle est une des trois « capitales européennes » aux côtés de Bruxelles et Luxembourg, et est parfois qualifiée de capitale parlementaire de l'Union européenne[2] ou de capitale européenne de la démocratie, par opposition à Bruxelles, qui accueille surtout des fonctionnaires européens, des diplomates et des lobbyistes. La ville accueille en effet de multiples institutions européennes : elle est notamment le siège officiel du Parlement européen, qui y organise ses douze sessions plénières annuelles, et du Médiateur européen, mais aussi celui du Conseil de l'Europe (distinct de l'Union européenne) dont dépendent la Cour européenne des droits de l'homme et la Pharmacopée européenne. Avec notamment Bâle, Genève et New York, Strasbourg est l'une des rares villes au monde à être le siège de plusieurs institutions internationales sans être capitale politique d’un État[3]. Strasbourg est également la deuxième ville de France en nombre de congrès internationaux, après Paris[4].

La présence de plusieurs établissements nationaux renommés, comme le théâtre national, la bibliothèque nationale et universitaire et l’Opéra national du Rhin en fait un centre culturel important.

Strasbourg est aussi une grande ville étudiante, qui accueille plus de 85.000 étudiants[5]. Son université, ses grandes écoles et son hôpital universitaire forment un pôle universitaire majeur tourné vers l’international avec plus de 20 % d'étudiants étrangers et plus de cent nationalités représentées[6]. L'université qui a accueilli 18 prix Nobel dans ses murs, a été lauréate de nombreux appels d'offres dans le cadre des investissements d'avenir, visant à en faire un pôle d'excellence dans l'enseignement supérieur et la recherche au niveau mondial[7],[8].

Toponymie[modifier | modifier le code]

Attestations anciennes : Argentorate, Argentoratum, Argentina (Antiquité), Stradeburgum (590), Strateburgo (590), Stratburgo (728), Strasburga (762), Strazburc (1061), Straborc (1262), Estrabourch (1289).

Le premier nom de la ville fut en celtique Argantorati < Argentorate[9], romanisé en Argentoratum (Argentoraton IIe siècle), même nom qu'Argentré (Mayenne, Argentrato IXe siècle). L’étymologie de ce terme est discutée, certains y voyant un lien avec la Grande déesse celte, dont Argantia est une des épithètes et qui est identifiée avec la lune. L’acception la plus courante[10] voudrait que la racine celtique arganto- (argent, luisant) renvoie à la couleur et la brillance argentée d'un cours d'eau (cf. l’Argens, l'Arc, etc.), en l'occurrence de l'Ill (Ainos en gaulois). Cette hypothèse est renforcée par l’ancien nom de Horbourg (Argentovaria), commune également située sur l’Ill, dont l'élément ver / var désigne précisément un cours d'eau en indo-européen.

-rate de rāti désigne une levée de terre ou une fortification (cf. vieil irlandais ráith / ráth, fortin, fortification). Cette hypothèse affirme donc qu'Argentoratum est l'enceinte sur l'Argenta, in extenso la cité de la rivière, du fleuve. Ce nom était alors en parfaite cohérence avec la perception de ce lieu frontière, situé à proximité du Rhin, fleuve large de plusieurs kilomètres dont les bras d'eau s'entremêlaient avec ceux de l'Ill.

Avec la chute de l'Empire romain, les Alamans la renomment Stratiburg ce qui signifie « la place forte des routes ». La ville était en effet située à la croisée de routes importantes et au niveau de l’un des rares ponts permettant de franchir le Rhin. Par ailleurs, les longues voies romaines pavées de plusieurs kilomètres reliant les faubourgs au castrum, cœur de l'ancienne cité romaine, semblent bien octroyer cette nouvelle appellation. Son nom évolua ensuite en Straßburg, le château/la place forte (die Burg, bâtiment fortifié[Note 3],[Note 4]) sur les routes (die Straße), issu de Stratiburg nom antérieur à la mutation consonantique du haut allemand mentionné pour la première fois au VIe siècle par saint Grégoire[11].

La commune est appelée Strassburg ou Straßburg en allemand, Strossburi ou Stroßbùrri[12] en alsacien (Alémanique) Strossburch en francique rhénan (Nord de l'Alsace, Plateau lorrain, Palatinat), et Chtrasbourg en welche (dialecte francophone des vallées vosgiennes, notamment haute vallée de la Bruche).

Stras est une appellation familière, dans l'agglomération strasbourgeoise et en Alsace, pour désigner Strasbourg.

Géographie[modifier | modifier le code]

Situation géographique[modifier | modifier le code]

Excentrée par rapport au reste de la France, dont la plaine d'Alsace représente l'extrême façade nord-est, Strasbourg occupe en revanche une position centrale en Europe occidentale, sur une importante voie de passage nord-sud. Il faut en effet la replacer dans l'entité plus vaste dont elle fait partie de la vallée du Rhin supérieur qui, de Bâle à Mayence, forme un couloir naturel.

À la limite de l'Europe atlantique et de l'Europe continentale, elle communique au sud par les vallées de la Saône et du Rhône avec l'Europe méditerranéenne et s'ouvre au nord, au-delà des massifs hercyniens allemands, sur les grandes plaines de l'Europe du Nord jusqu'à la vallée de la Ruhr.

Strasbourg est distante de 190 kilomètres de Francfort-sur-le-Main, de 192 kilomètres de Luxembourg, de 397 kilomètres de Paris et de 406 kilomètres de Bruxelles (distance orthodromique)[13],[14]. La ville est par ailleurs située à une trentaine de kilomètres du massif des Vosges à l'ouest et à la même distance de la Forêt-Noire à l'est.

Communes limitrophes[modifier | modifier le code]

Les communes limitrophes sont Bischheim, Eckbolsheim, Eschau, Illkirch-Graffenstaden, Lingolsheim, Oberhausbergen, Ostwald, Schiltigheim et La Wantzenau.

Hydrographie et les eaux souterraines[modifier | modifier le code]

Les quais de l’Ill dans le quartier de la Petite France.

Hydrogéologie et climatologie : Système d’information pour la gestion de l’Aquifère rhénan :

Territoire communal : Occupation du sol (Corinne Land Cover); Cours d'eau (BD Carthage),
Géologie : Carte géologique; Coupes géologiques et techniques,
Hydrogéologie : Masses d'eau souterraine; BD Lisa; Cartes piézométriques.

La ville est construite sur l'Ill ainsi que le long de la rive gauche du Rhin. L'Ill est la colonne vertébrale de la ville, reliée au Rhin par des anciens bras désormais canalisés (le canal de jonction et différents bassins portuaires). Plusieurs affluents traversent les différents quartiers de la ville : la Bruche et le canal de la Bruche à la Montagne Verte et à Koenigshoffen, l'Aar au Contades et au Wacken, le Krimmeri et le Ziegelwasser (anciens bras du Rhin) à la Meinau, au Neuhof et au Neudorf, le canal de la Marne au Rhin au nord. Ainsi Strasbourg est constituée de plusieurs îles dont l'ellipse insulaire du centre historique, l'île Sainte-Hélène dans le quartier du Contades, l'île aux Épis et l'île du Rohrschollen dans le quartier du Port du Rhin.

La ville est par ailleurs située sur l'une des plus grandes réserves d'eau potable d'Europe (près de 35 km3)[15]. La densité importante de l'hydrographie cumulée à l'affleurement de la nappe phréatique rhénane contribue à rendre le secteur très sensible aux inondations. C'est pourquoi la plupart des extensions urbaines de la ville puis de l'agglomération se sont faites au moyen de remblais importants (notamment pour la construction du quartier allemand), accompagnées du comblement ou de la canalisation des multiples bras d'eau, réduisant d'autant les surfaces d'épandage et augmentant la rapidité et le débit des eaux en cas de crue.

Strasbourg est aujourd'hui confrontée à un risque d'inondation important dans certains quartiers (Montagne Verte au sud-ouest et La Robertsau au nord) qui pèse sur les projets d'extension urbaine et de densification de l'habitat.

Géologie et relief[modifier | modifier le code]

Repère Normalnull à Strasbourg.

Située à une altitude moyenne de 140 mètres[16], Strasbourg est caractérisée par un relief relativement plat. Ainsi au centre-ville, on ne perçoit que de très légères ondulations du terrain, culminant notamment à proximité de la cathédrale et à la croisée de la Grand'Rue et de la rue du Fossé-des-Tanneurs, correspondant aux zones d'habitation les plus anciennes, établies à l'origine sur une butte émergeant des marais environnants. Pour des raisons historiques, le niveau normal d'Amsterdam, ou Normalnull, a pu servir de référent altimétrique, comme en témoignent de vieilles plaques encore visibles. Mais à l'instar du reste de la France métropolitaine, le nivellement général de la France s'applique, et les altitudes sont données par rapport au niveau du marégraphe de Marseille.

Le territoire de la commune se situe au sein de la plaine d'Alsace. Ce fossé rhénan d'effondrement, séparant le massif des Vosges à l'ouest de celui de la Forêt-Noire à l'est, est né il y a 65 Ma à l'occasion de l'érection des Alpes. Des fissures orientées Nord-Sud se formèrent alors ; la partie médiane s'effondra et fut envahie par la mer à l'Éocène supérieur (vers -35 Ma) et à l'Oligocène inférieur (Rupélien, vers -30 Ma)[17]. D'abord comblée par des dépôts marins qui recouvrirent le socle hercynien, la plaine accueillit le cours du Rhin qui y déposa ses alluvions fluviatiles[18], il y a un million d'années seulement[17]. Le bassin houiller de la vallée de Villé s'étend à quelques kilomètres de la banlieue strasbourgeoise, au sud-ouest et au centre du département, quelques lambeaux de ce gisement sont dispersés vers le nord[19].

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique altéré, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[20]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Alsace, caractérisée par une pluviométrie faible, particulièrement en automne et en hiver, un été chaud et bien ensoleillé, une humidité de l’air basse au printemps et en été, des vents faibles et des brouillards fréquents en automne (25 à 30 jours)[21].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,7 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17,9 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 637 mm, avec 8 jours de précipitations en janvier et 10,3 jours en juillet[20]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Strasbourg-Entzheim », sur la commune d'Entzheim à 9 km à vol d'oiseau[22], est de 11,4 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 635,7 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 38,9 °C, atteinte le ; la température minimale est de −23,6 °C, atteinte le [Note 5],[23],[24].

Statistiques 1991-2020 et records STRASBOURG-ENTZHEIM (67) - alt : 150m, lat : 48°32'58"N, lon : 7°38'25"E
Records établis sur la période du 01-01-1924 au 04-01-2024
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) −0,2 0 2,6 5,7 10,1 13,4 14,9 14,5 10,7 7,2 3,3 0,8 6,9
Température moyenne (°C) 2,5 3,6 7,4 11,3 15,5 18,9 20,6 20,3 16,1 11,5 6,3 3,3 11,4
Température maximale moyenne (°C) 5,2 7,3 12,1 17 20,9 24,4 26,4 26,1 21,6 15,8 9,4 5,9 16
Record de froid (°C)
date du record
−23,6
23.01.1942
−22,3
15.02.1929
−16,7
04.03.1965
−5,6
21.04.1938
−2,4
11.05.1953
1,1
02.06.1936
4,9
07.07.1961
4,8
30.08.1998
−1,3
27.09.1943
−7,6
31.10.1950
−10,8
30.11.1973
−23,4
23.12.1938
−23,6
1942
Record de chaleur (°C)
date du record
17,5
10.01.1991
21,1
25.02.21
26,3
31.03.21
30
22.04.18
34,6
20.05.22
38,8
30.06.19
38,9
25.07.19
38,7
07.08.15
33,4
11.09.23
31
13.10.23
22,1
18.11.1926
18,6
31.12.22
38,9
2019
Ensoleillement (h) 55,5 85,8 146,4 186,9 209,1 226,4 239,7 224,2 173,5 100,4 55,2 44,2 1 747,3
Précipitations (mm) 35,4 34,1 38,6 41,8 77,2 68,5 71,9 61,3 54,6 59,5 47,6 45,2 635,7
Source : « Fiche 67124001 », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/01/2024 dans l'état de la base
Diagramme climatique
JFMAMJJASOND
 
 
 
5,2
−0,2
35,4
 
 
 
7,3
0
34,1
 
 
 
12,1
2,6
38,6
 
 
 
17
5,7
41,8
 
 
 
20,9
10,1
77,2
 
 
 
24,4
13,4
68,5
 
 
 
26,4
14,9
71,9
 
 
 
26,1
14,5
61,3
 
 
 
21,6
10,7
54,6
 
 
 
15,8
7,2
59,5
 
 
 
9,4
3,3
47,6
 
 
 
5,9
0,8
45,2
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[25]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[26].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Strasbourg est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6],[27],[28],[29]. Elle appartient à l'unité urbaine de Strasbourg (partie française), une agglomération internationale regroupant 23 communes[30] et 487 063 habitants en 2021, dont elle est ville-centre[31],[32].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Strasbourg (partie française), dont elle est la commune-centre[Note 7]. Cette aire, qui regroupe 268 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[33],[34].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (66,7 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (65,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (37,9 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (22,3 %), forêts (16,6 %), eaux continentales[Note 8] (8,7 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (6,5 %), terres arables (3,9 %), zones agricoles hétérogènes (2 %), prairies (1,2 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,7 %)[35]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Voies de communication et transports[modifier | modifier le code]

Dès l'origine, Strasbourg doit son nom à sa position « à la croisée des chemins ». Encore aujourd'hui, la ville bénéficie d'une situation géographique privilégiée qui en fait un important carrefour européen, à l'intersection de quelques-uns des principaux axes de communication du continent.

Transports urbains[modifier | modifier le code]

Rames du tramway de Strasbourg, près de la station République

Strasbourg se dote d'un premier réseau de tramway en 1878. À son apogée, en 1937, celui-ci comptait près de 83 kilomètres de lignes urbaines tandis que le réseau suburbain était composé d'environ 200 kilomètres de lignes des deux côtés du Rhin. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le tramway entre dans une période de déclin et les dernières lignes sont définitivement fermées en 1960.

En 2023, le réseau moderne du tramway, exploité par la Compagnie des transports strasbourgeois (CTS), est le troisième plus étendu de France (derrière celui de Lyon et d'Île-de-France), avec 87 stations et 77 kilomètres de lignes. Outre Strasbourg, le tramway dessert six communes de l'Eurométropole ainsi que la ville de Kehl en Allemagne. Le maillage du réseau permet d'utiliser un tronçon pour plusieurs lignes. La capacité de transport (tram et bus) est de 442 000 voyages par jour[36].

La première ligne du tramway moderne fut inaugurée le . Depuis cette date, le réseau n'a cessé de se développer et compte actuellement six lignes en service : A, B, C, D, E et F. La dernière extension est mise en service le  : la ligne F est prolongée jusqu'au quartier de Koenigshoffen[37].

Par ailleurs, le projet de tram-train devant relier Strasbourg à Gresswiller et Barr est abandonné fin 2012[38],[39].

Une ligne de bus à haut niveau de service (BHNS), reliant la gare centrale à l'Espace européen de l'entreprise à Schiltigheim, est mise en service le . Elle est complémentaire du réseau de tramway et prend ainsi la désignation de ligne G. Une seconde ligne — désignée ligne H et utilisant des bus électriques — est ouverte le entre la gare centrale et le quartier du Wacken[40]. Le 20 novembre 2023, la ligne G est prolongée de la gare centrale jusqu'à la cité Rotterdam via la place de l'Étoile.

Un réseau de bus, également exploité par la CTS, dessert l'ensemble de l'agglomération strasbourgeoise. Il comporte 39 lignes urbaines à la suite de la dernière restructuration intervenue en . Les lignes de bus portent un numéro pour les distinguer des lignes de tram et de BHNS, ces dernières étant désignées par une lettre.

La ville compte également deux gares routières : place des Halles pour le trafic interurbain (réseau Fluo Grand Est) et place de l'Étoile pour les lignes nationales et internationales.

Réseau routier[modifier | modifier le code]

Les principaux axes routiers (avant la mise en service du contournement ouest et de la rocade sud).

Strasbourg se situe sur un axe est-ouest qui la relie d'une part à Paris via Reims et Nancy/Metz (autoroute A4/RN4) et d'autre part à Munich via Stuttgart (E52). La ville est également placée sur un axe nord-sud qui la relie d'une part au Sud de la France via Lyon (autoroute A6, autoroute A7) et d'autre part à Francfort-sur-le-Main via Karlsruhe (E35). Strasbourg est par ailleurs reliée à l'Allemagne par deux ponts : le pont de l'Europe, situé à l'est de la ville et le pont Pierre-Pflimlin, situé dans l'agglomération sud et qui permet une meilleure desserte des villes d'Offenbourg et de Fribourg.

Du fait de la conception des autoroutes — comme étant à la fois des voies de transit et des voies de desserte des grandes agglomérations — qui prévalait dans les années 1970 et 1980, Strasbourg voit son agglomération traversée par des voies autoroutières portées aujourd'hui à deux fois trois voies (deux fois quatre voies sur un court tronçon prolongeant un tronçon surélevé condamné à rester en deux fois deux voies), et ce à moins d'un kilomètre du centre-ville. Il en résulte de fortes nuisances dans certains quartiers (Gare, Cronenbourg). L'autoroute A35, avec environ 170 000 véhicules (dont 19 000 camions)[41] par jour à hauteur de Cronenbourg[42], est en effet la plus saturée de France après le périphérique parisien. Entre 1990 et 2000, le trafic a en outre augmenté de 40 %[42].

La construction d'une nouvelle autoroute de deux fois deux voies (autoroute A355), dite grand contournement ouest de Strasbourg (GCO ou COS) est évoquée depuis les années 1970. Il a pour objectif de capter le trafic de transit nord-sud et de délester la rocade ouest. Il doit permettre une réduction de la pollution et des nuisances sonores à proximité de la ville grâce à la requalification de l'A35 en boulevard urbain. Cependant, ses opposants craignent un effet d’aspirateur du trafic nord-sud européen et un accroissement des nuisances[43]. Le tracé, de 24 km, relie la jonction A4/A35 au nord, à la bifurcation A35/A352 au sud. Les travaux débutent en pour une mise en service le [44].

Voies ferrées[modifier | modifier le code]

La verrière de la gare de Strasbourg-Ville.

La gare de Strasbourg-Ville, aussi appelée gare centrale, est le centre d'une importante étoile ferroviaire à cinq branches. Elle est le principal pôle d'échanges de l'agglomération. Elle est la 2e gare de province en France la plus fréquentée après celle de Lyon avec plus de 20 millions de voyageurs.

Strasbourg est l'une des étapes de la « Magistrale européenne », principal axe ouest-est de l'Europe, de Paris à Budapest (soit le trajet de l'ancien Orient-Express). Le premier tronçon de la LGV Est européenne — reliant la gare de Paris-Est à Baudrecourt en Moselle — a été mis en service le , ramenant le meilleur temps de trajet vers Paris de h à h 20 min. Le second tronçon, entre Baudrecourt et Vendenheim, est ouvert le . Le temps de parcours entre Paris et Strasbourg est désormais d'environ h 50 min[45]. L'ouverture de la LGV Rhin-Rhône, fin 2011, permet de placer la ville sur un second axe à grande vitesse entre mer du Nord et Méditerranée[46].

Le trafic de la gare de Strasbourg-Ville était d'environ 35 000 passagers par jour en 2006[47], mais l'arrivée des TGV Est puis Rhin-Rhône et le développement des TER portent ce nombre à 60 000 passagers en 2012[48] et 70 000 par jour en 2015[49]. La gare accueille un total de 550 trains dont environ 50 TGV par jour.

Les gares de Krimmeri-Meinau et Strasbourg-Roethig sont deux haltes ferroviaires affectées au trafic TER.

Les autres gares voyageurs de l'Eurométropole sont les gares de Bischheim, Entzheim-Aéroport, Fegersheim - Lipsheim, Geispolsheim, Graffenstaden, Hœnheim, Lingolsheim, Mundolsheim, Vendenheim et La Wantzenau.

Depuis le , les abonnés de la Compagnie des transports strasbourgeois résidant dans une commune de l'Eurométropole peuvent également utiliser les trains du réseau TER Alsace au sein de l'agglomération[50].

La ville compte aussi trois gares ouvertes uniquement au service du fret : les gares de Strasbourg-Cronenbourg, Strasbourg-Neudorf et Strasbourg-Port-du-Rhin. Enfin, la vaste gare de triage de Hausbergen se trouve au nord de l’agglomération.

Trafic aérien[modifier | modifier le code]

L'aéroport de Strasbourg-Entzheim.

L'aéroport de Strasbourg-Entzheim est situé à une quinzaine de kilomètres au sud-ouest de la ville, à Entzheim. Son trafic s'était stabilisé depuis 1996, oscillant autour de 2 millions de passagers annuels (avec un pic à 2,2 millions en 1999)[51]. Cependant, la mise en service de la première phase de la LGV Est européenne en et la suppression des vols vers Paris-Charles-de-Gaulle et Paris-Orly ont provoqué une chute du trafic qui oscille aux alentours de 1,1 million de passagers par an au milieu des années 2010.

L'aéroport de Strasbourg souffre également de la proximité des aéroports de Bâle-Mulhouse-Fribourg (137 kilomètres), de Stuttgart (149 kilomètres) et de Francfort (175 kilomètres). Une cinquantaine de destinations sont desservies, essentiellement en Europe.

Le trafic repart à la hausse depuis 2012 grâce à la diminution des taxes et au repositionnement vers les vols vacances (low cost). En 2018, le trafic s'élève à près de 1,3 million de passagers[52].

La gare d'Entzheim-Aéroport permet de relier ce dernier à la gare centrale de la capitale alsacienne et européenne en 9 minutes, à la fréquence d'un train tous les quarts d'heure en période de pointe.

Pour les vols long-courriers, un service de bus réguliers effectue la liaison entre la gare centrale et l'aéroport de Francfort, qui est l'un des principaux hubs européens avec plus de 300 destinations autour du monde.

L'aéroport de Karlsruhe-Baden-Baden, situé à une soixantaine de kilomètres de Strasbourg et accessible en voiture en moins de trois quarts d'heure, fait office d'aéroport « low cost » avec des lignes régulières vers de nombreuses destinations dont plusieurs capitales européennes comme Londres, Berlin, ou encore Vilnius. Cet aéroport est desservi principalement par la compagnie Ryanair.

L'aérodrome du Polygone, située dans le quartier du Neuhof, est utilisé exclusivement pour l'aviation de loisir.

Trafic fluvial[modifier | modifier le code]

Bateau-promenade Batorama sur l’Ill, près des ponts couverts.

Strasbourg a été fondée sur l'Ill et les activités batelières y ont toujours été très importantes vu la densité du réseau hydrographique. En 2019, on compte 786 000 passagers sur les bateaux-promenades de Batorama, le service touristique du Port autonome de Strasbourg (PAS). La ville accueille chaque année plus de 200 000 visiteurs grâce au tourisme fluvial.

La ville possède d'importantes installations portuaires sur le Rhin, qui constitue la première voie navigable d'Europe et le premier fleuve commercial du monde. En 1920, le siège de la Commission centrale pour la navigation du Rhin fut transféré de Mannheim à Strasbourg et logée dans l'ancien palais impérial, rebaptisé palais du Rhin. Le Port autonome de Strasbourg est le deuxième port fluvial de France et le quatrième d'Europe (après Duisbourg, Paris et Liège) avec, en 2019, un trafic de 7,6 millions de tonnes de marchandises transbordées et 381 565 conteneurs. Les principales marchandises qui transitent par le port sont les céréales, les graviers et les produits pétroliers[53].

Mobilité active[modifier | modifier le code]

Pyramide de la mobilité, proposée par le projet européen Share North[54].
Ville marchable[modifier | modifier le code]

En 2021, Strasbourg est classée deuxième dans le classement des villes marchables de plus de 200 000 habitants[55].

Réseau cyclable et location de vélos[modifier | modifier le code]
Station Vélhop.

Située à la jonction des deux EuroVelo routes EV5 et EV15, Strasbourg possède le premier réseau cyclable de France et l'un des plus importants d'Europe avec 560 kilomètres de pistes et bandes cyclables en 2017.

Dès 1869, la municipalité strasbourgeoise édite un arrêté sur l'usage du vélo, complété par une réglementation détaillée en 1892. La première piste cyclable de la ville, reliant le cimetière Sainte-Hélène à la place du Faubourg de Pierre, est réalisée en 1930. Un « schéma directeur vélo » est adopté en 1978. Dix ans plus tard, la ville compte 100 kilomètres de pistes cyclables. D'autres plans d'action en faveur du vélo sont adoptés en 1994 puis en 2010[56].

Strasbourg est reliée à Rotterdam, au nord, et à Andermatt en Suisse, au sud, par la véloroute Rhin (EuroVelo 15). Une jonction directe au réseau allemand s'effectue par la passerelle des deux rives empruntée par une piste européenne transfrontalière de près de 60 kilomètres de long qui relie Molsheim, sur la véloroute du vignoble d'Alsace, à Offenbourg, étape du « Drei Täler Radweg » sur la Route des Vins badoise, en longeant le canal de la Bruche. Une autre piste revêtue de longueur similaire, partie intégrante de l'EV5 (Via Francigena de Londres à Rome/Brindisi), entre dans l'agglomération par le canal de la Marne au Rhin depuis la sortie du tunnel d'Arzviller à proximité du plan incliné de Saint-Louis-Arzviller via Saverne. À Strasbourg, l'EV5 croise l'EV15 (véloroute Rhin) et quitte la capitale européenne vers l'ouest par la voie verte du canal de la Bruche pour rejoindre la véloroute du vignoble d'Alsace à Soultz-les-Bains. Quant à l'EuroVelo 15, elle quitte la ville par le sud sur le chemin de halage du canal du Rhône au Rhin pour rejoindre la Suisse par Bâle.

Le principal itinéraire cyclable de l'agglomération est la Piste des Forts. Celle-ci propose un parcours de 85 kilomètres, de part et d'autre du Rhin, permettant de découvrir l'ancienne ceinture de forts construite durant l'annexion de l'Alsace-Lorraine[57].

La ville s'est dotée d'infrastructures adaptées et compte aujourd'hui plus de 7 700 arceaux[58]. Strasbourg compte également plusieurs parkings à vélos répartis en son centre. Le plus grand d'entre eux, couvert et sécurisé, est situé près de la gare et compte 760 places[59].

Inauguré le , l'Eurométropole propose un service de location de vélos, le Vélhop. Basé sur la technologie Smoove et géré par la Compagnie des transports strasbourgeois (CTS), il permet de louer une bicyclette pour une courte (heure, journée) ou longue durée (semaine, mois, trimestre, année)[60]. Ne permettant pas de trajets occasionnels d'une station à une autre, le Vélhop n'est pas un service de vélos en libre-service.

Enfin, la Fédération française des usagers de la bicyclette (FUB), qui fédère plus de 170 associations locales de promotion du vélo en tant que mode de transport au quotidien, s'est implantée à Strasbourg à sa création en 1980.

Morphologie urbaine[modifier | modifier le code]

Tissu urbain[modifier | modifier le code]

Strasbourg vue par le satellite SPOT.

Le centre historique de Strasbourg, qui occupe la Grande Île, se caractérise par des rues étroites typiquement médiévales, notamment autour de la cathédrale Notre-Dame et dans le quartier de la Petite France. Le secteur allant de la cathédrale à la place Broglie et jusqu'à la place Gutenberg est néanmoins encore marqué par le plan en damier datant de l'époque romaine dont le cardo decumanus se croise rue des Hallebardes et rue du Dôme. Au nord, le vaste quartier de la Neustadt construit entre 1880 et 1914 s'étend de la gare centrale jusqu’aux bassins du port. Il est irrigué par de larges avenues rectilignes qui débouchent sur des zones moins denses, notamment sur le quartier du Conseil des XV dont les premières constructions remontent au début du XXe siècle. Le sud-est est occupé par le quartier de la Krutenau, l'un des plus anciens de la ville. Un peu plus à l'est se trouve le quartier de l'Esplanade. Construit à partir des années 1960 pour faire face à la poussée démographique, il est essentiellement composé de grands immeubles (plus de dix étages) ce qui en fait le plus dense de la ville. Ce quartier accueille le campus central de l'université.

Les quartiers centraux sont entourés par la « ceinture verte ». Il s'agit de l'ancienne zone non ædificandi qui faisait partie des défenses de la ville. Les constructions y sont limitées à 20 % de surface bâtis au sol (les routes, autoroutes et voies ferrées ne sont cependant pas considérées comme des constructions)[61].

À l'ouest et au nord, les quartiers de Cronenbourg, Koenigshoffen et La Robertsau ont conservé leur aspect d'anciens faubourgs.

Au sud, les habitations de densité moyenne prédominent, comme dans le quartier de Neudorf. Les habitations les plus récentes sont réparties dans l'agglomération, mais aussi au sein de la commune, notamment dans les quartiers sud et sud-est de la ville Danube, Rives de l'Étoile et Porte de France. Dans les quartiers ouest et sud-ouest, on retrouve la plupart des logements sociaux de la ville construits dans les années 1960 et 1970 : cité Nucléaire à Cronenbourg, Hautepierre, Koenigshoffen, Montagne Verte, Elsau et Neuhof.

La ville compte deux zones industrielles : la plaine des Bouchers au sud-ouest et le Port du Rhin sur toute sa frange est.

Afin d'améliorer la desserte du Port du Rhin et du pont de l'Europe, la route du Rhin (RN4) a été réaménagée en avenue. Elle doit permettre à terme de désengorger le trafic des poids lourds sur cet axe majeur et ainsi contribuer à créer une nouvelle centralité transfrontalière en désenclavant le quartier du Port du Rhin. L'objectif principal étant de paysager l'entrée en France depuis l'Allemagne. De l'habitat plus dense devrait donc apparaître, et connecter la ville aux franges du Rhin.

Quartiers[modifier | modifier le code]

Les 15 quartiers administratifs de Strasbourg.

Strasbourg compte 15 quartiers « fonctionnels »[62]. Ces 15 quartiers ont vu le jour en 2013 après que la ville décida d'affiner le découpage des quartiers, qui comportait au départ 10 quartiers calqués sur les cantons de la ville, formant des regroupements de plusieurs véritables quartiers.

  1. Bourse - Esplanade - Krutenau ;
  2. Centre-ville ;
  3. Gare - Tribunal ;
  4. Orangerie - Conseil des XV ;
  5. Cronenbourg ;
  6. Hautepierre - Poteries ;
  7. Koenigshoffen ;
  8. Montagne Verte ;
  9. Elsau ;
  10. Meinau ;
  11. Neudorf - Musau ;
  12. Port du Rhin ;
  13. Neuhof 1 ;
  14. Neuhof 2 comprenant le Stockfeld et la Ganzau ;
  15. Robertsau - Wacken (dont le quartier européen).

Architecture[modifier | modifier le code]

Maisons à colombages dans le quartier de la Petite France.
Façade d'immeuble
Immeuble de la Neustadt près de la station de tram Gallia
La « maison égyptienne », art nouveau, dans la Neustadt.

L'architecture est une spécificité intéressante de la ville, car elle est profondément biculturelle. Le centre historique regroupe de nombreuses maisons à colombages, notamment dans le quartier de la Petite France, aux abords de l'hôpital civil (quartier du Finkwiller) et de la cathédrale. Ces maisons ont été construites pour la plupart entre le XVIIe et le XVIIIe siècle ; les plus emblématiques sont la maison Kammerzell et la maison des tanneurs. D'autres courants architecturaux sont représentés par certains bâtiments remarquables : la Renaissance avec le Neue Bau et le Classicisme avec le palais Rohan et l'Aubette. À partir de l'arrivée de Louis XIV, Strasbourg reprend certains codes architecturaux français, notamment la construction d'hôtels particuliers : l'hôtel de Hanau (actuel hôtel de ville, place Broglie), l'hôtel de Deux-Ponts, le palais épiscopal, l'hôtel de Klinglin (actuelle résidence du préfet).

Le grès rose des Vosges est l'une des pierres les plus utilisées, du fait de sa proximité géographique. On le retrouve donc sur de nombreux monuments, et notamment sur la cathédrale. La couleur de cette pierre est cependant très variable. Ainsi, l'église Saint-Paul utilise un grès pâle, tandis que l'Aubette présente une teinte très marquée. Le grès des Vosges est cependant une pierre très friable qui nécessite une attention régulière.

Entre 1880 et 1914, le quartier allemand, dit de la Neustadt (« nouvelle ville » en allemand) est construit. Il forme un ensemble particulièrement homogène à prédominance résidentielle et au style typiquement germanique (wilhelmien). Les architectes allemands reprennent de nombreux codes esthétiques : néo-renaissance pour le palais du Rhin (ancien palais impérial), néo-gothique pour l'hôtel des Postes, néo-classique pour le campus historique ; on note aussi la présence d'immeubles Art nouveau (notamment allée de la Robertsau, à l'intersection des rues Foch et Castelnau ou encore le palais des Fêtes) qui font de Strasbourg l'un des centres de cette architecture (Jugendstil allemand). Strasbourg est aussi la seule ville avec Metz qui a gardé une trace de l'architecture monumentale allemande du XIXe siècle à travers la place de la République (palais du Rhin, préfecture, trésorerie générale, bibliothèque nationale et universitaire et théâtre national). Les immeubles résidentiels utilisent généralement la pierre de taille (pour le rez-de-chaussée et les ornements) associée à la brique (rouge ou ocre, pour le reste de la façade). Le grès rose est lui aussi couramment utilisé pour certaines parties.

Logement[modifier | modifier le code]

En 2014, Strasbourg compte 26 181 bâtiments. La ville possède 3 250 bâtiments soit 12,4 % du total tandis que l’État en détient 325 soit 1,2 %. Parmi ces 26 181 bâtiments, 44,6 % appartiennent à des copropriétés, 722 immeubles sont détenus par des SCI, 95 par des compagnies d'assurances et 78 par des banques[63]. L'ensemble de ces 26 181 bâtiments est estimé à 28 milliards d'euros[64].

En 2005, la commune de Strasbourg comptait 135 340 logements. Par rapport à 1999, le nombre de logements a augmenté de 1,9 % alors que le nombre de ménages a grimpé de 6,8 % sur cette même période[65]. Néanmoins, Strasbourg compte plus de 9 % de logements vacants[66].

Selon le recensement complet de 1999, la ville compte 87,9 % de résidences principales contre seulement 0,4 % de résidences secondaires[67]. Les logements individuels représentent 6,6 % du parc immobilier, ce qui est très faible comparé à des villes comme Bordeaux (26,9 %) ou Nantes (23,4 %) mais supérieur à Lyon (3,3 %). La ville se caractérise aussi par l'importance des logements anciens puisque 35,5 % d'entre eux ont été construits avant 1949. En revanche, les logements construits après 1990 ne représentent que 8,9 % du parc. Enfin, les logements strasbourgeois sont essentiellement de grande taille avec 38,3 % de 4 pièces et plus.

Entre 1999 et 2005, la part des propriétaires a légèrement augmenté en passant de 24 % à 26 %, mais reste relativement faible. La part des locataires s’établit à 71 %.

Les logements sociaux représentent environ 22 % des logements. Parmi les 30 507 logements sociaux que compte la ville, 3,4 % d’entre eux sont vacants. Ces logements sont essentiellement des 3 pièces (37,6 %) et des 4 pièces (31,0 %). On dénombre en revanche peu de petits appartements (studios et 1 pièce)[65].

Projets d'aménagement[modifier | modifier le code]

Le développement de la ville s'appuie sur plusieurs grands projets urbains, notamment :

Aménagement des Fronts de Neudorf et des Deux-Rives[modifier | modifier le code]

Le nouveau quartier Fronts de Neudorf articulé autour du centre commercial Rivetoile, du cinéma multiplexe UGC Ciné-Cité Étoile , du môle Seegmuller et de la médiathèque André Malraux.

Depuis les années 1990, la ville envisage la requalification des anciennes zones portuaires situées aux abords de la place de l’Étoile.

Lancé en 2011, le projet d'aménagement urbain « Deux-Rives » consiste à urbaniser l'axe Strasbourg - Kehl soit environ 7 km du Heyritz jusqu'au Port du Rhin. Selon la municipalité, cela devrait permettre d'ouvrir Strasbourg « à 360° »[68]. Il s'agit d'un projet urbain de grande ampleur concernant près de 250 hectares et visant à la construction de 9 000 logements. L'opération est articulée autour de l’extension de la ligne D du tramway de Strasbourg vers Kehl qui est inaugurée le . À cette occasion, un nouveau pont sur le Rhin est mis en service[69]. Dans ce projet, on trouve notamment l'aménagement du quartier du Heyritz, la construction de l'écoquartier Danube ou la requalification du quartier du Port du Rhin avec le lancement d'un concours d'urbanisme pour les anciennes emprises douanières de Kehl et Strasbourg[70]. La réalisation est échelonnée de 2012 à 2025.

La presqu'île André Malraux, ou se trouvait l'ancien Armement Seegmuller, constitue le cœur du projet « Deux-Rives ». Celui-ci comprend, entre autres, la construction de trois tours de 55 mètres de haut, baptisées « Black Swans », dont la réalisation a été confiée à l'architecte Anne Demians fin 2012 (les travaux se déroulent de 2014 à 2018[71]), la construction d'une tour à énergie positive (la tour Elithis Danube) et l'aménagement de l'espace urbain.

Parmi les équipements urbains déjà réalisés, citons : la création du parc du Heyritz, le réaménagement de la place de l’Étoile et de la route du Rhin, la construction de la Cité de la musique et de la danse, le centre commercial Rivetoile, le cinéma multiplexe UGC Ciné Cité Strasbourg Étoile, la médiathèque André Malraux ainsi que la réhabilitation de la tour Seegmuller en « Maison universitaire internationale »[72],[73] et d'un ancien bâtiment portuaire comportant logements, commerces et un lieu consacré à la culture numérique, le Shadok.

Aménagement de « l'Archipel » (ancien projet « Wacken-Europe »)[modifier | modifier le code]

Le projet comprend la construction d'un nouveau parc des expositions (PEX), la rénovation et l'agrandissement du palais de la musique et des congrès (PMC), la construction d'un nouveau théâtre du Maillon mais principalement la réalisation d'un quartier d'affaires à la place de l'ancienne patinoire et d'anciens halls du parc des expositions.

Le nom initial du projet, « Wacken-Europe », est changé pour celui d'« Archipel » en [74].

L'extension et la restructuration du palais de la musique et des congrès est achevée en 2016. Le quartier d'affaires comprendra 45 000 m2 de bureaux, 30 000 m2 pour les institutions européennes, 18 000 m2 de logements, 2 000 m2 de commerces, 10 000 m2 pour les équipements hôteliers ainsi que plusieurs parkings. Les travaux, réalisés en plusieurs lots, s'échelonneront jusqu'en 2022[75],[76]. Le premier occupant du quartier, Adidas France, s'y installe en [77].

Le nouveau parc des expositions, conçu par l'architecte japonais Kengo Kuma, est livré en .

Le club de basket-ball SIG Strasbourg souhaite également agrandir et transformer sa salle, le Rhénus Sport. Celle-ci passerait de 6 000 à 8 000 places et comprendrait aussi 6 000 m2 de surfaces commerciales[78].

Aménagement de la gare basse[modifier | modifier le code]

Le projet d'aménagement de la gare basse de Strasbourg se tient à un horizon plus lointain ; 2025, car c'est le délai que la SNCF estime nécessaire pour déplacer toutes les installations ferroviaires de cette partie de la gare. À cette échéance, la ville souhaite aménager ce secteur pour permettre l'ouverture à 360° de la gare. Un quartier d'affaires prendra place sur ces emprises, en lien direct avec la LGV Rhin-Rhône et la LGV Est européenne[79]. Toutefois, en 2014, ce projet est au point mort[80]. En 2019, le maire Roland Ries laisse entendre que l'« ouverture de la gare à 360° » pourrait se faire après la mise en service du contournement ouest de Strasbourg (A355) et la requalification de l'autoroute A35 en boulevard urbain[81].

Forêts et espaces verts[modifier | modifier le code]

Le parc de l'Orangerie.
Le château de Pourtalès et son parc, dans le Quartier de la Robertsau.

Le Nord-Est et le Sud-Est de la commune sont couverts de vastes forêts : la forêt de la Robertsau (493 hectares) et la forêt du Neuhof (797 hectares)[82]. Elles sont les vestiges de l'ancienne luxuriante forêt rhénane qui occupait tout le lit majeur du Rhin, fleuve tumultueux et sauvage jusqu'au XIXe siècle. Cette forêt présentait une vitalité et une richesse en espèces remarquables, abritant une avifaune très diversifiée. Si l'endiguement et les aménagements successifs du fleuve l'ont fortement réduite, elle conserve son caractère de zone humide et abrite, dans la partie sud du quartier du Port du Rhin, la réserve naturelle de l'île du Rohrschollen. Elle demeure un terrain d'élection pour la LPO. En outre, le programme « Rhin vivant » dans le cadre du projet « LIFE Nature conservation et restauration des habitats naturels de la bande rhénane » a été lancé avec l’objectif de restaurer les écosystèmes rhénans.

En 2016, le domaine public de la ville compte 80 313 arbres. Près de 5 000 spécimens ont été plantés entre 2013 et 2015[83].

Par ailleurs, la ville compte 324 hectares de parcs et de jardins[82] dont le plus réputé est le parc de l'Orangerie. Situé face au palais de l'Europe, il comporte des attractions telles qu'une mini-ferme, un élevage de cigognes et s'agrémente d'un lac avec une cascade romantique ainsi que d'un pavillon construit en 1804 en l'honneur de l'impératrice Joséphine. Il couvre une superficie de 26 hectares. L’Orangerie comportait également un zoo mais ce dernier est fermé en 2022 sur décision unilatérale de la municipalité écologiste[84].

Le jardin botanique possède quant à lui des origines très anciennes. Le premier jardin botanique de la ville est créé en 1619 puis transformé en cimetière en 1870 après le siège de la ville par les Allemands. Le jardin actuel, situé à l'arrière du palais universitaire, a été inauguré en 1884 pour les étudiants de la faculté de médecine et de pharmacie. Il regroupe 6 000 espèces réparties sur une surface de 3,5 hectares[85].

Très original puisque situé sur les vestiges de la citadelle de Vauban construite en 1681 à l'Esplanade, le parc de la Citadelle s'étend sur 12,5 hectares. Plus conventionnel, le parc du Contades créé au XVIIIe siècle par le maréchal de Contades est d'abord une promenade arborée extérieure à la ville. Aujourd'hui, il fait partie intégrante de la Neustadt et couvre 7,9 hectares.

De nombreuses places de la Neustadt comportent un jardin central, caractéristique typiquement germanique.

Situé à La Robertsau, aux abords de la forêt, le parc de Pourtalès est un espace de 24 hectares entourant le château du même nom qui abrite notamment une collection de sculptures contemporaines. Une grande partie des berges est également aménagée, notamment dans le centre, à la Montagne Verte, à la Robertsau et à la Meinau.

Le nouveau quartier des Poteries situé à l'ouest de Strasbourg a été aménagé autour du parc du même du nom, de conception très contemporaine, inauguré en 1995.

Le jardin des Deux Rives, ancien parc du Rhin, est quant à lui un parc transfrontalier situé de part et d'autre du Rhin, en partie sur la commune de Kehl. La superficie de sa partie française est d'environ 25 hectares. Les deux rives du Rhin sont reliées par la passerelle piétonne Mimram.

En 2003, la place de l’Étoile a été réaménagée pour devenir un parc. Non loin de là, le nouveau parc du Heyritz a été inauguré en 2014.

Enfin Strasbourg est la première ville en France à soutenir un projet de jardin partagé en permaculture sur 80 ares dans le quartier de Koenigshoffen[86],[87].

Strasbourg a également été récompensée par deux fleurs au palmarès 2007 du concours des villes et villages fleuris[88] et a obtenu sa troisième fleur en 2013[89],[90].

La ville de Strasbourg est aussi propriétaire des forêts du Hohwald (880 hectares), du Herrenwald près de Brumath (188 hectares), de l'Oedenwald près de Cosswiller (1 001 hectares) et de l'Elmerforst près de Balbronn (362 hectares)[91].

Histoire[modifier | modifier le code]

Préhistoire et Antiquité[modifier | modifier le code]

De nombreux objets du Néolithique, de l’âge du bronze et de l’âge du fer ont été retrouvés lors de fouilles archéologiques. Mais c’est des environs de 1300 av. J.-C. que date l’installation durable de peuples protoceltes.

Vers la fin du IIIe siècle av. J.-C. le site est devenu une bourgade celte du nom d’Argentorate, dotée d’un sanctuaire et d’un marché. Grâce à d’importants travaux d’assèchement, les maisons sur pilotis cèdent leur place à des habitations bâties sur la terre ferme[92].

Les Romains arrivent en Alsace en 58 av. J.-C. et s’installent sur le site de Strasbourg. En 12 av. J.-C. la ville devient un camp militaire fortifié (castrum) positionné sur le limes du Rhin faisant partie des forts de Drusus. Au fil du temps, la ville va prendre de l’importance. Promue colonie militaire, Argentorate est déjà un carrefour commercial important et aux alentours de l’an 20 la population est estimée à près de 10 000 habitants, armée romaine incluse[93]. La ville reste néanmoins essentiellement militaire et donc totalement dépendante de cette activité. Au cours des IIe et IIIe siècles, avec l’agrandissement de l’Empire romain, Argentoratum va servir de base de repli pour les troupes romaines installées en Germanie. Mais en 260, les légions quittent la Germanie et Strasbourg redevient une ville frontière[94].

À son apogée la ville romaine est constituée du castrum dans l'angle nord-est de la Grande Île, entre la place Broglie, la rue du vieux marché aux vins et les deux bras de l'Ill. Elle est prolongée par de vastes faubourgs qui se poursuivaient de manière rectiligne (avant les dévoiements du XIXe siècle pour les voies ferrées) sur la route des Romains (nommée route de Pierre jusqu'en 1911). L'analogie entre la route de Pierre et la rue du Faubourg de Pierre n'est pas un hasard : elles correspondaient dès le Haut Moyen Âge aux deux routes pavées romaines. Cette première enceinte va constituer le noyau pré-urbain de la future ville[95].

En 355, la ville est saccagée par les Alamans, mais dès 357, Julien reconquiert la ville après une victoire décisive lors de la bataille d'Argentoratum. En 406 les Germains envahissent à nouveau la Gaule. Argentorate repasse sous administration romaine sous le terme d'un « comes argentoratum » pour un demi-siècle. En 451, la ville est complètement détruite (à l'instar de dizaines d'autres villes telles que Metz) par Attila[96].

Moyen Âge[modifier | modifier le code]

Ville épiscopale en développement[modifier | modifier le code]

L'histoire est muette sur ce qui se passe entre 451 et la fin du Ve siècle. Il est probable que les restes de la chrétienté romaine y subsistent et y côtoient les Alamans qui s'installent dans la région. La cité est restaurée sous le nom de Strateburgum[9]. Il semblerait que les Alamans, dans leur majorité, privilégient des implantations en campagne et évitent la ville. La transition linguistique entre le latin et l'alémanique dans la ville s'est faite très rapidement, du fait de l'apport conséquent d'Alamans et du peu de gallo-romains restés sur place. Après une série de batailles, dont la plus connue est celle de Tolbiac en 496, les Francs finissent par prendre l'ascendant sur la gouvernance de la ville et de la région (coté Alsace mais pas coté suisse alémanique) vers 530. Ces derniers favorisent le développement de la ville, après la conversion de Clovis Ier au christianisme. En effet, elle est l’une des rares villes de la région à devenir le siège d'un évêque, véritable gouverneur de l’époq[97], à l'instar de Bâle plus au sud et de Cologne au nord.

En cette période de paix, la ville se développe à nouveau. Dès le VIIe siècle, sous l’impulsion de l’évêque Arbogast, une première cathédrale est édifiée à l’emplacement d’un ancien sanctuaire romain utilisé par les chrétiens depuis le IVe siècle (actuelle église Saint-Étienne)[98].

La cathédrale Notre-Dame.
Passerelle des Juifs enjambant l'Ill.

Sous l’ère mérovingienne, Strasbourg devient ville royale mais reste de taille très modeste. Au VIIIe siècle, la ville compte plus de 1 500 habitants et dirige le duché d'Alsace ainsi que les deux comtés d'Alsace, allant de Haguenau jusqu'au-delà de Bâle ainsi qu’en Forêt-Noire. Les activités sont essentiellement agricoles mais on exporte déjà du vin, du blé et du bois de chêne vers l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Angleterre et la Scandinavie. En 842, la ville accueille Charles II le Chauve et Louis II de Germanie qui s’allient contre leur frère Lothaire pour le partage de l’Empire légué par leur grand-père Charlemagne et prononcent les Serments de Strasbourg, le plus ancien texte rédigé en langue romane (ancêtre du français, entre autres) et en langue tudesque (ancêtre de l’allemand)[99].

En 843, le traité de Verdun attribue Strasbourg à Lothaire. Mais peu après sa mort, en 870, la ville revient à Louis le Germanique. En 962, Otton le Grand fonde le Saint-Empire romain germanique et Strasbourg va connaître une période d’expansion. Au cours du Xe siècle, les enceintes romaines sont réfectionnées et la construction d’une nouvelle cathédrale débute en 1015. Au XIIe siècle de nouvelles enceintes fortifiées et un hôpital voient le jour tandis que la construction de l'actuelle cathédrale débute en 1180 tout en conservant le cœur roman de l'ancienne[100]. En seulement deux siècles, la ville passe de 3 000 à 10 000 habitants et devient l’une des plus grandes villes du Saint-Empire.

Les ponts couverts du XIIIe siècle.
Grand sceau des bourgeois de Strasbourg, 1201.

L'enceinte fortifiée est agrandie aux XIIe et XIIIe siècles et le système défensif des ponts couverts édifié. Les quatre tours actuelles faisaient partie des remparts (qui comptaient quatre-vingts tours) et étaient reliées par des ponts couverts d'une toiture en bois, disparue au XVIIIe siècle. Elles abritaient les corps de garde mais servaient aussi de prison.

En 1201, Philippe de Souabe élève Strasbourg au rang de ville libre. Peu après, en 1220, naît le conseil municipal. Il est alors chargé de fonctions jusque-là attribuées au clergé, notamment l’administration et la justice. La bourgeoisie acquiert une autonomie remarquable vis-à-vis du pouvoir épiscopal. Mais en 1260, Walter de Geroldseck est élu évêque de Strasbourg et exige qu’on lui restitue les pleins pouvoirs. Très vite, une guerre éclate entre les Strasbourgeois et l’armée épiscopale. En 1262, le prélat est vaincu à la bataille de Hausbergen, par les troupes strasbourgeoises, bien aidées par Rodolphe Ier du Saint-Empire[101].

Strasbourg tombe alors entre les mains des plus grandes familles nobles de Strasbourg dont les rivalités incessantes, ainsi que leur mépris des bourgeois, finissent par agacer et en 1332 une guerre civile éclate. Le pouvoir revient alors à la classe marchande.

Au milieu du XIVe siècle, la peste envahit toute l’Europe et atteint Strasbourg. Comme dans de nombreuses villes, les juifs sont accusés d’avoir empoisonné les puits. Lors du pogrom de Strasbourg le près de 2 000 juifs sont brûlés vifs pour ce motif ou pour spolier leurs biens, notamment à la passerelle des Juifs qui enjambe un bras de l'Ill, près de la porte des Juifs de l'ancienne enceinte de la ville conduisant au cimetière près de l'actuelle place de la République, dans ce pogrom de Strasbourg appelé aussi « massacre de la Saint-Valentin »[102],[103],[104].

Les Hospitaliers[modifier | modifier le code]

En 1371, le banquier Rulman Merswin[105] fonde la « maison de l’Îsle-Verte » destinée à devenir un ermitage pour des laïques désireux de vivre une vie authentiquement évangélique au cœur de la cité. Il rachète le couvent aux Trinitaires pour le confier aux Hospitaliers de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem.

La commanderie devient un des hauts-lieux de la mystique rhénane où l’empereur du Saint-Empire romain germanique, Maximilien 1er d’Autriche séjournera à plusieurs reprises entre 1492 et 1507, et qui hébergea aussi des légats pontificaux de passage à Strasbourg.

L’ensemble était constitué d’une église, d’une grange, d’écuries et de divers bâtiments à usage de logements. En 1520 est érigé un petit hôpital pour syphilitiques dont le bâtiment subsiste encore de nos jours.

La Commanderie Saint-Jean est évacuée le et les locaux fermés. En , la démolition de la Commanderie est engagée. La majorité du mobilier est spoliée ou vendue. Malgré les efforts des Hospitaliers pour tenter de récupérer leur bien une fois la paix signée, le lieu reste à l’abandon. Il ne subsiste de cette époque que le petit pavillon de l’hôpital de 1547, avec sa façade ornée de fenêtres peintes en trompe-l'œil à la manière de Wendel Dietterlin[106].

La ville prend possession du terrain et des ruines de la Commanderie en 1687. Devant l’état désastreux des prisons médiévales qui se trouvent alors dans les tours des Ponts couverts, la municipalité engage la construction d’une maison de force et de correction en 1734. Celle-ci est remaniée en 1747. Au milieu du XXe siècle le bâtiment est totalement vétuste. Le sol carrelé s’effondre en de nombreux endroits, les murs suintent d’humidité, la peinture au plomb s’écaille…

Après restauration et restructuration des bâtiments pénitentiaires, effectués sous la direction des architectes Michel Moretti et Gérard Altorffer, Édith Cresson alors premier ministre annonce le le transfert de l’École nationale d’administration à Strasbourg.

Strasbourg, ville impériale libre[modifier | modifier le code]

Ville impériale libre de Strasbourg
(de) Reichsstadt Straßburg
(la) rei publicæ Argentoratensis


(419 ans)

Drapeau
Bannière de Strasbourg
Blason
Blason de Strasbourg
Description de cette image, également commentée ci-après
Plan de la ville de Strasbourg vers 1680.
(Archives municipales de Strasbourg)
Informations générales
Statut Ville libre d’Empire
État du Drapeau du Saint-Empire Saint-Empire
Texte fondamental Schwörbrief
Capitale Strasbourg
Langue(s) Alémanique, allemand, français
Religion Catholicisme puis protestantisme
Cercle impérial Cercle du Haut-Rhin

Démographie
Population  
~ 18 000 hab.[107],[108]
~ 24 000 hab.[109]
~ 48 500 hab.[109]
Histoire et événements
Statut de « ville libre »
Victoire des Strasbourgeois à la bataille de Hausbergen
Paix entre Strasbourg et l'évêque (fin de la domination épiscopale sur la ville)
Immédiateté impériale (statut de « ville impériale libre ») accordée par Charles IV
- Guerre de Dachstein
Adoption du luthéranisme comme religion officielle
- Guerre des Évêques
Capitulation de Strasbourg alors annexée à la France et devenant « ville royale »
Traité de Ryswick et reconnaissance internationale de l'annexion française
Fin de la constitution de la ville de Strasbourg
Ammestres de Strasbourg
(1er) Bourcard Twinger
(Der) François Xavier Alexis Poirot

Entités précédentes :

Entités suivantes :

Affranchie du pouvoir épiscopal, Strasbourg est reconnue Ville libre d'Empire par Charles IV. En cette période de trouble politique, la cité va cependant accroître sa notoriété et de nombreux édifices y seront construits. Le commerce fluvial se développe sous l'égide de la corporation des bateliers, chargée de taxer les marchandises[110].

À la fin du XIVe siècle, un nouvel agrandissement de la ville est entrepris. Toute la cité se transforme en un véritable chantier d'églises et de couvents, fondés par des moines ou des familles nobles. De cet ensemble demeurent le cloître de l'église Sainte-Madeleine et celui de Saint-Pierre-le-Jeune ou la commanderie Saint-Jean. En 1439, après quatre siècles de construction, la flèche de la cathédrale Notre-Dame est achevée. Elle est alors le monument le plus haut de la chrétienté et symbolise la puissance de la ville.

Cinq ans plus tard, en 1444, Strasbourg compte 26 000 habitants — dont 10 000 réfugiés de la guerre de Cent Ans qui vivent extra muros[111] — et peut lever, à tout moment, une armée de 4 500 hommes[112]. Son enceinte fortifiée et son impressionnant dispositif d’artillerie en font une place fortifiée de tout premier plan. La ville est à son apogée[113]. La ville sera jusqu'à la guerre de Trente Ans, l'un des grands centres du commerce des munitions de guerre (armes, armures, accessoires et poudre) en Europe. La cité en fabrique, mais en importe — principalement d'Allemagne — et en exporte dans la région, en France et en Allemagne. Une partie ne fait que transiter et est vendue aux foires de Lyon[114].

Vue de Strasbourg en 1493.

S’ensuit au début du XVe siècle une période de conflits qui oppose les bourgeois strasbourgeois gouvernant la ville, à la noblesse alsacienne. Ville bancaire par excellence, Strasbourg est en effet une ville riche qui suscite la convoitise. La vie intellectuelle est marquée au XVe siècle par la révolution de l'imprimerie. Né à Mayence et installé à Strasbourg depuis 1434, Johannes Gensfleisch, dit Johannes Gutenberg, conçoit l’imprimerie à caractères mobiles. On note cependant que Gutenberg est retourné à Mayence entre 1444 et 1448 ce qui fait qu’on ignore exactement où a été finalisée cette invention majeure. Toujours est-il que Strasbourg devient très vite un des grands centres de l'imprimerie, puisque dès la fin du XVe siècle la ville compte une dizaine d’ateliers d’imprimerie, notamment la prestigieuse officine des Grüninger. De fait, Strasbourg va attirer nombre d’intellectuels et d’artistes. Sculpteurs, architectes, orfèvres, peintres, horlogers, la ville excelle dans de nombreux domaines[115].

Époque moderne[modifier | modifier le code]

Berceau de l'humanisme et bastion de la Réforme[modifier | modifier le code]

Plan de la ville en 1572.

Le développement de l'imprimerie favorise le courant humaniste qui fait jour à Strasbourg et qui va préparer l'avènement de la réforme protestante.

En effet, l’humanisme et la Réforme sont les faits marquants de l'époque et Strasbourg est une des premières villes qui appelle au changement. Dès 1519, les thèses de Martin Luther sont affichées aux portes de la cathédrale et les dirigeants de la ville, notamment Jacques Sturm, sont favorables à ce changement. La ville adopte la Réforme en 1525 et devient protestante en 1532 avec l’adhésion à la confession d'Augsbourg. Strasbourg est alors l’un des principaux bastions de la Réforme protestante, ce qui va largement contribuer à son rayonnement.

La ville devient une terre d’accueil pour les huguenots, ces protestants chassés de France pour leur croyance. Parmi eux, notamment Jean Calvin qui s’installera plus tard à Genève. Cependant, devenue ville protestante, Strasbourg ne sera pas autorisée à créer sa propre université. La ville propose déjà de nombreux enseignements, notamment en médecine et en théologie depuis 1538 grâce au gymnase de Jean Sturm, mais ceux-ci ne donnent pas lieu à un grade universitaire reconnu[116].

Une période de conflits[modifier | modifier le code]

Frontispice d'une Relation de 1609.

Dans les années 1530, l’empereur Charles Quint, catholique, entre en guerre contre les princes protestants et leurs alliés et les vainc en 1547 à la bataille de Muehlberg. Strasbourg va alors conclure plusieurs alliances, notamment avec Zurich. Mais en 1592, après d’interminables délibérations, la cathédrale est partagée en deux avec l’élection de deux évêques : un catholique et un protestant. Commence alors la longue guerre des évêques qui va plonger la ville dans d’importantes difficultés financières. Ce conflit qui durera jusqu’en 1604 se solde par la victoire des Catholiques, Charles de Lorraine devenant l'unique évêque de la ville. En 1605, l'éditeur Johann Carolus commence à Strasbourg à produire la première gazette hebdomadaire du monde au nom de « Relation aller Fürnemmen und gedenckwürdigen Historien » (« Communication de toutes histoires importantes et mémorables »).

Dans toute l’Europe, la tension monte entre les protestants et les catholiques et en 1618, la guerre de Trente Ans éclate. Strasbourg, à l’abri dans ses fortifications modernisées par Daniel Specklin, n’intervient pas dans le conflit[117].

Vue de Strasbourg en 1644.

À l’issue de la guerre en 1648, par les traités de Westphalie, une partie de l’Alsace (les possessions des Habsbourg) est rattachée à la France, mais Strasbourg demeure ville libre impériale. Épargnée par la guerre, la ville est néanmoins isolée, financièrement affaiblie, et n’a rien à attendre de l’Empire germanique vaincu. Le , la ville est assiégée par une armée de 30 000 hommes sous le commandement de Louis XIV et deux jours plus tard, après de rapides négociations, Strasbourg accepte la reddition[118]. Les privilèges et les institutions de Strasbourg sont confirmés et liberté de culte garantie, mais la cathédrale est rendue aux catholiques. Le , le roi Louis XIV fait une entrée somptueuse à Strasbourg, au son des cloches et des canons pour célébrer l'annexion de la ville à la France, qui sera confirmée en 1697 par le traité de Ryswick[119].

Strasbourg, une ville du royaume de France[modifier | modifier le code]

La maison Kammerzell, de type Renaissance rhénane.

Un accord est passé entre Louis XIV et Strasbourg visant à préserver les libertés essentielles de la cité, sur les plans politique, administratif et religieux. Par contre, elle est privée de son artillerie et de ses milices et doit accepter l'installation d'une troupe de garnison. De surcroît, un prêteur royal doit veiller à ce qu’aucune décision ne soit préjudiciable aux intérêts du roi.

Si la ville a changé de nationalité, elle reste une ville frontière et un point de passage important pour rejoindre l’empire germanique.

De fait, Louis XV séjournera à Strasbourg durant la guerre de Succession d'Autriche. La société aristocratique se développe et de nombreux hôtels particuliers voient le jour. Si l’allemand reste la langue courante, Strasbourg accueille de nombreux immigrants : entre 1681 et 1697, la ville passe de 22 000 à 26 500 habitants. Par ailleurs, Strasbourg abrite environ 6 000 soldats français, basés pour la plupart à la citadelle de Vauban dont les travaux ont débuté dès 1682[120].

Sur le plan religieux, la ville prend un tournant important. En 1704, un prince de la famille Rohan devient évêque de la ville. La famille conservera le pouvoir épiscopal jusqu’en 1790 et fera construire le fameux palais des Rohan de Strasbourg, situé tout près de la cathédrale, sur les rives de l’Ill. Durant toute cette période, le catholicisme va se développer même si les protestants restent majoritaires[121]. En 1716, peu après la mort de Louis XIV, des sociétés françaises de colonisation de l'Amérique décident de faire un vaste appel à l'émigration alsacienne, en particulier strasbourgeoise. Des publicités attirent en Louisiane des Alsaciens, qui fondent la ville Des Allemands.

Assoupie depuis l’annexion de Strasbourg à la France, l’université de Strasbourg retrouve peu à peu son éclat d’antan et entre 1721 et 1755 la ville va accueillir plus de 4 000 étudiants. L’université est déjà internationale : les étudiants étrangers viennent généralement d’Allemagne, de Scandinavie ou des Pays-Bas, mais aussi de Grande-Bretagne et de Russie. Certains d’entre eux sont devenus célèbres, comme Johann Wolfgang von Goethe qui y fit des études de droit. Le rayonnement universitaire de Strasbourg est important et certains enseignements comme le droit et la médecine sont très réputés[122].

Chant pour l'armée du Rhin[modifier | modifier le code]

Statue du général Kléber, sur la place du même nom.
Mise à sac de l’hôtel de ville de Strasbourg, le .

Lorsque le la Bastille tombe aux mains des révolutionnaires, la population strasbourgeoise se soulève. Le , l’hôtel de ville est saccagé. Le calme revient très vite jusqu’en 1792, date à laquelle la France entre en guerre contre la Prusse et l’Autriche. Le , le jeune Rouget de l’Isle compose, à la demande du maire de Strasbourg, Un chant pour l’armée du Rhin sans se douter qu’il deviendra un symbole de la Révolution française en devenant la Marseillaise[123]. Cette même année, François Christophe Kellermann, natif de Strasbourg, est nommé à la tête de l'armée de la Moselle, avec laquelle il remporte la bataille de Valmy, arrêtant les troupes ennemies à Verdun et Longwy, et sauve la France. Il sera par la suite nommé Duc de Valmy par Napoléon en 1808 en souvenir de son rôle historique.

C'est également à cette époque que Jean-Baptiste Kléber, natif lui aussi de Strasbourg, commence à s'illustrer dans de nombreuses batailles pour la défense de la jeune République française. Lors de la déclaration de guerre de 1792, Kléber s'engage dans l'armée du Rhin et s'illustre dans la défense de la forteresse de Mayence assiégée en 1793. Il meurt assassiné au Caire, durant l'expédition napoléonienne. Sa statue trône au centre de la place Kléber, l'ancienne place d'Armes au cœur de la cité. Sa statue est l'œuvre de Philippe Grass en 1840.

En 1797, l’armée française prend plusieurs villes allemandes, notamment Kehl et Offenbourg. Strasbourg est hors de danger, mais la révolution a profondément désorganisé la ville. Deux ans plus tard, Napoléon Bonaparte prend le pouvoir et plusieurs institutions voient le jour : la préfecture, la bourse de commerce en 1801, la chambre de commerce en 1802. Un nouveau pont sur le Rhin est construit et les routes sont rénovées. Autant d’évolutions qui vont favoriser les activités commerciales de la ville. Strasbourg redevient un carrefour commercial important ; on vend notamment du tabac, du vin, du coton et des épices[124]. Sur la cinquantaine de noms qui composent la « liste des négociants et commerçants les plus distingués de Strasbourg » de 1810, cinq d'entre eux seulement appartiennent à de vieilles familles strasbourgeoises, toutes luthériennes : Franck, de Turckheim, Oesinger, Mannberger et Saum[125].

Époque contemporaine[modifier | modifier le code]

Plan-relief de Strasbourg au milieu du XIXe siècle.

Révolution industrielle[modifier | modifier le code]

À la fin du XVIIIe siècle, la ville est engoncée dans ses murailles, et d’importants travaux débutent au début du XIXe. C'est le début de la révolution industrielle. De nouveaux canaux vont être construits, reliant la Marne et le Rhône au Rhin. La ligne Strasbourg - Bâle est mise en service entre 1840 et 1844 par la Compagnie du chemin de fer de Strasbourg à Bâle. La gare provisoire est alors installée à Koenigshoffen, en dehors des murs de la ville. La première gare intra-muros de Strasbourg est ouverte en 1846. La ligne de chemin de fer reliant Paris à Strasbourg est achevée en 1852. Le télégraphe électrique est mis en place la même année. Néanmoins, la ville reste essentiellement tournée vers le commerce et la finance, contrairement à Mulhouse dont l’industrie connaît un véritable essor[126].

À partir de 1853, le français devient la seule et unique langue d’enseignement, mais l’allemand et l’alsacien restent les langues les plus utilisées au quotidien[127].

Strasbourg, capitale du Reichsland d'Alsace-Lorraine[modifier | modifier le code]

Plan de Strasbourg en 1870.
Vue de Strasbourg vers 1890-1900.

La ville est prospère, mais en , une nouvelle guerre éclate. Dès le mois d’, les Prussiens, sous le commandement du général August von Werder, envahissent l’Alsace et assiègent Strasbourg. La ville est mal préparée et son enceinte fortifiée du XVIIe siècle n’est pas adaptée aux tirs de l’artillerie moderne[128].

Le , après plus d’un mois de bombardements discontinus, Strasbourg capitule et les Prussiens entrent dans la ville[129]. Le traité de Francfort, signé le , rattache le Bas-Rhin, le Haut-Rhin (moins l'arrondissement de Belfort), une partie de la Moselle, une partie de la Meurthe et quelques communes des Vosges à l’Empire allemand. Strasbourg devient la capitale du Reichsland Elsass-Lothringen[130]. Les Strasbourgeois sortent traumatisés de cette guerre, et le rattachement de la ville à l’Allemagne est très mal vécu[131].

Mais Strasbourg retrouve rapidement la prospérité, grâce notamment à la volonté du gouvernement qui souhaite faire de la ville une vitrine du savoir-faire allemand. Un vaste plan d’urbanisation est mis en place, la Neustadt voit le jour. Celui-ci s’organise selon deux axes, les avenues des Vosges et de la Forêt-Noire d'ouest en est et l'actuelle avenue de la Paix vers le nord. La place impériale (aujourd’hui place de la République) constitue alors le nouveau centre névralgique de la ville, regroupant l’hôtel des Postes, le palais impérial, la bibliothèque universitaire et, un peu plus loin, la nouvelle université. Une nouvelle gare est édifiée, ainsi que plusieurs églises, notamment l’église Saint-Paul. La ville s’agrandit considérablement et se modernise jusqu’à la Première Guerre mondiale[132].

Plan de Strasbourg en 1888.
La place Kléber, vers 1900.

À partir de 1870, l’industrie va ainsi connaître un développement rapide, principalement dans les secteurs alimentaire (brasseries, conserverie) et mécanique. Ces nouvelles activités sont bien relayées par un réseau de tramway étendu (apparu en 1878 et électrifié en 1894) et le nouveau port autonome, construit hors de la ville. Les anciennes glacières, ensemble de bâtiments situés sur les canaux de l’Ill dans le quartier de la Petite France, ont abrité de 1897 à 1990 une usine de froid artificiel. Ils ont aujourd'hui été reconvertis en un hôtel cinq étoiles. Parallèlement, les activités bancaires s’intensifient, notamment depuis la création de la banque mutualiste du Crédit mutuel[133]. Entre 1871 et 1914, la ville va gagner près de 100 000 habitants et la vie culturelle se développe. La Première Guerre mondiale va cependant mettre un terme à cette prospérité. Contrairement au conflit de 1870, Strasbourg est bien préparée à la guerre.

La Première Guerre mondiale et l'entre-deux-guerres[modifier | modifier le code]

Dès le début du conflit, les manifestations francophones sont interdites. Rudolf Schwander, maire de la ville, va cependant œuvrer de sorte que la population ne soit pas touchée par la faim et à l’issue de la guerre, Strasbourg sort relativement indemne. Par le traité de Versailles, l'Alsace-Moselle est rendue à la France. Durant la transition, influencé par la République des conseils de Bavière, un court épisode de République des conseils de Strasbourg a lieu. Le changement de nationalité se fait sinon dans la violence, du moins dans la brutalité : les Allemands sont expulsés de la ville et certains monuments impériaux sont détruits, notamment la statue de Guillaume Ier. Le bilan démographique est plus lourd. Aux Allemands chassés de la ville ou partis de leur plein gré s’ajoutent 3 000 Strasbourgeois morts au combat sous l’uniforme allemand. Durant les années 1930, la croissance démographique va reprendre avec l’arrivée de juifs d’Europe centrale qui fuient la montée rapide de l’antisémitisme[134].

La ville retrouve une certaine prospérité et le trafic fluvial augmente considérablement malgré une conjoncture économique peu favorable, due à la crise des années 1930. Le port autonome ainsi que le réseau de chemin de fer vont favoriser le développement de l’industrie et en 1932, une nouvelle bourse de commerce est édifiée[135].

La Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Le , l'Allemagne envahit la Pologne. Conscient que la guerre est imminente, le gouvernement français ordonne l'évacuation de 375 000 Alsaciens et 210 000 Mosellans. L'opération nommée « Exécutez Pas-de-Calais » avait été planifiée dès 1935[136]. En 48 heures, près de 200 000 habitants quittent la ville. Une garnison civile, composée de quelques centaines d'ouvriers municipaux et pompiers, veille à l'entretien de la ville. Le dispositif est appelé par les autorités « Strasbourg maintenue »[137].

Après l'armistice du 22 juin 1940, l'Alsace-Lorraine est, de fait, annexée au Troisième Reich. Contrairement à l'annexion de 1871 à 1918, les deux départements alsaciens et la Moselle ne sont pas réunis. L'Alsace devient le CdZ-Gebiet Elsass et est intégrée au Gau Baden-Elsaß.

La synagogue, avant sa destruction par les nazis en 1940.

Une politique de germanisation et de nazification est menée sous l'impulsion de Robert Wagner. Lorsqu’en les premiers réfugiés reviennent dans la ville, seuls les habitants d’origine alsacienne sont acceptés. Les juifs sont refoulés et la synagogue est incendiée. Les rues retrouvent leurs noms allemands ou sont rebaptisées et la langue française est interdite.

La plaque commémorative apposée sur la façade du Collège épiscopal Saint-Étienne à Strasbourg.

Dès , Marcel Weinum, âgé de 16 ans, organise un réseau de résistance constitué de 25 garçons de 14 à 16 ans et spécialisé dans la propagande, le sabotage et le renseignement appelé La Main noire. Le groupe uni et déterminé débuta ses actions de manière « modeste » mais non moins courageuses à la lumière des sanctions encourues. Leurs premières mesures se concentrèrent sur la distribution de tracts et pamphlets en faveur de la France libre et contre l'occupant allemand, la levée du drapeau tricolore sur le fronton des enceintes publiques mais également le caillassage des boutiques allemandes ou des commerçants affichant le portait d'Hitler sur leur devanture. C'est par un jeu de circonstances que le jeune Marcel découvrit la voiture du régent de la nouvelle entité administrative, et décida de fomenter son attentat. Celui-ci fit grand bruit et irrita les plus hautes instances du pouvoir occupant. À la suite de l'attaque contre le Gauleiter Robert Wagner qui blessa le prélat, une traque fut mise en place et les membres du groupe furent tous arrêtés. Dix d'entre eux furent jugés par un tribunal spécial. Marcel Weinum quant à lui est condamné à mort et décapité à Stuttgart le . Il déclarera la veille de sa mort dans une lettre adressée à ses parents : « si je dois mourir, je meurs avec un cœur pur ». Ses compagnons, pour leur part, n'ont eu d'autre choix que l'incorporation forcée dans une armée et une guerre qui n'était pas la leur. Ils périront sur le front de l'Est en Russie.

À partir de 1942, l'embrigadement est obligatoire et les jeunes d’Alsace et de Moselle sont enrôlés de force dans l'armée allemande. Les malgré-nous sont envoyés sur le front russe et très peu d’entre eux reviendront[138].

Le , la ville est bombardée par une vingtaine d'appareils américains. Ce premier bombardement fit 195 victimes. Quatre autres suivront les , , et . On dénombre 1 035 morts et environ 20 % des bâtiments de la ville sont touchés[139],[140]. L'église Saint-Jean et l'ancienne douane sont entièrement détruites (elles seront reconstruites à l'identique après la guerre), le palais du Rhin, l'hôtel des Postes, l'église Saint-Paul et le palais de la diète d'Alsace-Lorraine (actuel théâtre national de Strasbourg) sont endommagés. Les secteurs de la place de l'Homme-de-Fer, de la place Gutenberg et de la place du Corbeau sont également touchés. Neudorf est le quartier qui subit le plus de dégâts. Cependant, Strasbourg est libérée assez facilement, grâce à la rapidité de l'offensive menée par le général Leclerc, et grâce à la reddition tout aussi rapide du général Vaterrodt. Le , le drapeau français est hissé au sommet de la cathédrale.

Strasbourg, ville symbole[modifier | modifier le code]

Le quartier de l'Esplanade, construit dans les années 1960.

En 1947, lors d’un discours à Strasbourg, le général de Gaulle annonce la création du Rassemblement du peuple français. Jusqu’en 1962, la droite gaulliste domine la scène politique, dont l’une des figures les plus emblématiques est Pierre Pflimlin[141].

En 1949, Strasbourg se voit attribuer les premières institutions européennes, notamment le Conseil de l'Europe. À ce titre, le ministre britannique des Affaires étrangères, Ernest Bevin, a déclaré « Nous cherchions un centre qui puisse convenir aux nations européennes et devenir un symbole de l'unité de l'Europe. Le choix de Strasbourg m'a paru évident. Cette grande cité avait été témoin de la stupidité du genre humain qui essayait de régler les affaires par la guerre, la cruauté et la destruction ». Un an plus tard, Strasbourg accueille la Cour européenne des droits de l'homme. Puis, en 1952, la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA). En 1969, l'Institut des droits de l'homme. En 1972, le Centre européen de la jeunesse. En 1979, le Parlement européen est élu pour la première fois au suffrage universel et son maintien à Strasbourg confirmé.

Tombé en désuétude, le tramway effectue son dernier voyage le . Le nouveau pont de l'Europe, reliant Strasbourg et Kehl, est inauguré le de la même année.

Le préfet du Bas-Rhin, siégeant à Strasbourg, devient également préfet de la région Alsace à partir de 1964.

La communauté urbaine de Strasbourg (CUS) est créée le . Elle regroupe 27 communes et est l’une des quatre premières communautés urbaines de France avec Lyon, Lille et Bordeaux. Son objectif est d’optimiser la gestion des différentes communes. Au cours des années 1970, le port autonome se développe et le charbon laisse progressivement place à des marchandises à plus forte valeur ajoutée (pétrole, produits chimiques)[142].

En 1967, le Conseil de l'Europe donnait à la ville de Strasbourg le prix de l'Europe[143].

Durant les Trente Glorieuses, de grands projets urbains sont mis à pied d’œuvre. Les édifices historiques sont restaurés et le quartier de l’Esplanade est construit. Les logements sociaux se multiplient, notamment dans les quartiers de Neuhof et de Hautepierre[144]. L’université de Strasbourg est scindée en trois en 1970 puis est finalement réunifiée en 2009.

La ville célèbre son bimillénaire en 1988. À cette occasion, la fontaine de Janus — dessinée par l'artiste strasbourgeois Tomi Ungerer — est érigée au nord de la place Broglie.

En 1991, c'est à Strasbourg qu'est déployé et testé le premier réseau de téléphonie mobile français : le Bi-Bop.

Après avoir envisagé la réalisation d'un métro automatique, la ville opte finalement pour la construction d'un nouveau réseau de tramway. La première ligne est ouverte le et connaît un vif succès. Les dernières extensions, réalisées en 2020, font du réseau strasbourgeois l'un des plus grands[réf. souhaitée] de France. La quasi-totalité de la ville est accessible en tram qui se divise en six lignes. En , la première ligne du bus à haut niveau de service de Strasbourg est mise en service.

L'achèvement du premier tronçon de la LGV Est européenne en 2007 place Strasbourg à h 20 min de Paris et renforce la position centrale de la ville au sein de l'Europe. Le second tronçon de cette ligne à grande vitesse est mis en service le . La capitale alsacienne est désormais à h 46 min de Paris.

Strasbourg mise beaucoup sur la coopération transfrontalière. La convention relative à la création de l'Eurodistrict Strasbourg-Ortenau a été paraphée en 2005. Son objectif est double : développer les échanges entre Strasbourg et l'Allemagne d'une part, et d'autre part franchir une nouvelle étape dans la construction de l'Europe en posant les jalons de ce qui pourrait être une métropole binationale de près d'un million d'habitants[145]. L'accord de 2005 vise en effet à développer des projets communs dans les principaux domaines (transports, urbanisme, éducation, santé, emploi, environnement). L'Eurodistrict regroupe notamment les villes de Strasbourg, Kehl, Offenbourg, Lahr et Achern[146]. Un arrêté préfectoral paru le rend officiel l'Eurodistrict dans sa forme de groupement européen de coopération territoriale (CEGT)[147].

Pour des raisons de rationalisation et d'internationalisation, le marque la fusion des trois universités strasbourgeoises : Louis-Pasteur pour les sciences, Robert-Schumann pour le droit, et Marc-Bloch pour les lettres. L'université de Strasbourg redevient ainsi un établissement unique tel qu'il avait été fondé au XVIe siècle[148].

Les et , Strasbourg accueille le 21e sommet de l'OTAN.

Entre et , la ville célèbre le millénaire des fondations de la cathédrale par une série d’événements et de manifestations[149].

Le , la Communauté urbaine de Strasbourg devient l'Eurométropole de Strasbourg.

Depuis le , la ville est le chef-lieu de la nouvelle région Grand Est (Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine).

Le soir du , le centre-ville est le théâtre d'un attentat djihadiste à proximité du marché de Noël. Un terroriste ouvre le feu sur des passants, cinq personnes sont mortellement blessées[150], le terroriste est abattu après deux jours de cavale. L'attaque est revendiquée par Daech[151].

Hôtel de la collectivité européenne d’Alsace (ancien hôtel du département).

Le , les départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin sont regroupés au sein de la collectivité européenne d'Alsace. Les deux préfectures, à Strasbourg et Colmar, sont cependant maintenues. Le siège de cette nouvelle collectivité est fixé à Strasbourg mais les assemblées se tiennent à Colmar.

Strasbourg, capitale européenne[modifier | modifier le code]

En changeant quatre fois de nationalité en 75 ans (entre 1870 et 1945), Strasbourg est devenue la ville symbole de la réconciliation franco-allemande et, plus globalement, de l'unité européenne. Strasbourg est considérée comme « capitale européenne »[152] du fait de la présence de nombreuses institutions de l'Union européenne mais également de l'Europe continentale, au même titre que Bruxelles, Luxembourg et Francfort-sur-le-Main. Par ailleurs, Strasbourg est la deuxième ville diplomatique française avec 1 ambassade, 41 consulats[153] (dont Allemagne, Belgique, Luxembourg, Portugal…), 47 représentations permanentes d'États membres auprès du Conseil de l'Europe[154], ainsi qu'une centaine d'ONG à caractère international. Strasbourg est par ailleurs la seule ville française siège d’institutions européennes et une des rares villes avec New York, Genève et Lyon à accueillir des institutions internationales sans être la capitale d'un État.

Strasbourg est, depuis 1920 et en conséquence du traité de Versailles, le siège de la première institution intergouvernementale jamais créée, la Commission centrale pour la navigation du Rhin. Cette commission avait été instituée à la suite du traité de Vienne, en 1815, et siégeait auparavant à Mannheim. Elle regroupe cinq pays : la France, l’Allemagne, la Suisse, la Belgique et les Pays-Bas[155].

Institutions européennes[modifier | modifier le code]

Conseil de l’Europe[modifier | modifier le code]
Le palais de l'Europe, œuvre de l'architecte Henry Bernard, abrite le Conseil de l'Europe.

Créé en 1949, le Conseil de l'Europe a pour objectif la défense des droits de l’homme, la mise en valeur de l’identité culturelle de l’Europe, la recherche de solutions aux problèmes de société (notamment la discrimination, le terrorisme, la bioéthique…), le développement de la stabilité démocratique. Cette institution regroupe 47 États. Le budget 2007 du Conseil de l’Europe est de 197 millions d’euros[156].

Strasbourg regroupe d'autres administrations européennes comme le Secrétariat général du Conseil de l'Europe dont le rôle est d'assurer la préparation et le bon fonctionnement de ses travaux. Il conserve également les actes et archives du Conseil. La ville abrite le Comité des ministres du Conseil de l'Europe qui est l'instance décisionnelle du Conseil de l'Europe[157] et les 47 missions diplomatiques auprès du Conseil de l'Europe.

L'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, dont la première session date du , est la plus ancienne assemblée pluraliste internationale. Elle se réunit quatre fois par an en sessions plénières au palais de l'Europe à Strasbourg afin d'examiner les rapports et les projets relatifs à l'actualité européenne[158]. Elle est ainsi un organe décisionnel, l'assemblée devant être consultée sur tous les traités internationaux émanant du Conseil de l'Europe.

Cour européenne des droits de l’homme[modifier | modifier le code]

Créée en 1959, la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) occupe le palais des droits de l'homme construit entre 1991 et 1995[159]. Cette cour est un organe juridictionnel rattaché au Conseil de l'Europe qui est chargé de traiter les requêtes relatives à la violation de la Convention européenne des droits de l'homme.

Parlement européen[modifier | modifier le code]

C’est l’organe parlementaire de l’Union européenne. Il regroupe 705 députés, élus par les citoyens européens[160]. Il joue un rôle essentiel dans l'élaboration de la législation, notamment sur la protection de l'environnement, le droit du consommateur, le transport et la lutte contre les discriminations.

Lors du Conseil européen d'Édimbourg, les et , les gouvernements des États membres sont parvenus à un accord sur les sièges des institutions, aux termes duquel :

  • le Parlement européen a son siège à Strasbourg où se tiennent les 12 périodes annuelles de session, y compris la session budgétaire ;
  • les sessions plénières additionnelles se tiennent à Bruxelles ;
  • les commissions parlementaires siègent à Bruxelles ;
  • le Secrétariat général et ses services restent installés à Luxembourg.

Cette décision a suscité des critiques de la part de certains députés partisans du siège bruxellois. Cependant la Cour de justice (arrêt du  ; - C 345/95) a confirmé qu'elle fixe bien le siège du Parlement conformément à l'art. 289 CE. Le contenu de cette décision a été inclus dans le traité d'Amsterdam sous forme d'un protocole annexé aux traités communautaires, ce que le Parlement européen a regretté. Le , le Parlement a officialisé l'achat de l'ensemble de ses bâtiments strasbourgeois, scellant par là son ancrage dans la ville[161].

Le calendrier des sessions est fixé chaque année par le Parlement, sur proposition de la Conférence des présidents.

Autres institutions et organismes européens[modifier | modifier le code]
La Pharmacopée européenne.

Strasbourg accueille d'autres institutions ou organismes européens, la plupart d'entre elles n'ont de rapport ni avec le Conseil de l'Europe ni avec l'Union européenne :

Organisme mondial[modifier | modifier le code]

Principaux écueils[modifier | modifier le code]

Le contrat triennal instauré en 1980 sous l’impulsion de Pierre Pflimlin, a pour objectif d’accroître le rayonnement de la ville en finançant d’importants projets culturels, éducatifs ou d'infrastructures. Le dernier contrat en date, 2015-2017, pèse 146 millions d'euros. La région Alsace y apporte 13,17 millions, l’État 37,68 millions, le conseil général du Bas-Rhin 3,46 millions, la ville et sa communauté urbaine 81,1 millions et d’autres partenaires 10,86 millions. 32,18 millions seront destinés à l'Orchestre philharmonique de Strasbourg, les liaisons aériennes bénéficieront de 24,11 millions de subventions et 16 millions seront réservés pour les extensions du tramway et les études sur le futur tram-train[162].

Le contrat arrivé à échéance en 2011 pesait 244,5 millions d’euros[163]. 110,4 millions d'euros étaient destinés à améliorer l'accessibilité de la ville (accélération des projets de ligne à grande vitesse, financement du déficit de certaines lignes aériennes notamment), 61,8 millions étaient destinés à l'enseignement supérieur, la recherche et l'éducation et 72,1 millions ont été consacrés au renforcement culturel de Strasbourg. La participation de l'État s’élevait au total à 117,5 millions d'euros[164].

Depuis l’arrivée du TGV Est en et du TGV Rhin-Rhône en 2011, l'accessibilité de la ville s'est améliorée. Strasbourg est reliée à Stuttgart, Munich et Francfort-sur-le-Main par TGV, grâce à la reconstruction du pont ferroviaire sur le Rhin.

Achevé en 2002, le pont Pierre-Pflimlin est tout un symbole puisque depuis le XIIe siècle, seuls huit ponts reliant la France à l’Allemagne ont été construits. Si l’idée d’un nouveau pont reliant les deux pays à hauteur de Strasbourg remonte aux années 1950, ce n’est qu’en 1996 que le projet a pris sa forme définitive[165]. Ce pont est un instrument économique important : il améliore sensiblement l’accessibilité de la ville depuis l’Allemagne, assurant une meilleure desserte du port autonome de Strasbourg et de l’aéroport de Strasbourg-Entzheim.

Initiatives franco-allemandes[modifier | modifier le code]

La passerelle Mimram du jardin des Deux Rives.

La ville est au centre de nombreuses initiatives franco-allemandes[166] ; aménagé en 2004, le jardin des Deux Rives est un parc situé le long du Rhin. Il relie Strasbourg à la ville allemande de Kehl par une passerelle piétonne, la passerelle Mimram.

Autre initiative : le Forum franco-allemand créé en 1998, qui est à la fois un salon de recrutement et un salon de l’étudiant. Organisé tous les ans à l’automne par l’université franco-allemande, le forum a lieu à Strasbourg pendant deux jours. Son objectif est de réunir sous un même toit lycéens, étudiants et doctorants, entreprises, établissements d’enseignement supérieur français et allemands, ainsi que toutes les institutions engagées dans le rapprochement franco-allemand, afin de favoriser la prise d’information et les contacts en vue d’une formation binationale, d’un stage ou d’une embauche[167].

Lancé en 2007, le programme « Gemeinsam mehr Chancen - Avancer ensemble » vise quant à lui à intensifier les échanges scolaires franco-allemands.

La municipalité projette par ailleurs la construction d'une piscine franco-allemande, située sur la rive française du Rhin. Les rives du fleuve constituent en effet une zone vaste à fort potentiel, mais qui a été délaissée jusqu'au milieu des années 1990.

En 2010 est lancé un projet transfrontalier d´expérimentation de 100 véhicules hybrides rechargeables entre Strasbourg, Offenbourg et Karlsruhe[168].

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Strasbourg est la préfecture du département du Bas-Rhin et le chef-lieu de la région Grand Est. Elle est également le siège de la collectivité européenne d'Alsace.

Vie politique[modifier | modifier le code]

Hôtel de Hanau, l'hôtel de ville de Strasbourg depuis 1806.
Réunion du conseil municipal de Strasbourg le .

Le conseil municipal strasbourgeois compte, en plus du maire, 43 conseillers municipaux et 21 adjoints au maire[169]. À la suite des élections municipales de , Roland Ries (PS) devient maire de Strasbourg et succède à Fabienne Keller (UMP). Roland Ries avait déjà exercé cette fonction entre 1997 et 2000 à la suite de la nomination de Catherine Trautmann (PS) au sein du gouvernement Jospin.

Historiquement, Strasbourg n'a pas d'ancrage politique particulier au sein d'une région qui est pourtant traditionnellement de centre droit. Avant la Seconde Guerre mondiale, la ville était majoritairement de gauche, voire d'extrême gauche avec l'élection de Charles Hueber en 1929. En 1935, la droite prend la tête de la ville avec Charles Frey, qui sera réélu à la fin du conflit, en 1945. Après le long mandat de Pierre Pflimlin, qui dirige la ville entre 1959 et 1983, et celui de Marcel Rudloff, maire de 1983 à 1989, les forces politiques se sont équilibrées.

Majoritaire en nombre de voix depuis 1989, le Parti socialiste strasbourgeois est marqué par une rivalité entre deux tendances : la tendance sociale-démocrate menée par Catherine Trautmann, Armand Jung et Robert Herrmann et la tendance sociale-libérale menée par Roland Ries et Alain Fontanel, proche aujourd'hui de La République en marche.

Lors de l'élection présidentielle de 2007, le candidat Nicolas Sarkozy a remporté 51,08 % des suffrages contre 48,92 % pour la candidate socialiste Ségolène Royal. Quelques semaines plus tard, lors des élections législatives, le seul député PS d'Alsace est réélu dans la première circonscription (centre de Strasbourg) avec plus de 56 % des voix.

François Hollande est arrivé en tête lors des premier et second tours de l'élection présidentielle de 2012, avec 54,7 % des voix au second tour[170]. Lors des élections législatives de la même année, la première circonscription du Bas-Rhin, entièrement localisée sur Strasbourg, a vu Armand Jung (PS) remporter le scrutin[171]. La deuxième, située sur certains cantons de la ville et la commune voisine d'Illkirch-Graffenstaden, a vu remporter Philippe Bies (PS)[172]. En revanche, c'est un candidat UMP, André Schneider, qui a remporté les élections dans la troisième circonscription[173] (quartiers nord de Strasbourg et quelques communes voisines).

Récapitulatif de résultats électoraux récents[modifier | modifier le code]

Scrutin 1er tour 2d tour
1er % 2e % 3e % 4e % 1er % 2e % 3e % 4e %
Municipales 2014[174] UMP 32,93 PS 31,24 FN 10,94 EELV 8,52 PS 46,96 UMP 45,03 FN 8,01 Pas de 4e
Européennes 2014[175] PS 23,35 UMP 19,2 FN 14,64 EELV 12,84 Tour unique
Régionales 2015[176] LR 31,78 PS 22,21 FN 18,73 EELV 12,11 LR 67,98 FN 17,76 PS 14,26 Pas de 4e
Présidentielles 2017[177] EM 27,76 LFI 24,36 LR 19,84 FN 12,17 EM 81,24 FN 18,76 Pas de 3e Pas de 4e
Européennes 2019[178] LREM 27,75 EELV 20,69 RN 12,80 PS 7,70 Tour unique
Municipales 2020[179] EELV 27,88 LREM 19,86 PS 19,77 LR 18,26 EELV 41,70 UDC 34,95 PS 19,77 Pas de 4e
Régionales 2021[180] UGE 25,61 LR 24,69 LREM 14,93 Gs - LFI 12,77 UGE 36,11 LR 35,04 LREM 15,89 RN 12,96
Présidentielle 2022[181] LFI 35,48 LREM 30,19 RN 11,06 EELV 6,41 LREM 77,65 RN 22,35 Pas de 3e Pas de 4e

L'Eurométropole de Strasbourg (ancienne Communauté urbaine de Strasbourg) est présidée par Pia Imbs depuis le . Elle succède à Robert Herrmann (PS).

Maires de la ville de Strasbourg depuis 1989
Période Identité Étiquette Qualité
1989 1997 Catherine Trautmann PS Théologienne[182]. Bat Marcel Rudloff en 1989. Nommée ministre de la Culture, elle démissionne en cours de mandat.
1997 2000 Roland Ries PS Enseignant, adjoint faisant fonction.
2000 2001 Catherine Trautmann PS Elle reprend son mandat de maire après avoir quitté le ministère de la Culture.
2001 2008 Fabienne Keller UDF puis UMP Sénatrice, fonctionnaire, elle bat Catherine Trautmann en 2001.
2008 2020 Roland Ries PS puis DVG (app. LREM)[183] Enseignant, consultant en transports publics, il bat Fabienne Keller en 2008.
en cours Jeanne Barseghian[184] EÉLV puis LÉ Juriste, elle bat Catherine Trautmann qui se représentait et Alain Fontanel.

Cantons de Strasbourg[modifier | modifier le code]

Limites des communes composant Strasbourg Eurométropole.
Plan de Strasbourg Eurométropole.

Strasbourg est divisée en six cantons[185] :

Sécurité[modifier | modifier le code]

Voiture de la police municipale de Strasbourg (Renault Scénic III).

Le taux de criminalité à Strasbourg est de 78,18 actes pour 1 000 habitants en 2009 et est donc sensiblement supérieur à la moyenne nationale (56,39 ). Nonobstant, la ville se place dans la moyenne basse des grandes villes françaises, à mi-chemin entre Nice (109,12 ) et Orléans (66,37 )[186]. On compte un policier pour 398 habitants en 2011[187].

Le nouvel hôtel de police (NHP) situé route de l'hôpital, derrière le centre administratif de l'Eurométropole, a été inauguré en 2002. Il remplace l'ancien commissariat central qui se trouvait rue de la Nuée-Bleue et qui a définitivement fermé en 2009. Strasbourg compte également plusieurs bureaux de police : à la Meinau, à Hautepierre, à Koenigshoffen, à La Robertsau, au Neuhof, au Neudorf et à la gare.

La Compagnie républicaine de sécurité no 37 est installée à La Robertsau. La CRS autoroutière est basée à Cronenbourg.

Avec 158 policiers (en 2012)[188], la Police municipale de Strasbourg est l'une des plus importantes de France[189]. Ces derniers sont dotés de motos, vélos, scooters et de voitures. Le bureau de la Police municipale se trouve au no 32 rue du 22 novembre.

La Gendarmerie nationale occupe deux sites à proximité du musée d'art moderne, la caserne Ganeval et le quartier Sénarmont. Par le passé il existait aussi de petites gendarmeries à Neudorf, à Koenigshoffen et à La Robertsau.

La ville est le siège de la zone de défense et de sécurité Est depuis 2016. Auparavant le siège était situé à Metz, dans le département voisin de la Moselle. Le préfet de la région Grand Est étant également le préfet de la zone de défense et de sécurité. Les services de la préfecture de la zone Est restent quant à eux localisés à Metz[190].

À noter la présence d'une direction régionale des Douanes et droits indirects qui occupe l'hôtel des Douanes au no 11 avenue de la Liberté.

Strasbourg accueille également le centre d’hébergement des bases de données de l'espace Schengen (système d'information Schengen), dépendant de l'Agence de l'Union européenne pour la gestion opérationnelle des systèmes d'information à grande échelle (EU-Lisa)[191], installé dans le quartier du Neuhof[192].

Garnison[modifier | modifier le code]

Prise d'armes du corps européen sur la place Broglie.
Le Gouverneur militaire de Strasbourg passe en revue les troupes.

En raison de sa situation géographique privilégiée, Strasbourg a toujours été un site stratégique. Lors de l'annexion, les autorités allemandes y stationnent une importante garnison (tout comme à Metz). En 1895, la ville compte 135 608 habitants dont 15 493 militaires[193]. De nombreuses casernes sont construites, notamment dans le cadre de l'aménagement de la Neustadt, la plupart ont conservé leur affectation d'origine comme la vaste « Manteuffel Kaserne » actuel quartier Stirn, la « Illthor Kaserne » actuelle caserne Turenne, la « Train Kasernement » actuel quartier Lecourbe, la « Neue Feldartilleriekaserne » au Neuhof actuel quartier Lizé, la « Flieger Bataillon Nr.4 Kaserne » également au Neuhof[194] actuel quartier Aubert de Vincelles (caserne Guynemer jusqu'en 1953[195]) ou encore la « Fuss-Artillerie Kaserne » actuel quartier Sénarmont et la « St Margarethen Kaserne » en partie reconstruite en tant que caserne Ganeval (ces deux dernières sont aujourd'hui occupées par la Gendarmerie nationale). L'ancienne manutention militaire, « Proviantamt », a elle été réhabilitée pour accueillir le Pôle européen de gestion et d'économie.

En plus des casernes, les Allemands érigent aussi une ceinture de forts autour de la ville afin d'en assurer la défense (12 sont situés en Alsace et 3 sur la rive droite du Rhin)[196].

Strasbourg disposait également d'un hôpital militaire[197]. L'hôpital militaire Gaujot construit à la fin du XVIIe siècle est transformé en cité administrative en 1945. La même année, le 415e hôpital chirurgical d’évacuation mobile s'installe au quartier Lyautey (ancien quartier Lizé Nord) au Neuhof. Il devient ensuite hôpital des armées puis hôpital régional des armées en 1980 et enfin centre hospitalier des armées en 1986[198]. L'hôpital militaire ferme en 1996 et devient une annexe des hôpitaux universitaires de Strasbourg jusqu'à sa fermeture définitive en 2008[199]. Le site devrait accueillir un collège, un tiers-lieu et des logements[197].

Jusqu'à sa dissolution en 1994, la base aérienne 124 partageait ses infrastructures avec l'aéroport de Strasbourg-Entzheim.

L'École militaire de Strasbourg (EMS) est dissoute en 1985. Le Centre de formation interarmées au renseignement (CFIAR) — ancienne École interarmées du renseignement et des études linguistiques (EIREL) — s'est alors installée dans les anciens locaux de celle-ci au quartier Stirn. En 2021, le CFIAR quitte Strasbourg pour rejoindre Creil. La formation des linguistes reste cependant localisée à Strasbourg.

La garnison de la ville est également européenne puisque Strasbourg accueille le corps européen (ou Eurocorps) depuis sa création en 1992. Celui-ci est soutenu par un bataillon de quartier général (BQG) multinational. En 2010, le 291e Jägerbataillon (JgBtl 291) s’installe dans la commune voisine d’Illkirch-Graffenstaden. Il s’agit de la seule unité de la Bundeswehr stationnée en France dans le cadre de la brigade franco-allemande.

Le 1er régiment du génie (1er RG) était le régiment de tradition de la garnison de Strasbourg. Il est dissous en en même temps que la brigade du génie (BGen) dont l’état-major était aussi situé à Strasbourg[200].

L’état-major de la 2e brigade blindée (2e BB) est installé à Strasbourg, sa 2e compagnie de commandement et de transmissions blindée (2e CCTB) se trouve à Illkirch-Graffenstaden depuis le .

Depuis le , le commandement du renseignement (COM RENS) et le centre du renseignement terre (CRT) sont basés à Strasbourg[201],[202].

La garnison de Strasbourg comprend aussi le groupement de soutien de la base de défense de Strasbourg - Haguenau - Colmar (GSBdD), le 5e centre médical des armées (CMA), une unité de soutien de l'infrastructure de la Défense (USID), un centre du service national (CSN), un centre information recrutement des forces armées (CIRFA) ainsi qu'un poste d'information et de recrutement de la Légion étrangère (PILE). Notons la présence d'un établissement public d'insertion de la Défense (EPIDE).

Strasbourg est l'une des sept villes françaises possédant un Gouverneur militaire, celui-ci réside dans l'hôtel de Deux-Ponts, place Broglie. Juste en face se trouve le cercle mixte de garnison. Strasbourg est également l'une des dernières villes qui dispose d'un maître bottier et d'un maître tailleur.

Autres unités ayant tenu garnison à Strasbourg :

Finances publiques et fiscalité[modifier | modifier le code]

La capacité d'autofinancement de la commune de Strasbourg reste élevée en 2010 grâce à l'augmentation des recettes d'investissement (+37,8 millions d'euros) ainsi qu'à la baisse des dépenses (environ 69,1 millions d'euros).

En 2010, la dette représentait 4,7 % du buget de fonctionnement de la communauté urbaine de Strasbourg, soit environ 200 millions d'euros (environ 443  par habitant), ce qui reste faible[211]. En revanche, la dette a tendance à augmenter du fait d'importants projets d'investissement (1 milliard d'euros sur la période 2011-2014). Les dépenses d'investissement étant sensiblement supérieures aux recettes, la capacité de désendettement de la communauté urbaine pourrait passer de 2,3 ans actuellement à environ 8,0 ans.

Le budget pour l'année 2009 est d'environ 340 millions d'euros pour le fonctionnement et de 103 millions pour l'investissement. Le budget de la communauté urbaine de Strasbourg est de 696 millions d'euros pour le fonctionnement et de 179 millions pour l'investissement[212].

Taux de fiscalité directe.
Taxe 2003 2005
d'habitation 22,68 % 24,06 %
foncière sur le bâti 20,08 % 21,30 %
foncière sur le non-bâti 64,75 % 68,69 %
professionnelle 19,99 % 20,24 %
Source des données : Site du ministère de l'Intérieur, fiscalité locale[213].
Taxes en pourcentage de la valeur locative cadastrale.

Budget et fiscalité 2021[modifier | modifier le code]

En 2021, le budget de la commune était constitué ainsi[214] :

  • total des produits de fonctionnement : 411 748 000 , soit 1 432  par habitant ;
  • total des charges de fonctionnement : 393 404 000 , soit 1 368  par habitant ;
  • total des ressources d'investissement : 129 123 000 , soit 449  par habitant ;
  • total des emplois d'investissement : 118 997 000 , soit 414  par habitant ;
  • endettement : 274 280 000 , soit 954  par habitant.

Avec les taux de fiscalité suivants :

  • taxe d'habitation : 25,40 % ;
  • taxe foncière sur les propriétés bâties : 37,44 % ;
  • taxe foncière sur les propriétés non bâties : 75,52 % ;
  • taxe additionnelle à la taxe foncière sur les propriétés non bâties : 0,00 % ;
  • cotisation foncière des entreprises : 0,00 %.

Chiffres clés Revenus et pauvreté des ménages en 2020 : médiane en 2020 du revenu disponible, par unité de consommation : 19 680 [215].

Jumelages[modifier | modifier le code]

Strasbourg est jumelée avec les villes suivantes :

Carte
Jumelages et partenariats de Strasbourg.Voir et modifier les données sur Wikidata
Jumelages et partenariats de Strasbourg.Voir et modifier les données sur Wikidata
VillePaysPériode
Boston[216]États-Unis
Dresde[216]Allemagnedepuis
Leicester[216]Royaume-Uni
Ramat Gan[216]Israëldepuis
Stuttgart[216]Allemagnedepuis

La commune entretient des coopérations avec les villes suivantes :

La commune entretient des partenariats de coopération décentralisée avec 10 autres villes[217] :

La ville a aussi conclu des accords de coopération avec[218] :

Population et société[modifier | modifier le code]

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[220],[Note 9].

En 2021, la commune comptait 291 313 habitants[Note 10], en augmentation de 5,06 % par rapport à 2015 (Bas-Rhin : +3,22 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
47 25449 05651 46549 68049 71257 88570 29871 99275 565
1856 1861 1866 1871 1875 1880 1885 1890 1895
77 65682 01484 16785 65494 306104 471111 987123 500135 608

1900