Jacob Salomon — Wikipédia

Jacob Salomon (ou Jacob Solomon), né le à Jassy (Roumanie) et mort en 1988 en Roumanie, est un Juif roumain, communiste, qui durant la Seconde Guerre mondiale est membre des Francs-tireurs et partisans - Main-d'œuvre immigrée (FTP-MOI), interné évadé. Il est l'époux d'Olga Bancic, morte guillotinée le à Stuttgart, résistante roumaine, juive et communiste, soldate volontaire des FTP-MOI de la région parisienne.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jacob Salomon est le fils d’Abraham et de Marie, née Lobel[1].

Il épouse Golda Bancic, alors âgée de seize ans et demi, en Roumanie[2],[3].

Paris[modifier | modifier le code]

Arrivé en France le par Modane (Savoie), il est porteur d’un passeport roumain valable seulement trois mois, délivré le , pourvu d'un visa du consulat de France à Bucarest daté du . Il se présente à la préfecture de Police de Paris le . Un récépissé de demande de carte d’identité valable trois mois lui est alors délivré[1].

Jacob Salomon et Golda Bancic habitent au 11, cité Popincourt, puis au 60, rue Saint-Sabin dans le 11e arrondissement de Paris[1].

Le couple a une fille, Dolores, née le dans le 12e arrondissement. Elle est reconnue par Jacob Salomon. Elle est prénommée Dolorès en hommage à Dolores Ibárruri « La Pasionaria »[1].

Jacob Salomon travaille comme colleur d’imperméables, rue Amelot dans le 11e arrondissement, pour un salaire de 300 francs par semaine. Golda Bancic n'a pas de travail. Jusqu'au début de la Seconde Guerre mondiale, le couple reçoit de l'aide financière des parents de Jacob Salomon, réfugiées aux États-Unis, de l'ordre de 25 à 30 dollars par mois et des parents de Golda Bancic, qui font parvenir 1 000 francs par mois de Chisinau (Roumanie)[1].

Brigades internationales[modifier | modifier le code]

Jacob Salomon rejoint les Brigades internationales[4].

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Jacob Salomon s'engage dans l'armée française le . Mais il est réformé définitivement par la commission de réforme siégeant le à Perpignan (Pyrénées-Orientales)[1].

Jacob Salomon et Olga Bancic transportent des armes pour la résistance[5].

À la suite sans doute d'une rafle, Jacob Salomon est interné le au camp de Drancy. Hospitalisé à Tenon (Paris 20e), il s’en évade dans la nuit du 23 au [1]. Olga Banci l'aurait aidé à s'évader[4].

Il rejoint en les FTP-MOI, puis est détaché dans le groupe de langue roumain pour développer l’activité politique. Il prend le pseudonyme de Alexandru Jar dit Dubois[1].

À la suite de son action dans la Résistance, de son arrestation par la police française et de sa condamnation à mort par les Allemands, Olga Bancic est guillotinée le à Stuttgart.

Après la guerre[modifier | modifier le code]

Jacob Salomon rentre en Roumanie devenue communiste après la Seconde Guerre mondiale. Il se fait appeler Alexandru Jar, à cause de l'antisémitisme qui y règne. Il est membre du Parti ouvrier roumain (POR) et travaille au ministère de l’Intérieur. Veuf, il épouse la danseuse étoile de l’Opéra d’État, Alexandra Tschiltske. Il devient écrivain, poète et garde la mémoire de Golda Bancic, qu'il présente sous un prénom russe, Olga, toujours en raison de l'antisémitisme ambiant[1].

Il fait un séjour en 1952 en Union soviétique. Il en revient désabusé. Il s'exprime clairement à ce sujet jusqu'en 1956. Il est exclu de l’Union des écrivains et du Parti ouvrier. La police le surveille jusqu'à la fin de l'année 1966[1].

La fille de Jacob Salomon et d'Olga Bancic, Dolores, retournée en Roumanie avec son père, après la Seconde Guerre mondiale, se faisant appeler Dolly, part en Israël, à la chute du communisme en Roumanie[1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j et k SALOMON Jacob [Pseudonyme : Alexandru JAR, dit DUBOIS. maitron.fr.]
  2. 10 mai 1944 : exécution d’Olga Bancic par les nazis. lenumerozero.info.
  3. OLGA BANCIC. museedelaresistanceenligne.org.
  4. a et b (en) Mercedes Camino, « War, gender, and lasting emotion: letters and photographs of Masha Bruskina and Olga Bancic, 1941–44 », Women's History Review, volume 32, no 1, 2023, p. 36-61. On y trouve des photos d'Olga Bancic, de son mari et de sa fille.
  5. (en) Gavin Bowd, « Romanians of the French Resistance », French History, vol. 28, no 4, 2014, p. 543.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]