Élections sénatoriales françaises de 1948 — Wikipédia

Élections sénatoriales françaises de 1948
RGR
Rassemblement des gauches républicaines
27 %
en augmentation 14
Sénateurs élus 86 en augmentation 44
SFIO
19 %
en diminution 1
Sénateurs élus 62
ADR
18 %
Sénateurs élus 57
RI
13 %
en augmentation 8
Sénateurs élus 57 en augmentation 41
MRP
6 %
en diminution 19
Sénateurs élus 22 en diminution 54
Représentation du Conseil de la République
Diagramme

Les élections sénatoriales françaises de 1948 ont lieu le dans le but d'élire les représentants au Conseil de la République. Elles font suite aux élections sénatoriales françaises de 1946 et constituent les deuxièmes élections sénatoriales françaises sous la Quatrième République.

Contexte[modifier | modifier le code]

La plupart des partis politiques lors de ces élections affichent un anticommunisme et un antigaullisme. Le RGR adresse une circulaire aux grands électeurs, signé par son Président Gabriel Cudenet. Il y écrit des propos anticommunistes, soulignant être « contre la menace d'un collectivisme révolutionnaire dans les mots et opportunistes dans les actes » et « contre le danger mortel d'une conspiration permanente organisée sur notre sol, par le volonté d'un Empire étranger ». Il propose alors de « sauver la monnaie » et « sauver la classe moyenne ». Cette circulaire est reproduite en province par la presse radicale-socialiste, les représentants locaux adoptent ainsi un discours républicain et une stratégie d'alliance avec les socialistes[1].

Jacques Fauvet, dans un article du , souligne un nombre élevé de listes communes entre radicaux-socialistes et socialistes par une logique d'être « contre un certain gaullisme et contre le communisme » et estime que s'il faut gouverner, « c'est alors que se poseront de nouveau entre radicaux et socialistes des dilemmes économiques »[2].

Le MRP à l'échelle nationale, déclare pour les élections : « NOS ADVERSAIRES : les ennemis du régime républicain : RPF et PC ». Les tentatives d'unions avec les socialistes échouent au second tour, notamment dans les Côtes-du-Nord[3].

Le RPF de son côté, peine à empêcher la construction d'alliances locales avec les droites non gaullistes, comme dans la Manche, où un seul des trois candidats de droite est du parti gaulliste. Les trois candidats accompagnent leur profession de foi par une lettre de Charles de Gaulle, celle-ci demandant « de voter pour les candidats unis par le Rassemblement du peuple français ». Cette liste d'union « RPF et des indépendants » dénonce la Constitution de 1946 et critique le mode de fonctionnement du nouveau Conseil de la République[3].

Mode de scrutin[modifier | modifier le code]

Deux ans après des élections sénatoriales à la proportionnelle ayant donné un avantage au MRP et au PCF. Le Conseil de la République est entièrement renouvelé avec un nouveau scrutin, déterminé par une nouvelle loi, votée le . La loi fixe la durée du mandat de Conseiller de la République à 6 ans, avec renouvellement par moitié du Conseil de la République tous les 3 ans.

Les 320 membres de la Haute Assemblée sont élus par des députés, des départements métropolitains et des départements d'Outre-mer, c'est-à-dire des conseillers généraux et des « grands électeurs » des départements[4]. ,

Résultats[modifier | modifier le code]

Résultats des élections sénatoriales de 1948[5]
Parti % +/- Sièges +/-
Parti communiste français 5,6 en diminution 19 18 en diminution 57
Rassemblement Démocratique Africain 0,9 en augmentation 0 3 en diminution 0
Section française de l'Internationale ouvrière 19,4 en diminution 1 62 en diminution 2
Rassemblement des gauches républicaines[a] 27,2 en augmentation 14 87 en augmentation 44
Mouvement républicain populaire 6,6 en diminution 19 21 en diminution 54
Centre républicain d'action rurale et sociale 4,7 en augmentation 0 15 en diminution 0
Républicains indépendants 13,1 en augmentation 8 42 en augmentation 27
Parti républicain de la liberté 3,8 en augmentation 1 12 en augmentation 1
Action démocratique et républicaine 17,8 en augmentation 0 57 en diminution 0

Analyse[modifier | modifier le code]

Peu de changement ressort des élections, à part une percée des gaullistes du Rassemblement du peuple français, rassemblés au sein du groupe d'Action Démocratique et Républicaine qui conquièrent 57 sièges sur 320. Un renouveau des radicaux est également noté ; ils enregistrent leur premier succès depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ces derniers fédèrent le Rassemblement des gauches républicaines, qui devient le principal groupe à la haute chambre.

Composition du Conseil de la République[modifier | modifier le code]

Répartition des sénateurs par groupes au [6]
Groupe parlementaire Députés
Membres Apparentés Total
PCF Communiste 15 1 16
RDA Rassemblement Démocratique Africain (apparenté au Groupe Communiste) 5 0 5
SFIO Section française de l'Internationale ouvrière 59 3 62
RGR Rassemblement des gauches républicaines 67 12 79
MRP Mouvement républicain populaire 18 0 18
CRARS Centre Républicain d'Action Rurale et Sociale 15 0 15
RI Républicains indépendants 38 0 38
PRL Parti républicain de la liberté 10 2 12
ADR Action Démocratique et Républicaine 55 1 56
Total de sénateurs membre de groupes 301

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Conord 2016, p. 105-106.
  2. « Si elles se prolongent au delà du scrutin LES ALLIANCES ÉLECTORALES peuvent amener un changement du climat politique », sur lemonde.fr (consulté le ).
  3. a et b Conord 2016, p. 107.
  4. Jean-Pierre Rioux, La France de la Quatrième République, vol. 1 : L'Ardeur et la Nécessité (1944-1952), Paris, Éditions Points, , 336 p. (présentation en ligne)
  5. « Composition du Conseil de la République - 7 novembre 1948 », sur senat.fr (consulté le ).
  6. « Conseil de la République élu en 1948 », sur france-politique.fr (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]