Rassemblement des gauches républicaines — Wikipédia

Rassemblement des gauches républicaines
Image illustrative de l’article Rassemblement des gauches républicaines

Fondation
Disparition
Organisations politiques concernées Union démocratique et socialiste de la Résistance
Parti radical
Parti républicain social de la réconciliation française
Alliance démocratique
Parti démocrate, Ralliement républicain démocratique et socialiste
Parti socialiste démocratique
Parti radical indépendant
Parti républicain-socialiste

Positionnement Centre[2]
(Gauche[3] à centre droit[4],[1])
Idéologie Centrisme[1]
Radicalisme[1]
Libéralisme[1]
Anticommunisme[1]

Le Rassemblement des gauches républicaines (RGR) est une confédération de partis politiques et une coalition électorale centristes[5] de la Quatrième République allant de la gauche non communiste de l'UDSR au centre droit.

À la sortie de la Seconde Guerre mondiale, ce rassemblement permet au Parti radical, en s'alliant à la jeune UDSR, de retrouver une place sur l'échiquier politique français.

Composantes

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Le Rassemblement des gauches républicaines comptait également des adhérents directs, dans une proportion relativement limitée, membres d'aucune des formations précédentes[6]. Ainsi, François Mitterrand fut lui-même membre du RGR[réf. nécessaire] avant de rejoindre l'Union démocratique et socialiste de la Résistance.

Les débuts

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À l'origine conçu pour permettre aux radicaux et à l'UDSR de survivre au scrutin proportionnel, le RGR accueille de nombreuses formations conservatrices microscopiques afin d'entretenir l'illusion d'un vaste rassemblement. Il est incontestable que cette opération réussit parfaitement, le Parti radical ayant retrouvé une grande partie de son influence politique à la suite de la création du RGR. De fait, ce rassemblement est composé d'individualités et plutôt orienté à droite, en dépit de son nom. Le congrès du Parti radical tenu du 4 au à Lyon entérine la décision de faire adhérer ce dernier au futur RGR[6],[7]. Celui-ci tient son premier congrès en 1947[6].

Le RGR est subventionné par le patronat français[8], qui voyait en lui (avant la création du CNIP) le meilleur rempart contre le communisme et l'étatisme, et le meilleur défenseur du libéralisme économique dans un contexte marqué par de nombreuses nationalisations.

Jean-Paul David, secrétaire général[9], dirige le rassemblement selon des principes d'organisation politique moderne.

Le RGR obtient un score de 11,6 % des suffrages aux législatives du 2 juin 1946, puis de 12,4 % (70 élus) à celles du 10 novembre 1946.

Le RGR s'affirme surtout lors des sénatoriales de 1948 en devenant le principal groupe de la Haute assemblée avec 83 élus.

Aux législatives de 1951, le RGR recueille 11,1 % des voix.

Grâce à sa participation à la Troisième force (avec la SFIO et le MRP), le RGR permet aux personnalités du parti radical et de l'UDSR de peupler de nombreux gouvernements de la première législature (1946-1951).

RGR autonome

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Après l'arrivée à la tête du Parti radical de Pierre Mendès France en mai 1955, Edgar Faure, alors président du Conseil, décide de prendre la direction du RGR en juin[6]. Cette prise de contrôle lui offre un contrepoids face à son rival Pierre Mendès France[6]. Elle lui permet notamment de contrôler une partie des investitures radicales en vue des élections législatives de janvier 1956[6]. En novembre 1955, le RGR, confédération de partis politiques, se transforme en parti politique lui-même[6]. En décembre 1955, le Parti radical exclut Edgar Faure et ses partisans, et se retire du RGR[6],[10],[2]. Positionné au centre droit, le RGR réunit alors les radicaux hostiles à Pierre Mendès France et exclus du Parti radical.

Aux législatives de 1956, le RGR n'obtient que 3,9 % des suffrages (12 élus) car de nombreux radicaux et UDSR se présentent alors sous l'étiquette du Front républicain (mendèsiste).

Le RGR éclate en 1958 : plusieurs de ses membres retournent au Parti radical, tandis que Jean-Paul David créé le Parti libéral européen.

Organisation

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Le RGR est conçu dès l'origine comme une confédération de partis politiques, à l'instar de l'UDF quelques décennies plus tard[6]. Il dispose néanmoins de caractéristiques propres à celles d'un parti politique lui-même (avant même sa transformation officielle en parti politique en 1955) telles que l'existence de fédérations départementales, de permanents, d’un centre de documentation et de recherches et de journaux[6].

En 1951, le RGR compte 17 500 adhérents[9], trente fédérations en métropole et six en outre-mer[6].

Plusieurs organisations étaient affiliées aux RGR, comme le Rassemblement des femmes républicaines et l'Assemblée des jeunes RGR, devenue ensuite les Jeunesses européennes libérales.

En août 1954, la présidence du RGR est remplacée par un directoire appelé délégation permanente dont la présidence est dans un premier temps assurée à tour de rôle avant d'être dévolue à Edgar Faure à partir de juin 1955[6].

Son siège est au départ situé rue d'Astorg puis déménage au 7bis place du Palais-Bourbon[6].

Personnalités

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Présidents

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Secrétaire général

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Jean-Paul David

Autres personnalités

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Henri Queuille, Jean Médecin, François Mitterrand, Félix Gaillard, Jules Valle ou René Mayer. Simone Aïn, fondatrice de la section de l'Hérault du Rassemblement des femmes républicaines (RFR), en 1949 à Béziers[11].

Bibliographie

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Notes et références

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  1. a b c d et e Gilles Le Béguec, « Le Rassemblement des gauches républicaines », dans Gilles Richard, Jacqueline Sainclivier, La recomposition des droites en France à la Libération, 1944-1948, Rennes, Presses universitaires de Rennes, (ISBN 9782753500167, lire en ligne), p. 241-253.
  2. a et b Laurent de Boissieu, « Rassemblement des Gauches Républicaines (RGR) », sur france-politique.fr, .
  3. Laurent de Boissieu, « Union Démocratique et Socialiste de la Résistance (UDSR) », France Politique,‎ (lire en ligne).
  4. « Rassemblement des gauches républicaines. France », sur data.bnf.fr.
  5. Laurent de Boissieu, « France Politique RGR », sur france-politique.fr (consulté le ).
  6. a b c d e f g h i j k l et m Éric Duhamel, « Le Rassemblement des gauches républicaines et ses composantes », Recherches contemporaines, no 5,‎ 1998-1999 (lire en ligne, consulté le ).
  7. Jacques Fauvet, « Le congrès du Parti radical va décider du rassemblement républicain », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. Jean-Pierre Rioux, La France de la Quatrième République, tome 1 : l'ardeur et la nécessité, 1944-1952, Paris, Seuil, 1980, p. 224-225.
  9. a et b Article "RGR", in. Dictionnaire historique de la vie politique française, sous la direction de Jean-François Sirinelli, 1995, PUF, Paris
  10. Jacques Fauvet, « La rupture entre les radicaux et le R.G.R. contribuera à animer la campagne électorale », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. « Archives départementales de l'Hérault, Fonds Emile et Simone Aïn, 103 J »

Liens externes

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