Élections législatives françaises de 1993 — Wikipédia

Élections législatives françaises de 1993
577 députés de l'Assemblée nationale
(majorité absolue : 289 sièges)
et
Corps électoral et résultats
Inscrits au 1er tour 38 759 907
Votants au 1er tour 26 725 840
68,95 % en augmentation 3,2
Votes exprimés au 1er tour 25 315 569
Inscrits au 2d tour 33 380 472
Votants au 2d tour 22 492 643
67,38 %
Votes exprimés au 2d tour 20 346 870
Union pour la France – Jacques Chirac
Voix au 1er tour 11 170 437
44,12 %
en augmentation 3,6
Voix au 2e tour 11 730 272
57,65 %
Députés élus 484 en augmentation 223
Alliance des Français pour le progrès – Laurent Fabius
Voix au 1er tour 5 142 761
20,31 %
en diminution 17,3
Voix au 2e tour 6 143 179
31,53 %
Députés élus 68 en diminution 209
FN – Jean-Marie Le Pen
Voix au 1er tour 3 158 232
12,48 %
en augmentation 2,8
Voix au 2e tour 1 168 192
5,74 %
Députés élus 0 en diminution 1
PCF – Georges Marchais
Voix au 1er tour 2 342 600
9,25 %
en diminution 2,1
Voix au 2e tour 954 697
4,69 %
Députés élus 25 en diminution 2
Députés élus par circonscription
Carte
Assemblée nationale élue
Par groupes
Diagramme
Gouvernement
Sortant Élu
Bérégovoy
Majorité présidentielle
(PS, MRG)
Balladur
Union pour la France
(RPR, UDF, DVD)
Législature élue
Xe de la Ve République

Les élections législatives françaises de 1993 ont lieu les et afin d'élire la Xe législature de la Ve République.

Contexte[modifier | modifier le code]

François Mitterrand a été réélu président de la République en 1988. Sous son second mandat, trois Premiers ministres se sont déjà succédé : Michel Rocard de 1988 à 1991, Édith Cresson de 1991 à 1992 et Pierre Bérégovoy depuis 2 avril 1992. Édith Cresson fut la première femme Premier ministre. Elle laisse sa place au ministre de l'Économie, Pierre Bérégovoy, après la cruelle défaite de la gauche aux élections cantonales et régionales. Ce dernier, qui a promis de lutter contre la corruption dont sont accusés de nombreux cadres du Parti socialiste et d'autres partenaires de la majorité comme Henri Emmanuelli (président de l'Assemblée nationale de à ) ou Bernard Tapie (deux fois ministre sous le gouvernement Bérégovoy), est lui aussi mis en cause dans des affaires judiciaires comme l'affaire du Prêt Pelat. De plus, le chômage ne cesse d'augmenter et la France entre en récession. Le mode de scrutin n'a pas changé et est donc resté uninominal majoritaire à deux tours, donc par circonscription. Le combat s'annonce difficile pour la gauche.

À droite, le RPR fut divisé, durant le référendum sur le traité de Maastricht, entre sympathisants du « oui », dont Jacques Chirac, Édouard Balladur et Alain Juppé, ainsi que les sympathisants du « non », dont Charles Pasqua, Philippe Séguin et François Fillon. De même pour l'UDF, où Valéry Giscard d'Estaing, Alain Madelin et François Bayrou se sont prononcés pour le « oui » et Philippe de Villiers pour le « non ». Cependant, la droite se représente unie et les partis de droite ont interdit les alliances avec le Front national depuis 1991.

À gauche, le Parti socialiste paie les divisions dues au congrès de Rennes de 1990 entre Laurent Fabius et Lionel Jospin mais aussi les conséquences des affaires Urba et Habache et depuis quelques mois, les interrogations des Français par rapport au rôle qu'aurait joué le gouvernement dans le drame du sang contaminé.

Les Verts et Génération écologie sont alliés lors de ces élections, après avoir signé une entente pour les législatives le [1].

Françoise Gaspard, Colette Kreder et Claude Servan-Schreiber publient la première étude sur les femmes dans les élections, exhibant le faible taux de candidature des femmes au premier tour des élections, avec 19,6 % de femmes, et moins encore dans les partis de gouvernement. Un journal télévisé s'ouvrira sur cette information, et déclenchera la mobilisation des associations féministes face à la place des femmes dans la politique[2].

Résultats[modifier | modifier le code]

Résultats à l'échelle nationale[modifier | modifier le code]

Résultats nationaux des élections législatives de 1993[3]
Parti Premier tour Second tour Sièges
Voix % Voix %
Rassemblement pour la République 5 119 310 20,22 5 709 859 28,06 242
Union pour la démocratie française 4 760 593 18,81 5 160 916 25,36 206
Divers droite dont CNIP 1 290 534 5,1 859 497 4,22 36
Union pour la France 11 170 437 44,12 11 730 272 57,65 484
Parti socialiste 4 429 237 17,5 5 697 795 28 57
Divers gauche (Maj. prés.) 482 154 1,9 482 844 2,37 8
Mouvement des radicaux de gauche 231 370 0,91 235 158 1,16 3
Alliance des Français pour le progrès 5 142 761 20,31 6 415 797 31,53 68
Les Verts 1 024 551 4,05 20 088 0,1 0
Génération écologie 920 643 3,64 17 403 0,09 0
Entente des écologistes 1 945 194 7,68 37 491 0,18 0
Front national 3 158 232 12,48 1 168 192 5,74 0
Parti communiste français 2 342 600 9,25 954 697 4,69 25
Divers dont LT-LNÉ 956 599 3,78 0
Extrême gauche dont LO et SÉGA 449 979 1,78 22 509 0,11 0
Régionaliste 81 404 0,32 17 912 0,09 0
Extrême droite 68 363 0,27 0
Inscrits 38 759 907 100,00 33 380 472 100,00 577
Abstentions 12 034 067 31,05 10 887 829 32,62
Votants 26 725 840 68,95 22 492 643 67,38
Blancs et nuls 1 410 271 5,28 2 145 773 9,54
Exprimés 25 315 569 94,72 20 346 870 90,46

Les femmes ne représentent que 5,6 % de l'Assemblée nationale, ce qui place la France avant-dernière en Europe[2].

Résultats par région[modifier | modifier le code]

Résultats par département[modifier | modifier le code]

Conséquence[modifier | modifier le code]

Après le résultat attendu, le gouvernement Pierre Bérégovoy démissionne, ainsi s'ouvre la deuxième cohabitation. Édouard Balladur fut nommé premier ministre et fit un gouvernement de droite.

L'assemblée ne sera pas dissoute en 1995, Jacques Chirac l'estimant favorable.

Composition de l'Assemblée nationale[modifier | modifier le code]

Cette liste regroupe la composition de l'Assemblée nationale après le deuxième tour. La composition a changé à la suite des législatives partielles ou des députés changeant de groupe.

Groupe parlementaire Députés Président déclaré
Membres Apparentés Total
RPR Rassemblement pour la République 245 12 257 Bernard Pons (1993-1995), Michel Péricard (1995-1997)
UDFC Union pour la démocratie française et du centre 213 2 215 Charles Millon (1993-1995), Gilles de Robien (1995-1997)
SOC Socialiste 52 5 57 Martin Malvy (1993-1995), Laurent Fabius (1995-1997)
RL République et liberté 23 0 23 Jean Royer
COM Communiste 22 1 23 Alain Bocquet
Total de députés membre de groupes 575
Députés non-inscrits 2
Total des sièges pourvus 577

Sondages[modifier | modifier le code]

Analyse des résultats[modifier | modifier le code]

« L'Assemblée élue était la plus à droite qu'ait connue la France depuis plus d'un siècle, plus que la Chambre bleu horizon élue en 1919 après la guerre et même que l'Assemblée sortie des urnes en juin 1968. » (René Rémond)

Il y a 6,1 % de femmes députées[4], dont Ségolène Royal, seule députée socialiste à augmenter son score et qui affirme plus tard : « Nous avions l'horrible impression d'être le dernier carré[5]. »

La nouvelle majorité est la plus vaste de l'histoire parlementaire de la Cinquième République, gauche et droite confondues.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Les écologistes, les législatives et la présidentielle », Les Échos,‎
  2. a et b « Colette Kreder, pionnière de la parité en France, est morte » (photogr. Archives familiales), Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. « Elections législatives 1993 – Résultats », sur www.data.gouv.fr (consulté le )
  4. Magazine Le Monde 2 des 18-19 avril 2004, page 89.
  5. « Législatives : Le PS craint le pire », Le Figaro,‎ (lire en ligne).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]