Attaque de Seytenga — Wikipédia

Attaque de Seytenga

Informations générales
Date
Lieu Seytenga, province de Séno
Issue Victoire des djihadistes
Belligérants
Drapeau du Burkina Faso Burkina Faso État islamique dans le Grand Sahara
Forces en présence
Plusieurs dizaines d'hommes 100 hommes
Pertes
11 morts
20 blessés
Inconnues

Civils :
86 morts au moins
6 000 déplacés

Insurrection djihadiste au Burkina Faso

Batailles

Coordonnées 13° 58′ 23″ nord, 0° 18′ 12″ est
Géolocalisation sur la carte : Burkina Faso
(Voir situation sur carte : Burkina Faso)
localisation

L'attaque de Seytenga est une attaque de l'État islamique dans le Grand Sahara contre une position de l'armée burkinabè faite le dans la province de Séno au Burkina Faso.

Déroulement[modifier | modifier le code]

Alors que l'État islamique dans le Grand Sahara poursuit sa montée en puissance au Mali, le groupe a aussi multiplié les attaques au Burkina Faso.

Le , le groupe islamiste a décidé de lancer une petite attaque sur la base à l'aide d'une vingtaine de combattants pour tester la réactivité et la réponse des gendarmes sur place. Voyant que la réponse était quasi-nulle, le groupe a décidé de lancer une attaque beaucoup plus massive[1].

Dans la soirée du au , la base militaire de la ville frontalière de Seytenga a été la cible d'une attaque minutieuse de la part d'une centaine d'hommes.

Le groupe a d'abord tiré des obus de mortier sur la base militaire, suivi par assaut sur plusieurs axes, causant d'importants dégâts à la base la rendant inutilisable. Au moins 11 soldats ont été tués, et une vingtaines d'autres blessés. La junte militaire n'a pas communiqué si la base est tombée ou non aux mains des djihadistes, mais à la suite des dégâts sur la base, l'armée a préféré abandonner la caserne, préférant se replier sur Dori, laissant un vide sécuritaire derrière eux. Deux jours plus tard, la ville même de Seytenga est tombée aux mains de l'EIGS avant son repli [2],[3],[4], [5],[6],[7],[8],[9].

Massacre de Seyteyga[modifier | modifier le code]

Selon le journaliste Wassim Nasr, les civils de Seytenga sont connus pour soutenir activement le gouvernement Burkinabè. La ville de Seytenga est une grande ville de plus de 31.000 habitants, c'est une ville stratégique frontalière avec le Niger[10],[11].

À la suite de la déroute militaire de l'armée, les djihadistes sont rentrés dans la ville, ont donné un ultimatum pour quitter la ville. Le groupe djihadiste à ensuite abattu les hommes, laissant les femmes et les vieillards. Le gouvernement n'a pas réussi à donner un bilan à cause du manque de présence de l'armée sur zone[12],[13],[14].

"Ils ont commencé par la rue la plus fréquentée, où sont concentrés les commerces et les grins [lieux de rassemblement de jeunes autour d’un thé]. Ils tiraient sur tout le monde, sauf sur les femmes. Quand ils entrent dans un commerce ou un atelier, ils demandent “où sont les hommes ?” Sinon, ils ne disaient rien." Ces exécutions méthodiques se poursuivent jusqu’à l’aube.

Les jours suivants le bilan s'est clarifié, entre 50 et 165 hommes sont morts, et plus de 3 000 personnes ont été déplacées à la suite de l'ultimatum donné par l'EIGS. Le groupe a pris en butin plusieurs centaines de têtes de bétail[15],[16],[17].

Le , après des recherches, le gouvernement a donné un bilan provisoire de 79 morts après la découverte des corps de 29 hommes sans vie. Plus de 6000 personnes ont été déplacées, dont une majorité d'hommes (presque 70 %)[18]. Le bilan monte à 86 morts le 15 juin[19].

Lundi soir, le président intérimaire du Burkina Faso, le Lieutenant colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a décrété un deuil national de 72 heures à compter de ce mardi[18].

Revendication[modifier | modifier le code]

Dans un audio, un cadre de l'État islamique de la province du Sahel a revendiqué l'attaque de Seytenga. Le porte parole justifie l'attaque par la forte présence de Volontaires pour la défense de la patrie, une milice composée pour combattre les djihadistes, et le fait que les habitants de la ville soutiennent en majorité le gouvernement contre les djihadistes. Le porte parole revendique également la mort de 20 personnes dont 8 VPD dans une attaque le 14 mai à Guessel au Burkina Faso. Le chef menace également les villages sur la présence de VPD[20].

Le , dans sa revue hebdomadaire, l'État islamique revendique plusieurs attaques dans la région. Le groupe revendique l'attaque de Seytenga, une attaque contre l'armée à Dori le , 4 soldats burkinabè y ont été tués, la capture et l'exécution de deux espions du MSA-GATIA, et le transfuge de onze membres d'Al-Qaïda pour l'État islamique dans le gourma malien, et une embuscade contre un convoi nigerian du G5 sahel près du village Nasser le 26 juin, l'embuscade avait fait 10 blessés[21],[22].

D'après Wassim Nasr, le groupe qui a perpétrer l'attaque de Seytenga est un grand groupe d'Al-Qaïda qui a fait défection au profit de l'EIGS[23].

Vidéographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Burkina Faso : situation critique avec l’augmentation du nombre d’attaques jihadistes, 13 juin 2022.
  2. AFP, « Onze soldats tués lors de l'attaque de jeudi dans l'est du Burkina Faso », sur voaafrique.com, (consulté le ).
  3. https://burkina24.com/2022/06/12/seytenga-sil-y-a-montee-en-puissance-cest-loccasion-den-faire-la-preuve-newton-ahmed-barry/
  4. https://burkina24.com/2022/06/12/seytenga-le-gouvernement-invite-a-se-demarquer-des-bilans-hatifs-et-des-chiffres-diffuses-sans-verification-prealable/
  5. https://burkina24.com/2022/06/10/seytenga-plusieurs-terroristes-neutralises-11-gendarmes-tombes-armee/
  6. (en) « Eleven military policemen killed in northern Burkina Faso », sur aljazeera.com, (consulté le ).
  7. (en) « Attackers kill 11 military police in Burkina Faso », sur euronews (consulté le ).
  8. (en) « At least six killed in Burkina suspected jihadist attacks », The Guardian,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. (en) « Le journal Afrique TV5MONDE on X », sur Twitter (consulté le ).
  10. Agnès Faivre, « A Seytenga, au Burkina Faso: «Ils ne disaient rien, c’était une tuerie sans raison» », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. « Burkina Faso : situation critique avec l’augmentation du nombre d’attaques… », sur boursorama.com (consulté le ).
  12. RFI, « Burkina Faso : une attaque dans le Nord fait plusieurs dizaines morts et des milliers de déplacés », sur rfi.fr, (consulté le ).
  13. FRANCE 24, « Une nouvelle attaque dans le nord du Burkina Faso fait au moins cinquante morts », sur france24.com, (consulté le ).
  14. (en) Reuters, « Armed men kill at least 100 in Burkina Faso border zone - security source » Accès payant, sur reuters.com, (consulté le ).
  15. Frédéric Couteau, « Revue de presse Afrique - À la Une : Seytenga, au Burkina Faso, village martyr… », sur rfi.fr, (consulté le ).
  16. RFI, « «Partout, ils tuaient des gens» : des hommes armés sèment la désolation dans le nord du Burkina », sur rfi.fr, (consulté le ).
  17. « Région du Sahel : Dori accueille des milliers de déplacés internes de Seytenga… », sur lefaso.net (consulté le ).
  18. a et b « Burkina Faso - Attaque de Seytenga : le bilan s'alourdit à 79 morts (officiel) », sur aa.com.tr (consulté le ).
  19. RFI, « Burkina Faso : la classe politique s'interroge sur la gestion sécuritaire à Seytenga », sur rfi.fr, (consulté le ).
  20. (en) « MENASTREAM on X », sur Twitter (consulté le ).
  21. (en) « MENASTREAM on X », sur Twitter (consulté le ).
  22. (en) « MENASTREAM on X », sur Twitter (consulté le ).
  23. (en) « Wassim Nasr on X », sur Twitter (consulté le ).