Bataille d'Anéfis (2014) — Wikipédia

Bataille d'Anéfis

Informations générales
Date
Lieu Anéfis
Issue Victoire des rebelles
Belligérants
GATIA
MAA loyaliste
Drapeau du Mali CM-FPR
MNLA
HCUA
MAA
CPA
Commandants
El Hadj Ag Gamou
• Baye Bojan
Yoro Ould Daha
Hassan Ag Fagaga
Forces en présence
inconnues inconnues
Pertes
35 morts[1]
5 prisonniers[2]
(selon le MNLA)
4 morts[2]
~ 10 blessés[2]
(selon le MNLA)

24 à 111 morts[3],[4]
17 prisonniers[3]
(selon les groupes loyalistes)

37 morts[5]
(selon des sources sécuritaires maliennes)

Guerre du Mali

Batailles

Coordonnées 18° 02′ 38″ nord, 0° 36′ 11″ est
Géolocalisation sur la carte : Mali
(Voir situation sur carte : Mali)
Bataille d'Anéfis
Géolocalisation sur la carte : Afrique
(Voir situation sur carte : Afrique)
Bataille d'Anéfis
Géolocalisation sur la carte : Monde
(Voir situation sur carte : Monde)
Bataille d'Anéfis

La troisième bataille d'Anéfis se déroule lors de la guerre du Mali.

Prélude[modifier | modifier le code]

Le , les forces rebelles du MNLA, du HCUA et du MAA chassent les forces maliennes de la ville de Kidal lors de la troisième bataille de Kidal. Les Maliens se replient sur la ville de Gao et abandonnent au passage Anéfis qu'ils avaient conquise le lors de la deuxième bataille d'Anéfis. Dès le soir du 21 mai, les rebelles du MNLA prennent le contrôle d'Anéfis[6].

Le 24 mai, des affrontements font au moins sept morts à Tabankort, une localité de la région de Gao située à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest d'Anéfis. Les circonstances de ce combat sont peu connues. Dans un communiqué, le MNLA parle d'une embuscade tendue par des combattants MUJAO contre les « forces de l'azawad »[7]. Selon les sources de RFI, il s'agit plutôt de violences inter-communautaires entre deux fractions du MAA, l'un plus proche du pouvoir malien et l'autre alliée au MNLA qui lui aurait apporté son soutien pendant l'affrontement[8],[9],[10],[11]. Quelques jours plus tard, un nouveau combat éclate à Tabankort, le , entre des hommes du MNLA et une faction du MAA[12].

Le 8 juillet, le MNLA évoque dans un communiqué des mouvements de troupes des « forces armées maliennes épaulées par des milices ethniques » dans la zone d'Adanane nakafar, près d'Anéfis. Le mouvement accuse ces forces d'avoir commis des vols et des pillages à Tarkint, le [13].

Le 11 juillet, Hervé Ladsous Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix de l'ONU déclare que « Certains groupes armés ne respectent pas les accords de cessez-le-feu et c'est quelque chose qui est évidemment un grand sujet de préoccupation »[14].

Forces en présence[modifier | modifier le code]

Dans son communiqué le MNLA affirme avoir été attaqué le 11 juillet par « l'armée malienne appuyée par des milices dont celle affiliées au Mujao et à Alhaj Gamou »[1]. Par la suite le MNLA rectifie ses déclarations dans un deuxième communiqué publié le , le mouvement déclare que l'armée régulière malienne n'était pas présente mais parle d'une « coalition de milices pro-gouvernementales », composée de la « milice dirigée par le Touareg de Service le général Alhaj Gamou », la « milice du MAA pro-gouvernement malien créée, entretenue et soutenue par Bamako » et la « milice du MUJAO et des narco-trafiquants »[2].

L'armée malienne dément être impliquée et affirme n'avoir plus de troupe dans cette zone[5]. Cette déclaration est confirmée par Hervé Ladsous : « J’observe que l’armée malienne est absente de la région depuis deux ou trois mois. Je pense qu'il y a d’autres acteurs »[15].

Selon le site d'information malien Malijet, les combats opposent la branche loyaliste du MAA, dirigée par Ahmed Sidi Ould Mohamed, au MNLA allié à la branche indépendantiste du MAA, dirigé par Sidi Brahim Ould Sidati[5].

Cependant une partie du MAA dément combattre pour le compte du gouvernement malien. Mahmoud Jeïd, commandant de la zone ouest déclare : « Nous n’avons aucun lien avec le gouvernement du Mali. Nous avions simplement signé avec lui un accord de cessez-le-feu afin de reprendre les négociations pour un règlement définitif de la question de l’Azawad. Et nous sommes déterminés à combattre le Mali en cas de violation du cessez-le-feu »[16].

Selon le journal malien Le Témoin, les rebelles ont affronté une alliance de groupes armés loyalistes, constituée d'Arabes du MAA loyaliste, de Touaregs Imghad et de Songhaï de la Coordination des Mouvements et Front patriotique de résistance (CM-FPR)[4]. Ces forces auraient été commandées par Baye dit « Bojan », un Touareg Imghad ayant rejoint la milice du général Gamou après être rentré de Libye[4].

Déroulement[modifier | modifier le code]

Selon le communiqué du , le MNLA affirme avoir été attaqué ce même jour, vers 5 heures, à Anéfis. Le mouvement déclare avoir agi en position de « légitime défense » et accuse ses adversaires d'avoir violé le cessez-le-feu[1]. Un combattant du MAA déclare cependant que les affrontements ont commencé le 9 juillet[5].

Les combats ont lieu à Anéfis mais aussi à Tabankort et Instead[5],[15].

Le MNLA affirme avoir remporté la victoire le soir du et avoir mis ses adversaires en déroute en repoussant leur attaque sur Anéfis, il déclare que les miliciens sont « encerclés en dehors de leur fief habituel de Tabankort »[2]. Il accuse également les loyalistes d'avoir pris en otages des civils lors des combats[2].

Cependant la coalition des groupes armés loyaliste revendique également la victoire et parle d'une « débandade » dans les rangs de ses adversaires qui n'auraient été sauvés que par l'intervention des Français de l'Opération Serval et des casques bleus de la MINUSMA[4].

La victoire semble cependant revenir aux rebelles qui occupent toujours Anéfis lorsque la première bataille de Tabankort s'engage une semaine plus tard[17].

Pertes[modifier | modifier le code]

Le 11 juillet, dans son premier communiqué, le MNLA affirme que les pertes sont de cinq blessés pour les « forces de l'Azawad » contre 35 morts du côté de « l'armée malienne et de ses milices », ainsi que six véhicules détruits et plusieurs dizaines de blessés[1]. Mossa Ag Attaher, chargé de communication du MNLA, parle de son côté de 4 morts et 5 blessés pour les hommes de son mouvement contre 35 tués pour « l'armée malienne »[3]. Dans son deuxième communiqué, le MNLA parle de plusieurs dizaines de morts du côté de ses ennemis, ainsi que de 5 hommes faits prisonniers et de plusieurs véhicules pris ou détruits[2]. Pour ses propres forces, le MNLA affirme déplorer 4 morts et une dizaine de blessés[2].

Un membre du MAA loyaliste affirme de son côté à Malijet que plusieurs dizaines de combattants du MNLA ont été tués, 11 autres faits prisonniers, et qu'un de leurs véhicules a été pris et un autre détruit[5].

Selon un bilan du MAA, le MNLA déplore 14 morts et quatre blessés[16]. Par la suite, Abidine Ould Mohamed, secrétaire général adjoint du MAA, affirme que les pertes du MNLA sont de 24 morts, 17 prisonniers et quatre véhicule saisis[3].

Selon le site d'information malien Malijet, 37 hommes du MNLA ont été tués et plusieurs centaines blessés d'après des sources sécuritaires maliennes[18]. Une source militaire de Reuters évoquent également 37 morts[19].

Le , selon Azawad Info, favorable aux rebelles, les combats ont fait neuf morts du côté des « mouvements Azawadiens », dont six pour le MNLA, deux pour le MAA, un pour le HCUA, contre 39 tués et des dizaines de blessés dans les rangs des loyalistes[20].

Selon le journal malien Le Témoin, la coalition déclare que les affrontements ont fait 111 morts dans les rangs des rebelles, dont 47 tués pour le MAA séparatiste, 37 pour le MNLA et 27 du côté du HCUA[4].

D'après Le Témoin, les combats ont fait plus de 100 morts et 125 blessés. Parmi les tués figurent Sidi Mohamed, dit « Ebrez », responsable de la mort d'administrateurs maliens lors de la deuxième bataille de Kidal, et Baye dit « Bojan », présenté comme étant celui qui avait mené l'assaut des forces loyalistes[4].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d MNLAMOV : Urgent: violents combats opposent les forces de l'Azawad à l'armée maliennes et milices affiliées
  2. a b c d e f g et h MNLAMOV : Combats d'Anefis du 11 juillet 2014 et réalité des événements
  3. a b c et d Dakana : NORD-MALI-AFFRONTEMENTS A ANEFIS: Un bilan « macabre », Cessez-le-feu violé
  4. a b c d e et f Le Témoin : Affrontements intercommunautaire à Tabankort : Plus de 100 morts et 125 blessés
  5. a b c d e et f Malijet : Nord-Mali : affrontements sanglants entre MNLA et MAA à Anefis, Tabankort…….
  6. AFP : Mali: Kidal aux mains des rebelles, appel présidentiel au cessez-le-feu
  7. MNLAMOV : Violents combats en cours entre les forces de l'Azawad et le MUJAO à Tabankort
  8. RFI : Mali: affrontements dans le Nord
  9. Maliweb : Querelle de leadership entre groupes armés dans la région de Gao : Les affrontements entre deux factions du MAA à Tabancort font 7 morts et 15 blessés
  10. Mali Actu : Combats MNLA-MAAA : La guerre pour le contrôle des routes de drogue
  11. L'Indicateur du Renouveau : Tabankort : Affrontements entre factions rivales du MAA
  12. Mali Actu : Nord – Mali : quand le MNLA confond le MAA avec le MUJAO - See more at: http://maliactu.net/nord-mali-quand-le-mnla-confond-le-maa-avec-le-mujao/#sthash.NCYA1vbJ.dpuf
  13. MNLAMOV : Actes de provocation et violation de cessez-le-feu
  14. APA News : Des groupes armés violent les accords de paix au Nord du Mali (ONU)
  15. a et b RFI : Retour des violences et des jihadistes au nord du Mali
  16. a et b Alakhbar : Le MAA dément être en guerre pour le compte de Bamako
  17. Dakana : NORD DU MALI: Le MAA aurait encerclé le Mnla ce matin, la Minusma prévient le CICR
  18. Nord-Mali : 37 morts et des centaines de blessés dans les rangs du MNLA…..Iyad Ag Ghaly s’allie au MNLA…….un couple arabe enlevé près de Tessalit
  19. Reuters : Une trentaine de morts dans le nord du Mali
  20. [https://www.facebook.com/justicepourmedtinariwen?hc_location=timeline Azawad Info : l'Actualité de l'Azawad 11 juillet]