Opération Aconit — Wikipédia

Opération Aconit

Informations générales
Date -
Lieu Forêt d'Azambara
Issue Victoire française, malienne et nigérienne
Belligérants
Drapeau de la France France
Drapeau du Mali Mali
Drapeau du Niger Niger
Drapeau des États-Unis États-Unis
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Drapeau de l'État islamique État islamique dans le Grand Sahara
Commandants
Drapeau de la France Nicolas de Chilly
Forces en présence
Drapeau de la France
400 hommes[1]
100 blindés AMX-10 RC, VAB et VBL[1]
2 hélicoptères Tigre[2]
hélicoptères Gazelle[3]
4 hélicoptères Caïman[4]
2 avions Mirage 2000[4]
1 avion Atlantique 2[1]
drones MQ-9 Reaper[1]

Drapeau du Mali
100 à 200 hommes[1]

Drapeau du Niger
110 hommes[5]

Drapeau du Royaume-Uni
1 hélicoptère CH-47 Chinook[5]
Drapeau de l'État islamique
~ 30 hommes[6]
Pertes
Drapeau de la France
3 blessés[3]
1 hélicoptère Gazelle détruit[7]

Drapeau du Mali
Aucune

Drapeau du Niger
Aucune[8]

Drapeau des États-Unis
Aucune

Drapeau du Royaume-Uni
Aucune
Drapeau de l'État islamique
18 morts[8]
5 prisonniers[8]

Guerre du Mali

Batailles

Coordonnées 15° 21′ 00″ nord, 1° 58′ 00″ est
Géolocalisation sur la carte : Mali
(Voir situation sur carte : Mali)
Opération Aconit
Géolocalisation sur la carte : Afrique
(Voir situation sur carte : Afrique)
Opération Aconit
Géolocalisation sur la carte : Monde
(Voir situation sur carte : Monde)
Opération Aconit

L'opération Aconit a lieu du au pendant la guerre du Mali. Elle est menée par les forces armées françaises, maliennes et nigériennes qui livrent un affrontement contre des djihadistes de État islamique dans le Grand Sahara dans la forêt d'Azambara, les et .

Prélude[modifier | modifier le code]

Le , les forces armées françaises, maliennes et nigériennes lancent une opération baptisée « Aconit » dans une zone frontalière entre le Mali et le Niger[1]. Selon le ministère français des Armées, l'opération est menée à la demande du président nigérien, Mahamadou Issoufou, en réaction à l'embuscade de Baley Beri[1].

Forces en présence[modifier | modifier le code]

L'armée française engage plus de 400 hommes du groupement tactique désert (GTD) « Edelweiss », dirigé par le colonel Nicolas de Chilly, du 4e régiment de chasseurs, basés à Gao et Ménaka, et près d'une centaine de véhicules, dont des chars AMX-10 RC, tandis que les Maliens et le Nigériens déploient chacun une compagnie et une section sur leurs territoires respectifs[1],[9]. Les Nigériens engagent 110 hommes, épaulés par une quarantaine de commandos parachutistes français[5]. Les États-Unis fournissent également un appui technique[10],[11] et le Royaume-Uni des hélicoptères de transport CH-47 Chinook[11].

Selon l'armée française, le groupe de djihadistes attaqué lors de l'opération est « clairement identifié » et appartient à l'État islamique dans le Grand Sahara[1].

Déroulement[modifier | modifier le code]

Pendant douze jours, les militaires ratissent les villages d'Akabar, In Taglal, Kosseye, Tongo Tongo, Tabarkone, Zongo Dey, In Foukareteine et leurs environs[1]. Une zone où sont actifs les djihadistes de l'État islamique dans le Grand Sahara[1]. Un Atlantique 2 et des drones MQ-9 Reaper assurent la surveillance aérienne[1].

Le soir du , à 21h00, sur la base de renseignements fournis par les Nigériens, le commandement français donne l'ordre au groupement tactique désert aérocombat (GTD-A) « HOMBORI 22 » d'aller effectuer une mission de reconnaissance dans la forêt d'Azambara, au nord-est de la localité d'Akabar, en territoire malien[1],[2],[12],[6],[4]. Dans l'après-midi, un drone MQ-9 Reaper avait également repéré une moto suspecte dans cette zone[4]. Des hélicoptères Tigre arrivent les premiers sur les lieux, puis quatre hélicoptères Caïman déposent des commandos montagne sur deux positions différentes[4],[11]. Un des deux groupes est attaqué dès sa mise à terre[4]. Les commandos font alors face à une trentaine de djihadistes répartis sur différentes positions, « entraînés, expérimentés, bien équipés » et cherchant « à combattre à très courte distance » selon le chef du GTD-A[6]. Dans l'obscurité, les commandos parviennent à neutraliser un petit groupe repéré par un drone MQ-9 Reaper dissimulé dans un bosquet[4]. Ils lancent ensuite l'assaut sur le bois mais buttent à sa lisière sur une position défensive dans une zone marécageuse[4]. Ils en viennent à bout grâce aux tirs des hélicoptères Tigre[4]. Les commandos reprennent leur progression, puis se heurtent à une nouvelle position défensive avec une arme lourde en batterie[4]. Cette fois, deux Mirage 2000 interviennent en menant une frappe aérienne[4]. Les commandos peuvent ensuite achever la conquête du bois, après de nombreuses heures d'affrontements[4].

Le matin du , alors que les combats se poursuivent dans la forêt d'Azambara, un hélicoptère Gazelle est touché par des tirs de mitrailleuse Kalachnikov PKM qui provoquent un incendie et contraignent l'appareil à faire un atterrissage d'urgence[2],[7]. Les trois militaires à bord, un pilote, un chef de bord et un commando tireur d'élite sont blessés, mais le troisième, plus légèrement touché, parvient à extraire ses camarades du Gazelle avant qu'un hélicoptère Tigre n'arrive à leur secours[7]. Le crash ayant eu lieu non loin de la zone des combats et le Tigre étant une machine biplace, les deux blessés les plus graves sont évacués selon une procédure d'« immédiate extraction » (IMEX) en étant sanglés à l'extérieur de l'appareil, près du train d'atterrissage[7],[13]. Le commando tireur d'élite fait ensuite sauter le Gazelle à l'explosif, avant d'être évacué à son tour par un autre appareil[7]. Pour ce sauvetage, le caporal-chef Maxime Blasco, du 7e bataillon de chasseurs alpins et tireur d'élite du groupement de commandos de montagne, sera par la suite décoré de la croix de la Valeur militaire et de la médaille militaire par le président Emmanuel Macron[14],[15]. Il trouvera la mort deux ans plus tard lors d'un combat à Ndaki, près de Gossi, le [14],[15].

Les combats dans la forêt d'Azambara s'achèvent quant à eux après avoir duré quinze heures[6]. Les hélicoptères Tigre repèrent et tuent également quelques djihadistes en fuite[4]. Les commandos font leur jonction avec un sous-groupement blindé du GTD « Edelweiss » et des militaires maliens[4],[2],[1]. Les commandos adoptent alors un dispositif défensif et fouillent la zone[4]. Ils sont ensuite exfiltrés au complet dans l'après-midi par les hélicoptères Caïman[4].

Au Niger, les 110 militaires nigériens et les commandos parachutistes mènent pendant dix jours une patrouille de reconnaissance[5]. Ils sont ravitaillés par un hélicoptère CH-47 Chinook britannique et par un avion de transport tactique[5]. Aucun affrontement n'a lieu en territoire nigérien[5].

L'opération Aconit s'achève le [1].

Pertes[modifier | modifier le code]

Le soir du , l'armée malienne annonce la « neutralisation » d'une vingtaine de djihadistes dans la région de Ménaka[12].

Les 17 et , l'armée française annonce à son tour que « plus d'une vingtaine de terroristes » ont été « neutralisés » lors de l'opération Aconit[1]. Des armes de petits calibre, un lance-roquette, une vingtaine de motos et des moyens de communication ont également été capturés[2],[1].

Le , le Ministère nigérien de la Défense donne pour sa part un bilan plus précis de « 18 terroristes neutralisés », de « 5 terroristes, dont trois Nigériens, faits prisonniers » pendant l'opération Aconit et assure qu'aucune perte humaine ou matérielle n'est à déplorer dans les rangs des forces armées nigériennes[8],[10],[11].

Selon l'armée nigérienne, du matériel capturé par les djihadistes lors de l'embuscade de Baley Beri est également récupéré[8]. D'après l'armée française, il s'agit de moyens optiques[1].

Les trois militaires français blessés lors de l'atterrissage d'urgence de l'hélicoptère Gazelle sont évacués vers la France après avoir été pris en charge par l'antenne médicale de Gao[7],[3]. Ils appartiennent au 3e régiment d'hélicoptères de combat[16]. Le porte-parole de l'état-major des armées françaises, le général Patrik Steiger, déclare le que « leurs jours ne sont pas en danger »[3]. Il annonce également que l'hélicoptère Gazelle a été « récupéré et extrait de la zone » mais qu'il sera difficilement réparable[3]. Le , RFI indique que l'hélicoptère a en fait été abattu[7].

Liens externes[modifier | modifier le code]

Vidéographie[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k l m n o p q et r « BARKHANE : Aconit - opération conjointe dans le Liptako avec les forces armées maliennes et nigériennes »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Ministère des Armées,
  2. a b c d et e « Barkhane : succès d’une opération conjointe contre un groupe armé terroriste de l’EIGS »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Ministère des Armées,
  3. a b c d et e « Mali : un hélicoptère de l'armée française endommagé, trois soldats blessés », Franceinfo avec AFP,
  4. a b c d e f g h i j k l m n o et p « BARKHANE : Au cœur d’ACONIT avec les commandos montagne », Ministère des Armées,
  5. a b c d e et f « BARKHANE : Opération Aconit - les GCP maintiennent la pression sur les groupes armés terroristes dans le Liptako »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Ministère des Armées,
  6. a b c et d « BARKHANE : Aconit - Les capacités 3D de la force en action »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Ministère des Armées,
  7. a b c d e f et g Olivier Fourt, « Hélicoptère français abattu au-dessus du Mali: récit d’un sauvetage audacieux », RFI,
  8. a b c d et e AFP, « 18 combattants du groupe EI tués lors d'une opération Niger-France-USA », VOA,
  9. « BARKHANE : Aconit – Le colonel de Chilly, commandant le GTD-2 Edelweiss rend hommage au courage des militaires de son groupement tactique »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Ministère des Armées,
  10. a et b « Terrorisme: opération militaire conjointe nigérienne, française et américaine », RFI,
  11. a b c et d Philippe Chapleau, « Ops Aconit: soldats français, maliens et nigériens traquent les groupes armés terroriste », Lignes de défense,
  12. a et b « Mali : les forces françaises et maliennes neutralisent plusieurs djihadistes », Le Point avec AFP,
  13. « Mali: un hélicoptère français aurait été abattu par des djihadistes mi-juin », L'Express avec AFP,
  14. a et b « Barkhane : décès du Caporal-chef Maxime BLASCO du 7e bataillon de chasseurs alpins », Ministère des Armées,
  15. a et b Mehdi Pfeiffer, « Mali : un soldat français, le caporal-chef Maxime Blasco, tué au combat », Le Parisien avec AFP,
  16. Philippe Marque, « Trois militaires d’Étain blessés lors d’un violent combat », Le Républicain Lorrain,