Attaque de Chinégodar — Wikipédia

Attaque de Chinégodar

Informations générales
Date
Lieu Chinégodar
Issue Victoire des djihadistes[1]
Belligérants
Drapeau du Niger Niger
Drapeau de la France France
Drapeau des États-Unis États-Unis
Drapeau de l'État islamique État islamique dans le Grand Sahara
Forces en présence
Drapeau du Niger
Inconnues

Drapeau de la France
2 avions Mirage 2000[2]

Drapeau des États-Unis
2 drones MQ-9 Reaper[1]
Drapeau de l'État islamique
Plusieurs centaines d'hommes[1]
Pertes
Drapeau du Niger
89 morts[3]
6 blessés[4]

Drapeau de la France Drapeau des États-Unis
Aucune
Drapeau de l'État islamique
5 morts (selon l'État islamique)[5]
77 morts (selon le Niger)[3]

Guerre du Sahel

Batailles

Coordonnées 15° 13′ 57″ nord, 2° 59′ 56″ est
Géolocalisation sur la carte : Niger
(Voir situation sur carte : Niger)
Attaque de Chinégodar
Géolocalisation sur la carte : Afrique
(Voir situation sur carte : Afrique)
Attaque de Chinégodar
Géolocalisation sur la carte : Monde
(Voir situation sur carte : Monde)
Attaque de Chinégodar

L'attaque de Chinégodar ou attaque de Chinagodrar a lieu le , pendant la guerre du Sahel.

Déroulement[modifier | modifier le code]

Le , les djihadistes attaquent le camp militaire de Chinégodar, un village de la région de Tillabéri situé à 10 kilomètres de la frontière malienne[4],[2]. Les assaillants arrivent à bord de véhicules et de motos[4]. Comme lors de l'attaque d'Inatès, commise un mois auparavant, les djihadistes commencent l'attaque par des tirs d'obus et détruisent le réseau GSM dans le village de Dareydey[2]. L'assaut du camp est ensuite lancé par deux groupes de combattants : l'un par l'ouest avec les véhicules lourds, l'autre par l'est, du côté de la forêt de Ikrafane, avec les motos[2].

Cependant les militaires nigériens donnent l'alerte par radio et des forces aériennes interviennent rapidement : des Mirage 2000 français et des drones armés américains MQ-9 Reaper[2],[1]. Les Mirage effectuent un « show of force » qui fait fuir les assaillants, mais ils n'effectuent pas de frappes, les combattants étant trop imbriqués[1]. Les drones mènent en revanche deux frappes : l'une sur un groupe de véhicule en fuite près de la frontière malienne, l'autre sur un groupe de motos[2],[6].

L'attaque des djihadistes est repoussée à 13 heures selon le gouvernement nigérien[4],[2].

Le 14 janvier, la Province d'Afrique de l'Ouest de l'État islamique revendique l'attaque[7],[8]. Contredisant les affirmations du gouvernement nigérien, le groupe djihadiste affirme avoir « brûlé des casernes », avoir emporté « en butin des véhicules, des armes et des munitions », et que « les moudjahidin sont ensuite retournés à leur position »[7]. Elle diffuse également plusieurs photos montrant ses combattants à l'intérieur de la base[8].

Pertes[modifier | modifier le code]

Le soir de l'attaque, le porte-parole du ministère de la Défense, le colonel Souleymane Gazobi, annonce que le bilan est de 25 morts et six blessés « côté ami », tandis que « 63 terroristes » ont été tués[4],[2].

Cependant le 11 janvier, l'agence Reuters indique que selon des sources sécuritaires, le bilan s'est alourdit à 89 morts du côté de l'armée nigérienne[9],[10]. Les corps sont enterrés à Niamey, au Carré des martyrs[10].

Le soir du 12 janvier, le porte-parole du gouvernement, Zakaria Abdourahame, confirme que le bilan des pertes nigériennes est passé à 89 morts après ratissage, tandis que les pertes des djihadistes sont portées à 77 morts[3],[11].

Dans son communiqué de revendication, l'État islamique déclare pour sa part que 100 soldats nigériens ont été tués lors des combats[7]. Il ne reconnaît également que cinq morts dans ses rangs[5].

Conséquences[modifier | modifier le code]

Le 13 janvier, le gouvernement nigérien annonce le limogeage du chef d'état-major des armées, le général Ahmed Mohammed (de), et le chef d'état-major de l'armée de terre, le général Abdou Sidikou Issa, qui sont remplacés par le général de division Salifou Modi et le général de brigade Seidou Bagué[12].

Plusieurs centaines d'habitants de Chinégodar, principalement d'anciens réfugiés maliens de 2012, fuient la région et se réfugient à Andéramboukane, au Mali[13].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e Patrick Forestier, Niger : pourquoi l'attaque de Chinagoder a surtout une visée politique, Le Point, 13 janvier 2020.
  2. a b c d e f g et h Niger: attaque meurtrière de jihadistes contre un camp de l’armée à Chinagoder, RFI, 9 janvier 2020.
  3. a b et c Au Niger, l’armée subit ses plus lourdes pertes à Chinégodar avec 89 soldats tués, Le Monde avec AFP, 13 janvier 2020.
  4. a b c d et e Au Niger, "63 terroristes" et 25 personnes tués dans l'attaque d'un camp de l'armée, France 24 avec AFP, 9 janvier 2020.
  5. a et b Wassim Nasr, l’#EI admet «5 morts» dans l’attaque de #Chinagodrar #Chinagoder réfutant les chiffres officiels de dizaines de jihadistes tués // infog. + « effets directs : limogeages du CEMA/CEMAT/Sec général Défense & au moment où la #France multiplie les réunions pr contrer l’#EI», Twitter, 16 janvier 2020.
  6. Philippe Chapleau, Niger: les frappes de Mirage 2000D (et de drones US?) ont permis de limiter les pertes, Lignes de défense, 10 janvier 2020.
  7. a b et c Au Niger, le groupe Etat islamique revendique l’attaque de Chinégodar, Le Monde avec AFP, 15 janvier 2020.
  8. a et b Caleb Weiss, Islamic State kills almost 100 soldiers in Niger, The Long War Journal, 14 janvier 2020.
  9. Niger : le bilan de l'attaque d'une base militaire s'alourdit à 89 morts, Le Figaro avec Reuters, 11 janvier 2020.
  10. a et b Attaque du camp de Chinagoder au Niger: 89 soldats tués, selon un dernier bilan, RFI, 11 janvier 2020.
  11. Niger: le gouvernement confirme la mort de 89 soldats à Chinagoder, RFI, 13 janvier 2020.
  12. Attaque de Chinégodar : les chefs d'etat-major limogés, VOA avec AFP, 13 janvier 2020.
  13. Niger: des centaines d'habitants de Chinagoder se refugient au Mali, RFI, 17 janvier 2020.