Louis Adolphe Terracher — Wikipédia

Louis Adolphe Terracher
Fonctions
Recteur de l'académie de Strasbourg
à partir du
René Hubert (en)
Recteur de l'académie de Strasbourg
-
Joseph Dresch (d)
Recteur de l'académie de Bordeaux
-
Recteur de l'académie de Dijon
-
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 74 ans)
VichyVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
Adolphe-Louis TerracherVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Autres informations
A travaillé pour

Louis Adolphe Terracher[1],[2],[Note 1] ou Adolphe-Louis Terracher[3],[Note 2] né à Vindelle le et mort à Vichy le [4], est un professeur de linguistique et homme politique français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Après l'obtention de son titre de docteur ès lettres, Louis Adolphe Terracher enseigne quelques mois pendant l'été 1907 au lycée de Vendôme. Puis il demande un congé et part comme lecteur à l'université d'Uppsala d' à 1910, à l'université John Hopkins de 1911 à 1913, enfin à l'université de Liverpool du à [5].

Pendant la Première Guerre mondiale, il est mobilisé le . Son classement dans le service auxiliaire des armées avec des sursis d'appel permet de revenir à l'université de Liverpool d' à . Il y devient professeur de français le .

Du au , il est professeur d'histoire de la langue française à la faculté des lettres de Strasbourg[6].

En 1924, à Paris, il fonde, avec Oscar Bloch, la Société de linguistique romane et la Revue de linguistique romane.

De à , il est recteur de l'académie de Dijon[7]puis de celle de Bordeaux jusqu'au [8]. Le , il est nommé recteur de l'académie de Strasbourg[9].

Au début de la Seconde Guerre mondiale, lors de l'évacuation de Strasbourg en , il dirige le transfert de l'université de Strasbourg à Clermont-Ferrand et pour une partie de la faculté de médecine vers la cité-sanitaire de Clairvivre[5].

Après l'armistice du 22 juin 1940, il garde son poste de recteur et accepte d'occuper la fonction de directeur de l'Enseignement secondaire le jusqu'au [10]. Il devient secrétaire général à l'Instruction publique, du au , dans les gouvernements Flandin, Darlan et Laval[11],[12],[1]. Il se partage entre ses bureaux de Vichy, Périgueux et Clermont-Ferrand où il délègue sa mission au doyen Danjon[5].

Il s'oppose au retour en Alsace de l'université de Strasbourg, de ses étudiants et de ses enseignants. Il leur assure la protection de l'État en refusant de traiter avec les Allemands.

Le , sous la pression de l'occupant, le Gouvernement de Vichy lui retire toutes ses fonctions. André Forster le remplace à la vice-présidence de l'université de Strasbourg[11],[5].

Il est réintégré dans ses fonctions de recteur de l'académie de Strasbourg le et obtient le poste de directeur de l'instruction publique d'Alsace-Lorraine[5].

En , après son passage en commission d'épuration, il est nommé recteur honoraire et mis à la retraite. Le , le Conseil d'État annule cette sanction[5].

Décorations[modifier | modifier le code]

Nommé Chevalier dans l'Ordre National de la Légion d'Honneur le puis Officier le [13]. Il est exclu de l'ordre après la fin de la guerre pour avoir, au moins, été membre de gouvernements ayant collaboré avec l'occupant [Note 3].

Il est membre de l'Ordre de La Francisque Gallique attribuée par le régime de Vichy.

Apports à la linguistique[modifier | modifier le code]

Dans sa thèse, Les aires morphologiques dans les parlers populaires de l'Angoumois (1800-1900) publiée en 1914, il trace la limite entre oc et oïl en Charente dans la région entre Angoulême et Mansle. Par rapport à ses prédécesseurs qui avaient déjà étudié cette limite[14], il ajoute plusieurs communes au domaine occitan, montrant que le marchois (variété du limousin), s’avançait au début du XXe siècle en un cap allant jusqu’à Saint-Amant-de-Boixe[15]. Constatant la régression de ce cap marchois, il explicite également les mécanismes de changement linguistique : « Sous l'influence des voies de communication : le saintongeais et le poitevin [...] plus proches du français, [...] font reculer le limousin dans les vallées; au nord de Saint-Amant-de-Boixe, c'est le poitevin qui se met à dominer, au sud le saintongeais. »[16].

Œuvres[modifier | modifier le code]

  • Origine des noms en -acus, Bulletins de la Société archéologique et historique de la Charente, 1908.
  • La chevalerie Vivien, chanson de geste, Bulletins de la Société archéologique et historique de la Charente, 1909.
  • Les Aires morphologiques dans les parlers du nord-ouest de l’Angoumois, Librairie ancienne Honoré Champion, 1913. (Thèse pour le doctorat ès lettres de l’université de Paris.)
  • Les Aires morphologiques dans les parlers du nord-ouest de l’Angoumois, Librairie ancienne Honoré Champion, 1914. (Atlas.)
  • La rencontre des langues entre Loire et Dordogne, dans : Le Centre-Ouest de la France, encyclopédie régionale illustrée, 1926.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Ordre des prénoms selon l'État civil.
  2. Adolphe est son prénom usuel comme le montre sa signature (A. Terracher) sur son acte de mariage aux Archives départementales du Calvados, Caen 1914 vue 178 et 179/265 acte no 241.
  3. Son nom n'apparaît pas dans la Base Léonore répertoriant tous les membres de l'ordre.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Fiche sur IDREF
  2. Archives départementales de la Charente, Vindelle, registre 1873-1882 vue 229/266 acte n° 6 et registre matricule, Angoulême, 1901 de 1001 à 1500 vue 6 et 7.
  3. (BNF 12465889)
  4. Ian W. Alexander, Periodical publications, French Studies 1955 IX: 382-385., fs.oxfordjournals.org
  5. a b c d e et f Christophe Woehrle, La cité silencieuse : Strasbourg-Clairvivre, 1939-1945, Éditions Secrets de pays, dl 2019 (ISBN 978-2-9560781-4-2 et 2-9560781-4-3, OCLC 1122825588, lire en ligne)
  6. décret du 2 décembre 1919 JORF no 327 page 13806
  7. décret du 3 novembre 1925 JORF no 263 du 8 novembre 1925 page 10726
  8. décret du 8 juin 1932 JORF no 143 du 19 juin 1932 page 6644
  9. décret du 29 juillet 1938 JORF no 177 du 30 juillet 1938 page 9050
  10. décret du 18 septembre 1940 JORF no 238 du 20 septembre 1940 page 5118
  11. a et b André Gueslin, Les facs sous Vichy : étudiants, universitaires et universités de France pendant la Seconde Guerre mondiale : actes du colloque des Universités de Clermont-Ferrand et de Strasbourg - Novembre 1993, publié en 1994.
  12. Décrets no 1 et no 2 du 2 janvier 1944, JO de l'État français du 3 et 4 janvier 1944 page 71
  13. JORF du 28 août 1937 no 200 page 9981
  14. Charles de Tourtoulon et Olivier Bringuier, Limite géographique de la langue d'oc et de la langue d'oil, Paris, Imprimerie nationale (réimprimé en 2007 par Massert-Meuzac, IEO), , 63 p. (Carte de la limite oc-oil en France, partie ouest, visualisation en ligne)
  15. Éric Nowak, Histoire et Géographie des parlers poitevins et saintongeais, Éditions des régionalismes, 2010 (ISBN 978-2-84618-677-3).
  16. Notice sur A.-L. Terracher in François Julien-Labruyère, Dictionnaire biographique des Charentais, Le Croît vif, , 1472 p. (ISBN 9782907967952)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]