Archives de la terreur — Wikipédia

Les Archives de la Terreur sont conservées au Musée de la Justice. Photo prise en 2019.

Les « Archives de la terreur » (« Archivos del Terror »), datant de la présidence d'Alfredo Stroessner (1954-1989), ont été découvertes le par l'avocat et militant des droits de l'Homme Martín Almada et par le juge José Agustín Fernández dans un poste de police à Lambaré, dans la banlieue d'Asuncion, capitale du Paraguay[1].

Fernández, alors qu'il recherchait un dossier sur un ancien prisonnier, tomba sur ces archives décrivant le sort de milliers de Latino-Américains enlevés, torturés ou tués par les services de sécurité de l'Argentine, de la Bolivie, du Brésil, du Chili, du Paraguay, et de l'Uruguay lors de l'opération Condor.

Elles révèlent également que d'autres pays tels que la Colombie, le Pérou et le Venezuela ont coopéré à des niveaux divers afin de fournir les renseignements demandés par les pays du Cône Sud. Certains de ces pays ont utilisé en partie ces archives afin de poursuivre d'anciens officiers militaires. La plus grande partie du dossier d'accusation établi par le juge espagnol Baltasar Garzón contre le général Pinochet provient de ces archives.

La Commission Vérité et Justice instituée par le gouvernement paraguayen en 2003, a pu établir à partir de ces archives et de trois autres sources documentaires, une liste de 9 923 personnes ayant subi 14 338 violations des droits humains, incluant détentions, tortures, exécutions, disparitions et exils. Le travail de la commission a également permis identifier 10 167 victimes supplémentaires omises par les archives[2].

Depuis mai 2000, une mission de l'UNESCO se charge d'aider les autorités paraguayennes afin de mettre ces archives dans le programme Mémoire du monde, l'un des éléments de ce programme ayant pour but de protéger et de garantir l'accès à la consultation de ces archives.

Archives[modifier | modifier le code]

Le fonds originel des archives de la terreur est conservé au Centre de documentation des droits de l’Homme dans le palais de justice d'Asunción.

Une petite partie des archives reproduites, un rouleau de microfilms de 1200 images, est conservée à La contemporaine dans le fonds Martín Almada[3] Ce corpus a été amené en France en 2000 par le sociologue Alain Touraine.

Notes[modifier | modifier le code]

  1. « Paraguay's archive of terror ». By Mike Ceaser. March 11, 2002. BBC.
  2. Comisión de Verdad y Justicia, « Informe Final Comisión de Verdad y Justicia », (consulté le ); Version également disponible ici
  3. Fonds Martín Almada sur le site internet de La contemporaine.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]