Crise congolaise — Wikipédia

Crise congolaise
Description de cette image, également commentée ci-après
camp de réfugiés de l'ONUC près d'Élisabethville ; soldats de l'ONUC évacuant un des leurs blessés ; soldats congolais et mercenaires pendant la rébellion Simba ; guerriers Baluba ; parachutistes belges pendant l'opération Dragon Rouge ; Massacre de Lodja.
Informations générales
Date (5 ans et 4 mois)
Lieu République du Congo (aujourd'hui République démocratique du Congo)
Issue Le Congo indépendant reste un état unitaire
Prise de pouvoir du général Mobutu
Belligérants
juin-septembre 1960

Drapeau de la république démocratique du Congo République du Congo (dirigeants élus)

Soutiens :
Drapeau de l'URSS Union soviétique
Drapeau des Nations unies ONUC
Drapeau de la République arabe unie République arabe unie[1]


septembre 1960-1964
Drapeau de la république démocratique du Congo République du Congo (coup d'état)

Soutiens :
Drapeau des Nations unies ONUC
Drapeau des États-Unis États-Unis


1964–1965
Drapeau de la république démocratique du Congo République démocratique du Congo

Soutiens :
Drapeau des États-Unis États-Unis
Drapeau de la Belgique Belgique
1960–1963

Drapeau de l'État du Katanga Katanga (tentative de sécession)
Drapeau du Sud-Kasaï Sud-Kasaï (tentative de sécession)

Soutien :
Drapeau de la Belgique Belgique


novembre 1960–1962
Drapeau de la république démocratique du Congo République libre du Congo (gouvernement de Stanleyville)

Soutien :
Drapeau de l'URSS Union soviétique


1964–1965
Rébellions Simba et Kwilu

Soutiens :
Drapeau de l'URSS Union soviétique
Drapeau de Cuba Cuba
Drapeau de la République populaire de Chine Chine
Commandants
Drapeau de la république démocratique du Congo Patrice Lumumba
Drapeau de la république démocratique du Congo Joseph Kasa-Vubu
Drapeau des Nations unies Dag Hammarskjöld

Drapeau de la république démocratique du Congo Joseph-Désiré Mobutu
Drapeau de la république démocratique du Congo Joseph Kasa-Vubu
Drapeau des Nations unies Dag Hammarskjöld
Drapeau des Nations unies U Thant


Drapeau de la république démocratique du Congo Joseph-Désiré Mobutu
Drapeau de la république démocratique du Congo Joseph Kasa-Vubu (prisonnier)
Drapeau de la république démocratique du Congo Moïse Tshombe (exil en 1966)
Drapeau de l'État du Katanga Moïse Tshombe (bref exil)
Drapeau du Sud-Kasaï Albert Kalonji (bref exil)
Drapeau de la Belgique Gaston Eyskens
Drapeau de la Belgique Théo Lefèvre

Drapeau de la république démocratique du Congo Antoine Gizenga (prisonnier)


Christophe Gbenye (exil)
Pierre Mulele (exil)
Pertes

plus de 100 000

Décolonisation de l'Afrique
Guerre froide

La crise congolaise est une période de troubles politiques et de conflit ayant eu lieu en république du Congo (aujourd'hui république démocratique du Congo) entre 1960 et 1965. La crise commence presque immédiatement après l'indépendance du pays et prend fin avec l'accession à la présidence de Mobutu.

Consistant en plusieurs crises gouvernementales et guerres civiles, la crise congolaise fait partie des nombreuses guerres par procuration de la Guerre froide au cours desquelles les États-Unis et l'Union soviétique apportent leur soutien matériel, financier et logistique à des groupes militaires opposés. Plus de 100 000 personnes trouvent la mort pendant la crise.

L'émergence d'un mouvement national dans le Congo belge exigeant la fin de la domination coloniale belge mène le pays vers son indépendance acquise le 30 juin 1960. Peu de préparatifs ont lieu, et des questions primordiales relatives au nouvel État comme le statut des ethnies ou l'organisation du fédéralisme restent sans solution. Au cours de la première semaine de juillet, une mutinerie éclata dans l'armée, suivie d'une escalade de la violence entre civils blancs et noirs. En réponse, la Belgique envoya des troupes pour protéger la population blanche. Soutenues par la Belgique, deux régions du Congo firent sécession : le Katanga (État du Katanga) et le Sud-Kasaï. L'état d'instabilité et de violence pousse l'ONU à déployer des casques bleus pour maintenir la situation sous contrôle, mais le secrétaire général Dag Hammarskjöld refuse d'utiliser ces troupes pour aider le gouvernement central de Léopoldville à combattre les séparatistes. Patrice Lumumba, le Premier ministre et chef charismatique du groupe nationaliste le plus influent, réagit à cela en demandant une assistance de l'Union soviétique, qui répond promptement en envoyant des conseillers militaires et en fournissant un soutien logistique.

L'implication des Soviétiques est très controversée au sein du gouvernement congolais et aboutit à un désaccord majeur entre Lumumba et le président Joseph Kasa-Vubu. Le général Mobutu, commandant des armées, réagit à cette situation par un coup d'État. Il expulse alors les conseillers soviétiques et forme un nouveau gouvernement, qu'il place sous son contrôle. Un gouvernement rival, fondé par Antoine Gizenga et les partisans de Lumumba dans la ville de Stanleyville, à l'est, recueillit le soutien soviétique mais est rapidement battu en 1962. Pendant ce temps, l'ONU adopte une position plus agressive envers les séparatistes après la mort de Hammarskjöld dans un accident d'avion en 1961. Grâce au soutien des casques bleus, Léopoldville réussit à vaincre les mouvements séparatistes du Katanga et du Sud-Kasaï en 1963.

Après l'affirmation du contrôle du gouvernement central sur les régions du Katanga et du Sud-Kasaï, une constitution conciliante de compromis est adoptée. Le leader du Katanga exilé, Moïse Tshombe, est rappelé pour diriger le gouvernement d'intérim en l'attente de nouvelles élections. Avant l'organisation de ces dernières, une rébellion éclata dans l'est du pays. Des révolutionnaires d'inspiration marxiste, les Simbas, s'emparent de l'est du pays et proclament une « république populaire du Congo » communiste à Stanleyville. Alors que les forces gouvernementales gagnent peu à peu du terrain face aux Simbas, l'intervention militaire de la Belgique et des États-Unis en novembre 1964 pour secourir des otages capturés par les rebelles, scelle la défaite définitive de la rébellion Simba et la dissolution du mouvement.

Après les élections de mars 1965, une lutte pour le pouvoir émerge entre Tshombe et Kasa-Vubu et cause la paralysie du gouvernement. Le général Mobutu organisa alors un second coup d'État en novembre 1965, qui lui permit de rétablir un contrôle personnel sur le pays. Sous le régime de Mobutu, le Congo (renommé Zaïre en 1971) demeura une dictature personnelle jusqu'à son renversement, en 1997.

Contexte[modifier | modifier le code]

Avant l'établissement de la Première République en 1960, les élites congolaises avaient formé des organisations semi-politiques qui se constituèrent progressivement en partis politiques réels militant pour l'indépendance. Ces organisations avaient généralement pour base l'une de ces trois origines : communauté ethnique, communauté d'études, intellectualisme urbain.

La plus importante de ces organisations était l'Alliance des Bakongo (ABAKO), fondée en 1950, qui était une association ethnique fondée pour promouvoir les intérêts et la langue des Bakongo (ou Kongo). L'ABAKO, dirigée par Joseph Kasa-Vubu au cours de la crise, fut à la tête des demandes les plus insistantes pour l'indépendance et le fédéralisme. D'autres organisations moins connues étaient Liboke lya Bangala et la Fédékaléo – qui comprenait des personnes originaires du Kasaï. Cette dernière se scinda par après en différentes organisations plus petites. Bien que ces organisations défendaient des intérêts issus des provinces, elles étaient cependant basées à Léopoldville, une des raisons d'être de leur création étant la nécessité de maintenir des liens entre les groupes d'origine et les nombreux immigrés dans la capitale.

D'autres groupes étaient les différentes associations Alumni —dont les membres se recrutaient parmi les anciens étudiants des écoles catholiques congolaises. De nombreux dirigeants politiques venaient de ces associations, dont les réseaux étaient fort développés.

La troisième origine de ces groupes politiques était les Cercles, des associations qui se développèrent dans les villes congolaises, qui avaient l'ambition de développer la solidarité entre les évolués (élites éduquées). Selon Patrice Lumumba, le leader des cercles de Stanleyville, les cercles furent créés pour "développer la formation intellectuelle, sociale, morale et physique" des évolués.

Le plan de 30 ans[modifier | modifier le code]

Au début des années 1950, la Belgique fut progressivement mise sous pression pour transformer le Congo belge en un État souverain. La Belgique avait en effet signé l'article 73 de la Charte des Nations unies, qui encourageait l'autodétermination des peuples, et les super-puissances poussaient également à une révision du statut du Congo. Les gouvernements belges ne s'aventurèrent pas davantage en cette direction. Cependant, le professeur A.J. Van Bilsen publia en 1955 une étude intitulée Plan de 30 ans pour l'émancipation politique de l'Afrique belge. La durée attendue pour le déroulement de ce plan, était la durée qu'escomptait Van Bilsen pour la formation et la mise en place d'élites locales capables d'assurer la gestion de l'État. Le gouvernement belge et de nombreux évolués étaient sceptiques à propos de ce plan, les premiers refroidis par la perspective d'abandonner le pays, et les seconds par l'importance de la durée de cette transition. Un groupe d'évolués catholiques répondit cependant positivement à ce plan par un manifeste publié dans un journal congolais, la Conscience africaine, le seul point contesté étant la faiblesse de la participation locale dans la mise en place de ce plan. L'association ethnique ABAKO décida de prendre ses marques à l'égard de ce plan, en partie à cause du fait que nombre de ces évolués catholiques n'étaient pas d'origine ethnique Bakongo dont l'ABAKO défendait les intérêts, mais aussi parce qu'elle défendait des positions plus radicales, et moins graduelles quant à la fin du colonialisme. L'ABAKO demandait la mise en place immédiate d'un pouvoir indépendant pour le Congo.

L'indépendance[modifier | modifier le code]

À partir de 1955, la Belgique prit l’initiative de décoloniser le Congo. Initialement, dans l'esprit de l'administration belge, l’indépendance devait avoir lieu entre 1980 et 2000 ; mais l’indépendance des colonies françaises et les émeutes du 4 janvier 1959 accélérèrent le processus. Au cours de la table ronde de Bruxelles, l’indépendance fut fixée au 30 juin 1960. Il n'y avait alors que trente universitaires diplômés dans le pays, mais 466 étudiants congolais dans les deux premières universités d'Afrique centrale (à Léopoldville et à Elisabethville) et 76 dans certaines universités européennes. De plus, le Congo comptait plus d'un millier de diplômés en médecine, pédagogie, agronomie, science vétérinaire, en technologie et en théologie, et le taux de scolarisation (55 %) y était le plus haut de tous les pays "tropicaux", ainsi que le nombre d'écoles par rapport à la population (une pour 75 élèves), le plus haut niveau d'instruction (50 à 55 %) et les plus fortes dépenses pour l'enseignement (en 1958 et 1959, 2 100 millions de francs annuellement, soit 15 % du budget)[2].

Le 29 juin 1960, une tentative de proclamer l’indépendance du Katanga fut déjouée par les services secrets belges. L’indépendance de la république du Congo (Congo-Léopoldville) fut proclamée le , avec Joseph Kasa-Vubu comme Président et Patrice Lumumba comme Premier ministre. Le pays partageait son nom avec celui de la république du Congo à l'ouest, une colonie française ayant gagné son indépendance en 1960 également ; elles étaient distinguées par le nom de leur capitale, Congo (Léopoldville) et Congo (Brazzaville).

Déroulement de la crise[modifier | modifier le code]

Carte des parties contrôlées par les acteurs de la crise congolaise : en bleu, le gouvernement de Léopoldville ; en rouge le gouvernement de rébellion basé à Stanleyville ; en vert le Katanga autonome ; en jaune le Kasaï indépendant.

La première république[modifier | modifier le code]

Des élections législatives, sénatoriales et provinciales se déroulent du 11 au 22 mai 1960 au Congo belge, actuelle république démocratique du Congo. Les élections précèdent de peu l'indépendance prise sur la Belgique le 30 juin 1960. Les élections ont pour résultats des assemblées nationales et provinciales fortement fragmentées, les partis politiques s'établissant presque tous uniquement dans leurs fief électoraux. De ce morcellement, une coalition menée par le Mouvement national congolais de Patrice Lumumba parvient à réunir une majorité dans les deux chambres. Lumumba est ainsi nommé Premier Ministre et forme le premier gouvernement du Congo indépendant, tandis que Joseph Kasa-Vubu de l'Alliance des Bakongo en est élu le premier président par le parlement.

Mutineries[modifier | modifier le code]

Malgré la proclamation de l'indépendance politique, le nouvel État ne disposait que de peu d'officiers nationaux, et des officiers étrangers restèrent en place en l'attente de la formation des élites nationales. Le 5 juillet 1960, l'armée (la Force Publique) basée à proximité de Léopoldville se mutina contre les officiers blancs et attaqua différentes cibles européennes. Il y eut de nombreuses exactions, dont des meurtres et des viols. Ceci causa une grande inquiétude, car 100 000 Européens vivaient au Congo, la plupart dans la capitale, et cet événement brisa la crédibilité du nouveau gouvernement qui se montrait incapable de contrôler sa propre armée.

Ceci conduisit immédiatement à une intervention militaire au Congo par la Belgique pour assurer la sécurité de ses citoyens. Le retour des forces militaires belges était une violation claire de la souveraineté nationale du nouvel État, l'aide de la Belgique n'ayant pas été demandée.

La sécession du Katanga[modifier | modifier le code]

5 janvier 1963 : les troupes suédoises de l’Opération des Nations unies au Congo préparent l’attaque de Kamina au Katanga.

La province méridionale du Katanga, riche en minerais de toute nature, déclara son indépendance sous le nom d'État du Katanga. Son dirigeant, Moïse Tshombe, était un ennemi de longue date de Patrice Lumumba. Tshombe était un proche des compagnies industrielles et minières qui exploitaient notamment dans la province le cuivre, l'or et l'uranium, et qui craignaient de voir disparaître la source même de leur existence, car il croyait que Lumumba allait nationaliser les mines du pays. Sans le Katanga, le Congo voyait son économie amputée.

Tshombe proclama, le 11 juillet, l’indépendance du Katanga et se proclama, lui-même, par la même occasion, président du nouvel État du Katanga. Les Katangais d’origine (Lunda, Minungu, Basonge ...) commencèrent immédiatement, sous l’égide de Tshombe et Godefroid Munongo, à persécuter les Katangais d’origine kasaïenne, ceux-ci furent tués ou expulsés au Kasaï notamment dans la ville de Bakwanga (aujourd’hui Mbuji-Mayi).

Premier Coup d'état de Mobutu[modifier | modifier le code]

La crise est aggravée par la rivalité entre Kasa-Vubu et Lumumba. La virulence de l'anti occidentalisme de ce dernier lui valent à l'époque des accusations de sympathie communistes, aggravée par sa méfiance envers les troupes Onusiennes qu'il suspecte de protéger les états sécessionnistes pro occidentaux, le secrétaire général Dag Hammarskjöld refusant de les attaquer en coopération avec l'armée congolaise. L'incident mène alors Lumumba à demander une assistance à l'Union soviétique , qui envoie des conseillers. La République arabe unie envoie à cette occasion elle aussi des conseillers militaires au régime de Lumumba[1].

La crise se transforme en impasse politique le 5 septembre lorsque Kasa-Vubu révoque Lumumba et le remplace par Joseph Ileo, un modéré[3]. Lumumba réagit en déclarant la procédure anti constitutionnelle, et annonce en retour la déposition de Kasa-Vubu. Les désirs des deux hommes restant verbaux, l'impasse se poursuit plusieurs jours avant que le parlement ne finisse le 13 septembre par voter les pleins pouvoirs à Lumumba, tout en statuant que les deux hommes doivent conserver leurs postes respectifs[4]. Le lendemain, Kasa-Vubu nomme Mobutu Commandant en chef de l’armée.

L'assassinat de Lumumba[modifier | modifier le code]

Soixante-sept jours après sa prise de pouvoir, Patrice Lumumba fut démis par le Président Joseph Kasa-Vubu. Lumumba, à son tour, essaya vainement de destituer Kasa-Vubu. Lumumba fut dès lors placé en résidence surveillée à la résidence du Premier ministre.

Lumumba décida alors de s'échapper. Il quitta sa résidence caché dans la voiture diplomatique d'un visiteur, il prit la route en direction de Stanleyville. Mobutu, à la tête de l'armée, lança ses troupes à sa poursuite. Lumumba fut finalement rattrapé alors qu'il traversait la rivière Sankuru, et capturé par des soldats fidèles à Mobutu. Cette tentative d'évasion fut en partie orchestrée par les services secrets égyptiens sur demande de Gamal Abdel Nasser, soutien historique de Lumumba[1].

Lumumba appela les troupes locales des Nations unies à son secours. Celle-ci refusèrent de lui venir en aide sur ordre du commandement de New York. Il fut d'abord amené à Léopoldville, où il fut battu et humilié devant journalistes et diplomates. D'autres mauvais traitements suivirent à la villa de Mobutu. Le Premier ministre élu fut battu devant les caméras de télévision. Lumumba fut ensuite transféré à Thysville, à 150 kilomètres de Léopoldville avec deux partisans, Joseph Okito, vice-président du Sénat, et Maurice Mpolo, ministre de la Jeunesse et des Sports.

Les Belges décidèrent d'une issue plus brutale par télégraphe, en livrant Lumumba à son pire ennemi, le Président du Katanga Moïse Tshombe. Le télégramme disait : « Il faut livrer Satan au juif ».

Lumumba et ses ministres furent battus également au cours du vol qui les emmenaient à Élisabethville le . Ils furent livrés aux soldats katangais commandés par des officiers belges, et conduit à la Villa Brouwe où l’attendaient Tshombe et ses ministres, ceux-ci les giflèrent et leur crachèrent au visage. Ils furent gardés et brutalisés à plusieurs reprises. Après cela le Président Tshombe et son cabinet statuèrent sur leur sort.

La même nuit, Lumumba fut emmené dans la savane hors de la ville. Le convoi s'arrêta à côté d'un grand arbre. Trois pelotons d'exécution avaient été également amenés, commandés par un officier belge. Un autre officier belge commanda le peloton d'exécution. Lumumba et deux de ses compagnons issus du gouvernement furent alignés contre l'arbre et exécutés. Le Président Tshombe et deux de ses ministres assistèrent aux exécutions successives. Le corps des trois individus furent ensuite coupés en morceaux, trempés dans de l’acide et brûlés.

Rien ne fut dit pendant trois semaines, même si la rumeur de leur mort se propagea rapidement. La mort de Lumumba fut annoncée sur une radio katangaise, et travestie sous une histoire peu plausible incluant une évasion et un assassinat par des villageois hors contrôle.

En janvier 2014, le département d'Etat des États-Unis reconnait son implication dans le renversement et l'assassinat de Patrice Lumumba[5].

Mobutu et la Deuxième République[modifier | modifier le code]

En 1965, Mobutu prit le pouvoir avec l'accord des pays occidentaux, qui le voyaient comme un rempart contre le communisme en Afrique. Il instaura un parti unique, à l'exclusion de toutes les autres formations politiques.

À cette époque, Che Guevara arriva au Congo. Che se plaça sous le commandement du jeune Laurent-Désiré Kabila, qui opérait dans la région de Fizi, et qui devait prendre le pouvoir quelque 30 années plus tard. Selon Che Guevara, son aventure congolaise fut un fiasco, et il retourna rapidement à Cuba.

Ainsi, Mobutu devint le maître incontesté du pays pour plus de trois décennies, à la tête de l'un des régimes africains les plus durs, les plus corrompus et les plus dictatoriaux. Malgré les nombreuses ressources naturelles du pays (cuivre, or, diamants...), une grande partie de la population continua à vivre dans la pauvreté. Mobutu, quant à lui, amassa une fortune personnelle estimée à 5 milliards de dollars.

Après avoir renommé le pays Zaïre en 1971, Mobutu poursuivit la purge des restes du colonialisme en instituant la zaïrianisation. Beaucoup de personnes éliminèrent leur nom occidental et les plus grandes industries furent nationalisées.

Mobutu resta au pouvoir jusqu'au printemps 1997.

Voir également[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

En français[modifier | modifier le code]

  • Bouvier, P., L'accession du Congo-Belge à l'indépendance, Bruxelles, ULB, 1965.
  • Braeckman, C. et alii, Congo-Zaïre : la colonisation, l'indépendance, le régime Mobutu et demain, Bruxelles, GRIP, 1990.
  • Gérard-Libois, J., Sécession au Katanga, Bruxelles, CRISP, 1963.

En anglais[modifier | modifier le code]

  • De Witte, Ludo. (2001) The Assassination of Lumumba, Verso. Publication of book resulted in Belgian parliamentary commission and official apology from Belgium for role in the assassination of Lumumba.
  • Epstein, Howard (ed). (1974) Revolt in the Congo, 1960-1964, Armor Books. Essays by various authors.
  • George Martelli, Leopold to Lumumba : a history of the Belgian Congo, 1877-1960..
  • Gondola, Ch. Didier. (2002) The History of Congo, Greenwood Press, (ISBN 0-313-31696-1).
  • Kanza, Thomas. (1979) The Rise and Fall of Patrice Lumumba, Schenkman.
  • Legum, Colin. (1961) Congo Disaster, Penguin Books.
  • Lemarchand, René, (1964) Political Awakening in the Belgian Congo, University of California Press.
  • Lumumba, Patrice. (1962) Congo, My Country, Pall Mall Press. Speeches and selected writing by Lumumba.
  • Weiss, Herbert. (1967) Political Protest in the Congo: The Parti Solidaire Africain during the Independence Struggle, Princeton University Press.
  • Weissman, Stephen R. (1974) American Foreign Policy in the Congo, 1960-1964, Cornell University Press.

Notes et références[modifier | modifier le code]