Igor Gouzenko — Wikipédia

Igor Gouzenko
Igor Gouzenko en 1946.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Pseudonyme
George BrownVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Période d'activité
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Autres informations
Distinctions
Personnalité médiatique de l'année de la Presse canadienne ()
Prix du Gouverneur général : romans et nouvelles de langue anglaise ()Voir et modifier les données sur Wikidata
signature d'Igor Gouzenko
Signature
Sépulture d'Igor Gouzenko au cimetière de Spring Creek à Mississauga, Ontario, Canada.

Igor Sergueïevitch Gouzenko (en russe : Игорь Сергеевич Гузенко, /ˈiɡərʲ sʲɪrˈɡʲejɪvʲɪdʑ ɡʊˈzʲenkə/), né le à Rahatchow, en actuelle Biélorussie et mort le [3] à Mississauga, Canada est un transfuge soviétique.

Fonctionnaire de l'ambassade soviétique à Ottawa (Ontario), il fait défection le en emportant avec lui 109 documents prouvant l'existence de réseaux d'espionnage soviétiques au Canada. Cette défection déclencha une crise qui marqua les années d'après-guerre et la montée de l'anticommunisme canadien durant la guerre froide. Cet événement est souvent désigné par l'expression « affaire Gouzenko ». Celle-ci est souvent créditée comme un des événements déclencheurs de la guerre froide.

Affaire Gouzenko[modifier | modifier le code]

En 1943, Gouzenko travaille au service du chiffre de l'ambassade soviétique à Ottawa. C'est là qu'il découvre l'existence au Canada de plusieurs réseaux d'espionnage dirigés par le colonel Nikolaï Zabotine, un attaché militaire de l'ambassade.

Déçu par le stalinisme, Gouzenko décide de s'installer au Canada avec sa famille. Le , il quitte l'ambassade soviétique et se présente à l'Ottawa Journal, où il raconte son histoire. Jugeant l'affaire trop dangereuse, le journal local invite plutôt le démissionnaire à se rendre, le lendemain, au ministère de la Justice.

À la suite de l'événement, Gouzenko est poursuivi par la police secrète soviétique. Le , le gouvernement canadien accorde l'asile politique à Gouzenko et à sa famille. Pendant ce temps, l'affaire reste secrète, le temps que le gouvernement puisse accumuler des preuves.

Les révélations de Gouzenko conduisent à l'arrestation de militants communistes canadiens en 1946. Le député communiste Fred Rose est arrêté dans le sillage de cette affaire et accusé d'espionnage.

Les interrogatoires sont menés par la Commission royale d'enquête Kellock-Taschereau (une commission spéciale créée pour l'occasion) et les propos recueillis confirment l'existence d'un vaste réseau d'espionnage soviétique cherchant, notamment, à obtenir les secrets de la bombe atomique.

À la suite de l'affaire, Igor Gouzenko change régulièrement d'identité et vit avec sa famille dans la région de Toronto, sous la protection de la police. Il a été interrogé à la télévision en 1966, vingt ans après sa défection de l'ambassade soviétique. Lors de ses apparitions publiques, Gouzenko couvrait son visage d'un masque ou d'un sac perforé afin de dissimuler son identité.

Dans la culture[modifier | modifier le code]

Appartement de Gouzenko en 1945. (Par Padraic Ryan)

L'affaire Igor Gouzenko sert de trame au film de William Wellman The Iron Curtain (« Le Rideau de fer »), sorti en 1948, avec Dana Andrews dans le rôle d’Igor Gouzenko.

Igor Gouzenko a écrit des livres violemment antistaliniens, certains traduits en français comme La Chute d'un Titan (Plon, 1955).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « IGOR GOUZENKO, UNMASKED SPIES », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  2. « Igor Gouzenko », Spartacus Educational,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. Son décès est annoncé le 29 juin[1] mais la date précise de sa mort diffère selon les sources. Elle est possiblement le 25 juin 1982[2]

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Robert Bothwell, « Gouzenko, Igor Sergeievich », dans L'encyclopédie du Canada, Montréal, Éditions internationales Alain Stanké, vol. 2, 1987.
  • Jacques Lacoursière et Hélène-Andrée Bizier, « Une affaire d'espionnage », dans Nos Racines, l'histoire vivante des Québécois, St-Laurent, Éditions Transmo, chapitre 133, 1980-1983.
  • Reg Whitaker, « Espionnage à la russe », dans Horizon Canada, St-Laurent, Québec, Le Centre, vol. 112, 1984-1987.

Liens externes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]