Élections municipales de 1874 à Paris — Wikipédia

Élections municipales de 1874 à Paris
80 conseillers de Paris
et
Type d’élection Élection municipale
Républicains radicaux, radicaux, radicaux socialistes
Sièges obtenus 36 en augmentation 22
Républicains modérés, républicains indépendants, progressistes
Sièges obtenus 31 en augmentation 4
Républicains conservateurs
Sièges obtenus 3 en diminution 20
Conservateurs, monarchistes, bonapartistes
Sièges obtenus 10 en diminution 4

Les élections municipales de 1874 à Paris se déroulent le et [1].

Mode de scrutin[modifier | modifier le code]

Les conseillers de Paris sont élus pour une durée de trois ans, contrairement à ceux du reste de la France, élus pour une durée de quatre ans. L'élection se fait au scrutin uninominal majoritaire à deux tours dans le cadre du quartier. Chaque quartier administratif dispose ainsi d'un conseiller de Paris[1]. Les maires et adjoints d’arrondissements sont nommés, conformément à la loi du promulguée par le gouvernement d'Adolphe Thiers et qui prive Paris d'un maire[2]. L’État administre directement la ville de Paris par le biais du préfet de la Seine et du préfet de Police[3].

Contexte[modifier | modifier le code]

Les municipales de juillet 1871 ont donné un conseil municipal de Paris composé d'une majorité de républicains modérés et conservateurs ou monarchistes. Si trois étiquettes (Union parisienne de la presse, le comité de la rue Turbigo et Ligue d'union républicaine des droits de Paris) sont présentes lors de ce scrutin, ces dernières ne reflètent pas forcément les convictions de chaque élu, ce qui donne lieu à des recompositions pendant la mandature. De plus, plusieurs élections partielles organisées pendant ces trois années renforcent les républicains modérés et radicaux, au détriment des conservateurs qui perdent 4 sièges[4]. En novembre 1874, des journaux conservateurs ayant participé à l'Union parisienne de la presse en 1871, comme Le Journal des débats ou encore Le Journal de Paris, constatent que cette dernière n'est plus possible[5].

Contrairement au reste du pays, la loi des maires de ne modifie pas le scrutin au sein de la capitale, dont le statut d'exception est régi par la loi Picard. Toutefois, pour permettre aux préfets d'effectuer tous les changements souhaités dans les mairies, les élections sont repoussés du mois d'avril au mois de novembre[6].

Résultats[modifier | modifier le code]

Conseil municipal de Paris 1874
Le Conseil municipal de Paris issu des élections du 29 novembre et 6 décembre 1874

Les républicains sortent victorieux des élections, en obtenant 67 des 80 sièges au Conseil municipal de Paris, tandis que les conservateurs et monarchistes parviennent seulement à remporter 13 sièges. Ce sont les radicaux qui profitent le plus du recul de la droite[4], ce qui leur permet de dominer le nouveau Conseil municipal[7]. Henri Thulié est élu président du conseil municipal, mais il est vite remplacé par le radical Charles Floquet[8].

Sources[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Nobuhito Nagaï, Les conseillers municipaux de Paris sous la IIIe République, Paris, Publications de la Sorbonne, , 375 p. (ISBN 2-85944-440-8, lire en ligne), p. 48
  2. Pierre Guillaume et Sylvie Guillaume, « Élans et pesanteurs, le réformisme républicain au XIXe siècle », dans Réformes et réformisme dans la France contemporaine, Armand Colin, , 240 p. (ISBN 9782200249465, lire en ligne), p. 19
  3. « Conseil municipal de Paris », sur Mairie de Paris (consulté le )
  4. a et b Nobuhito Nagaï, Les conseillers municipaux de Paris sous la IIIe République, Paris, Publications de la Sorbonne, , 375 p. (ISBN 2-85944-440-8, lire en ligne), p. 51
  5. Journal des débats, 13 novembre 1874, p. 1.
  6. André-Jean Tudesq cité dans Laurent Rollet, La correspondance de jeunesse d'Henri Poincaré, Birkhäuser Verlag, , 455 p. (ISBN 978-3-319-55959-9, lire en ligne), p. 126.
  7. Nobuhito Nagaï, « Chapitre III. Évolution politique du conseil municipal de Paris de 1871 à 1914 », dans Les conseillers municipaux de Paris sous la Troisième République (1871-1914) (lire en ligne), p. 47–74
  8. André-Jean Tudesq et J.-M. Bécret cité dans Laurent Rollet, La correspondance de jeunesse d'Henri Poincaré, Birkhäuser Verlag, , 455 p. (ISBN 978-3-319-55959-9, lire en ligne), p. 126.