Vol Colgan Air 3407 — Wikipédia

Vol Colgan Air 3407
Un Bombardier Dash 8 Q400 de Colgan Air, opérant pour Continental Connection, similaire à celui impliqué dans l'accident.
Un Bombardier Dash 8 Q400 de Colgan Air, opérant pour Continental Connection, similaire à celui impliqué dans l'accident.
Caractéristiques de l'accident
Date
TypeDécrochage, perte de contrôle en vol
CausesErreur de pilotage due à l'incapacité subtile
SiteClarence Center, à Buffalo, dans l'État de New York, aux États-Unis
Coordonnées 43° 00′ 42″ nord, 78° 38′ 21″ ouest
Caractéristiques de l'appareil
Type d'appareilBombardier Dash 8 Q400
CompagnieColgan Air, pour le compte de Continental Connection
No  d'identificationN200WQ
Lieu d'origineAéroport international de Newark-Liberty, dans le New Jersey, aux États-Unis
Lieu de destinationAéroport international de Buffalo-Niagara, dans l'État de New York, aux États-Unis
PhaseApproche
Passagers45
Équipage4
Morts50 (dont 1 au sol)
Blessés4 au sol
Survivants0

Géolocalisation sur la carte : États-Unis
(Voir situation sur carte : États-Unis)
Vol Colgan Air 3407

Le vol Colgan Air 3407 est un vol régulier de Continental Connection, assuré par un Bombardier Dash 8 Q400 de la compagnie aérienne régionale Colgan Air entre l'aéroport international Newark Liberty (EWR), dans le New Jersey, et l'aéroport international de Buffalo-Niagara (BUF), dans l'État de New York, qui s'est écrasé le sur une habitation au nord-est de Clarence Center, dans la banlieue de Buffalo, à environ 9 km de la piste de l'aéroport de destination. L'accident a provoqué la mort des 49 occupants de l'appareil et d'une personne au sol.

Détail du vol[modifier | modifier le code]

Le vol 3407 de Colgan Air — vol commercialisé sous le nom (CJC3407) de Continental Connection — a été retardé de deux heures et a décollé à 21h18, depuis l'aéroport international Newark Liberty et à destination de l'aéroport international de Buffalo-Niagara.

L'appareil assurant le vol était un Bombardier Dash 8 Q400, un bimoteur à turbopropulseur de fabrication canadienne, immatriculé N200WQ, fabriqué en février 2008 et livré à Colgan Air le .

Le commandant de bord Marvin Renslow (47 ans), originaire de Lutz, en Floride, était le pilote aux commandes, et la copilote Rebecca Lynne Shaw (24 ans), originaire de Maple Valley, dans l'État de Washington, était le pilote non en fonction. Le commandant Renslow a été embauché en septembre 2005 et cumulé 3 379 heures de vol, dont 111 heures en tant que commandant de bord sur Q400. La copilote Shaw a été embauché en janvier 2008 et totalisait 2 244 heures de vol, dont 774 sur des avions à turbopropulseur, dont le Q400.

Deux passagers de nationalité canadienne, ainsi qu'un passager chinois et un passager israélien étaient à bord. Les 41 passagers restants, ainsi que les deux pilotes et les deux agents de bord, étaient américains.

Accident[modifier | modifier le code]

Schéma représentant l'approche ILS de la piste 23 de aéroport international de Buffalo-Niagara, avec le lieu de l'accident du vol 3407 (en rouge).

Peu de temps après que le vol 3407 ait été autorisé à effectuer une approche de type ILS sur la piste 23 de l'aéroport international de Buffalo-Niagara, il a disparu des radars de la tour de contrôle. Au moment de l'approche, il y avait de légères chutes de neige et du brouillard, avec un vent de 15 nœuds (28 km/h), des conditions jugées habituelles en cette saison dans le nord de l'État de New York. Le système de dégivrage a été activé 11 minutes après le décollage. Peu avant l'accident, les pilotes ont évoqué une accumulation importante de glace sur les ailes et le pare-brise de l'avion. De plus, deux autres avions ont également signalé des conditions de givrage au moment de l'accident.

La dernière transmission radio du vol 3407 a eu lieu lorsque la copilote a accusé réception d'une instruction de routine, indiquant à l'équipage de passer sur la fréquence radio de la tour de contrôle, alors qu'il se trouvait à 4,8 km au nord-est du radiophare KLUMP. L'accident s'est produit 41 secondes après cette dernière transmission. Comme le contrôle d'approche (ATC) n'a pas reçu de réponse supplémentaire de la part de l'avion, l'assistance du vol 1998 de Delta Air Lines et du vol 1452 d'US Airways a été demandée, mais aucun des deux appareils n'a été en mesure de repérer le vol 3407.

Site du crash du vol 3407.

L'équipage n'a émis aucune déclaration d'urgence, car il a rapidement perdu de l'altitude, et l'appareil s'est finalement écrasé sur une maison située au 6038 Long Street à Clarence Center, à environ 9 km de l'extrémité de la piste. L'avion a pris feu immédiatement, lorsque les réservoirs de carburant se sont rompus lors de l'impact, détruisant la maison de Douglas et Karen Wielinski, ainsi que la majeure partie de l'appareil. Douglas a été tué sur le coup ; tandis que sa femme Karen et leur fille Jill ont réussi à s'échapper avec des blessures mineures. Très peu de dommages ont été causés aux maisons environnantes. Comme le site du crash se trouvait à un pâté de maisons de la caserne des pompiers de Clarence Center, le personnel d'urgence a pu intervenir rapidement. Deux pompiers ont été blessés et une douzaine de maisons avoisinantes ont du être évacuées.

Victimes[modifier | modifier le code]

Barack Obama serrant la main à Beverly Eckert, la semaine précédant l'accident.

Parmi les victimes se trouvaient :

  • Beverly Eckert, veuve d'une des victimes d'un des vols des attentats du 11 septembre 2001 et membre du Comité directeur des familles victimes du (9/11 Family Steering Committee). Elle se rendait à Buffalo pour une cérémonie d'hommage à son mari et la création d'une bourse à son nom dans leur ancien lycée. Le président Barack Obama, qui l'avait reçue la semaine précédente à la Maison-Blanche avec un groupe de familles des victimes du , lui a rendu hommage.
  • Alison Des Forges, historienne américaine et militante des droits de l'homme, spécialiste du génocide au Rwanda.
  • Gerry Niewood et Coleman Mellett, un saxophoniste et un guitariste de jazz, proches de Chuck Mangione. Ils se rendaient à Buffalo pour participer à un concert avec ce dernier et l'orchestre philharmonique de Buffalo.

Enquête[modifier | modifier le code]

Les deux boîtes noires du Q400 ont été retrouvées dès le lendemain matin sur le site de l'accident.

Reconstitution des deux dernières minutes de vol.

L'enquête a révélé que l'accident a été causé par plusieurs erreurs de l'équipage. Après avoir descendu le train d'atterrissage et sorti les volets, les pilotes n'ont pas pris de mesures particulières alors que l'avion volait en conditions givrantes. L'équipage a bien remarqué que de la glace s'était accumulé sur les bords d'attaque des ailes de l'appareil (ce qui peut perturber l'écoulement de l'air), mais n'a pas réagi correctement.

Les procédures dans ce cas prévoient d'augmenter légèrement la vitesse d'approche, afin de garder une marge de sécurité pour éviter tout risque de décrochage. L'avion a fini par trop ralentir, ce que les systèmes de sécurité ont détecté à temps. L'alarme de décrochage s'est alors déclenché et a prévenu les pilotes d'un risque de décrochage imminent ; mais le commandant de bord a eu une réaction inverse à celle qu'il aurait dû avoir, tirant sur le manche au lieu de le pousser. Cette action a provoqué le décrochage de l'appareil[1].

Dès que le décrochage a été identifié par les calculateurs de bord, un dispositif de sécurité, appelé « Stick-Pusher », est entré en action de manière automatique, il consiste à pousser sur le manche, afin de réduire l'angle d'incidence. Malheureusement, le commandant de bord a contré ce système en tirant sur le manche, ce qui n'a pas permis à l'avion de sortir du décrochage. De plus, la copilote a rentré les volets sans consulter le commandant de bord, ce qui a davantage réduit la portance de l'avion et rendu la récupération du décrochage encore plus difficile. L'avion a fini par piquer du nez et s'est écrasé sur une habitation, tuant une personne au sol[1].

L'enquête a également montré que l'équipage manquait de concentration et que les pilotes avaient accumulé de la fatigue, ce qui expliquerait leurs réactions inadéquates face à une situation qui était facilement récupérable.

Médias[modifier | modifier le code]

L'accident a fait l'objet d'un épisode dans la série télé Air Crash nommé « Morts de fatigue » (saison 10 - épisode 4).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Jean-Pierre Otelli, Erreurs de pilotage : Cockpits : Conversations privées interdites, t. 6, Levallois-Perret, Altipresse, coll. « Histoires authentiques », , 273 p. (ISBN 979-10-90465-14-5), p. 59-107.

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]