Samuel Ikome Sako — Wikipédia

Samuel Ikome Sako
Illustration.
Samuel Ikome Sako en 2018.
Fonctions
Président de l'Ambazonie
Prédécesseur Sisiku Julius Ayuk Tabe
Successeur Marianta Njomia
Biographie
Nom de naissance Samuel Ikome Sako
Date de naissance (57 ans)
Nationalité Camerounaise

Samuel Ikome Sako, né le , est un dirigeant séparatiste camerounais et ancien second président de l'Ambazonie non reconnue. Il a été élu président du gouvernement intérimaire de l'Ambazonie un mois après que Sisiku Julius Ayuk Tabe, le premier président, ait été enlevé au Nigeria et extradé au Cameroun[1]. Il est unilatéralement démis de ses fonctions par Sisiku Julius Ayuk Tabe en mai 2019, une décision qui déclenche la crise du leadership ambazonien.

Biographie[modifier | modifier le code]

Formation et activités professionnelles[modifier | modifier le code]

Samuel Ikome Sako étudie la linguistique et la théologie. Il est « ministre ordonné », conseiller chrétien et un professionnel financier agréé. Il passe plusieurs années aux États-Unis, où il travaille pour le gouvernement du Maryland, est consultant commercial et PDG. Il est également président émérite du Community Humanitarian Emergency Board International (COHEB)[1].

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Président de la république autoproclamée d'Ambazonie[modifier | modifier le code]

Après avoir été nommé président par intérim, l'une des premières priorités de Samuel Ikome Sako est d'unir les milices séparatistes sur le terrain sous une même bannière. En mars 2018, le gouvernement intérimaire de l'Ambazonie créé le Conseil d'autodéfense de l'Ambazonie, une organisation faîtière destinée à inclure toutes les milices séparatistes. Les Forces de défense de l'Ambazonie (FDA) refusent d'y adhérer, à l'inverse de nombreuses autres milices[2].

Dans son discours de fin d'année du 31 décembre 2018, Samuel Ikome Sako déclare que les séparatistes passeront d'une stratégie défensive à une stratégie offensive, qu'une police d'escadre mobile sera créée, avec l'intention de conquérir et de conserver des territoires, ainsi que de vaincre les milices pro-gouvernementales, et il promet de prendre des mesures contre toute personne impliquée dans les enlèvements de civils, y compris par les éléments séparatistes[3].

Fin mars 2019, il participe à une conférence à Washington, où plus d'une douzaine de mouvements séparatistes (y compris fédéralistes) sont représentés. La conférence aboutit à un accord pour former un front commun et pour créer ultérieurement un Conseil de libération du Cameroun méridional[4].

Le 2 mai 2019, un document signé par Sisiku Julius Ayuk Tabe signifie que le cabinet intérimaire dirigé par Samuel Ikome Sako est dissous et que son propre cabinet d'avant son arrestation est restauré. Le document exprime sa reconnaissance pour le travail accompli par le cabinet dirigé par Samuel Ikome Sako, mais affirme que les luttes intestines l'ont rendu inapte à continuer : « le cabinet intérimaire a perdu la capacité de réconcilier notre peuple et, ce faisant, a mis en péril l'identité et la mission du gouvernement intérimaire pour achever la décolonisation du Cameroun méridional en faisant progresser nos intérêts nationaux collectifs »[5]. La même déclaration indique que Samuel Ikomme Sako reste président intérimaire pour le moment et qu'ils chercheront un nouveau dirigeant dans trois mois. Cette décision n'est pas reconnue par le cabinet dirigé par Samuel Ikome Sako, qui refuse de démissionner. En juin 2019, le Conseil de restauration de l'Ambazonie destitue Sisiku Julius Ayuk Tabe pour « faute de trahison ». Ce développement est condamné par Lucas Ayaba Cho du Conseil de gouvernement de l'Ambazonie, qui soutient Sisiku Julius Ayuk Tabe bien qu'il soit un rival du gouvernement provisoire.

En juin 2019, Samuel Ikome Sako confirme que le gouvernement intérimaire négocie avec le gouvernement du Cameroun[6].

En novembre 2019, des sources pro-séparatistes rapportent que Sako et ses partisans ont changé son titre de président intérimaire en président, visant à remplacer définitivement Sisiku Julius Ayuk Tabe, même si ce dernier est un jour libéré[7].

En février 2022, Samuel Ikome Sako ordonne la suspension du Conseil de restauration, l'organe législatif du gouvernement provisoire. Le Conseil de la restauration destitue alors Samuel Ikome Sako, ce qui pourrait aggraver la crise du leadership ambazonien qui dure depuis longtemps[8], mais n'a pas réussi à le démettre de ses fonctions. Réunie à Washington DC du 10 au 13 mars 2022, la deuxième Conférence stratégique des parties prenantes de l'Ambazonie a transformé le Conseil de restauration en une Chambre des représentants intérimaire élue dans les 13 comtés qui composent l'Ambazonie. Les membres du Conseil de restauration dissous ont ensuite déclaré Marianta Njomia présidente[9].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en-US) « Just In-Dr Samuel Ikome Sako Is New Acting Interim President of The ‘Federal Republic of Ambazonia’ », sur Cameroon News Agency (consulté le )
  2. (en-US) « Opinion: Ambazonia ‘Acting President’ Says General Ivo Died A Hero », sur Cameroon News Agency (consulté le )
  3. (en-US) « No Retreat, No Surrender, From Defensive To Offensive Strategy, The way Forward In 2019-Dr Samuel Sako », sur Cameroon News Agency (consulté le )
  4. (en-US) « Federalists Meet Restorationists, Which Group Will Perform The Osmosis? », sur Cameroon News Agency (consulté le )
  5. (en) « Cameroon: Detained Ambazonia leader dissolves 'Interim Government' », sur Journal du Cameroun, (consulté le )
  6. (en) « Cameroon: Ambazonia leaders agree to participate in Swiss-led dialogue », sur Journal du Cameroun, (consulté le )
  7. (en-US) « Dr. Sako sworn in as President of Ambazonia », sur Mimi Mefo Info, (consulté le )
  8. (en-US) « Restoration Council Impeach Ambazonia President Samuel Sako, Amid Suspension », sur Cameroon News Agency (consulté le )
  9. Christian Happi, « Crise anglophone : une nouvelle présidente à la tête de la république imaginaire d’Ambazonie », Actu Cameroun,‎ (lire en ligne)