Grand dialogue national — Wikipédia

Les participants du Grand dialogue national, le .

Le Grand dialogue national (en anglais : Major National Dialogue) est un dialogue qui se tient du 30 septembre au à Yaoundé visant à résoudre la crise anglophone au Cameroun.

Contexte[modifier | modifier le code]

Depuis novembre 2016, les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun sont confrontées à une grave crise sociopolitique. Il y a plus d’un an, celle-ci a dégénéré en conflit armé entre forces gouvernementales et séparatistes en lutte pour la création d’un État anglophone indépendant.

Les combats et les exactions de part et d’autre ont fait plus de 2 000 morts depuis début 2017, selon Human Rights Watch (HRW), et forcé plus de 530 000 personnes à fuir leur domicile, selon l’ONU, dans ces régions[1].

Prélude[modifier | modifier le code]

Le Premier ministre Joseph Dion Ngute, visitant le Palais des congrès de Yaoundé, le , à la veille du Grand dialogue national.

Le , le président Paul Biya annonce la convocation d'une vaste consultation nationale sur le conflit. Le chef d'État indique que le Premier ministre Joseph Dion Ngute ménera de « larges consultations » et « des délégations (iront) dans les prochains jours à la rencontre de la diaspora ». Le secrétaire général de l'ONU António Guterres salue l'annonce et « encourage le gouvernement camerounais à veiller à ce que le processus soit inclusif et réponde aux défis auxquels le pays est confronté »[2]. Le , la France souhaite que le « dialogue national » permette une « large concertation » respectant « différentes sensibilités politiques »[3].

Mi-septembre, le gouvernement camerounais invite 16 leaders séparatistes exilés à participer au Grand dialogue national. Parmi eux, Ebenezer Akwanga et Lucas Ayaba Cho, qui ont tous deux refusés de participer[4].

Déroulement[modifier | modifier le code]

Le , le Grand dialogue nationale s'ouvre à Yaoundé. Une vingtaine de jeunes ex-séparatistes, vétûs aux couleurs du drapeau camerounais montent sur scène pour souligner « la marginalisation dont [ils sont] victimes sur [leurs] propres terres ». Le Premier ministre Joseph Dion Ngute propose aux participants d'être « de véritables artisans de la paix », qualifiant de « pas insolubles » les « préoccupations » qui opposent les deux parties[5].

Le , la question de la forme de l'État est evoquée et fait débat entre partisans du fédéralisme et de la décentralisation[6]. Le , le président Paul Biya ordonne la libération de 333 détenus liés à la crise anglophone. L'annonce est faite par le Premier ministre Joseph Dion Ngute au Palais des congrès de Yaoundé[7]. Les participants du Grand dialogue national recommandent qu'un « statut spécial » soit octroyé aux régions anglophones[8]. Le , le dialogue se clôture avec une réaffirmation de la décentralisation et l'octroi d'un statut spécial aux régions anglophones[9].

Conséquences[modifier | modifier le code]

Le , l'Assemblée nationale se réunie en session extraordinaire afin d'adopter d'ici à la fin de l’année un projet de loi sur la décentralisation, dont le statut spécial[10].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Crise séparatiste au Cameroun : Paul Biya « convoque » un « grand dialogue national » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. « Paul Biya convoque un "grand dialogue national" pour régler la crise séparatiste au Cameroun », sur France 24, (consulté le )
  3. « Crise au Cameroun: Paris appelle le président Biya à une «large concertation» », sur Le Figaro, (consulté le )
  4. « Grand dialogue au Cameroun: 16 leaders séparatistes exilés invités par le gouvernement », sur Voice of America, (consulté le )
  5. « Ouverture du "grand dialogue national" pour régler la crise séparatiste au Cameroun », sur France 24, (consulté le )
  6. « «Grand dialogue national» au Cameroun: premières polémiques », sur RFI, (consulté le )
  7. « Crise anglophone au Cameroun: Paul Biya ordonne la libération de 333 détenus », sur RFI, (consulté le )
  8. « Crise séparatiste au Cameroun: un statut spécial recommandé pour les régions anglophones », sur Le Figaro, (consulté le )
  9. « Le «grand dialogue national» sur la crise anglophone s'achève au Cameroun », sur RFI, (consulté le )
  10. avec l’AFP, « Cameroun : les députés examinent un projet de statut spécial pour les régions anglophones en crise », sur Ouest-France.fr, (consulté le )