Ivo Mbah — Wikipédia

Ivo Mbah
Décès
Teke, Kumba (Cameroun)
Mort au combat
Origine Camerounais
Allégeance Forces de défense de l'Ambazonie (2017-2018)
Grade « Général »
Années de service 2017 – 2018
Commandement Forces de défense de l'Ambazonie
Conflits Crise anglophone au Cameroun

Ivo Mbah, mort le à Teke (Kumba), est un chef de guerre séparatiste camerounais, commandant des Forces de défense de l'Ambazonie (FDA)[1] qui a combattu lors de la crise anglophone au Cameroun. Signalé comme l'un des premiers séparatistes à partir en guerre contre les autorités camerounaises, il a lutté pendant plus d'un an avant d'être tué au combat avec l'armée camerounaise[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Origine et activité professionnelle[modifier | modifier le code]

Ivo Mbah est originaire de la région du Nord-Ouest du Cameroun et exerce comme chauffeur de moto-taxi[3].

Crise anglophone au Cameroun[modifier | modifier le code]

Ivo Mbah prête allégeance au leader des Forces de défense de l'Ambazonie (FDA), Lucas Ayaba Cho[3]. Il est recruté par un homme dont le nom de guerre est « Général Divine » et prend le grade de « général »[4],[3]. Ivo Mbah est l'un des premiers membres des Forces de défense de l'Ambazonie[5] et est populaire parmi les séparatistes[6]. Ses partisans penseraient qu'il possède des « pouvoirs mystiques ». Ainsi, Mbah utilisant cette croyance, déclare dans des vidéos de propagande qu'« aucun homme né d'une femme ne pouvait le tuer ». Selon l'armée, il commande plus de 30 camps des FDA dans toutes les régions anglophones du Cameroun en 2018[5]. Il opère principalement dans les villages de Matoh et de Teke du département de la Meme[7].

Mort[modifier | modifier le code]

Dans la matinée du , Ivo Mbah se rend à Teke, une localité de Kumba, pour être présent lors du mariage de son chauffeur. Selon l'armée, sa présence lui est divulguée, et les forces spéciales du Bataillon d'intervention rapide (BIR) se déploient. Habillés en civil, les soldats entrent dans l'intention de le capturer vivant, mais une fusillade éclate lorsque des séparatistes reconnaissent les soldats. Ivo Mbah se réfugie dans un bâtiment, où les soldats le poursuivent. Après un combat intense impliquant un combat rapproché, Ivo Mbah est tué. Quelques minutes après sa mort, des photos et des vidéos de son cadavre sont publiées sur les réseaux sociaux. D'autres sources déclarent que Mbah a été tué par un groupe d'autodéfense locaux anti-séparatiste[5] ou par un groupe séparatiste rival.

Conséquences de sa mort et héritage[modifier | modifier le code]

La mort d'Ivo Mbah est un succès important pour l'armée et un coup au moral des séparatistes. Cependant, son assassinat n'est pas un succès complet pour le gouvernement. Le plan était de le capturer vivant et de l'utiliser pour la collecte de renseignements. Au lieu de cela, il est mort sans donner la moindre information. L'assassinat a un effet néfaste sur le plan du programme de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) mis en place peu avant.

Plusieurs leaders séparatistes rendent hommage à Ivo Mbah. Lucas Ayaba Cho le décrit comme « le meilleur et le plus courageux que l'Ambazonie pouvait espérer ». Samuel Ikome Sako, président par intérim du gouvernement intérimaire de l'Ambazonie, écrit qu'il admire personnellement Ivo Mbah pour sa bravoure et que sa mort est une grande perte pour la « nation »[6],[8].

En mai 2022, les FDA enlèvent la sénatrice Elizabeth Regina Mundi du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC). Les FDA proposent de l'échanger contre 75 prisonniers politiques et menacent de l'exécuter si le gouvernement ne se conforme pas à cette demande. Les FDA déclarent également qu'elles pourraient échanger son cadavre contre celui d'Ivo Mbah[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Mathieu Olivier, « Cameroun : le général des Forces de défense de l’Ambazonie abattu par l’armée », sur Jeune Afrique (consulté le )
  2. (en) « Cameroon: 'Ambazonia General' killed in Kumba », sur Journal du Cameroun, (consulté le )
  3. a b et c « Crise anglophone au Cameroun : le jour où le bruit et la fureur se sont abattus sur Kumba », sur Jeune Afrique, (consulté le )
  4. (en) « Cameroon:'Ambazonia General' killed by peers in SW Region », sur Journal du Cameroun, (consulté le )
  5. a b et c « Cameroon says armed separatist commander among 4 killed in troubled Anglophone zone », sur Xinhuanet (consulté le )
  6. a et b (en) « Armed Struggle In NW, SW: ADF’s General Ivo Murdered, In-house Fighting Intensifies », sur Cameroon News Agency (consulté le )
  7. (en) « After over 100 dreaded Amba ‘Generals’ killed: Shouldn’t these last two standing surrender? », sur After over 100 dreaded Amba ‘Generals’ killed: Shouldn’t these last two standing surrender? (consulté le )
  8. (en) « Opinion: Ambazonia ‘Acting President’ Says General Ivo Died A Hero », sur Cameroon News Agency (consulté le )
  9. (en) « Until our comrades are released, Regina Mundi will never be free and even her dead body will be traded for that of Gen. Mbah Ivo- Ayaba Cho Lucas », sur Cameroon News Agency (consulté le )