Attila — Wikipédia

Attila
Illustration.
Attila suivi de ses hordes barbares foule aux pieds l'Italie et les Arts (détail), vue d'artiste romantique, Eugène Delacroix, 1847.
Titre
Roi des Huns
453
(18 ou 19 ans)
Avec Bleda (jusqu'en 445)
Prédécesseur Ruga
Successeur Ellac
Biographie
Titre complet Roi des Huns
Date de naissance vers 395
Lieu de naissance Plaines danubiennes
Date de décès
Lieu de décès Vallée de la Tisza
(actuelle Hongrie)
Nationalité Hunnique
Père Moundzouk
Conjoints Êrekan
Ildico
Enfants Ellac
Dengitzic
Ernakh
Hormidac (?)
Religion Chamanisme
Liste des rois huns

Attila, né vers 395[Note 1] dans les plaines du Danube et mort en dans la région de la Tisza (actuelle Hongrie), fréquemment appelé Attila le Hun, roi des Huns de 434 à sa mort, est le chef d'un empire composé de Huns, mais aussi, entre autres, d'Ostrogoths et d'Alains, formé sur le territoire de l'Europe centrale et orientale. Durant son règne, c'est un des ennemis les plus redoutés des Romains de l'Empire d'Orient puis de l'Empire d'Occident, à une époque où les Romains[1] sont confrontés à de nombreux autres peuples « barbares » (Wisigoths du royaume de Toulouse, Burgondes de Sapaudie, Suèves d'Hispanie et Vandales d'Afrique, notamment).

Après une vaine tentative pour conquérir la Perse sassanide dans les années 430, Attila se tourne vers l'Europe orientale, traverse le Danube à deux reprises, pille les Balkans, détruit la ville de Naissus en 441, mais ne parvient pas à prendre Constantinople, capitale de l'Empire d'Orient, où il obtient tout de même le versement d'une rançon.

En 451, il attaque la Gaule, s'empare de Metz et de Reims, puis met le siège devant Orléans. Il est contraint de lever ce siège face à une coalition conduite par le général romain Aetius, au service de l'empereur d'Occident Valentinien III, coalition incluant notamment les Wisigoths du royaume de Toulouse. Vaincue un peu plus tard aux champs Catalauniques (dans la région de Châlons), l'armée d'Attila parvient cependant à quitter la Gaule.

En 452, il attaque l'Italie par le nord, dévastant une partie de la plaine du Pô, notamment la ville d'Aquilée. Mais, arrivé à proximité de Ravenne, résidence de l'empereur, il se retire sans combat, sans doute en raison d'une épidémie touchant ses troupes.

Il meurt en mars 453 de façon inattendue, alors qu'il projette de nouvelles campagnes. Un de ses proches conseillers, le Gépide Ardaric, dirige alors une révolte des Germains contre la domination des Huns et l'Empire hunnique s'effondre rapidement (bataille de la Nedao, 454).

La culture hunnique et la personnalité d'Attila ont fasciné ses contemporains. L'historiographie romaine, qui est alors chrétienne, donne une vision très négative du personnage (conservée par exemple dans la tradition scolaire en France), mais d'autres cultures (scandinaves, germaniques), en font une figure positive. Les Hongrois le célèbrent même comme un héros fondateur.

Sources concernant Attila[modifier | modifier le code]

Écrits d'auteurs contemporains d'Attila[modifier | modifier le code]

Dans le domaine de l'écrit, on ne dispose que de sources en grec et en latin, écrites par les ennemis des Huns. Ses contemporains laissent de nombreux témoignages à son sujet, mais il n'en reste que des fragments[2].

Priscus est un diplomate et historien de langue grecque. Plus qu'un témoin, c'est un acteur de l'époque d'Attila. Il est membre de l'ambassade de l'empereur romain Théodose II à la cour du souverain hunnique en 449. Il est l'auteur de huit livres d'une Histoire couvrant une période allant de 434 à 452 et dont il ne reste aujourd'hui que des fragments[3]. En outre, Jordanès et Procope de Césarée, historiens du VIe siècle, le citent dans leurs œuvres. Bien que Priscus soit évidemment partial de par ses fonctions, son témoignage est une source primaire majeure et il est le seul à avoir donné une description physique d'Attila.

Jordanès est un historien goth ou alain de langue latine du VIe siècle. Il laisse un ouvrage, Histoire des Goths, qui constitue l'autre grande source concernant l'Empire hunnique et ses voisins. Sa vision reflète celle de son peuple et de la postérité d'Attila un siècle après sa mort. Marcellinus Comes, chancelier de Justinien à la même époque, est une source précieuse concernant les relations des Huns avec l'Empire romain d'Orient[4].

Écrits médiévaux ultérieurs[modifier | modifier le code]

De nombreuses sources ecclésiastiques contiennent des informations éparses, parfois difficiles à authentifier et déformées par les copistes du VIe siècle au XVIIe siècle.

Les chroniqueurs hongrois du XIIe siècle, considérant les Huns comme des ancêtres glorieux, reprennent des éléments historiques et les ajoutent à leurs légendes[5].

Tradition orale hunnique[modifier | modifier le code]

La littérature et la transmission du savoir des Huns étaient uniquement orales, à travers les épopées et les poèmes chantés transmis de génération en génération[6].

Cette histoire orale nous a été transmise indirectement par les littératures nordiques et germaniques, mises par écrit entre le IXe siècle et le XIIIe siècle. Attila est le personnage central plusieurs épopées germaniques, dont la plus connue est la Chanson des Nibelungen, ou scandinaves (Eddas et sagas)[5],[6].

Archéologie[modifier | modifier le code]

L'archéologie fournit des détails sur le mode de vie, l'art et les techniques guerrières des Huns.

Il reste quelques traces de batailles ou de sièges, mais ni la tombe d'Attila, ni l'emplacement de sa capitale n'ont pu être localisés à ce jour[7].

Le nom d'Attila[modifier | modifier le code]

Le nom sous lequel le roi des Huns de 434 à 453 est connu aujourd'hui vient des Germains, qui l'ont transmis aux Romains, de langue latine (Attila[8]) ou de langue grecque.

En gotique, « Attila » est dérivé au mot atta (𐌰𐍄𐍄𐌰), qui signifie « père »[9] : pour les Goths, Attila est donc le « Petit père ».

Dans sa propre langue, le hunnique, son nom devait être proche phonétiquement, probablement avec un sens différent[10] qui n'est pas connu avec certitude.

Ce sens originel ne peut faire l'objet que d'hypothèses à partir de racines turciques !

  • at, « cheval », et son dérivé atliğ, « cavalier »,
  • at-, « flèche », qui donne le dérivé atliğ, « illustre »[11].

Contexte : les Huns dans l'Europe de l'Antiquité tardive[modifier | modifier le code]

Le monde méditerranéen en 450.

Situation de l'Empire romain : Empire d'Orient et Empire d'Occident[modifier | modifier le code]

Depuis le règne de Dioclétien (de 284 à 305), l'empire romain est divisé en deux parties, avec chacune un empereur titré Auguste et en général un empereur adjoint titré César, même si à l'occasion un seul empereur Auguste règne sur les deux parties (sous Constantin, de 324 à 337 ; sous Constance II, de 353 à 355 ; sous Théodose le Grand de 393 à 395).

À partir de 395, année de la mort de Théodose, qui attribue l'Orient à son fils aîné Arcadius et l'Occident à son fils Honorius, les deux parties de l'empire sont gouvernées séparément. L'Empire d'Orient a pour capitale Constantinople, la deuxième Rome. Dans l'Empire d'Occident, l'empereur, la cour et les organes de gouvernement ne résident plus à Rome, mais à Milan (depuis la fin du IIIe siècle), puis à Ravenne (à partir de 402).

Jusqu'en 450, règnent deux descendants de Théodose[12] : à Constantinople, Théodose II, fils d'Arcadius (de 408 à 450) ; à Ravenne, Valentinien III (de 425 à 455), petit-fils de Théodose le Grand par sa mère. À Théodose II succède Marcien, choisi par la sœur du défunt, Pulchérie, régente de l'empire d'Orient.

Conséquences de l'arrivée des Huns en Europe (à partir de 370)[modifier | modifier le code]

Les Huns sont des nomades arrivés en Europe[13] à la fin du IVe siècle. Ils traversent la Volga dans les années 370 et conquièrent le territoire des Alains, puis s'attaquent aux royaumes goths jusqu'aux Carpates et aux rives du Danube. Ils sont très mobiles, leurs archers à cheval apparaissent comme invincibles et les peuples germaniques comme impuissants face à ces nouvelles tactiques[14].

Leur irruption provoque de grands mouvements de population des peuples germaniques vivant au nord du Danube et à l'est du Rhin, frontières de l'empire romain. En 376, des Goths (les Wisigoths) traversent le Danube, se soumettant d'abord aux autorités romaines, puis se rebellant contre l'empereur d'Orient Valens qu'ils battent lors de la bataille d'Andrinople en 378[15], commençant un périple qui va les mener à Rome (mise à sac en 410), puis dans le sud de la Gaule, où ils fondent le royaume de Toulouse en 418, avec le statut de peuple fédéré, tout en prenant le contrôle des provinces romaines au sud de la Loire.

Plusieurs invasions ont lieu en Occident à la fin de décembre 406, lorsque les Vandales, les Suèves et les Burgondes franchissent le Rhin gelé et pénètrent à leur tour en Gaule[16]. Les Suèves et les Vandales prennent le contrôle d'une partie de l'Hispanie. En 429, les Vandales, passant en Afrique, y fondent un royaume indépendant et s'emparent même de Carthage en 439. Les Burgondes restés d'abord près du Rhin, autour de Worms, descendent vers le sud dans les années 430 et créent un royaume autour de Genève et de Lyon. Les Francs s'installent comme fédérés dans le nord de la Gaule autour de la ville de Tournai.

Les Huns dominent un vaste territoire sans frontière au sens strict, fondé sur l'assujettissement d'une constellation de peuples plus ou moins autonomes. Certains sont assimilés, beaucoup conservent leurs rois, d'autres sont tributaires ou reconnaissent la suzeraineté théorique du roi des Huns mais restent indépendants[17].

Alliance entre Huns et Romains (première moitié du Ve siècle)[modifier | modifier le code]

Les relations diplomatiques entre les Huns et l'Empire romain sont cordiales. Les Romains recrutent des mercenaires hunniques pour lutter contre les Germains, voire dans leurs guerres civiles dues aux tentatives d'usurpations. Ainsi, l'usurpateur romain Jean (de 423 à 425) en recrute des milliers en 425[Note 2].

Ils échangent des ambassades et des otages. C'est ainsi que le Romain Ætius, otage vers 411-414, devient l'ami du jeune Attila. Cette situation d'alliance dure jusqu'aux années 440 et permet aux Romains de remporter de nombreux succès militaires[Lesquels ?][18]. Habituellement les Romains versent aux Huns des sommes qu'ils considèrent comme des subsides à des alliés, tandis que les Huns les considèrent comme une sorte de tribut.

Sous le règne de Ruga, oncle d'Attila, les Huns sont devenus une puissance : l'ancien patriarche de Constantinople Nestorius déplore la situation par ces termes : « Ils sont devenus les maîtres et les Romains les esclaves »[19].

Biographie[modifier | modifier le code]

La date de naissance d'Attila n'est pas connue. Le journaliste et romancier Éric Deschodt et l'écrivain Hermann Schreiber avancent la date de 395[20],[21], mais l'historien Iaroslav Lebedynsky et l'archéologue Katalin Escher s'accordent pour qualifier cette hypothèse « de pure fantaisie » et préfèrent l'estimer entre la dernière décennie du IVe siècle et la première du Ve siècle[22].

Origines familiales et jeunesse[modifier | modifier le code]

Il est le fils de Moundzouk[23], frère des rois Octar et Ruga, qui ont régné conjointement sur les Huns. La diarchie est récurrente chez ce peuple sans que les historiens sachent si c'était coutumier, institutionnel ou occasionnel[24]. Sa famille est donc de lignage noble, mais les historiens ne savent pas si elle constitue une dynastie royale.

Même s'ils sont en voie de sédentarisation depuis leur arrivée en Europe, les Huns restent une société de « pasteurs guerriers »[25], se nourrissant essentiellement de viande et de lait, produits de l'élevage de bétail et de chevaux.

Attila reçoit une éducation de cavalier et d'archer[26]. Comme d'autres enfants de son peuple, il a la tête très tôt enserrée par des bandages de façon à obtenir une déformation volontaire du crâne, pratique esthétique ou spirituelle[27],[28].

Sa langue maternelle est le hunnique, apparenté aux langues turciques (dont le turc), mais comme il fait partie de la classe dirigeante, il apprend aussi le gotique[27], langue des Goths.

Période du règne conjoint de Bleda et Attila (434-445)[modifier | modifier le code]

Succession de Ruga (434)[modifier | modifier le code]

En 434, après la mort de Ruga, ses neveux Bleda et Attila deviennent rois. L'historien hongrois István Bóna (1930-2001) pense probable que le père de Bleda et d'Attila, Moundzouk, avait régné avant Ruga[29], mais aucune source ne l'atteste[22].

La succession pose peut-être des problèmes, car plusieurs Huns s'enfuient à Constantinople, dont deux membres de la famille royale, Mamas et Atakam, ainsi peut-être que d'autres neveux voire les fils de Ruga[19].

Traité avec l'empereur d'Orient Théodose II (435)[modifier | modifier le code]

De 435 à 440, le règne de Bleda et Attila est marqué par des succès diplomatiques des Huns sur l'Empire romain d'Orient.

Le traité de Margus (435), ville (actuelle Požarevac en Serbie) située à quelques kilomètres au sud du Danube, prévoit le doublement du tribut annuel versé par Constantinople, soit 700 livres d'or[Note 3], la promesse de ne plus accueillir d'opposants, de ne pas chercher à retourner les alliés des Huns contre eux et l'ouverture d'un marché frontalier[30]. Durant cette période, les Huns étendent leur empire jusqu'aux Alpes, au Rhin et à la Vistule[31].

Guerre de Bleda contre l'Empire d'Orient (440-442)[modifier | modifier le code]

Pourtant, en 440, lorsque l'Arménie est attaquée par les Perses sassanides, Théodose II doit transférer des troupes vers l'est. Bleda lance alors une offensive en Illyricum. Attila, qui a de son côté entamé des pourparlers avec un représentant de l'empereur, ne vient en aide à son frère qu'en dernier recours, au moment du siège de Sirmium (en) (actuelle Sremska Mitrovica), en 441, sans doute pour éviter d'être lésé sur le partage du butin. La politique d'Attila durant la guerre de 441-442 s'explique peut-être par sa volonté de négocier avec les Romains la livraison des princes hunniques réfugiés dans l'Empire et qui pourraient accéder à la succession en cas de décès de son frère[32].

Assassinat de Bleda et avènement d'Attila comme seul roi (début 445)[modifier | modifier le code]

Vers la fin de 444 et le début de 445, Attila attire Bleda dans un piège et l'assassine, sans que l'on sache de quelle façon, l'événement étant signalé sans commentaire par les contemporains[33].

Le roi des Skires, Edecon, et le roi des Gépides, Ardaric, participent avec leurs troupes auxiliaires à la prise de pouvoir. Attila a aussi le soutien des partisans de la guerre[pas clair] comme les deux frères Onégèse et Scottas, barbares hellénisés de la région du Pont, Elsa, le lieutenant de Ruga, et Eskam, grand propriétaire dans les plaines méridionales[pas clair].

Parmi les proches de Bleda, certains se rallient à Attila : notgamment les Romains Constantiolus (de Pannonie) et l'affranchi Primus Rusticus (de Mésie), chargés du secrétariat d'Attila. Un certain Berichus, d'origine inconnue, Aïbars, l'oncle d'Attila, et Laudarik, certainement roi d'un peuple germanique allié, sont placés au plus haut rang[réf. nécessaire].

Le reste des fidèles de Bleda périt en fuyant, comme un dignitaire qui enterre à Szikánes un trésor de 1 440 pièces d’or[Note 4] provenant sans doute du traité de 443[34].

Attila devient donc le seul roi des Huns.

Aire dominée par les Huns vers 450.

Portrait d'Attila[modifier | modifier le code]

Les sources anciennes ne parlent d'Attila que lorsqu'il devient roi, c'est donc seulement à partir de ce moment que l'on peut dresser son portrait[22].

Apparence physique[modifier | modifier le code]

« Sa taille était courte, sa poitrine large, sa tête très grosse. De petits yeux, la barbe clairsemée, les cheveux grisonnants, le nez aplati, le teint mat, il reproduisait ainsi les caractéristiques de son origine. »

— Jordanès, Histoire des Goths, XXXV.

Cette description permet de se faire une image assez précise d'Attila, aucune image de son visage n'ayant été retrouvée. Les représentations, peintures, gravures et monnaies datant du Moyen Âge et de la Renaissance sont fantaisistes[35].

Certains chercheurs ont suggéré que cette description est typiquement est-asiatique, car elle a toutes les caractéristiques combinées qui correspondent au type physique des gens de l'Asie de l'Est, et les ancêtres d'Attila peuvent provenir de là[36],[37]. D'autres historiens croyaient aussi que les mêmes descriptions étaient également évidentes chez certains Scythes[38],[39].

Un mode de vie frugal[modifier | modifier le code]

L'ambassadeur romain Priscus est surpris de son apparence simple, sans bijoux ni vêtements de luxe ; il mange dans de la vaisselle de bois alors que ses invités sont servis dans de la vaisselle d'or[40].

À l'inverse des empereurs romains et à l'étonnement de leurs ambassadeurs, Attila vit au milieu de son peuple et en partage les mœurs[41].

Cette simplicité est aux antipodes du cérémonial à la cour de Ravenne ou de Constantinople où l'empereur vit dans un luxe ostentatoire et fait l'objet d'une vénération. Cette austérité dans l'apparence est calculée de façon à impressionner ses visiteurs par un effet de contraste[pas clair][28].

Mariages et descendance[modifier | modifier le code]

Attila a plusieurs épouses et il utilise les mariages pour nouer des alliances[42].

  • La plus importante des épouses est Êrekan, que Jordanès nomme Kreka, mère d'Ellac, fils aîné et successeur désigné, et de deux autres fils[35]. Elle dispose d'une suite nombreuse, son statut particulier lui confère un rôle protocolaire et elle reçoit les ambassadeurs byzantins[43].
  • La plus connue est Ildico, auprès de qui Attila meurt lors de sa nuit de noces[42]. La transcription de ces deux noms étant incertaine, les historiens ne savent pas s'il s'agissait de femmes hunniques ou germaines.
  • Honoria, sœur de l'empereur Valentinien III, lui aurait proposé de l'épouser, mais, lorsqu'Attila fait valoir cette proposition, il est éconduit par l'empereur d'Occident.

Les épouses sont relativement libres[pas clair], disposent d'une certaine indépendance matérielle[réf. nécessaire] et de leurs propres résidences[35].

Attila aurait eu de nombreux autres fils en plus de ceux d'Erekan, mais seuls sont connus avec certitude : Ellac, Dengitzic et Ernakh, son préféré selon Priscus[40].

  • Selon Sidoine Appollinaire, Hormidac, qui attaque l'Empire romain en 466-467, est un autre fils d'Attila[44],[45].
  • Attila est peut être le beau-père d'Ardaric, roi des Gépides[46].

Une fois adulte, son fils aîné Ellac participe à la gestion de l'Empire aux côtés de son père, qui lui confie la charge de la partie orientale[42]. Lorsque des banquets officiels sont organisés, ses fils y participent. Selon Priscus, Ellac doit « fixer ses yeux sur le sol par respect pour son père »[40].

Attila en tant que roi et chef d'un empire[modifier | modifier le code]

Résidences[modifier | modifier le code]

Il semble que sous son règne commence une certaine sédentarisation, en particulier avec la construction d'une capitale dont l'emplacement exact est inconnu, mais qui est situé entre les rivières Tisza et Timiș. Elle est constituée de maisons de bois dont certaines sont pourvues de thermes. Également en bois, le vaste palais royal orné de portiques fastueux impressionne les ambassadeurs romains en 449.

Attila dispose de plusieurs autres résidences de taille plus modeste, relais de son pouvoir à travers son vaste territoire[41].

Organisation du pouvoir[modifier | modifier le code]

Sous le règne d'Attila, l'Empire hunnique ne connaît pas d'expansion territoriale importante et durable, la nouveauté réside dans la concentration des pouvoirs dans les mains d'un seul homme après la mort de Bleda[47]. On ignore son titre ainsi que la fonction exacte qu'il occupe à la tête de son peuple. Les Romains le désignent simplement par le mot rex (« le roi ».

Pour régner sur une confédération de peuples (nomades ou sédentaires) très différents, il ne dispose pas d'une administration organisée. Sa puissance repose sur un système de fidélités variées[48].

Le premier cercle dirigeant appartient à une souche princière hunnique[pas clair], mais nombre de personnages importants sont d'une autre ethnie. Son bras droit Onégèse est un Hun, son secrétaire Oreste est un Romain de Pannonie[49].

Les peuples soumis ou alliés conservent souvent leur propre roi comme Edecon, roi des Skires, Ardaric, roi des Gépides, Candac, roi des Alains et Valamir, roi des Ostrogoths. Ces derniers sont engagés dans une relation personnelle avec Attila, ils lui doivent leurs places et l'ont soutenu lors de son coup d'État contre Bleda. Ils lui sont donc fidèles, mais cette relation peut être fragilisée par la disparition du souverain[48].

Une des priorités d'Attila est d'empêcher que certains Huns soient tentés de passer du côté romain pour servir comme mercenaires. Lorsqu'il contraint Rome ou Constantinople au tribut ou lors des négociations de paix, il exige toujours que lui soient remis ceux qu'il considère comme des traîtres et des déserteurs. Cette politique porte ses fruits et le phénomène des transfuges reste anecdotique[50].

Religion[modifier | modifier le code]

La religion d'Attila est mal connue[51]. Beaucoup de ses sujets germains sont des chrétiens ariens, mais il semble que les Huns et Attila aient conservé leur religion traditionnelle polythéiste et animiste, dans laquelle les chamans ont une grande importance. Ces chamans pratiquent la divination par scapulomancie, pratique typique des éleveurs nomades turco-mongols. Les devins jouent un grand rôle dans la vie d'Attila, dans sa vie de famille en lui prédisant sur lequel de ses fils il peut compter et dans les batailles en influant sur ses décisions[52].

Chaudron hunnique

Concernant ses convictions et cultes, les historiens actuels divergent sur plusieurs points importants :

  • Michel Rouche pense qu'Attila se considérait comme un dieu[53]. Rouche déduit des grands chaudrons hunniques de bronze retrouvés par les archéologues qu'Attila pratiquait un « cannibalisme sacré » en faisant des sacrifices humains et en buvant du sang humain[54].
  • Edina Bozoky rejette ces assertions concernant des pratiques dont il n'existe selon elle aucun témoignage ni aucune trace matérielle et qui reposent sur des comparaisons anachroniques avec d'autres peuples[55].
  • Quant à l'idée que le roi des Huns ait pu prétendre être un dieu, Katalin Escher et Iaroslav Lebedynsky pensent au contraire qu'il croyait simplement à son destin providentiel et à son charisme surnaturel comme « tant d'autres chefs militaires »[56].

Il est en revanche certain qu'il utilise cette religion à des fins de politique intérieure. Ainsi au cours de son règne, Attila affirme avoir reçu une épée sacrée du dieu de la guerre, légitimation suprême et présage fédérateur précieux pour un règne qui met son peuple en état de guerre permanent[57],[52].

Guerre et diplomatie[modifier | modifier le code]

L'action d'Attila est essentiellement connue par ses relations avec les autres peuples et avec l'Empire romain en particulier.

Stratégie du tribut[modifier | modifier le code]

Selon l'historien Otto John Maenchen-Helfen, les Huns vivent en pasteurs guerriers de l'élevage de chevaux et de moutons puis quand ils deviennent « les maîtres de populations paysannes, comme les Germains et les Sarmates, ils trouvent plus simple et agréable de les rançonner que de travailler eux-mêmes »[58]. Ainsi, l'historien Michel Rouche les qualifie de « société de prédateurs »[59]. Pour maintenir leur niveau de vie mais aussi la fidélité de leurs alliés, les Huns de plus en plus puissants commencent à exiger des tributs de leurs riches voisins romains et perses. S'ils ne paient pas, ils lancent des razzias qui rapportent autant si ce n'est plus de butin. Galvanisés par leurs succès, les aristocrates hunniques deviennent de plus en plus avides. Pour légitimer son pouvoir et accroître sa richesse, Attila doit donc impérativement maintenir les États voisins sous pression. Ainsi il saisit tous les prétextes pour accroître ses intimidations, sommations et revendications[60].

Guerre contre l'empire d'Orient (447-450)[modifier | modifier le code]

Le , un tremblement de terre détruit une grande partie des murailles de Constantinople dont cinquante-sept tours s'effondrent, et dévaste de nombreuses villes et villages de la province de Thrace[61]. La destruction des silos[pas clair] entraîne une famine.

Attila mobilise alors ses troupes qui franchissent le limes en Dacie. Les troupes romaines stationnées à Marcianopolis (actuelle Devnya en Bulgarie) sont écrasées à la bataille de l'Utus, où leur général, Arnegiscle, est tué. Les Huns pillent ensuite les provinces de Mésie, de Macédoine et de Thrace[62]. Théodose II se concentre sur la défense de la capitale, mais Attila n'attaque pas Constantinople et se retire avec un immense butin[63].

Des négociations de paix commencent, Attila étant en position de force : en plus d'une augmentation du tribut, il réclame la cession d'une zone de cinq jours de marche au sud du Danube, déplacement de la frontière qui, outre sa valeur symbolique, donnerait un avantage tactique aux Huns[63].

Dans des circonstances mal connues, Aetius (qui est au service de l'empereur d'Occident, Valentinien III), lui cède la Pannonie supérieure et confère à Attila le titre et la rémunération de magister militum de l'empire d'Occident[64].

En 449, Théodose envoie à Attila une ambassade[Note 5], officiellement pour finaliser le traité de paix, mais avec l'objectif réel d'organiser son assassinat. Cinquante livres d'or sont versées à Edecon, mais celui-ci dévoile le plan au roi pour la plus grande humiliation des Romains[65]. Malgré cet échec, Théodose a l'habileté de faire traîner les négociations tout en renforçant ses troupes pour rééquilibrer le rapport de force[réf. nécessaire].

Le traité de paix conclu en 450 prévoit un retour à la situation territoriale antérieure à 447 et la restitution des prisonniers romains en échange du paiement d'un tribut dont le montant n'est pas connu[66]. C'est un succès diplomatique relatif pour Théodose, mais les officiers romains sont exaspérés par l'arrogance d'Attila dont les ambassadeurs leur parlent désormais comme à des sujets[67].

Un changement imprévu survient le , avec la mort de Théodose II dans un accident de cheval. La succession échoit à un général, Marcien, dont l'avènement est un succès pour le « parti des bleus » des sénateurs et des aristocrates, qui est opposé à la politique d'achat de la paix en versant de l'argent aux Barbares. Le principal ministre de Théodose, Chrysaphios, est exécuté. Instigateur de la tentative d'assassinat, cela ne peut que plaire à Attila[pas clair].

Attila n'intervient cependant pas plus dans les affaires de l'empire d'Orient, car, à partir de cette époque, il est occupé par celles de l'empire d'Occident[68].

Origines de la guerre avec l'Empire d'Occident[modifier | modifier le code]

Selon des auteurs du XVIIIe siècle, cette miniature représenterait le futur empereur Valentinien III, sa sœur Honoria, et leur mère Galla Placidia en arrière-plan. Des études plus récentes (XXe siècle), rejettent cette identification[69]. Miniature, IIIe siècle, Musée de Santa Giulia, Brescia.

À la fin des années 440, Attila s'oppose de plus en plus à l'Empire romain d'Occident. En 448, il accepte de recevoir à sa cour le chef d'une bagaude en fuite[Qui ?] qui veut le pousser à la guerre en Gaule[70]. En 449, il s'oppose à la cour de Ravenne dans une querelle de succession chez les Francs[réf. nécessaire].

Surtout, en 450, il est appelé à l'aide par Honoria, sœur de l'empereur Valentinien III. Honoria a le titre d'« Augusta » et est donc officiellement porteuse d'une partie du pouvoir impérial[réf. nécessaire]. Son frère a décidé de la marier contre sa volonté à un sénateur plus âgé. Pour se venger, Honoria envoie son anneau sigillaire à Attila en lui demandant son aide et en lui promettant le mariage.

Il accepte cette proposition de mariage, réclamant[71] que la Gaule lui soit remise à titre de dot[72],[73]. Valentinien refuse toute négociation, tant sur la dot que sur le mariage, encouragé par Marcien qui lui promet son aide[74].

Attila lance alors des préparatifs militaires et cherche à s'allier aux Vandales (installés en Afrique et en Sicile) et aux Wisigoths (en Gaule et en Hispanie). Ces derniers refusent car ils redoutent sa politique expansionniste[75].

Offensive en Gaule (451) : de la prise de Metz à la levée du siège d'Orléans[modifier | modifier le code]

Itinéraires et pillages supposés des Huns en Gaule.

Attila se lance au printemps 451 dans une campagne en Gaule, à la tête d'une armée réunissant les Huns et leurs vassaux germaniques, Gépides, Ostrogoths, Skires, Suèves, Alamans, Hérules, Thuringiens, Francs ripuaires (les Francs saliens étant en revanche alliés aux Romains en tant que peuple fédéré), Alains et Sarmates. Les effectifs sont impossibles à évaluer, mais il est certain qu'ils sont très élevés au regard des critères de l'époque et que l'armée se déplace lentement[76].

La Gaule est alors secouée par des révoltes[réf. nécessaire]. Attila espère également que l'accord de fédération unissant les Romains et les Wisigoths du royaume de Toulouse ne sera pas respecté et qu'il pourra affronter ses ennemis séparément ou convaincre l'un des deux de se rallier à lui[76].

Attila entre en Gaule par le nord, franchissant le Rhin dans la région de Cologne, remonte ensuite la vallée de la Moselle et se présente devant Metz (Divodurum Mediomatricorum), chef-lieu des Médiomatriques, ville fortifiée qui refuse de se soumettre. Le , alors qu'il désespère de s'en emparer[réf. nécessaire], la muraille sud de la ville s'effondre. Les Huns, exaspérés par un long siège, massacrent la population[77].

Ils se dirigent alors vers Reims, puis Lutèce. Une anecdote hagiographique célèbre concerne l'intercession de sainte Geneviève, qui par ses prières aurait fait épargner la ville des Parisii par Attila[78]. Ce dernier marche ensuite vers Orléans, où commence un siège de plusieurs semaines[79].

Ce siège donne le temps aux Romains commandés par le patrice Ætius, allié aux Wisigoths du roi Théodoric de rassembler les forces nécessaires à un affrontement[80].

Retraite et défaite des champs Catalauniques (été 451)[modifier | modifier le code]

Attila lève le siège d'Orléans et se replie vers le nord poursuivi par Ætius, qu'il doit affronter aux champs Catalauniques, lieu non identifié précisément, mais situé entre Troyes et Reims (future Champagne).

La victoire revient aux Romains et aux Wisigoths, mais la bataille a fait de nombreux morts, dont le roi Théodoric. Les Wisigoths se repliant vers leur royaume (au sud de la Loire) afin de régler le problème de la succession de Théodoric entre ses fils, Attila peut battre en retraite sans être poursuivi. Il passe par Troyes où, à la manière de sainte Geneviève à Paris, l'intercession de saint Loup, évêque de la cité, lui aurait fait épargner la ville.

La campagne en Gaule est globalement un échec après les succès du début. Attila n'a pu trouver aucun allié sur place et ses adversaires unis ont été les plus forts[81]. Ses pertes sont élevées et, au cours de sa retraite, il doit abandonner une partie de son butin[82].

Pour maintenir son autorité à l'intérieur et son prestige à l'extérieur, Attila ne peut pas en rester là. C'est pourquoi il organise dès l'année suivante une autre campagne[83], cette fois vers l'Italie où réside l'empereur d'Occident.

Invasion de l'Italie[modifier | modifier le code]

La colonne de Marcien érigée en 452 pour célébrer sa victoire sur les Huns.
Rencontre d'Attila avec le pape Léon le Grand par Raphaël - Palais du Vatican

Au printemps 452, Attila passe les Alpes et prend Aquilée après un long siège puis avec moins de difficulté s'empare de Padoue, Vérone, Milan et Pavie[83]. La situation semble désespérée pour Rome et Valentinien III décide de négocier. Le il envoie une délégation composée du pape Léon Ier, d'un ancien consul et d'un ancien préfet du prétoire[83]. Attila accepte un traité car son armée est victime d'une épidémie et surtout son empire est attaqué à l'est par les troupes de Marcien décidé à porter secours à Rome[84]. Attila se retire victorieux avec un butin immense. Bien que son armée soit un peu affaiblie, il menace les ambassadeurs de revenir l'année suivante si Honoria et sa dot ne lui sont pas remises. Cependant, comme en 451, Attila doit céder devant ses adversaires unis et les deux gouvernements romains solidaires[84].

Mort et successions[modifier | modifier le code]

Mort d'Attila par Ferenc Paczka.

Début 453, Attila meurt de façon soudaine et inattendue dans son sommeil, étouffé par un saignement de nez durant la nuit de noces avec la Germaine Ildico, qui est retrouvée au matin, prostrée près du cadavre. Certaines chroniques byzantines rapportent qu'il aurait été assassiné, l'historien Michael Babcock trouve cette hypothèse crédible et avance que Marcien aurait pu organiser une machination comme Théodose II avant lui l'avait essayé[85] ; cependant les historiens Michel Rouche, Edina Bozoky, Katalin Escher et Iaroslav Lebedynsky n'y croient guère et, pour ces derniers, « on ne peut ni balayer cette idée d'assassinat, compte tenu de l'ancienneté des soupçons, ni prouver quoi que ce soit »[86].

Il est enterré secrètement dans un triple cercueil d'or, d'argent et de fer[87] et les esclaves qui creusent sa tombe sont égorgés afin qu'elle ne soit jamais découverte et profanée[66]. Son emplacement est encore inconnu au XXIe siècle[88].

Sa succession dégénère en conflit entre ses fils, dont les principaux sont Ellac, Dengitzic et Ernakh. Ancien allié d'Attila, le roi Ardaric et ses Gépides soulèvent les peuples fédérés et vainquent les Huns à la bataille de la Nedao au cours de laquelle Ellac trouve la mort, entraînant la dislocation de l'Empire hunnique[48]. Les tribus hunniques se désunissent et reprennent pour chefs des membres de leurs aristocraties, tandis que les différents peuples fédérés par Attila se dispersent. Dengitzic tente une dernière incursion au sud du Danube en 469 et une chronique byzantine, la Chronicon Paschale, nous rapporte sa fin : « Dengitzic, fils d'Attila, fut tué en Thrace. Sa tête fut apportée à Constantinople, promenée en procession et plantée sur un pieu au Cirque de Bois. Toute la ville vint la voir ». Avec sa mort disparaît toute possibilité de restaurer l'Empire hunnique[89].

Si son empire ne lui a pas survécu plus de deux années, les proches non hunniques d'Attila continuent à jouer un grand rôle dans la géopolitique du Ve siècle et dans les événements qui accompagnent la désagrégation de l'Empire romain d'Occident : Oreste place sur le trône le dernier empereur romain Romulus Augustule et Edecon est le père d'Odoacre qui le dépose en 476, mettant ainsi fin à l'empire d'Occident[48].

L'image d'Attila du Ve siècle à nos jours[modifier | modifier le code]

Points de vue négatifs[modifier | modifier le code]

Une formule ancienne : « fléau de Dieu »[modifier | modifier le code]

Ulpiano Checa y Sanz, L'Invasion des Barbares, ou Les Huns approchant de Rome, 1887, Université de Valladolid.

Attila est surtout connu dans l'historiographie et dans la tradition chrétienne occidentale comme le « fléau de Dieu », expression créée à l'origine par saint Augustin à propos roi des Wisigoths Alaric[réf. nécessaire], à la suite du sac de Rome en 410, événement catastrophique même si Rome n'est plus à cette date le siège du gouvernement impérial. À noter toutefois que la traduction traditionnelle de flagellum Dei par « fléau de Dieu » est approximative, car flagellum signifie plutôt[90] « fouet »[91]

Au VIe siècle, Grégoire de Tours écrit que les Huns sont un instrument divin[92]. Au siècle suivant Isidore de Séville précise cette idée : « Les Huns sont le bâton de la fureur de Dieu. Chaque fois que la colère de Dieu s'abat sur les fidèles, c'est par eux qu'ils sont frappés »[93].

L'expression est utilisée au VIIe siècle à propos des Huns dans une hagiographie de saint Loup, dans laquelle Attila se présente comme étant le flagellum Dei.

Légende noire d'Attila chez les auteurs chrétiens anciens et médiévaux[modifier | modifier le code]

Les chroniqueurs et hagiographes chrétiens poursuivent cette tradition et en font un véritable « antihéros »[94]. Les hagiographies lui attribuent de nombreux crimes et martyres imaginaires comme ceux de saint Nicaise à Reims, saint Memorius à Saint-Mesmin et de nombreux autres[94].

À partir de ces chroniques se développent de nouvelles légendes mettant en scène des évêques protégeant leurs cités d'Attila : Auctor à Metz, Alpin à Châlons, Géminien à Modène, Jean à Ravenne, , etc.[95].

La légende de sainte Ursule et des onze mille vierges mortes en martyre à Cologne est l'invention la plus impressionnante. Couchée par écrit au Xe siècle, elle reste populaire durant tout le Moyen Âge[96].

Certains récits assimilent les Juifs aux Huns[97].

Romans de la fin du Moyen Âge en Italie[modifier | modifier le code]

En Italie, à partir du XIVe siècle, Attila devient un personnage littéraire[98]. Des épopées en vers ou en prose, parfois en français, racontent ses aventures chevaleresques et lui attribuent une naissance extraordinaire : il serait le fils d'une princesse et d'un lévrier. Par sa nature semi-bestiale et ses mauvaises actions, il est encore représenté comme l'ennemi du christianisme.

L'un des plus populaires est intitulé Estoire d'Atile[99], manuscrit paru à Venise au XIIIe siècle[100], recopié[101] puis imprimé jusqu'au XIXe siècle (la dernière édition daterait[pas clair] de 1862[102].

Points de vue positifs[modifier | modifier le code]

Héros des écrits germaniques du Moyen Âge[modifier | modifier le code]

Illustration d'« Atli » (Attila) dans l'Edda poétique (édition de 1893).

La Chanson de Walther, chanson de geste en hexamètres latins, attribuée au moine Ekkehard Ier de Saint-Gall, vers 930, dépeint Attila comme un roi puissant et généreux[103].

La Chanson des Nibelungen (Nibelungenlied), épopée médiévale allemande composée au XIIIe siècle, le présente sous le nom d'Etzel sous un jour positif malgré son paganisme[104].

Dans la Brevis historia regum Dacie de Saxo Grammaticus (XIIe siècle), Attila et les Huns sont mis en scène dans des guerres épiques les opposant aux Burgondes, aux Goths ou aux Danois[105]

Héros des écrits scandinaves du Moyen Âge[modifier | modifier le code]

Dans l'Edda poétique, recueil de chants scandinaves dont les plus anciens remontent au Ve siècle, le personnage du roi Atli est « issu de l'Attila historique »[106]. Les poèmes de l'Edda qui le mettent en scène sont Atlamál (Les Dits groenlandais d'Atli), Guðrúnarkviða II (Le Second Chant de Gudrún), Sigurðarkviða hin skamma (Le Chant bref de Sigurd), Guðrúnarhvöt (L'Exhortation de Gudrún), Atlakviða (Le Chant d'Atli).

Ces chants sont repris en prose au XIIIe siècle par Snorri Sturluson, le plus grand écrivain scandinave du Moyen Âge[107].

Dans ces légendes, Attila est le frère de Brynhildr (Brunhilde) ou Sigrdrífa, la première épouse de Sigurd (Siegfried). Après la mort de celui-ci, il épouse Gudrún (Kriemhild dans le domaine germanique). Par la ruse, il attire chez lui ses beaux-frères Gunnar et Högni dont il tente en vain d'obtenir le secret de l'emplacement de l'or du Rhin, puis il les fait mettre à mort. Gudrún se venge en faisant périr Attila (selon une version, dans l'incendie de son palais ; selon une autre, par le poison, après lui avoir fait manger le cœur de leurs fils)[108].

Le personnage de Gudrún, sœur du roi des Burgondes, serait issu de l'Ildico historique : la mort tragique d'Attila, les soupçons d'assassinat et d'implication de sa jeune épouse auraient donné naissance à une tradition littéraire dans laquelle le motif de la vengeance féminine tient une place majeure[109].

Dans l'ensemble de ces mythes, Attila est représenté de façon assez « sympathique » : il est tolérant, loyal, généreux et chevaleresque. Ses démêlés tragiques sont dus à sa naïveté et à ses difficultés à comprendre les autres peuples[104].

Rôle d'Attila en Hongrie[modifier | modifier le code]

Fête d'Attila, huile sur toile, par le peintre hongrois Mór Than (1870).

Au Xe siècle, le monde post-carolingien subit les attaques des Hongrois, nomades eux aussi venus de l'Est. Les chrétiens les identifient immédiatement aux Huns[110]. Ils se sédentarisent dans la plaine de Pannonie, à l'est du Saint-Empire romain germanique (créé en 962) et fondent le royaume de Hongrie en 1001.

Attila et les Huns, ancêtres mythiques des Hongrois[modifier | modifier le code]

Quand ils se convertissent et commencent à écrire leur propre histoire, les Hongrois adoptent cette idée, revendiquant une filiation avec les Huns et Attila, dont ils font un héros positif.

Il est considéré comme l'ancêtre de la dynastie des Árpád dans la Gesta Hungarorum écrite vers 1210[111], où Attila est glorifié et ses vertus morales et guerrières exaltées[112].

À la Renaissance, la Chronica Hungarorum utilise encore la figure du roi des Huns pour accroître le prestige et la légitimité de la monarchie hongroise alors à son apogée. Matthias Ier (Matthias Corvin) est célébré comme un « second Attila »[113].

Attila et le nationalisme hongrois du XIXe siècle[modifier | modifier le code]

L'origine hunnique des Hongrois et la figure d'Attila reste un thème récurrent de la littérature hongroise du XVIe au XIXe siècle. En 1857, Franz Liszt compose un poème symphonique sur la bataille des champs Catalauniques. Le nationalisme hongrois conserve Attila comme une référence majeure de l'identité nationale, le destin de son empire est mis en parallèle avec le destin du royaume de Hongrie, soumis à partir du XVIe siècle aux Habsbourg d'Autriche et aux Ottomans. L'historienne Edina Bozoky recense pour le XIXe siècle une vingtaine de pièces de théâtre, neufs poèmes et trois romans hongrois utilisant le personnage d'Attila, notamment deux œuvres des écrivains importants que sont le romancier Mór Jókai et le poète János Arany[114].

Plus de quinze œuvres dans cette veine sont écrites au XXe siècle et le prénom « Attila » reste populaire tout au long du siècle[115] comme en témoignent Attila József, Attila Csihar, Attila Zsivóczky ou Attila Horváth.

« Huns ! Je lève haut l'épée de Dieu, qu'elle propage jusqu'à la fin du monde, l'empire, le nom, la gloire de notre peuple ! »
Discours d'Attila dans le poème épique et nationaliste de János Arany, 1863.

XXe siècle[modifier | modifier le code]

La Hongrie redevient indépendante en 1918, mais amputée d'une partie de ses possessions traditionnelles non-magyare (Slovaquie, Croatie, etc.).

Le mythe d'Attila est utilisé par l'extrême droite hongroise dans les années 1930. Certains développent un néopaganisme prétendant retourner aux sources hunniques et construisent une tour à la mémoire d'Attila, d'Árpád et de Koppány[116].

Ces groupes connaissent une résurgence avec l'avènement en 1989 de la troisième République hongroise : une « Sainte Église des Huns » est fondée en 1997 et une « Alliance hunnique » en 2002.

En 2010, une statue équestre d'Attila est inaugurée à Budapest par le ministre de la Défense Csaba Hende. À cette occasion, des arbres sont plantés aux frontières historiques de la Hongrie, officiellement pour qu'ils prennent racine auprès d'Attila[116].

Symbole politique négatif en Europe occidentale à partir du XIXe siècle[modifier | modifier le code]

Affiche de propagande britannique en 1917.

XIXe siècle[modifier | modifier le code]

Bien qu'au siècle précédent Voltaire et Montesquieu aient dépeint un Attila contrasté et pourvu de grandes qualités[117], au XIXe siècle il devient une métaphore du tyran et les Huns des ennemis barbares et brutaux.

Benjamin Constant en 1815 et Victor Hugo en 1824 comparent Napoléon à Attila[118].

Les Français et dans une moindre mesure les Anglais et les Américains comparent les Allemands aux Huns, Victor Hugo compare cette fois Guillaume Ier à Attila en 1871.

Des anecdotes historiques et morales sur Attila sont propagées dans le cadre scolaire : « amené par sa monture favorite, Balamer, guidée par le vent jusqu'à l'épée de Tengri, Attila s'exclame : « Là où passe mon cheval, l'herbe ne repousse pas. » » Cette phrase a longtemps été un lieu commun de l'enseignement primaire en France[119],[120].

Paradoxalement, les Allemands utilisent la métaphore hunnique, en valorisant en quelque sorte la cruauté supposée des Huns, lors de la révolte des Boxers. Guillaume II incite les soldats allemands à suivre le modèle d'Attila : « Pas de pitié ! Pas de prisonniers ! Il y a mille ans les Huns du roi Attila se sont fait un nom qui retentit formidablement aujourd'hui encore dans les mémoires et les contes ; que le nom des Allemands acquière en Chine la même réputation, pour que plus jamais un Chinois n'ose regarder un Allemand de travers »[121].

Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Lors de la Première Guerre mondiale, Guillaume II est encore comparé à Attila, la bataille de la Marne devenant une répétition de celle des champs Catalauniques. En 1914, Rudyard Kipling lance un appel à la « guerre contre les Huns ».

Les affiches canadiennes et américaines comparent la destruction de la Belgique par l'Allemagne aux ravages d'Attila, la propagande proclame « Beat the Hun », que l'on peut traduire par « Écrasons le Hun »[118].

Guerres de Yougoslavie[modifier | modifier le code]

Plus récemment, en 2011, le général serbe Ratko Mladić est surnommé « Attila » aussi bien dans son pays qu'à l'étranger[122]. Des pamphlétaires utilisent encore la figure négative d'Attila, comme Sandy Franks et Sara Nunnally qui le comparent avec Wall Street[123].

Symbole politique positif au XXe siècle en Turquie[modifier | modifier le code]

À la façon des Hongrois, au XXe siècle, les nationalistes et les touranistes turcs récupèrent la figure d'Attila, libérateur des nations opprimées par les rois étrangers et la religion, précurseur de la Turquie moderne et laïque[124].

Attila dans les arts, la littérature et les sciences[modifier | modifier le code]

À une moindre échelle qu'en Hongrie, le roi des Huns est resté populaire dans le reste de l'Europe, sa figure ayant sans cesse intéressé les artistes. Pour l'historienne Edina Bozoky, la richesse et la variété des œuvres sur Attila sont exceptionnelles dans l'histoire littéraire : « chaque pays, chaque époque se fabrique un Attila à son image »[125].

Sculpture, vitraux, peintures et gravures[modifier | modifier le code]

Le Martyre de sainte Ursule, huile sur toile du Caravage (1610), musée du palais Zevallos, Naples.

L'art chrétien a beaucoup représenté Attila, dans les enluminures d'ouvrages hagiographiques comme La Légende dorée de Jacques de Voragine, ou dans les églises (statues, retables et vitraux). Attila est souvent un personnage secondaire destiné à valoriser les saints, comme Alpin, Loup, Geneviève, Ursule et les vierges de Cologne.

Vitraux[126]

Peintures :

L'une des peintures les plus renommées est Le Martyre de sainte Ursule du Caravage (1610). Attila y est représenté avec un air sombre, un arc à la main tandis qu'une flèche transperce la poitrine de la martyre[127].

Les peintres, sculpteurs et graveurs hongrois de la Renaissance et de l'âge baroque en réalisent des portraits en majesté dans l'art officiel[128].

Musique[modifier | modifier le code]

Attila est très utilisé dans l'opéra. Dès 1672, Pietro Andrea Ziani compose un Attila sur un livret de Matteo Noris. En 1807 à Hambourg, en 1818 à Palerme, en 1827 à Parme et en 1845 à Venise des opéras intitulés Attila sont représentés avec des succès divers. Le plus connu reste celui de Giuseppe Verdi en 1846. Zacharias Werner, écrivain autrichien, écrit Attila, König der Hunnen (Attila, roi des Huns) sur les dernières années de sa vie et la fait publier en 1807. Il met en scène la campagne d'Italie et le pillage d'Aquilée, Attila y est dépeint comme une métaphore de Napoléon. Celui-ci ordonne d'ailleurs de détruire toutes les copies de l'ouvrage en 1810[129]. Cette œuvre est à l'origine de l'opéra de Verdi, Attila, sur un livret de Temistocle Solera en 1846.

Aux XXe et XXIe siècles, Henri Salvador écrit et chante un humoristique Attila est là en 1967, en 2009 Danton Eeprom donne ce nom un à titre de musique électronique dans son premier album Yes is More[130]. Le poète et député hongrois Sándor Lezsák écrit un opéra-rock Attila, az Isten kardja mis en scène et joué par Levente Szörényi en 1993[131].

En 2002, Olivier Boreau compose une pièce pour orchestre d'harmonie sous le titre éponyme Attila.

Attila est également le nom utilisé par un groupe de deathcore américain originaire d'Atlanta et formé par Chris Fronzak en 2005.

Plus récemment, le nom Attila est parfois employé dans des morceaux de rap. Booba, en plus de l'évoquer dans plusieurs de ses morceaux, a nommé une de ses chansons d'après lui.

Le groupe Attila Jazz Quintet a été créé par Pierre Levy, musicien, écrivain et producteur de radio. Il s'est produit pendant huit ans, et a continué sous le nom Pierre Levy Quintet pendant dix années à jouer un jazz inspiré par le jazz des années 50/60, surtout par Charles Mingus, Horace silver et Thelonious Monk.

Théâtre[modifier | modifier le code]

Corneille, Attila, roi des Huns (1667)[modifier | modifier le code]

Attila est une des dernières tragédies de Pierre Corneille (1606-1684), suivie de seulement quatre autres, parues de 1670 à 1674 (dont Tite et Bérénice).

Il s'agit d'un drame amoureux, mais aussi politique, que Corneille situe en 453. lequel Attila doit faire un choix entre Honorie, sœur de l'empereur d'Occident Valentinien III, et Ildione, sœur du roi des Francs Mérovée[132], respectivement aimées de deux des lieutenants d'Attila, le Gépide Ardaric et l'Ostrogoth Valamir. Il décide finalement d'épouser Ildione, mais meurt d'une hémorragie juste avant la cérémonie.

En montrant un Attila rongé par ses ambitions de conquêtes glorieuses et aux prises avec des amours tumultueuses, Corneille évoque le jeune Louis XIV[133] (1638-1715).

Bien que Corneille considère Attila comme sa meilleure pièce de théâtre, elle ne remporte pas un grand succès[134]. Pour Boileau, elle confirme le déclin du génie de Corneille, comme il l'indique : « J'ai vu Agésilas, hélas ! Mais après l'Attila, holà ! »[135] (Agésilas est la pièce précédente de Corneille, parue en 1666).

Littérature non dramatique[modifier | modifier le code]

En Russie : le courant du scythisme (1917-1939)[modifier | modifier le code]

Dans la littérature russe de la révolution de 1917 aux années 1930, le courant du scythisme, qui célèbre les racines asiatiques de la Russie, s'empare de la figure d'Attila :

Autres pays[modifier | modifier le code]

romans historiques :

  • Felix Dahn (1834-1912), Attila. Historischer Roman aus der Völkerwanderung (« Attila. Roman historique de la grande migration »), 1888, partie de l'ensemble de treize tomes Kleine Romane aus der Völkerwanderung (« Petits romans de la grande migration »), publiés de 1882 à 1901
  • Thomas Costain (Canada), The Darkness and the Dawn (1959),
  • William Dietrich, Le Fléau de Dieu (2005).

Si Attila est représenté en barbare, il sert aussi à critiquer un monde romain décadent, mou et dépravé[pas clair][136].

Attila figure aussi parmi les cinq personnages principaux du roman surréaliste de Pierre Levy Raga en chat bémol (Lyon, Kirographaires, 2012)[137]. Une partie du roman est située à Budapest où se trouve le palais du « Roi-Président Hunno-Hongrois ».

Cinéma et télévision[modifier | modifier le code]

Le premier film mettant en scène Attila date de 1918.

Films :

Films fantaisistes :

  • Attila flagello di Dio (« Attila fléau de Dieu ») de Castellano et Pipolo (1982), avec Diego Abatantuono dans le rôle d'Ardaric, chef d'un groupe de Huns isolés dans la région de Milan, qui se fait passer pour Attila à la suite d'une prédiction et vient attaquer Rome (il s'enfuit finalement en montgolfière).
  • La Nuit au musée (Night at the Museum) de Shawn Levy (2006), avec Patrick Gallagher. Un gardien de musée (Ben Stiller) est confronté aux activités nocturnes de ses pensionnaires, notamment une statue de cire d'Attila.
  • Attila (Attila) d'Emmanuel Itier (2013), dans lequel des soldats américains rappellent à la vie la momie d'Attila, toujours dangereux.

Téléfilms et séries :

Bande dessinée[modifier | modifier le code]

  • Sirius, Le Fléau de Dieu, huitième épisode de la saga Les Timour, paru en 1958 dans le magazine Spirou et publié en album en 1960 sous le titre Timour contre Attila.
    • Le roi des Huns n'y est pas présenté comme une brute ou un barbare : au fil de l'histoire, une estime réciproque naît entre les deux hommes.
  • Jean-Yves Mitton et Franck Bonnet, Attila mon amour, série en six volumes publiés de 1999 à 2003.
  • Manu Larcenet et Daniel Casanave, Une aventure rocambolesque d'Attila le Hun Le Fléau de Dieu, publiée en 2006[140].
    • Attila apparait ici comme un personnage dépressif.
  • Valérie Mangin et Aleksa Gajić, Le Fléau des dieux,
  • France Richemond et Stefano Carloni, Léon le grand Défier Attila (Glénat et Cerf, collection « Un pape dans l'histoire », 2019)
    • On y découvre comment le pape Léon le Grand aurait dissuadé Attila et son armée de piller Rome en 452.
  • Dab's, Le Club des Huns, série, avec Des Huns pitoyables (2019) et Un pour tous, tous pour Huns (2021)
    • Bande dessinée humoristique autour d'Attila qui, pour retrouver sa gloire passée, décide d'envahir la Gaule avec ses guerriers[142].

Jeux vidéo[modifier | modifier le code]

Astronomie[modifier | modifier le code]

Mathématiques[modifier | modifier le code]

Matrice Attila ou matrice des uns.

On désigne parfois par « matrice Attila » la matrice de Mn(K) dont tous les coefficients sont des « 1 », du fait de son appellation de « matrice des uns » (prononcé « matrice des huns » et non pas « matrice dez uns »). Cette notation récente n'est pas universelle et conduit parfois à des erreurs avec des étudiants qui n'ont pas compris l'allusion sous-jacente[réf. nécessaire].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. La date de naissance d'Attila n'est pas documentée ; voir diverses hypothèses dans la section Enfance mal connue dans un empire jeune.
  2. C'est Ætius, qui joue plus tard un rôle majeur, qui est chargé de cette opération.
  3. Environ 227 kilogrammes.
  4. Vingt livres romaines.
  5. À laquelle participe Priscus, auteur du seul témoignage contemporain sur Attila qui ait été conservé.

Références[modifier | modifier le code]

  1. En 212, tous les hommes libres de l'empire romain sont devenus citoyens romains. Leurs descendants du Ve siècle sont donc citoyens romains.
  2. Escher et Lebedynsky 2007, p. 25.
  3. Rouche 2009, p. 413.
  4. Escher et Lebedynsky 2007, p. 30.
  5. a et b Escher et Lebedynsky 2007, p. 32.
  6. a et b Rouche 2009, p. 354.
  7. Escher et Lebedynsky 2007, p. 33-37.
  8. Entrée « Attila » dans le Gaffiot.
  9. Escher et Lebedynsky 2007, p. 57.
  10. (en) Otto J. Maenchen-Helfen, The World of the Huns : Studies in Their History and Culture, University of California Press, , 602 p. (ISBN 978-0-520-01596-8, lire en ligne), chapitre 9.4.
  11. Escher et Lebedynsky 2007, p. 59.
  12. Lebedynsky 2011, p. 13.
  13. Bóna 2002, p. 15.
  14. Rouche 2009, p. 133-151.
  15. Rouche 2009, p. 100.
  16. Escher et Lebedynsky 2007, p. 233.
  17. Lebedynsky 2011, p. 11.
  18. Rouche 2009, p. 111.
  19. a et b Rouche 2009, p. 128.
  20. Éric Deschodt, Attila, Folio, , 286 p. (ISBN 978-2-07-030903-0), p. 24.
  21. (de) Hermann Schreiber, Die Hunnen : Attila probt den Weltuntergang, Econ Verlag, (ISBN 978-3-89350-714-6), p. 314.
  22. a b et c Escher et Lebedynsky 2007, p. 40.
  23. Jordanès, XXXV.
  24. Escher et Lebedynsky 2007, p. 80.
  25. Rouche 2009, p. 259.
  26. Bóna 2002, p. 30.
  27. a et b Bóna 2002, p. 26.
  28. a et b Escher et Lebedynsky 2007, p. 62.
  29. Bóna 2002, p. 38.
  30. Escher et Lebedynsky 2007, p. 115.
  31. István Bóna, Les Huns : le grand empire barbare d'Europe (IVe – Ve siècles), Errance, , 239 p. (ISBN 978-2-87772-223-0, présentation en ligne).
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Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Sources anciennes[modifier | modifier le code]

Ouvrages historiques[modifier | modifier le code]

En anglais :

Expositions et colloques[modifier | modifier le code]

  • Jean-Yves Marin (dir.), Attila : les influences danubiennes dans l'Ouest de l'Europe au Ve siècle : Exposition du 23 juin au 1er octobre 1990, Caen, Publications du Musée de Normandie, (BNF 35099180).
  • Danielle Buschinger (dir.), Attila dans la réalité historique, la littérature et les beaux-arts : Actes du colloque de Saint-Riquier (décembre 2002), Amiens, Presses du Centre d’études médiévales, Université de Picardie, (ISBN 978-2-901121-97-8).

Romans historiques[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]