Outremont — Wikipédia

Outremont
Outremont
Vue d'une rue typique d'Outremont à partir du boulevard Mont-Royal.


Administration
Pays Drapeau du Canada Canada
Province Drapeau du Québec Québec
Municipalité Montréal
Statut Arrondissement
Fondateur Louis Beaubien
Date de fondation 23 février 1875
Maire
Mandat
Laurent Desbois
2021-2025
Démographie
Gentilé Outremontais, Outremontaise
Population 24 629 hab. (2021)
Densité 6 414 hab./km2
Géographie
Coordonnées 45° 30′ 51″ nord, 73° 36′ 38″ ouest
Superficie 384 ha = 3,84 km2
Divers
Site(s) touristique(s) Université de Montréal, Collège Stanislas, École de musique Vincent-d'Indy
Localisation
Carte
Arrondissements de Montréal.
Liens
Site web montreal.ca/outremont

Outremont est un arrondissement de la ville de Montréal, au Québec (Canada). Avant les réorganisations municipales de 2002, c'était une municipalité indépendante.

Situé au centre de la ville, l'arrondissement couvre une superficie de 3,84 km², le plus petit de Montréal, et compte une population de 24 629 habitants lors du recensement de 2021.

Depuis la fin de la première moitié du XXe siècle, Outremont est essentiellement résidentiel. C'est également généralement considéré comme un secteur aisé de la ville.

Géographie[modifier | modifier le code]

Arrondissements et municipalités limitrophes[modifier | modifier le code]

Toponymie[modifier | modifier le code]

L'origine du nom Outremont provient de la langue populaire. À l'époque où Ville-Marie n'était qu'une petite bourgade, au XVIIe siècle, les déplacements devaient se faire en charrette et le voyage pouvait être périlleux. Les gens désireux de se rendre à la campagne, au bord de la rivière des Prairies, au nord de Montréal, devaient passer par le mont Royal, donc outre le mont. C'est ainsi que l'on désignait cette région « outre-le-mont ».

Au XIXe siècle, le secteur attire les Montréalais. On lotit les terrains et une agglomération s'organise. Le nom d'Outremont s'impose graduellement, nom qui était donné à la ferme Bouthillier (ferme Outre-Mont), construite entre 1833 et 1838, et finit par entrer dans les usages.

Histoire[modifier | modifier le code]

L'avenue Holyrood, à l'angle du chemin de la Côte-Sainte-Catherine après un déneigement en 1938.

La ville d’Outremont naquit à la fin du XIXe siècle par l’initiative de Louis Beaubien, alors député fédéral. Il eut recours à l’astuce de compter les granges et autres bâtiments agricoles comme des habitations dans le but d’atteindre le nombre minimum requis de maisons pour avoir le statut de ville. C’est le que le gouvernement sanctionne le village. La municipalité change son nom de Côte-Sainte-Catherine pour Outremont. Moins de 300 personnes y vivent à ce moment. Outremont obtient son statut de municipalité 20 ans plus tard et celui de cité en 1915.

Outremont resta une ville plutôt agricole pendant un certain temps. Il fallut attendre l’arrivée des Clercs de Saint-Viateur avant de voir un lotissement plus systématique (1887). En effet, la jeune communauté religieuse invitée pour enseigner à Montréal par Mgr Ignace Bourget, vit venir l’expansion des banlieues. Les clercs eurent le pressentiment que les terrains adjacents à leurs installations intéresseraient bientôt les gens de la ville alors portés à monter vers le Nord. Ils achetèrent bon nombre de terres dans le but de les lotir et les vendre à profit. Cela explique aussi pourquoi un certain nombre de rues portent des noms en relation avec les Clercs de Saint-Viateur.

Dès le début, la ville s'inspire des théories d'urbanisme pour imposer un zonage, une réglementation de la construction, un plan d'aménagement, la plantation d'arbres et la création d'espaces verts. Seules quelques artères sont désignées pour la circulation plus dense. Le chemin de la Côte-Sainte-Catherine est une de ces voies. Elle est la plus ancienne de la ville.

En 1927, la ville d'Outremont est la première à acheter une souffleuse à neige inventée par Arthur Sicard.

Avec le XXe siècle Outremont se développe d'un seul souffle. Au cours des trente premières années du siècle, 2 500 bâtiments y sont érigés et la ville devient un vaste chantier.

Au début des années 1940, la population atteint 30 000 personnes, dont une proportion toujours grandissante de Canadiens français. C'est dorénavant un signe de promotion sociale que de déménager de l'Est de Montréal vers Outremont, considérée comme le site résidentiel le plus chic de l'île. Toutefois, après 1945, les espaces de construction se raréfient à Outremont et la population se stabilise.

Le , Outremont est fusionnée à Montréal. Elle cesse d'exister en tant que municipalité autonome et devient l'un des arrondissements de la nouvelle ville.

Sites et monuments[modifier | modifier le code]

Parc Saint-Viateur, 1938
Parc Saint-Viateur, 1938.

Outre ses nombreuses villas et riches demeures, Outremont se distingue par un ensemble de sites aménagés et d'édifices monumentaux.

  • Parc Beaubien : ancien domaine de la famille Beaubien, dont Joseph Beaubien qui fut maire de 1910 à 1949. Le domaine est converti en parc en 1978.
  • Hôtel de ville : construit en 1817, le bâtiment sert d'entrepôt pour la Compagnie de la Baie d'Hudson, d'école, puis de prison et de mairie à partir de 1963. Il s'agit du plus vieux bâtiment de la ville.
  • Cimetière Mont-Royal : ouvert en 1852, le cimetière a fait l'objet de plusieurs embellissements, le portique de J. W. Hopkins de 1862, les aménagements paysagers de J. C. Sydney, d'Ormiston Roy et d'Henry Teuscher, plusieurs monuments dont le caveau de la famille Molson. Le four crématoire construit en 1862 est le premier au Canada.
  • Parc Pratt : acquis par la ville en 1929, le parc est inauguré en 1931 selon les plans d'Émile Lacroix, d'Aristide Beaugrand-Champagne et de Thomas Barnes. Il abrite un ruisseau et plusieurs espèces d'arbres et de fleurs. Il est nommé Pratt du nom de la famille à qui appartenait le site.
  • Parc Joyce : nommé d'après Alfred Joyce, maire d'Outremont de 1905 à 1907, qui avait acquis en 1883 la villa de John Clarke construite en 1830. La propriété entourée d'un vaste jardin est cédée à la ville et est transformée en parc en 1926. La villa est cependant détruite en 1937.
  • Église Sainte-Madeleine : construite en 1925. Une église temporaire avait été construite en 1909, convertie depuis en service de garde pour enfants.
  • Le théâtre Outremont en 2012.
    Parc Outremont : datant de 1903, le parc abrite des aires de jeux, une fontaine et un cénotaphe, sculpture de Hervé Hébert. Devant le parc, Aristide Beaugrand-Champagne avait fait construire sa maison en 1922, caractéristique par son toit cathédrale et son revêtement de stuc. Son étang est alimenté par le ruisseau d'Outremont[1].
  • Parc Saint-Viateur : ouvert en 1930, le parc possède un étang en anneau et un pavillon à arcades (attribué à Aristide Beaugrand-Champagne), accessible par un pont en pierre.
  • Théâtre Outremont : construit en 1928 par l'architecte René Charbonneau, richement décoré par Emmanuel Briffa et cité monument historique en 1987.
  • Église Saint-Viateur : d'inspiration gothique, construite en 1911, l'église bénéficie d'un imposante décoration intérieure à laquelle ont participé Guido Nincheri, Henri Perdriau, Philippe Lemay, Médard Bourgault et Olindo Gratton.
  • L'école Nouvelle-Querbes : institution d'enseignement ouverte en 1916 sous le nom d'Académie Querbes.
  • Le Pensionnat Saint-Nom-de-Marie: institution d’enseignement secondaire privée pour filles fondée en 1905.

Démographie[modifier | modifier le code]

Depuis les années 1980, la population de la ville puis de l'arrondissement d'Outremont est stable. Elle oscille autour de 23 000 personnes. L'arrondissement étant généralement loti, peu d'endroits permettent la construction de nouvelles maisons, mis à part la reconversion en quartier de l'ancienne gare de triage Outremont à partir de la fin des années 2010.

En 2017, la densité de population est de 6 221,8 habitants au kilomètre carré[2].

Évolution démographique de la ville puis de l'arrondissement d'Outremont
1971 1976 1981 1986 1991 1996 2001 2006 2011
28 55227 08924 33823 08022 93522 57022 93522 89723 566
2016 2021 - - - - - - -
23 95424 629-------
(Sources : [3],[4],[5],[6],[7],[8],[9],[10],[11],[12])

La population est en majorité francophone, avec une importante communauté juive hassidique[13] qui compte 3 055 personnes parlant yiddish à la maison en 2016[2].

Administration[modifier | modifier le code]

Outremont est, depuis 2002, un arrondissement de Montréal. Il est ainsi dirigé par un conseil d'arrondissement chargé des affaires locales. Le conseil de ville de Montréal est chargé de certaines matières qui concernent l'ensemble de la ville. Seul le maire d'Outremont siège à la fois au conseil d'arrondissement et au conseil de ville.

Pour le mandat 2021-2025, le maire de l'arrondissement d'Outremont est Laurent Desbois, élu à l'occasion des élections municipales du .

Les conseillers d'arrondissement sont :

Jumelages[modifier | modifier le code]

Transports[modifier | modifier le code]

L'avenue Bernard et le théâtre Outremont en arrière-plan.

L'artère la plus importante qui traverse l'arrondissement est le chemin de la Côte-Sainte-Catherine alors que les principales rues commerçantes sont l'avenue Laurier Ouest, l'avenue Bernard et l'avenue Van Horne.

L'avenue Laurier Ouest.

La ligne bleue du métro de Montréal traverse également Outremont d'est en ouest. La station de métro Outremont est située au centre de l'arrondissement alors que la station Édouard-Montpetit est située à l'extrême sud-ouest. Seul l'édicule Est est par ailleurs situé sur le territoire de l'arrondissement, l'autre étant dans Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce. En construction, la station Édouard-Montpetit du Réseau express métropolitain sera également située sur le territoire d'Outremont.

Éducation[modifier | modifier le code]

Culture[modifier | modifier le code]

Parmi les institutions culturelles, on peut mentionner la bibliothèque Robert-Bourassa et le théâtre Outremont.

Bibliothèque Robert-Bourassa[modifier | modifier le code]

Cette bibliothèque publique fait partie du réseau Bibliothèques de Montréal. Située au 41, avenue Saint-Just, son nom rappelle la mémoire de Robert Bourassa, ancien premier ministre du Québec.

Théâtre Outremont[modifier | modifier le code]

Cette salle de spectacle, située sur l’avenue Bernard, a été construite en 1928 sur les plans de l'architecte René Charbonneau, dans le style Art déco. Ouvert, en 1929, la vocation du théâtre est principalement consacrée aux arts de la scène et au cinéma.

Maison internationale des arts de la marionnette[modifier | modifier le code]

Situé dans l'îlot Saint-Viateur, cette ancienne écurie rénovée en centre d'art consacré à la marionnette, à ouvert ses portes en 2018. Il abrite les locaux de l'Association québécoise des marionnettistes, ainsi que du festival Casteliers.

Fictions dont l'action se situe ou qui réfèrent à Outremont[modifier | modifier le code]

Romans et pièces de théâtre[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]

Galerie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Hélène Côté, « Le parc Outremont, à la limite du sacré », sur Journal d'Outremont (consulté le )
  2. a et b Ville de Montréal - Montréal en statistiques, Profil sociodémographique - Recensement 2016 - Arrondissement d’Outremont, Montréal, , 41 p. (lire en ligne)
  3. « Statistique Canada - Recensement du Canada 1971 - Population - Divisions et subdivisions de recensement (Québec) » (consulté le )
  4. « Statistique Canada - Recensement du Canada de 1976 - Population: Répartition géographique - Divisions et subdivisions de recensement Québec » (consulté le )
  5. « Statistique Canada - Tableaux de données, Recensement de 1981 - Profil du recensement pour le Canada, provinces et territoires, divisions de recensement et subdivisions de recensement, Recensement de 1981 - Partie A - Index géographique » (consulté le )
  6. « Statistique Canada - Tableaux de données, Recensement de 1986 - Profil du recensement pour le Canada, provinces et territoires, divisions de recensement et subdivisions de recensement, Recensement de 1986 - Partie A - Index géographique » (consulté le )
  7. « Statistique Canada - Tableaux de données, Recensement de 1991 - E9101 - Population selon l'année d'âge (110), par sexe (3) - Canada, provinces et territoires, divisions de recensement et subdivisions de recensement - Index géographique » (consulté le )
  8. « Statistique Canada - Tableaux de données, Recensement de 1996 - Population selon le groupe d'âge quinquennal (18) et le sexe (3), par état matrimonial légal (6), Canada, provinces, territoires, divisions de recensement et subdivisions de recensement, recensement de 1996 - Données intégrales - Index géographique » (consulté le )
  9. « Statistique Canada - Tableaux thématiques du Recensement de 2001 - Âge (122) et sexe (3) pour la population, pour le Canada, les provinces, les territoires, les divisions de recensement et les subdivisions de recensement, recensement de 2001 - Données intégrales (100 %) - Index géographique » (consulté le )
  10. « Ville de Montréal - Montréal en statistiques - Population totale en 2006 et 2011 » (consulté le )
  11. « Ville de Montréal - Montréal en statistiques - Population et démographie - 8 février 2017 » (consulté le )
  12. « Ville de Montréal - Montréal en statistiques - Population totale et superficie des arrondissements de Montréal et des villes liées, agglomération de Montréal, 2021 » (consulté le )
  13. (en) Randal F. Schnoor, « Tradition and Innovation in an Ultra-Orthodox Community: The Hasidim Of Outremont », Canadian Jewish Studies / Études juives canadiennes, vol. 10,‎ , p. 53-73 (lire en ligne Accès libre)
  14. Journal d'Outremont, « LES MAIRES D’OUTREMONT D’HIER À AUJOURD’HUI », sur journaloutremont.com (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Pierre-Richard Bisson, Outremont et son patrimoine, Montréal, Revue Continuité, no 2, automne 1991, , 60 p.

Liens externes[modifier | modifier le code]