Pointe-Saint-Charles — Wikipédia

Pointe-Saint-Charles
Pointe-Saint-Charles
Administration
Pays Drapeau du Canada Canada
Province Drapeau du Québec Québec
Municipalité Montréal
Statut Quartier
Arrondissement Le Sud-Ouest
Date de fondation 1654
Maire
Mandat
Benoit Dorais (Le Sud-Ouest)
2017-2021
Démographie
Population 13 731 hab. (2011)
Densité 3 051 hab./km2
Langue(s) parlée(s) Français, anglais
Géographie
Coordonnées 45° 28′ 43″ nord, 73° 33′ 51″ ouest
Superficie 450 ha = 4,5 km2
Divers
Site(s) touristique(s) Maison Saint-Gabriel, canal de Lachine
Localisation
Carte
Quartiers de l'arrondissement Le Sud-Ouest

Pointe-Saint-Charles, dans l'arrondissement du Sud-Ouest, est le plus ancien quartier de Montréal après le Vieux-Montréal[1]. Situé à la sortie du pont Victoria et du pont Samuel-De Champlain, il est desservi en transport en commun par la station de métro Charlevoix et les lignes d'autobus 57, 61, 71, 101 et 107. Le quartier fut nommé en l'honneur de l'évêque Charles Borromée, saint patron de Charles Le Moyne[2].

Ce quartier riche en végétation, parcs et espaces publics est de plus en plus convoité par la génération Y. À proximité du marché Atwater, Pointe-Saint-Charles possède près de dix kilomètres d'aménagements cyclables et est bien adapté aux modes de vie actifs.

Histoire[modifier | modifier le code]

À l’origine, le territoire du quartier Pointe-Saint-Charles est nommé Teiontiakon[3] par les Autochtones, qui y pêchent et y chassent l’oie. En 1654, cette pointe de terre fertile et marécageuse de 90 arpents est concédée à Charles Le Moyne par Paul de Chomedey de Maisonneuve. Pour témoigner de l'époque du Régime français, on peut encore visiter la maison Saint-Gabriel, qui a accueilli les filles du Roy de 1668 à 1673 et qui a conservé son architecture d'antan.

Avec l'ouverture du canal de Lachine en 1825, de nombreuses industries vinrent s'établir à proximité et le quartier se transforma alors pour accueillir leurs nombreux ouvriers. À cette même époque survient la Grande Famine en Irlande et de nombreux Irlandais s'exilent au Québec à la recherche d'une vie meilleure. Pointe-Saint-Charles sera leur principal lieu d'accueil à Montréal, notamment à cause des emplois non qualifiés qui y sont offerts. Au début du XXIe siècle, on retrouve beaucoup de descendants d'Irlandais dans le quartier, qui accueille aussi une importante population francophone.

Cependant, avec la fermeture du canal de Lachine en 1970[4], les industries partirent et laissèrent derrière elles de nombreux chômeurs et une grande pauvreté, qui apportera un grand vent de solidarité citoyenne[5].

Situation[modifier | modifier le code]

Le quartier se caractérise par le faible statut socio-économique de sa population, bien qu'un processus de gentrification soit en cours. En effet, avec la réouverture du canal de Lachine à la navigation de plaisance en 2002, plusieurs anciennes industries, dont la fameuse usine de sucre Redpath, furent transformées en appartements de luxe. Pointe-Saint-Charles est aussi reconnue pour la force de ses organisations communautaires qui conservent l'héritage des nombreuses luttes qui y ont été livrées.

Un quartier en mutation[modifier | modifier le code]

Manifestation contre l'austérité organisée par les groupes communautaires de Pointe-Saint-Charles, le 25 février 2015.
Manifestation contre l'austérité organisée par les groupes communautaires de Pointe-Saint-Charles le .

En 1966, sous la gérance du maire Jean Drapeau, le secteur du Village-aux-Oies, délimité par les rues Bridge, Forfar, Britannia et Riverside, fut complètement démoli en vue de l'Exposition universelle de 1967. Il n'existe plus aucune trace de ces anciennes rues, mis à part la rue Bridge et un petit bout de la rue Riverside, connectées à la rue Mill et longeant l'autoroute Bonaventure. Sur cet emplacement, on trouve un centre de tri de Postes Canada et un vaste stationnement qui sert aux employés du Casino de Montréal, desservi par un service de navette d'autobus. Les citoyens qui habitaient ce petit quartier enclavé entre le pont Victoria et la rue Mill furent expropriés et relocalisés ailleurs dans la ville.

Gentrification[modifier | modifier le code]

Depuis déjà quelques années, la gentrification du quartier de Pointe-Saint-Charles continue. En seulement quelques années, on compte pas moins de 5 000 condos qui ont été construits (ou prévoit l'être prochainement), telle la conversion du Nordelec en plus de 1 100 condos et lofts authentiques. Avec le redéveloppement d'envergure de son quartier voisin Griffintown, le quartier de Pointe-Saint-Charles est un endroit très convoité par les investisseurs, entre autres dû au fait qu'il se situe à une vingtaine de minutes à pied du centre-ville de Montréal.

Engagement citoyen[modifier | modifier le code]

Fortement ancré dans le quotidien des citoyens de Pointe Saint-Charles, l'engagement citoyen y est significatif depuis les années 1970. Encore aujourd'hui, une partie des gens du quartier se rassemblent, discutent, manifestent et luttent pour le mieux-être collectif. En 2012, les pressions populaires ont même amené le maire de l’arrondissement, Benoit Dorais, à imposer la construction de 20 % de logements sociaux à tous grands projets de construction résidentielle[6]. Voici des exemples de réalisations sociales :

Ébauche du Bâtiment 7.

Un documentaire d'Ève Lamont publié en 2016, Le chantier des possibles, présente divers aspects de la lutte sociale engagée par les citoyens de Pointe-Saint-Charles[10].

Attraits[modifier | modifier le code]

On trouve à Pointe-Saint-Charles le pont Victoria, emprunté chaque jour par des milliers de gens et considéré comme la huitième merveille du monde en 1853. Il y a aussi, sur le quai de la Pointe-du-Moulin-à-Vent, le fameux défunt élévateur à grain numéro 5, le plus vieil élévateur en Amérique, désaffecté en 1995.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. La Congrégation de Notre-Dame de Montréal y a une ferme dès 1668.
  2. shpsc.org
  3. « Héritage Montréal », sur www.memorablemontreal.com (consulté le ).
  4. Cause directe de l'ouverture de la Voie maritime du Saint-Laurent en 1959.
  5. André Desroches, « Pointe-Saint-Charles, le chantier des possibles », Métro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. « Ville de Montréal - Portail officiel - Détail du communiqué », sur ville.montreal.qc.ca (consulté le ).
  7. « La solidarité, version Pointe-Saint-Charles - La Presse+ », La Presse+,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. « Pas de casino dans notre quartier! | ccpsc.qc.ca », sur ccpsc.qc.ca (consulté le ).
  9. André Desroches, « Le bâtiment 7 reprendra vie en 2018 », sur Journal Métro, (consulté le ).
  10. Normand Baillargeon, « Il était une fois Pointe Saint-Charles », sur Voir.ca (consulté le ).
  11. « Un cheval livrera le pain à domicile à Montréal », sur Le Huffington Post (consulté le )
  12. Jean-François Codère, « De nouveaux studios pour recevoir Hollywood à Montréal », sur La Presse, (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Emilia Chicoine: La métairie de Marguerite Bourgeoys à la Pointe-Saint-Charles. Fides, Montréal 1985

Liens externes[modifier | modifier le code]