Les Jeunes avec Macron — Wikipédia

Les Jeunes avec Macron
Le mouvement de la jeunesse qui s’émancipe et s’engageVoir et modifier les données sur Wikidata
Histoire
Fondation
Scission de
Cadre
Sigle
JAMVoir et modifier les données sur Wikidata
Type
Forme juridique
Domaine d'activité
Activités des organisations politiquesVoir et modifier les données sur Wikidata
Siège
Pays
Organisation
Membres
31 000 (en 2022)[1]
Fondateur
Président
Ambroise Méjean (d) (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
Vice-présidents
Chloé Muller et Loïc Terrenes
Conseillers nationaux
Yanis Limame, Nolwenn Pelven, Élise Guy-Moyat et Allan Bouamrane
Secrétaire général
Pierre Le Brigand
Trésorier
Mathilde Lair de Gourmont
Affiliation
Idéologie
Positionnement
Site web
Identifiants
RNA
SIREN

Les Jeunes avec Macron (les JAM) est le mouvement de jeunesse du parti Renaissance.

Créé en 2015 par des militants du Mouvement des jeunes socialistes (Sacha Houlié, Pierre Person, Florian Humez et Jean Gaborit), il constitue le premier mouvement de soutien à Emmanuel Macron. Il devient officiellement le mouvement de jeunesse de La République en marche (qui est devenue Renaissance en 2022[3]) en . Ambroise Méjean en est le président depuis .

Historique[modifier | modifier le code]

Sacha Houlié (en haut) et Pierre Person (en bas), cofondateurs des Jeunes avec Macron.

Un site internet lancé le annonce la création du mouvement et fait l'objet de l'attention médiatique[4]. Le collectif est créé quelques semaines plus tard[4]. Il s'agit du premier mouvement de soutien à Emmanuel Macron[4].

Ses quatre initiateurs — Sacha Houlié, Pierre Person, Florian Humez et Jean Gaborit — sont des proches de Stéphane Séjourné, le conseiller politique d’Emmanuel Macron, alors ministre de l'Économie, avec qui ils sont en contact étroit pour cette opération, et d'anciens militants du Mouvement des jeunes socialistes (MJS), où Stéphane Séjourné était leur « mentor »[4]. S'étant connus à l'université de Poitiers, ils sont désignés a posteriori dans la presse comme « la bande de Poitiers »[4]. Ils appartiennent au courant « La Relève », situé à l'aile droite du MJS, proche de Dominique Strauss-Kahn, et apparaissent comme minoritaires au sein du MJS[4],[5]. Le HuffPost souligne que « ce parcours et cet organigramme issus des rangs socialistes n'est pas sans rappeler celui de LREM, dirigé par l'ancien député PS Christophe Castaner avec d'autres parlementaires ex-PS autour de lui comme Richard Ferrand ou François Patriat, chefs des députés et sénateurs macronistes »[5].

Alors qu'Emmanuel Macron est au fait de leur identité dès le lancement, les cofondateurs présentent alors l'initiative comme « totalement indépendante » du cabinet d'Emmanuel Macron[4]. Ils rencontrent Emmanuel Macron pour la première fois lors d’une réunion à Bercy en , puis en tête-à-tête officiel, le [4].

Au lancement, sont considérés adhérents sont ceux qui laissé leur coordonnées sur le site ou lors d’une réunion[4]. Alors que le collectif revendique en « 1 000 sympathisants et 300 membres actifs », France Inter indique qu'« un fichier diffusé un peu plus tard montre qu’ils seraient en réalité une trentaine. L’examen attentif de plusieurs fichiers adhérents contenus dans les échanges mails entre les créateurs des JAM montre qu’ils ont probablement gonflé les chiffres, ce que Sacha Houlié et Pierre Person ne contestent pas formellement en admettant dans un sourire que « la phase d’amorçage est toujours difficile » »[4].

France Inter voit dans la phase de lancement « un formidable coup médiatique », observant que « toute la presse nationale, qui s’interroge encore sur les ambitions présidentielles d’Emmanuel Macron, fait le déplacement » à la première conférence de presse des JAM et que « pendant deux jours, les créateurs des JAM multiplient les apparitions en direct sur les chaînes d’information en continu »[4].

En , peu après le lancement du parti En marche, les JAM revendiquent 7 000 adhérents[6]. Sur les 1 500 coordinateurs de « la grande marche » organisée par En marche en 2016, la moitié est issue des JAM. France Inter indique que « sans eux, l’opération aurait pu tourner au fiasco »[4].

À l’automne 2016, Sacha Houlié devient délégué national d’En marche, Pierre Person intègre l’équipe de campagne comme conseiller, Jean Gaborit travaille à l’organisation des meetings et Florian Humez devient collaborateur parlementaire du député PS pro-Macron Jean-Jacques Bridey[4]. Après les élections nationales de 2017, Sacha Houlié et Pierre Person sont tous deux élus députés — de même que certains de leurs proches issus de l'université de Poitiers comme Guillaume Chiche et Aurélien Taché — et figurent parmi les plus « en vue » à l'Assemblée ; Jean Gaborit travaille au service communication du palais de l'Élysée ; et Florian Humez auprès de François de Rugy à la présidence de l'Assemblée[5],[7], puis auprès de Stéphane Travert au sein de LREM[8].

En , LREM, à travers une décision de son bureau exécutif, affilie les JAM comme son mouvement de jeunesse[9]. Il s'agit de la seule association affiliée à LREM[10].

En , les JAM revendiquent 25 000 adhérents[11]. Pour Le HuffPost, ce montant est « à prendre avec des pincettes (comme pour LREM), l'inscription se faisant en seulement quelques clics. Les trois-quarts seraient en effet des "primo engagés" qui découvrent la politique via ce canal »[5].

Le même mois, à l'occasion de la première convention nationale du mouvement à laquelle participent Édouard Philippe et une dizaine de ses ministres, une nouvelle équipe dirigeante est désignée ; Martin Bohmert, cadre chez General Electric, devient délégué général (il est le seul candidat à ce poste). Les quatre cofondateurs conservent un droit de veto sur les grandes décisions[11],[5]. Martin Bohmert annonce sa démission en juin 2019 alors que son mandat courait jusqu'en 2021, indiquant avoir « l’intime conviction que les responsabilités politiques doivent être renouvelées »[10].

En , les JAM revendiquent 30 000 adhérents[12]. La liste menée par Ambroise Méjean, jusqu'alors délégué général adjoint des JAM, ancien militant du PS et ancien collaborateur parlementaire de Pierre Person, remporte 73 % des suffrages à l’élection interne des JAM[12],[13].

En septembre 2022, Ambroise Méjean est réélu président des JAM[14].

Propositions et positions[modifier | modifier le code]

Le , les Jeunes avec Macron proposent une série d'améliorations du programme d'Emmanuel Macron[1] :

En décembre 2023, de même que les Jeunes démocrates (MoDem), les Jeunes avec Macron appellent les députés à rejeter le projet de loi immigration tel qu'issu de la commission mixte paritaire[15].

Moyens[modifier | modifier le code]

Le premier siège officiel des Jeunes avec Macron est fourni par Henry Hermand[4]. Celui-ci les conseille, leur ouvre les colonnes du 1 dont il est actionnaire, et assure leur promotion auprès d’Emmanuel Macron dans une des notes qu’il lui envoie régulièrement, alors que certains membres de son cabinet semblent commencer à être agacés par leur militantisme[4].

Selon France Inter, le mouvement « semble avoir fonctionné avec très peu de moyens financiers jusqu’à son intégration officielle à la galaxie En marche, en novembre 2016 »[4].

En 2018, les JAM procèdent à la dissolution de leur association de financement et ne peuvent ainsi plus recevoir de dons[16].

Organisation[modifier | modifier le code]

Voici un tableau synoptique des dirigeants du mouvement :

Photo Nom Dates Observations
Pierre Person novembre 2015 - mars 2018 Cofondateur du mouvement avec Sacha Houlié.
Devenu député en 2017, il démissionne de son poste en .
Martin Bohmert mars 2018 - juin 2019 Il est cadre chez General Electric.
il démissionne en [17].
Ambroise Méjean depuis juillet 2019 Délégué-général adjoint des JAM (2018-2019).
Assistant parlementaire de Pierre Person (2017-2018).
Conseiller communication du groupe RDPI au Sénat (depuis 2020)[18].

Il est réélu président du mouvement le 17 septembre 2022.

Au [19], le mouvement est doté de :

Identité visuelle[modifier | modifier le code]

L'un des premiers logos des JAM est très largement inspiré par un événement organisé par le quotidien Le Monde ; la direction juridique du journal repère les similitudes, et obtient un changement[4].

Controverse[modifier | modifier le code]

En , un article du Point indique que Martin Bohmert emploierait « des techniques de management controversées et aujourd'hui dénoncées ». L'article fait aussi mention d'un témoignage anonyme autour d'une suspicion d'agression sexuelle auprès d'une militante[21]. Il porte plainte pour diffamation. Il démissionne en juin de la même année, deux ans avant la fin de son mandat ; il argue « que les responsabilités politiques doivent être temporaires »[17].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d « Les « Jeunes avec Macron », jambe gauche de la majorité, veulent peser sur la campagne », sur La Croix,
  2. a et b « A quoi reconnaît-on un vrai JAM (jeunes avec Macron) ? », sur 20 Minutes, (consulté le )
  3. « Le parti de la majorité devient officiellement Renaissance et élit Stéphane Séjourné à sa tête », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. a b c d e f g h i j k l m n o p et q Jacques Monin et cellule investigation de Radio France, « Jeunes avec Macron : histoire d’un hold-up politique », sur France Inter.fr, (consulté le ).
  5. a b c d et e Alexandre Boudet, « Les Jeunes avec Macron, succursale d'ex-socialistes au service de LREM, désignent leur chef », sur huffingtonpost.fr, (consulté le ).
  6. Stéphane Grand, « Emmanuel Macron, le ministre qui drague les jeunes », sur lopinion.fr, (consulté le ).
  7. Nathalie Segaunes, « Pépinières: la «bande de Poitiers», du MJS à l’Assemblée nationale », sur L'Opinion.fr, (consulté le ).
  8. « Florian Humez rejoint Stéphane Travert au QG de LREM », sur La Lettre A.fr, (consulté le ).
  9. « LREM affilie les Jeunes avec Macron comme organisation de jeunesse », sur europe1.fr, (consulté le ).
  10. a et b Le Huffington Post avec AFP, « Martin Bohmert, patron des Jeunes avec Macron, démissionne », sur huffingtonpost.fr, (consulté le ).
  11. a et b « Les "Jeunes avec Macron" changent de tête sous le patronage du gouvernement », sur Capital.fr, (consulté le ).
  12. a et b « Les Jeunes avec Macron. La liste d'Ambroise Méjean l'emporte », sur ouest-france.fr, (consulté le )
  13. « Les "Jeunes avec Macron" élisent leur nouveau patron », sur challenges.fr, (consulté le ).
  14. « Au Carrousel du Louvre, le lyonnais Ambroise Méjean reconduit à la tête des Jeunes avec Macron », sur lyonmag.com, (consulté le ).
  15. Sarah Krakovitch, « « On ne trouvait plus notre compte » : pourquoi des mouvements jeunes de la majorité se sont opposés à la loi immigration », sur nouvelobs.com, (consulté le ).
  16. « Les Jeunes avec Macron mettent fin aux dons », sur La Lettre A.fr, (consulté le ).
  17. a et b « Martin Bohmert, le patron des Jeunes avec Macron, démissionne », sur Les Inrockuptibles, (consulté le ).
  18. la rédaction numérique de France Inter, « #GénérationDemain : 24 élus et activistes de moins de 30 ans dont vous entendrez encore parler dans 10 ans », sur www.franceinter.fr, (consulté le )
  19. « Qui sommes-nous ? », sur lesjam.fr (consulté le )
  20. « Notre mouvement | Les Jeunes avec Macron », sur lesjam.fr (consulté le )
  21. Mélanie Volland, « EXCLUSIF. Les zones d'ombre du patron des Jeunes avec Macron », sur Le Point, (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]