Unité territoriale (militaire) — Wikipédia

L'unité territoriale (UT) était une formation de réservistes de l'armée française originaires d'Algérie, qui a existé de 1955 à 1960, durant la guerre d'Algérie (1954-1962).

Historique[modifier | modifier le code]

Création des UT[modifier | modifier le code]

Les unités territoriales sont créées en 1955, en réaction aux massacres du Constantinois, à la fois par les décrets du et du et par l'instruction du par le général Henri Lorillot[1]. Les UT comptent 200 000 réservistes territoriaux[2]. Elles sont définies dans les textes officiels comme « unités d'infanterie renforcées de personnels d'autres armes »[3].

20e bataillon des unités territoriales (20e BUT)[modifier | modifier le code]

À l'origine les UT étaient composées exclusivement d'« Européens », les « Français musulmans » étant alors affectés dans les GAD[3]. Par la suite, des musulmans sont incorporés dans les UT, ainsi au lendemain de la fraternisation entre Européens et musulmans lors du célèbre discours de Charles de Gaulle (« je vous ai compris ! ») au Forum le , une formation mixte, le 20e bataillon des unités territoriales (20e BUT), est créée à titre expérimental dans la casbah d'Alger (quartier musulman)[3]. Le 20e BUT est placé sous l'autorité des commandants Michel Sapin-Lignières et Grisoni[3].

Fédération des UT et des GAD[modifier | modifier le code]

La même année, dans le dessein de prolonger la fraternisation des deux communautés ébauchée le , puis le , le général Maurice Challe décide la création d'une Fédération des UT et des GAD. Sapin-Lignières et le capitaine Marcel Ronda sont nommés à la tête de cette fédération[3].

Semaine des barricades[modifier | modifier le code]

En , les unités territoriales prennent part à la semaine des barricades à Alger, affrontement franco-français qui fait 20 victimes et 150 blessés.

Dissolution des UT[modifier | modifier le code]

En conséquence des journées insurrectionnelles de , les UT sont dissoutes sur ordre de l'Élysée.

Commando Alcazar[modifier | modifier le code]

À l'issue de la semaine des barricades, une partie des ex-territoriaux insurgés sont transférés dans le commando Alcazar spécialement créé le et dirigé par Guy Forzy.

« Amendement Salan »[modifier | modifier le code]

Le , au cours de l’examen des crédits militaires pour la campagne 1962 par l’Assemblée nationale, le député de la Charente Jean Valentin (apparenté Indépendants et paysans d'action sociale) soumet au vote un amendement qui, entre autres, propose la reformation des unités territoriales[4],[5]:

« Pour remédier aux insuffisances d’effectifs, compte tenu des missions de l’armée en Algérie, le gouvernement peut procéder, dans la limite de huit classes, à des appels sous les drapeaux des citoyens français du sexe masculin appartenant à la disponibilité et à la première réserve domiciliés dans les départements d’Algérie »[4].

L'amendement est finalement rejeté par 383 votes contre 80. Les 80 députés favorables sont 34 députés Unité de la République, 25 Indépendants, 16 Sans étiquettes, 4 MRP et 1 UNR[4].

Le surnom de cet amendement provient de l'origine de la proposition de refaire appel au réservistes d'Algérie lancée par le général factieux Raoul Salan durant le putsch des généraux le , et certains émirent l'hypothèse que ces unités auraient été plus enclines à suivre les généraux lors du putsch des généraux[4].

Personnalités notables des UT[modifier | modifier le code]

  • Commandant Michel Sapin-Lignières, commandant le 20e BUT
  • Capitaine Marcel Ronda, commandant de l'UT 155

Composition des unités territoriales[modifier | modifier le code]

  • UT 155 (création - dissolution )

Références[modifier | modifier le code]

  1. Militaires et guérilla dans la guerre d'Algérie, Jean-Charles Jauffret, Maurice Vaïsse, Charles Robert Ageron, Volume 863, Éditions Complexe, 2001, p.517 & p.519
  2. Les Unités territoriales en Algérie, 1955-1960, Philippe Lamarque, Sides, 2006, p. quatrième de couverture
  3. a b c d et e Les Unités territoriales en Algérie, 1955-1960, Philippe Lamarque, Sides, 2006, p.525
  4. a b c et d « Nouvelle page 2 », sur www.salan.asso.fr (consulté le )
  5. « Les thèses activistes ont trouvé quatre-vingts partisans au Palais-Bourbon », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • 2006: Les Unités territoriales en Algérie, 1955-1960, Philippe Lamarque, Sides

Voir aussi[modifier | modifier le code]