Yves Godard (officier) — Wikipédia

Yves Godard
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Fonctions
Commandant (d)
11e régiment parachutiste de choc
Commandant (d)
Groupe de renseignements et d'exploitation
Commandant (d)
Dispositif opérationnel de protection
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Yves Jean Antoine Noël GodardVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonymes
Claude, Khider, Françoise, B15Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Allégeance
Formation
Activités
Autres informations
Arme
Grade militaire
Conflits
Condamné pour
Atteinte à la sûreté publique (d) ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Condamnation
Distinction

Yves Godard né le à Saint-Maixent (Deux-Sèvres), mort le (à 63 ans) à Lessines (Belgique) et inhumé au cimetière de Thônes (Haute-Savoie), est un colonel de l'armée française combattant de la Seconde Guerre mondiale, des guerres d'Indochine et d'Algérie.

Biographie[modifier | modifier le code]

Yves Jean Antoine Noël Godard est Élève-officier à Saint-Cyr dans la promotion 1930-1932. Il est affecté au 27e bataillon de chasseurs alpins (BCA) à la sortie de l’école.

En 1939, il est instructeur des skieurs des Beskides en Pologne d'où il part en Roumanie avec les débris de l'armée polonaise.

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

En mai et , il combat avec le 27e BCA sur l'Ailette. Prisonnier des Allemands le à Maizières (Aube) , envoyé en Silésie, il tente plusieurs fois de s’évader et réussit en à la troisième tentative.

Il rejoint en la Haute-Savoie et devient le chef départemental de l'Armée secrète. Il organise les combats des FFI pour la libération de la Haute-Savoie[1]sous les ordres du chef FFI Nizier (Joseph Lambroschini). Après la Libération, le 27e BCA reconstitué, il en reçoit le commandement au sein de la Division alpine et combat en Tarentaise jusqu'à l'armistice.

En , promu chef de bataillon, il prend le commandement du 11e Bataillon de Choc (11e Choc), pour en faire une unité d'élite, et de la citadelle de Mont-Louis (Centre national d'entraînement commando).

Guerre d'Indochine[modifier | modifier le code]

Muté à sa demande en Indochine, il sert sous les ordres du général Gilles, du général Roger Gardet et du colonel Boucher de Crèvecœur. Il commande la colonne dite « Crèvecœur » (du nom du commandant des forces françaises au Laos) qui, au printemps de 1954, se dirige, à partir du Laos, en direction de Dien Bien Phu avec pour mission de recueillir les éventuels rescapés qui auraient réussi une éventuelle sortie du camp retranché (vidéo d'archive)[2].

Guerre d'Algérie[modifier | modifier le code]

En Algérie en 1955, il est chef d’état-major du Groupe parachutiste d’intervention (GPI) commandé par le général Massu et qui deviendra, peu après, la 10e division parachutiste. À l’automne 1956, il participe à ce poste à la campagne de Suez à Port-Fouad et Port-Saïd.

En 1957, il ne participe pas à la première phase (janvier-juin) de la « Bataille d'Alger ». En juin, à la suite de la décision du général Massu de réorganiser son E-M, il forme avec le capitaine Paul-Alain Léger le binôme « renseignement » de la seconde phase (juin-octobre). Alors, infiltration et manipulation remplacent la coercition pour éliminer la ZAA[3]. L'opération d'infiltration et d'intoxication à grande échelle, nommée « Bleuite », atteint ses objectifs et entraîne des purges internes extrêmement meurtrières au sein de l'Armée de libération nationale (ALN) et en particulier de la wilaya III dirigée par le colonel Amirouche Aït Hamouda[4].

En , le général Salan confie au colonel Godard la direction de la sûreté en Algérie. Outre les forces de police, cette direction regroupe les 36 antennes de renseignements et les 18 Dispositifs Opérationnels de Protection (DOP), où sont interrogés et torturés par des équipes mixtes, militaires, gendarmes et policiers, les suspects. Ces DOP sont habituellement présentés comme des centres de torture institutionnels. Dans cette direction, on trouve aussi les centres de tri et de transit, où sont regroupés les personnes assignées à résidence.

Yves Godard a indiqué que l'assassinat de Maurice Audin, par le sous-lieutenant Gérard Garcet, aurait été ordonné par le général Massu et organisé par les hommes du général Paul Aussaresses[5].

Après la Semaine des barricades de , il est muté à Nevers. Au moment du putsch des généraux du , il est à Alger avec les quatre généraux et prend le commandement de la zone Nord-Algérois. Après son échec, il entre dans la clandestinité et participe à l’organisation de l’OAS, dont il devient l’un des principaux responsables en Algérie sous les pseudonymes de Claude, Khider, Françoise ou B15.

Il quitte l’Algérie à l’été 1962 et disparaît jusqu’en 1967. Pour ses actions au moment du coup d’Alger et dans l’OAS, Yves Godard est condamné à mort par le Haut tribunal militaire, puis à vingt ans de détention criminelle par le tribunal militaire spécial et, de nouveau, à la peine de mort par la Cour de sûreté de l’État[6]. Amnistié en 1968, il termine sa vie en Belgique à la tête d’une petite entreprise de fabrication de plafond en plâtre et aluminium à Lessines. Il y meurt le et est enterré à Thônes.

Commandeur de la Légion d’honneur, Yves Godard avait entrepris la rédaction d’un ouvrage intitulé « Les trois batailles d’Alger » dont un seul tome a été publié par Fayard en 1972 sous le titre : « Les paras dans la ville ». (Des extraits du deuxième tome ont été publiés dans « Soldats du djebel » de François Porteu de La Morandière, SPL 1979)

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Quentin Woussen, « La crypte de Saint-Léger à Saint-Maixent-l’École (Deux-Sèvres) : réexamen d’un édifice restauré au xixe siècle », Bulletin du Centre d’études médiévales d’Auxerre, no 20.2,‎ (ISSN 1623-5770 et 1954-3093, DOI 10.4000/cem.14586, lire en ligne, consulté le ).
  2. L'assaut de Crèvecœur par Olivier Le Mire, page, Documents du Monde, Paris 1956.
  3. Patrick Kessel, Guerre d'Algérie : écrits censurés, saisis, refusés 1956-1960-1961, Paris, L'Harmattan, , 286 p. (ISBN 2-7475-3576-2 et 9782747535762, lire en ligne), « Collection Histoire et perspectives méditerranéennes », p. 30.
  4. « Guerre d'Algérie : le poison de la "bleuite" », sur L'Obs, (consulté le )
  5. « Affaire Audin : les révélations posthumes d’Aussaresses sur un crime d'Etat », sur L'Obs, (consulté le )
  6. Jean-Marc Théolleyre, « Vingt ans de détention criminelle par contumace à l'ex-colonel Godard et au capitaine Sergent », sur Le Monde, (ISSN 1950-6244).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-Louis Gérard, Dictionnaire historique et biographique de la guerre d'Algérie. Éditions Jean Curtuchet - 2001 - (ISBN 9782912932273)
  • Achour Cheurfi, Dictionnaire de la Révolution Algérienne (1954-1962), Casbah Éditions, 2004, (ISBN 9961644786) (OCLC 58535558)