Massacre d'Oran — Wikipédia

Massacre d'Oran
Date
Lieu Oran, Algérie
Victimes Pieds-noirs et Algériens partisans de l'Algérie française
Morts Selon l'historien Jean-Jacques Jordi : 326 Européens
Disparus Selon l'historien Jean-Jacques Jordi : 353 Européens
Auteurs Drapeau de l'Algérie Armée de libération nationale, auxiliaires temporaires occasionnels, et civils algériens
Motif La lutte GPRA-état-major de l'ALN et l'hypothèse du coup monté
Participants Soldats de l'ALN, d'ATO et civils algériens
Guerre Guerre d'Algérie

Le massacre d'Oran ou massacre du , se déroule à Oran en Algérie, le jour indiqué, trois mois et demi après la signature des accords d'Évian mettant fin à la guerre d'Algérie, deux jours après la reconnaissance officielle de l’indépendance[a], et quelques heures avant sa proclamation.

Le jour du transfert officiel de la souveraineté entre le gouvernement français et le Gouvernement provisoire de la République algérienne, une fusillade — dont l'origine est inconnue — provoque panique et confusion à la place d'Armes, lieu de manifestations populaires fêtant l'indépendance. Si l'on ignore qui prend l'initiative du massacre, les témoignages font état de la présence d’éléments de l'Armée de libération nationale algérienne[réf. souhaitée] (en violation des accords d'Évian), d'auxiliaires temporaires occasionnels[b] et de civils algériens, commettant des exactions à l’encontre de pieds-noirs et d'Algériens pro-français. Les forces armées françaises tardent plusieurs heures avant de s'interposer.

Les estimations du nombre de victimes du massacre sont incertaines et vont de 95 tués (dont 20 pieds-noirs et 75 musulmans)[réf. souhaitée] à près de 353 Européens morts et disparus et une centaine de musulmans morts et disparus.

Après soixante ans d'occultation par les pouvoirs publics français, Emmanuel Macron déclare le devant des associations de rapatriés que le « massacre du 5 juillet 1962 à Oran, qui toucha des centaines d'Européens, essentiellement des Français, doit être reconnu »[1].

Le contexte[modifier | modifier le code]

La violence, de février 1961 à février 1962[modifier | modifier le code]

À la fin de l’année 1960, le FLN commence à se fondre dans la population d’Oran (220 000 personnes) et, durant l'été 1961, l'OAS fait de même dans la population européenne (213 000 personnes). Dans une ville où le terrorisme avait été relativement contenu[c], cette double infiltration provoque un déferlement de violence.

Aux attentats FLN (à partir de février 1961[d]) répliquent ceux de l'OAS (à partir d’août 1961). Les attentats — facilités par le fait que les populations sont bien plus mêlées que, par exemple, celles d’Alger — dressent les habitants les uns contre les autres ([2]). Chacun voit désormais dans l’autre un possible complice des terroristes adverses.

Confrontées à un sanglant chaos, les autorités sont conduites à séparer les deux communautés[e], ce qui a des conséquences dramatiques pour les nombreux Algériens travaillant dans les quartiers européens. Et la ville, où s'affrontent FLN, OAS, « barbouzes » et forces de l'ordre françaises, devient un champ de bataille jusqu'à l’été 1962[f], les Algériens et les Européens payant au prix fort des stratégies de terreur, de contre-terreur ou de répression.

La violence, après le cessez-le-feu[modifier | modifier le code]

Les accords d’Évian () ont fixé la date de cessez-le-feu () entre la France et le FLN, ainsi que le principe d’un scrutin d'autodétermination de l'Algérie[g]. Après le cessez-le-feu, le FLN n'est plus contenu par l'armée française[h] et peut donc agir plus librement. Dès le , le massacre des harkis commence en Algérie[i].

Dès le , une vague d’enlèvements de personnes[3] s’abat sur Oran[j]. Les rapts s’effectuent par le moyen de barrages[4] établis dans la ville par le FLN, notamment dans les quartiers musulmans, que doivent traverser des Européens pour se rendre à leur travail — quartiers où les soldats français ne patrouillent plus[5]. Les enlèvements sont quotidiens. Ils se poursuivent jusqu'au mois de novembre[6]. On découvre des charniers du FLN[5]. Les habitants du bled, eux-mêmes visés par les enlèvements, se replient sur la ville. L'épouvante s'installe. C’est en ce mois d’avril que se déclenche l’exode des Européens d’Oran[k]. L'OAS, se lance à son tour dans les attentats visant délibérément des innocents[5].

Le , l'OAS a cessé le combat[7]. Ses effectifs ont quitté la ville pour l'Espagne[8] — les derniers, le [9]. Un Comité de réconciliation entre les deux communautés a été créé[l]. Il tient une réunion d'organisation à la préfecture, le [10]. Au cours de celle-ci, le chef du FLN d’Oran, le capitaine Bakhti[m], se veut rassurant : « L’ALN est présente à Oran. Pas question d’égorgements. Au contraire, nous vous garantissons une vie meilleure[11]. » Les titres de l'Écho d'Oran donnent à penser que l'heure est à l'apaisement[12].

Depuis le , des camions militaires français sillonnent les rues de la ville, diffusant des messages rassurants, promettant la protection de l’armée française à la population européenne, l’incitant à ne plus avoir peur, à sortir et à reprendre normalement ses activités[13].

Néanmoins, l’inquiétude est grande, concernant la poursuite des exactions du FLN.

Car les enlèvements continuent. Du 26 au , près d'une centaine de personnes sont enlevées en Oranie ; puis, du au , 30 autres[14]. Dans le petit peuple, c’est toujours la peur qui prédomine. On ne peut écarter les images horribles et les massacres, qui ont marqué la fin du Congo belge, deux ans plus tôt. Les Européens continuent de quitter la ville.

Mais les bateaux et avions sont insuffisants pour assurer l’exode. À partir du , en métropole, une grève de personnels de navigation vient tout aggraver[n]. Le rythme des départs d’Oran fin juin n’est que de 3 000 personnes par jour.

La lutte GPRA-état-major de l'ALN et l'hypothèse du coup monté[modifier | modifier le code]

carte sommaire d'Oujda à Oran
Jusque-là cantonnée au Maroc, l'ALN de l'extérieur commence à investir les postes-frontières et Tlemcen, le .

Le scrutin d’autodétermination a eu lieu, le . Les résultats en sont connus (99,72% de voix favorables à l’indépendance[15]).

L’ALN de l’extérieur[o], jusque-là cantonnée au Maroc, commence à entrer en Algérie, le [16]. L’état-major général de l'ALN, allié à Ben Bella, est en pleine lutte pour le pouvoir, face aux modérés du GPRA[p]. Et, au contraire de ce dernier, il est hostile au maintien d’une présence européenne en Algérie[17]. Mohamed Harbi, ancien responsable FLN et historien précise :

« Avec la France, la Tunisie et le Maroc, il faut bien manœuvrer. Car si ces États apportent leur soutien au GPRA et bloquent l'ALN à l'extérieur, c'en est fini de la coalition benbelliste [...] L'état-major a une vue cynique des choses ; il désire ruiner l'autorité du GPRA. Avec Ben Bella, il ne reculera devant aucun procédé pour se saisir du pouvoir. »[18].

Ce contexte fournit des arguments à ceux qui soulèvent l’hypothèse de troubles, prémédités en haut lieu[18]. Certes, le massacre du permet à l’ALN de l’extérieur de dire qu'elle entre dans Oran le 8 pour « maintenir l’ordre[q] » — entendant par là que le GPRA est incapable de le faire[r]. Mais, concernant un coup monté, on est toujours dans le domaine de l'hypothèse[s].

Dans un compte rendu de livres paru dans la revue Outre-mers[19], l’historien Guy Pervillé écrit : «Mais depuis quelques années, l’hypothèse d’une provocation menée par l’ALN du colonel Houari Boumediene, pour discréditer le GPRA, et aider à porter Ben Bella au pouvoir, soutenue depuis longtemps par l’un des principaux contributeurs de L’agonie d’Oran, Jean-François Paya, a reçu le soutien des historiens Gilbert Meynier et Jean-Jacques Jordi. Le livre de Guillaume Zeller permet au lecteur une bonne initiation sur ce thème... ».

Le politologue Bruno Étienne, spécialiste de l'Algérie, est seul à désigner un groupe comme responsable des massacres et des enlèvements à Oran le  : il s'agit d'après lui d'une katiba (compagnie) de l'ALN de l'extérieur, celle de Cheir Belkacem.

Arrivée du camp A de Dar El Kebdani (Maroc) en avant-garde, elle aurait été déjà présente à Oran ce jour-là[20]. Pour Jean-François Paya, une confirmation de cette implication ne pourrait que « renforcer la thèse du coup monté par Oujda[21] » (par l'état-major général de l'ALN, basé à Oujda, au Maroc).

L'appel à la manifestation du [modifier | modifier le code]

Depuis le 1er juillet, des manifestations musulmanes ont salué joyeusement l’indépendance — défilés de voitures chargées d’hommes et de femmes « hurlant des slogans et des you-you mais, en somme, plutôt bon enfant[22] ». Le chef de la wilaya V (Oranie), le colonel Othmane, acquis à l'ALN de l'extérieur, a dépêché sur Oran les sept katibas[t] de l'ALN qu’il a pu reconstituer après le cessez-le-feu. Elles ont défilé dans la ville le , encadrant les manifestants[18]. Ce même jour, , le capitaine Bakhti a donné l’ordre de cesser les manifestations.

Mais au soir elles reprennent[23]. Car, sur Radio-Alger, le GPRA appelle à de grands rassemblements pour le , jour de la proclamation de l’indépendance. À Alger, les festivités seront présidées par Benyoucef Benkhedda et Krim Belkacem.

Cette coloration GPRA des manifestations irrite peut-être les «ultras[u] » de l'ALN : selon Jean-François Paya, aucun déploiement de foule n’est prévu en Oranie, bien tenue en main par les benbellistes[18].

À Oran même, le capitaine Bakhti, lié aux ultras, affirme qu’aucune manifestation n’est prévue. Il appelle à la reprise du travail[18]. Le capitaine Bakhti informait jusque-là le général Katz (par le canal du commandant de gendarmerie Humbert) de tout ce qui touchait aux démonstrations de liesse. Il ne le prévient pas d’une manifestation devant se dérouler le jour de la proclamation de l’indépendance[v].

Il ne le fera que le , « vers midi », c’est-à-dire après le début du massacre[24].

Les opinions divergent quant à la prise d’initiative de la manifestation...

  • Le général Katz avance que les gens, ayant entendu Radio-Alger, auraient spontanément décidé de défiler le [25].
  • L'historien algérien Fouad Soufi fait observer que les milieux intellectuels, scouts musulmans et syndicalistes UGTA de la ville[w] étaient hostiles à l’ALN de l’extérieur. Ces modérés, ayant entendu les consignes du GPRA sur Radio-Alger, auraient initié la manifestation, au mépris des injonctions du capitaine Bakhti.
  • Les théoriciens du coup monté, tel Jean-François Paya, souscrivent à cette idée. Mais ils vont plus loin. Le coup de feu mystérieux faisant dégénérer la manifestation «GPRA» aurait été, selon eux, une provocation des benbellistes. En déclenchant volontairement des troubles, les ultras accentuaient l’exode européen, déconsidéraient le GPRA et justifiaient l’entrée de l’ALN de l’extérieur dans la ville[26]comme document l’ordre du jour du 5 juillet 62 de L’ALN d’Oujda prévoyant de manière prémonitoire sa vocation de maintenir l’ordre ! et sa condamnation du GPRA[27] Document ALN du 5 juillet 1962 transmis par une note de renseignement de l'Armée française (2e Bureau d'Oran, 22 juillet 1962).
  • Jean Monneret balaie ces hypothèses. Selon lui, le FLN benbelliste d’Oran avait parfaitement en main la population musulmane. Elle n’aurait pu spontanément décidé de défiler. Quant aux fidèles du GPRA (les modérés), ils n’étaient pas assez influents pour contrarier la volonté des ultras. L'historien affirme d’autre part que l’ALN de l’extérieur n’avait nullement besoin d’un prétexte pour entrer dans Oran. Selon Jean Monneret, la manifestation aurait bel et bien été organisée par le FLN benbelliste tenant la ville. Sur le point de comprendre pourquoi Bakhti n’a pas prévenu le général Katz, Jean Monneret veut y voir l’affirmation d’une distance prise, dans l’ivresse d’une émancipation toute neuve, vis-à-vis de procédures tatillonnes imposées par les Français[28].

La manifestation[modifier | modifier le code]

plan très sommaire du centre ville d'Oran
Le centre-ville d’Oran en 1962.

Il reste à Oran, le , environ 100 000 Européens[29]. Ils bénéficient, en principe, de la garantie de leur sécurité et de leurs personnes et de leurs bien, par les accords d'Évian.

La manifestation musulmane se met en place, très tôt. Dès sept heures, la circulation automobile est perturbée. En tête, vont les scouts musulmans, avec leurs foulards vert et blanc.

Des banderoles anti-benbellistes proclament : « Non au culte de la personnalité » ou « Un seul héros, le peuple »[18]. Parti de Ville-Nouvelle, le cortège emprunte le boulevard Joseph-Andrieu, puis le boulevard Maréchal-Joffre, et prend à droite le boulevard du 2e Zouaves, jusqu’à la place Karguentah.

Les manifestations des jours précédents s’étaient cantonnées à la bordure des quartiers musulmans[x]. La foule aujourd’hui s’engage dans le boulevard de Sébastopol, retrouve le boulevard Maréchal-Joffre. Elle progresse ainsi vers la place d'Armes[30] (place Foch), c’est-à-dire vers les quartiers européens[31].

Car une cérémonie est prévue, place d’Armes : l’ALN doit hisser le drapeau algérien sur la façade de la mairie[32]. Des soldats de l’ALN, en treillis «léopard», sont en effet présents (il pourrait s'agir soit d'hommes de la wilaya V, soit de ceux de l'ALN de l'extérieur dont parle Bruno Étienne : la katiba de Cheir Belkacem).

Le service d’ordre et la circulation sont assurés par des ATO (Auxiliaires Temporaires Occasionnels) en uniforme plus clair, submergés. Sur la place, la foule des manifestants musulmans est maintenant considérable, les femmes en haïk groupées d’un même côté, avec les enfants. L’atmosphère est à la fête, et l’exaltation à son comble[33].

La fusillade de la place d'Armes[modifier | modifier le code]

plan très sommaire d'Oran
Plan général d'Oran.

À 11 h 15[y], un coup de feu d’origine inconnue est entendu, place d'Armes[z]. On n’y prête guère attention, puisque l’on est familier des coups de feu (depuis le 1er juillet, l’habitude est prise de tirer en l’air pour manifester sa joie[29]). Mais d’autres coups de feu répondent au premier.

Des musulmans armés se mêlent à la foule[34]. Certains sont en uniforme (ATO et ALN). Et il s’avère que de nombreux manifestants sont armés[35]. Les tirs se généralisent. Un mouvement de panique s’empare de la foule des manifestants musulmans. Beaucoup se couchent à terre. Femmes et enfants s’enfuient. Il y a peut-être des victimes. La fusillade est si nourrie et si confuse qu’on ne peut dire qui tire sur qui.

Le massacre[modifier | modifier le code]

On ignore qui prend l’initiative du massacre d’Européens qui va suivre. En revanche, concernant son déroulement, ainsi que les enlèvements, les témoins sont unanimes à mettre en cause l’ALN, les ATO et des civils équipés de pistolets et de couteaux[aa].

Au début, on voit beaucoup les ATO s’impliquer dans les lynchages et dans les meurtres[ab]. Puis, peu à peu, les hommes de l’ALN s’imposent en nombre dans les exactions[36].

Tous ces hommes armés agressent les Européens qu’ils rencontrent[37]. Ils vont mettre à feu et à sang de nombreux quartiers européens[31]. Les hommes armés se ruent sur les immeubles, enfoncent les portes des appartements, ouvrent le feu dans les restaurants[38], arrêtent, enlèvent, égorgent, au hasard des rencontres[39]. Des rafales de mitraillettes balaient les terrasses des cafés, les porches, les voitures[39].

Sur les atrocités commises, de nombreux témoignages[ac] se recoupent : exécutions sommaires de nombreux Européens et d'Algériens soupçonnés de leur avoir été favorables[40], scènes de lynchage (place d’Armes, boulevard de Sébastopol, place Karguentah, boulevard de l’Industrie, rue d’Arzew et ailleurs[41]), actes de torture (pendaisons, mutilations, énucléations[42],[43]), Ces exactions et ces centaines de crimes contre des civils véhiculent deux messages : le premier que la vie paisible et confiante avec les voisins connus depuis des décennies ne sera plus possible ; le deuxième que l'insécurité, la peur panique et la volonté de fuir, à tout prix, des populations européennes sont maintenant prépondérantes.

Les enlèvements[modifier | modifier le code]

Les premiers rapts sont signalés vers 12 h 10 : une centaine d’Européens sont dirigés sur Ville-Nouvelle[44] (quartier musulman du centre[ad]). D’autres rapts ont lieu avenue de Sidi-Chami (12 h 20). Entre 12 h et 12 h 30[41], la poste principale est envahie, les fonctionnaires français présents sont égorgés[ae] et une trentaine de personnes, hommes et femmes, sont enlevées, contraintes de se déplacer à genoux[af].

À 13 h 15, des zouaves signalent de nombreux enlèvements d’Européens, rue du Lieutenant-Dahan et dans le secteur du cinéma Rex[ag]. D’autres sont signalés boulevard du 2e Zouaves, rue d’Arzew (rue Général-Leclerc), boulevard de Mascara (boulevard Édouard-Herriot) et boulevard des 40 mètres (boulevard du Corps-Expéditionnaire-Français)[45].

Les hommes de l’ALN quadrillent la ville[ah]. Ils enlèvent des centaines d'Européens[46], et les regroupent. C’est ainsi qu'ils conduisent des Européens en cortège au commissariat central, ou vers Petit-Lac[ai] (quartier musulman, au sud-est), où sont pratiqués des assassinats de masse[aj]. Certains de ces prisonniers sont tués en chemin[47]. D'autres sont sauvés par des musulmans[ak].

Les dispositions encadrant une intervention française[modifier | modifier le code]

Les accords d’Évian (article V) prévoient que l’armée française peut intervenir, au cas où la sécurité de ressortissants français serait menacée. Et ce, jusqu’à la remise des pouvoirs à une Assemblée nationale algérienne élue[48]. Il n'y a donc pas risque de protestation de la part de l'Exécutif provisoire algérien.

Mais, lors du conseil des ministres du , Louis Joxe a évoqué la peur dans laquelle baignaient les harkis et les Européens ; et le président De Gaulle a livré son sentiment là-dessus : « La France ne doit plus avoir aucune responsabilité dans le maintien de l’ordre après l’autodétermination. Elle aura le devoir d’assister les autorités algériennes ; mais ce sera de l’assistance technique. Si les gens s’entre-massacrent, ce sera l’affaire des nouvelles autorités[49]. »

Du au , le général Katz, commandant le Corps d'armée d'Oran, a reçu d’Alger « vingt notes ou messages[50] », parfois contradictoires, restreignant la capacité d’intervention française (en particulier, les notes des 13 et de son supérieur direct, le général Fourquet, chef d’état-major en Algérie).

  • La note 2140 du 13 juin attirait l’attention sur le fait qu’après le scrutin d’autodétermination, l’exécutif provisoire serait investi de toutes les responsabilités « sans disposer encore des moyens correspondants[51] ».
  • Quant à la note du [52], le général Katz en dit que « les dispositions arrêtées étaient bonnes tout au plus à régler une manifestation dans une paisible sous-préfecture[53]. » Or, une note aux chefs de corps no 99 /saor/3/ope du 20 juin signée général Katz prévoyait l’usage de la légitime défense y compris pour les ressortissants français après le 3 juillet (non appliquée sur l’ordre du pouvoir central la veille de l’indépendance, avec l’ordre strict de consigner les troupes).

Le , lors de la réunion du Conseil des affaires algériennes[al], le président De Gaulle a rejeté l'instruction Messmer, autorisant une intervention « d’initiative française » (c’est-à-dire non sollicitée par l’exécutif provisoire algérien)[54]. La décision finale du Conseil est donc plus restrictive : « L’intervention dite d’initiative ne devra être envisagée pour assurer la protection de nos forces ou celle de nos nationaux que dans les cas de légitime défense ou d’attaque caractérisée[55]. » Dès le , l'EMIA (état-major interarmées[am]) rédige une instruction précisant que la France n'exerce plus de responsabilité de maintien de l'ordre, sauf menace directe et grave sur ses ressortissants[54].

Les 29 et 30 juin, le général Franco dépêcha deux navires qui embarquent des milliers de Français après avoir indiqué au général de Gaulle que ce serait un affrontement armé si on empêchait de mener à bien cette mesure humanitaire[réf. nécessaire].

Le , la menace est directe et grave. Mais le général Katz a pu, au travers des notes du général Fourquet, prendre la mesure de l’hostilité des politiques à toute intervention « d’initiative[an] ». Il dispose d'une garnison totale de 18 000 hommes dont 12 000 sur le seul secteur d’Oran-Ville cantonnés sur plusieurs sites, casernes, lycées, collèges, stades, écoles imbriqués dans la ville à proximité immédiate des événements tragiques qui ont eu lieu[réf. nécessaire].

La réaction française[modifier | modifier le code]

Le général Katz sort de trois années de « mise au placard » pour avoir déplu au pouvoir politique[56]. Rentré en grâce l’année précédente, il a obtenu sa troisième étoile. De son propre aveu, il est venu à Oran pour prouver qu’il la mérite[57]. Il commande le GAOR (Groupement autonome d'Oran) et, à titre provisoire, le XXIVe corps d'armée[ao]. Il est donc à la tête des 18 000 soldats français présents à Oran[ap].

Si les instructions qu’il a reçues sont déclarées « incompréhensibles » par Gérard Israël[11] et « ineptes » par Jean Monneret[58], son attitude est qualifiée d’« atterrante » par Georges-Marc Benamou[59]. Le général Katz tarde en effet à réagir (plusieurs heures s’écoulent entre le début du carnage et l'intervention des forces françaises)[aq].

Le JMO (journal de marche et d’opérations) du Groupement autonome d’Oran rappelle à 12 h 15 (un des moments les plus intenses du massacre) que les troupes sont consignées ce [ar]. Les témoins, tant civils que militaires, tant pieds-noirs que métropolitains, « confirment unanimement qu’il était interdit aux forces françaises d’intervenir »[60].

Le général Katz dit qu’il était privé de téléphone. Il dit n’avoir été informé de l’existence de troubles que vers midi, par le capitaine Bakhti, qui s’était déplacé[24]. « S’il y a eu cette malheureuse journée, dit le général Katz, la faute en incombe au gouvernement français[as], qui m’a retiré le maintien de l’ordre. Il a été passé au FLN qui était incapable de l’assumer[61]. » Le gouvernement français « a agi avec légèreté en donnant le maintien de l’ordre à des gens qui ne pouvaient pas l’assumer. Il y aurait dû y avoir une période de transition de je ne sais combien, quinze jours, un mois où [ou], en tout cas, il aurait fallu qu’on puisse l’assumer avec eux[62] ».

Les soldats français restent dans les casernes. Les initiatives participant d’un sentiment humain sont isolées[at], comme l’acte de désobéissance du lieutenant Kheliff, qui intervient avec son unité de chasseurs du 30e BCP, loin de sa base, pour faire libérer des centaines de prisonniers européens, regroupés devant la préfecture[63].

Autre officier enfreignant les ordres : le capitaine Croguennec[au], commandant la 2e compagnie du 2e zouaves. Peu après 14 heures, il fait libérer et sauve certainement de la mort plus de 400 personnes, enfermées au commissariat central, et il les accueille dans son cantonnement de l’école Jules-Ferry[av].

Les chronologies relatives à l'intervention française ne s'accordent pas toujours.

  • Le général Katz dit qu'il donne l'ordre d'intervenir à « midi et quart, midi et demi[64] ». Il donne cet ordre « aux gendarmes. Pas aux chefs de corps que je ne pouvais toucher » (des problèmes de transmission l'empêchent de joindre les forces de troisième catégorie). Les gendarmes sortent « tout de suite » pour patrouiller[65].
  • Geneviève de Ternant parle d'une sortie des gendarmes mobiles à 17 h seulement, avec retour au calme immédiat[22].
  • Jean Monneret parle d'une mise en place de gendarmes mobiles et de leurs blindés à 15 h, du calme qui revient, uniquement sur les lieux de leur présence, et du retrait des blindés à 15 h 30[66]. Il ne détaille pas la suite de l'intervention française, et ne fait pas état d'un déploiement des forces de troisième catégorie.
  • Georges-Marc Benamou évoque une intervention en deux temps : les « premiers gendarmes mobiles » ne sont « opérationnels qu'à 15 h 30 » ; puis, à 17 h, « l'armée » (par ce terme, Benamou entend les forces de troisième catégorie) est « déployée » et le calme revient[67].
  • Jean-Jacques Jordi parle d'une intervention en trois temps : les blindés de la gendarmerie mobile se positionnent vers 15 h 45[68] ; puis « il faut attendre 18 h 45 pour que le général Katz demande aux gendarmes mobiles de patrouiller uniquement dans les quartiers européens[69] » ; enfin, les forces de troisième catégorie se déploient (Jordi estime qu'elles ne sont pas encore déployées à 18 h 50[70]).

Si l'on se fie au journal de marche et d'opérations du Groupement autonome d'Oran, c’est à 14 h 20 que l'ordre est donné de mettre en place des gendarmes mobiles « pour 15 heures » en six endroits du centre où ont eu lieu des troubles : square Garbé, devant le palais de justice, place Karguentah, devant le cercle militaire (où les gendarmes mobiles arrivent à 15 h 30[71]), devant la poste centrale et place Sébastopol[72].

Les gendarmes mobiles sont les « forces de deuxième catégorie » dont la note du général Fourquet en date du (citée ci-avant) autorise l’emploi, en cas de risque grave couru par les nationaux. Pour ce qui concerne l'intervention des « forces de troisième catégorie » (ce que les civils entendent communément par « l’armée »), la note dit qu’elle ne peut se faire que « sur demande expresse des autorités civiles[73] ». Le maintien de l’ordre dans les quartiers périphériques — et notamment musulmans, où ont été emmenées le plus grand nombre des personnes enlevées — reste du ressort de l’ALN[74].

À 15 h, l'intervention des gendarmes mobiles est « statique[75] » (pas de déploiement, pas de patrouilles). Leur présence a un effet apaisant sur les lieux même. Dans le reste de la ville, l'insécurité persiste. Des Européens sont enlevés, à l'intérieur même de leur logis. Les patrouilles de l'ALN et des ATO tirent sans sommation sur les piétons et automobilistes[76]. Une demi-heure plus tard, à 15 h 30, ordre est donné aux blindés de « rentrer à leurs cantonnements[77] ».

On ignore tout des palabres qui pourraient expliquer le retard pris dans l’intervention française. Le général Katz a peut-être négocié à la fois du côté français et du côté algérien.

  • Beaucoup de choses ont été dites au sujet d’un ordre téléphonique de non-intervention qu’aurait reçu de Paris, ce jour-là, le général Katz[aw]. Lequel dément catégoriquement : « Non, je n’avais pas d’ordres de Paris à avoir [...] Le maintien de l'ordre m'est retiré, je ne l'ai plus et puis c'est tout[78]. » Les instructions sont là depuis la fin du mois de juin, il doit s’y plier : « Je ne pouvais intervenir que sur demande du préfet algérien[61]. »
  • La négociation avec l'autorité civile algérienne porte-t-elle bien sur le seul recours aux forces de troisième catégorie ? ou faut-il négocier aussi le déploiement des gendarmes mobiles ? Le général est muet sur les éventuelles tractations[74]. Il déclare seulement avoir rencontré le préfet algérien, Souiyah El Houari, à 16 h 30[79].

Néanmoins, les enlèvements et assassinats se poursuivent jusqu'à la tombée de la nuit[80]. Jean Monneret suggère que la négociation du général Katz avec le préfet algérien a pu être longue et ardue, et n'aboutir le qu'à des « mesures d'urgence ». En effet, selon le rapport du général Katz[81], il faut attendre le 6 pour que le préfet accepte que les gendarmes mobiles soient chargés en permanence du maintien de l'ordre dans les quartiers européens[82].

D'après Jean Monneret, dans les quartiers musulmans, l’ALN, qui a pris une part prépondérante au massacre et aux rapts, va se retourner avec un zèle féroce contre ceux qui l’ont accompagnée dans ces exactions : ATO et civils en armes. Ce qui pourrait expliquer un certain nombre des victimes musulmanes[83].

Après le massacre[modifier | modifier le code]

Au soir de cette journée, le président de Gaulle apparaît comme prévu à la télévision, et proclame l’indépendance de l’Algérie.

Des charniers vont être découverts, notamment celui de Petit-Lac[ax] (le général Katz a toujours nié l'existence de ce charnier[84]).

Le nouveau préfet Lahouari Souyah et le capitaine Bakhti annoncent que les responsables des troubles, qu'ils disent connaître parfaitement, seront châtiés sans pitié[85]. Le , à Pont-Albin[86], le capitaine Bakhti présente aux médias 58 prisonniers musulmans arrêtés la veille à Petit-Lac[87]. Il les charge de tous les crimes commis[88]. Version à laquelle « personne ne crut à Oran, même chez les musulmans[48] ».

Selon Jean-Jacques Jordi, il ne s'agit là que d'une mise en scène destinée à tromper la presse internationale[85]. Les prisonniers sont présentés comme des tueurs du bandit Mouedenne Attou. Ce « sanguinaire mais minable chef de bande[48] » sévissait dans les quartiers est, depuis le cessez-le-feu. Membre du FLN[89], il était chef du renseignement de la zone R4 — zone de Petit-Lac — à Oran[ay]. Les bruits les plus divers courent, sur le sort d'Attou. Selon le correspondant du Figaro, Attou se trouvait au nombre des prisonniers présentés à la presse[87]. Mais l’OAS affirme l’avoir abattu le [90]. Selon Jean-Jacques Jordi, Attou ne figure pas parmi les prisonniers : Bakhti annonce que l'ALN vient de le supprimer. Toujours selon Jean-Jacques Jordi, Attou aurait fini sa vie à Oran, bien après l'indépendance, après avoir travaillé aux abattoirs de la ville[85].

Ce massacre achève de terroriser la population civile européenne. Il lui montre qu’elle est privée de protection. Il lui montre la fragilité de son statut, défini par des accords d'Évian, qui sont remis en cause d'un côté comme de l'autre[az]. Le massacre suscite le désespoir des Européens, dont l’exode prend alors un tour accéléré et définitif.

Beaucoup s'étaient contentés jusque-là de mettre leur famille en sécurité en métropole, en attendant de voir comment les choses allaient se passer. Cruellement édifiés, ils partent à leur tour[91]. En octobre 1962, il ne reste plus en Algérie que deux cent mille pieds-noirs[92], sur environ un million l’année précédente[93].

Le nombre de victimes[modifier | modifier le code]

Si tous les témoignages confirment les scènes de massacre, l’ampleur de celui-ci est très difficile à estimer. Le désordre régnait alors. Depuis le cessez-le-feu, les habitants du bled avaient trouvé un refuge précaire dans la ville. Au port, sur l’hippodrome et à l’aéroport, dans un invraisemblable chaos, s’entassaient des milliers d’Européens espérant un départ[94],[95].

Côté algérien, on était en pleine lutte GPRA-ALN de l’extérieur. La volonté de silence des autorités, tant algériennes que françaises, gêne toute vérification.

Les chiffres avancés de part et d’autre oublient le plus souvent des précisions importantes : parle-t-on des morts ? des disparus ? des morts et disparus ? parle-t-on bien des seules victimes européennes ? ou des musulmans et Européens confondus ? parle-t-on bien de la seule journée du [96], dans la seule ville d’Oran ? Il s’ensuit une grande disparité dans les chiffres, et des querelles, même au sein de la communauté pied-noir[97].

Le premier bilan fut établi dès le par le Dr Mostefa Naït, membre du FLN, qui dirigeait à l’époque l’hôpital civil d’Oran : 101 morts dont 75 Algériens et 25 Européens[98], et 145 blessés dont 105 Algériens et 40 Européens. Des chiffres repris par le journal L’Echo d’Oran du 9 juillet 1962.

Le général Katz, jamais sur le terrain lui-même, osera, dans son rapport du 12 juillet 1962, affirmer qu’il y a eu un peu plus de 20 morts européens et autant de blessés. Ridicule et mensonger. Il maintiendra ces chiffres dans les décennies suivantes[99].

Jean Herly, alors consul général de France, déclarera le , avoir été saisi de 448 plaintes concernant des meurtres et des disparitions, une plainte pouvant concerner plusieurs personnes. Donc un minimum de 700 à 2 500 morts. Ces déclarations furent reprises dans Le Monde des 29 et 30 juillet 1962[100].

Dans le journal Le Monde du 25 juillet 1972, le docteur Alquié, ancien adjoint au maire d'Oran, qui avait ouvert une permanence à l'hôtel de ville dès le lendemain du drame, affirme pour sa part que, dans la seule journée du , il recueille 500 dossiers de disparitions et de demandes de recherche. Il affirme dans le même article du Monde :

« Quant aux disparus, il y en eut certainement plus d'un millier, qui connurent une fin atroce, soit en ville nouvelle, où ils furent brûlés, soit aux abattoirs, où ils furent pendus à des crochets de boucher, soit au Petit-Lac, où ils furent jetés dans ses eaux boueuses, après avoir été torturés »[101].

Dans les années 1970, 80 et 90, des associations de pieds-noirs donnent des chiffres beaucoup plus élevés : 3 000 morts, 5 000 morts voire 25 000 morts[102],[103],[104].

En 1977, Jean-Pierre Chevènement, dans son ouvrage Le vieux, la crise, le neuf, donne de nouveaux chiffres. À l’époque jeune énarque et sous-lieutenant, attaché à partir du 5 juillet 1962 auprès de Jean Herly, consul général de France à Oran, Chevènement écrit que « sa principale tâche était de retrouver les huit cents disparus du 5 juillet »[105].

En 1992, dans la seconde édition de son recueil de témoignages, L’Agonie d’Oran, Geneviève de Ternant dresse la liste de 195 personnes mortes ou disparues le seul 5 juillet 1962 et 19 autres pour les jours précédents et suivants, soit 214 personnes[106].

En 1994, en réponse aux 500 morts et disparus avancés par Alain-Gérard Slama[107], Jacques Lenoir ramène ce bilan à 40 ou 50 morts et disparus[108]. Cinq ans plus tard, Alain-Gérard Slama ramènera dans un autre article le bilan à « peut-être deux à trois cents victimes »[109].

En 2004, le président de la Mission interministérielle aux rapatriés (MIR) Marc Dubourdieu confie au président du Haut Conseil aux rapatriés (HCR) Alain Vauthier le soin de constituer une équipe de recherche, dont la coordination est confiée au général Maurice Faivre. Le rapport, établi en novembre 2006 et remis au Premier ministre Dominique de Villepin, table sur au moins 331 disparitions d'Européens pour les journées du 5 au 8 juillet 1962 à Oran, à partir des documents analysés au Quai d'Orsay[110].

En 2007, Jean Monneret, qui a consulté les archives du Service historique de la Défense à Vincennes soumises à dérogation, estime que le total des morts et disparus pour les journées des 5, 6 et 7 juillet 1962 est de 365 personnes tout en affirmant « qu’il reste néanmoins tout à fait impossible d’affirmer un chiffre définitif »[111]. Le même historien, dans son livre La tragédie dissimulée paru en 2006, indiquait, qu’à s’en tenir aux archives militaires et aux archives du Quai d’Orsay, le bilan du 5 juillet se situait entre 365 et 453 victimes[112].

Colette Ducos-Ader, membre du Groupe de recherche sur les Français disparus en Algérie (GRFDA), a travaillé durant plusieurs années sur ce sujet et, dans ses dernières conclusions en 2010, est parvenue quant à elle au nombre de 456 disparus pour les journées de juillet 1962 à Oran[113].

En 2011, l'historien Jean-Jacques Jordi apporte de nouveaux chiffres[114]. Précisons que l'historien ne dissocie pas les victimes du de celles des jours qui précèdent et qui suivent dans le « Grand Oran ». Il évoque tout d'abord les chiffres de Jean-Marie Huille, conseiller technique pour les affaires militaires de Jean de Broglie (alors secrétaire d'État chargé des Affaires algériennes), et qui indique dans une note adressée en 1962 à ce dernier qu'« il y a eu 671 victimes françaises des événements d'Oran (disparus et décédés) ». Jean-Marie Huille obtient ce chiffre en croisant les données des divers rapports fournis après les faits, par des responsables français en poste à Oran[ba]. Jean-Jacques Jordi compare ensuite les chiffres de Jean-Marie Huille à ses propres chiffres, déduits des archives qu'il a consultées : 353 personnes disparues et 326 personnes dont le décès a été constaté, soit un total de 679 victimes (du au , dans le « Grand Oran »). Ce qui est très proche de l'évaluation de Jean-Marie Huille[115]. En tenant compte « des cas dits incertains », l'auteur estime donc qu'il y a eu en quelques jours, dans le « Grand Oran », environ 700 morts et disparus européens et une centaine de morts et disparus musulmans[115].

En 2014, l'historien Guy Pervillé reprend et confirme le nombre d'environ 700 victimes européennes, dans son livre Oran, 5 juillet 1962. Leçon d’histoire sur un massacre[116].

La non reconnaissance du massacre[modifier | modifier le code]

Drapeau non-officiel des « Français d'Algérie » tel qu'il apparaît sur le site amateur oran1962.free.fr

« Le massacre du d’Oran, écrit Georges-Marc Benamou, semble être un événement clandestin, discutable, fantasmé, et dont seuls les survivants se repassent le souvenir. Aucune étude historique définitive. Pas de véritable investigation. Peu de livres. Pas une plaque, nul hommage officiel de la République. Quand il s’agit des massacres du d’Oran, tout est sujet à caution. »[117]

Se heurtant aux intérêts économiques, au silence des pouvoirs publics, à celui des médias et des historiens, les familles des victimes se battent pour que le massacre soit reconnu[118].

À la question d’un parlementaire[119] lui demandant de préciser ce qu’il envisage de faire afin que la mémoire des victimes du massacre d’Oran puissent être honorée, Hamlaoui Mekachera, ministre français délégué aux anciens combattants, répond, en 2007 :

« Je tiens à rappeler que la République rend solennellement hommage aux combattants morts pour la France pendant la guerre d'Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie le de chaque année. Conformément aux dispositions de la loi no 2005-158 du 23 février 2005 portant reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés, les victimes civiles et les disparus en Afrique du Nord sont désormais associés à cet hommage national. À ce titre, dans le cadre de la cérémonie nationale du , une plaque[bb] a été inaugurée par le Premier ministre, en présence du ministre de la défense et du ministre délégué aux anciens combattants, quai Branly, près du mémorial national de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie, pour rappeler la souffrance des familles confrontées aux violences, aux massacres ou aux disparitions[120]. »

Le , Jean-Marc Todeschini, secrétaire d'État aux anciens combattants et à la mémoire, en visite à Alger, qualifie ce massacre de « débordements tragiques[121] ». Pourtant, depuis 2012, des historiens comme Jean-Jacques Jordi, Guillaume Zeller et Guy Pervillé ne laissent aucun doute sur la réalité des faits, à savoir le massacre de centaines de civils puis une discrimination mémorielle, honteuse.

Le , Georges-Marc Benamou présente à Nice un documentaire intitulé Oran, le massacre oublié[122].

Le , Jean Tenneroni, dans un article du Figaro Vox[123] , estime : « qu'en comparaison de la "responsabilité accablante", dont a cru devoir parler le chef de l'État dans son discours du 27 mai 2021 à Kigali à propos du génocide des Tutsis, celle de l'État français concernant ce crime de masse à Oran n'est-elle pas écrasante, puisqu'un seul ordre à nos unités y aurait mis fin ? Presque soixante ans et sept chefs d'État après, ce silence public, comblé seulement par une méritoire initiative mémorielle d'un « mur des disparus » à Perpignan, reste une offense permanente faite à la mémoire de ces innocents martyrisés et une blessure ouverte pour les leurs, laissant une sombre tache sur notre république et notre armée. Le temps n'est-il pas enfin venu de rendre témoignage à la vérité ? »[123]

Après soixante ans d'occultation par les pouvoirs publics, Emmanuel Macron a déclaré le devant des associations de rapatriés que le « massacre du 5 juillet 1962 » à Oran, qui toucha « des centaines d'Européens, essentiellement des Français », doit être « reconnu »[1].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Gérard Israël, Le Dernier Jour de l'Algérie française, Robert Laffont, 1970.
  • Joseph Katz, L'Honneur d'un général : Oran, 1962, L'Harmattan, .
  • Geneviève de Ternant, L'Agonie d'Oran, Nice, Gandini, , (3 vol.).
  • Jean Monneret, La Tragédie dissimulée : Oran, , Paris, Michalon, .
  • Jean Monneret, La Phase finale de la guerre d'Algérie, L'Harmattan, , p. 243-278 ; 390-396.
  • Guillaume Zeller, Oran 5 juillet 1962, Un massacre oublié, Tallandier, 2012 rééd.2016 (ISBN 979-1-0210-2114-3)
  • Guy Pervillé, Oran,  : leçon d'histoire sur un massacre, Paris, Vendémiaire, , 318 p. (ISBN 978-2-36358-131-0, présentation en ligne).
  • Jean-François Paya Massacres du 5 juillet à Oran[124]
  • Georges-Marc Benamou, Un mensonge français : retours sur la guerre d'Algérie, Robert Laffont, , p. 252-262, 333 et 334.
  • Jean-Jacques Jordi, Un silence d'État : les disparus civils européens de la guerre d'Algérie, Soteca, (ISBN 978-2-9163-8556-3).
  • Maurice Faivre, Les Archives inédites de la politique algérienne : 1958-1962, Paris, L'Harmattan, , 432 p. (ISBN 978-2-7384-9223-4), p. 65-67 et 299 : sur les directives restreignant la capacité d'intervention française
  • (en) Benjamin Stora, Algeria, 1830-2000 : A Short History, Cornell University Press, , 283 p. (ISBN 978-0-8014-8916-7, lire en ligne)

Films documentaires[modifier | modifier le code]

Communications[modifier | modifier le code]

Jean-François Paya[127]

Fouad Soufi, « Oran 1962: 4. “le  », sur histoirecoloniale.net, (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Journal officiel de la République française, . La reconnaissance, avec transfert de souveraineté le même jour à l’exécutif provisoire algérien, rendait effective l’indépendance de l’Algérie dès le . La formalité de proclamation, deux jours plus tard, répondait au vœu des Algériens, qui préféraient la date symbolique du pour fêter leur indépendance. Certains considèrent que l’Algérie était indépendante dès le , c’est-à-dire dès la connaissance des résultats du scrutin d'autodétermination.
  2. Les ATO (auxiliaires temporaires occasionnels) sont des policiers musulmans recrutés depuis le mois de mai pour remplacer les policiers français.
  3. Oran avait connu en 1957 un niveau d'attentats et de victimes du terrorisme relativement élevé, qui déclina fortement en 1958, puis s'interrompit de novembre 1958 à avril 1959 ; leur recrudescence est manifeste à partir de juillet 1959, et persiste au long de l'année 1960. D'après Guy Pervillé, « L'Oranie pacifiée », sous le commandement du général Gambiez (janvier 1959 - septembre 1960), texte publié dans Les guerres du général Gambiez par les Éditions L’esprit du Livre, 22 rue Jacques Rivière, 92330 Sceaux, février 2009, 218 p, Lire en ligne
  4. À Oran, un des premiers attentats FLN de 1961 provoqua un sentiment d'horreur. Il eut lieu le . Un homme et deux femmes périrent brûlés vifs dans leur véhicule, place du Docteur-Roux. Monneret 2006, p. 29.
  5. La mesure sera durcie par l'OAS après le . Monneret 2006, p. 39.
  6. L'historien Jean Monneret parle de « véritable guerre civile ». Monneret 2010, p. 212.
  7. « Les accords d'Évian du  », sur tlfq.ulaval.ca. Contrôlé le . Communément appelée référendum, la consultation du est le plus souvent désignée sous le nom de scrutin dans les textes officiels. Ainsi dans la reconnaissance solennelle de l'indépendance par le président de la République française : « Par le référendum du 8 janvier 1961 [...] Par le référendum du 8 avril 1962 [...] Par le scrutin d’autodétermination du 1er juillet 1962... » C. De Gaulle, « Déclaration portant reconnaissance de l'indépendance de l'Algérie », sur legifrance.gouv.fr, Journal officiel de la République française, , p. 6483. Contrôlé le .
  8. Hormis aux frontières. Les accords d'Évian prévoyaient que les forces françaises stationnées aux frontières ne se retireraient qu'après la proclamation des résultats du scrutin d'autodétermination. « Accord de cessez-le feu en Algérie », art. 4, sur tlfq.ulaval.ca. Contrôlé le .
  9. Le massacre des harkis et de leurs familles, qui fait des dizaines de milliers de victimes, a commencé dès le cessez-le-feu et connaît ses moments les plus forts à l'automne. « Le massacre des harkis », sur justiceharkis.chez.com. Contrôlé le .
  10. « Dans les deux camps, c'était à qui se massacrerait, s'étriperait avec le plus de haine. Le fossé était devenu fosse, où se perdaient les charniers. » Andrée Montero — dont le mari et le frère furent enlevés le , à Oran —, Le Cri retenu, L'Harmattan, 2004.
  11. L’exode des Européens d’Algérie avait commencé dès 1961. Il concernait notamment les Juifs du Constantinois. Le , à Constantine, il ne restait plus que 2 000 Européens, sur 40 000 auparavant. Le Monde, .
  12. Paya 2002. On trouve dans ce comité des notables européens, dont Roger Coignard, premier adjoint au maire, Bertrand Lacaste, évêque d'Oran, et des membres du FLN comme le capitaine Bakhti, lié à Ben Bella et à l’ALN de l’extérieur.
  13. Djelloul Nemmiche, dit Bakhti (1922-1992), aurait été impliqué dans le casse de la poste d’Oran, le , au côté de Ben Bella. Il revient à Oran le , en tant que chef de la zone autonome FLN de la ville (ZAO), structure à la fois politique et militaire (divisée en 9 secteurs) créée par le commandement ALN de la wilaya V (Oranie). Lié aux ultras, Bakhti est chargé des relations houleuses entre la wilaya V et l’organisation civile du FLN d’Oran (zone 3), fidèle aux modérés du GPRA. Interlocuteur du général Katz, il est présenté par Fouad Soufi comme jouant « un rôle essentiel, durant cette période ». Fouad Soufi, art. cit. — Bakhti est ministre des Moudjahidines, de 1980 à 1986.
  14. Marins et officiers réclament une hausse des salaires, le paiement des jours fériés, une indemnité de fin de carrière, un treizième mois, une allocation supplémentaire d’ancienneté, une relâche d’au moins dix-huit heures dans les ports entre deux voyages. Les armateurs refusent. Le , un mouvement de grève se déclare sur le port de Marseille. Gérard Crespo, « L’arrivée et l’installation des Pieds-Noirs à La Seyne-sur-Mer et dans le Var en 1962 », sur www.ldh-toulon.net, . Contrôlé le .
  15. Par opposition aux maquis de l’intérieur. On dit aussi « ALN (ou armée) de la frontière ». Le comité inter-wilayas de l'intérieur (sans la wilaya V d’Oranie, alliée à l'ALN de l'extérieur) avait lancé un appel au GPRA pour en finir avec l'état-major général de l'ALN, basé à Oujda (Maroc), et avec son chef, le colonel Boumédiène. El Watan, .
  16. « Les troupes de la redoutable ALN de l’extérieur, menées par Boumédiène, allié à Ben Bella », s’opposent au « modéré Benkhedda à la tête du GPRA ». Benamou 2003, p. 245. Ben Bella, disant craindre pour sa vie, a fui Tunis le pour Tripoli, et s’est allié à Boumédiène. Montagnon 1998, p. 330. Répondant au vœu du comité inter-wilayas de l’intérieur, Benkhedda, dans la nuit du au , a destitué Boumédiène et deux commandants. El Watan, art. cit.
  17. Jean-François Paya présente comme troublant un communiqué de trois pages (Note de rens 1266:B2:sec-conf /odj EMG ALN du ) de l’état-major général de l’ALN « proclamant que le GPRA est incapable de maintenir l’ordre » et que lui-même se propose de le faire en allant « protéger la minorité européenne ». Ce communiqué est diffusé aux cadres, affirme Jean-François Paya, le matin du , « alors qu’on ne sait pas encore ce qui se passe à Oran ». Jean-François Paya, « Le à Oran », sur www.ldh-toulon.net, . Contrôlé le .
  18. « On évoque — de plus en plus — une provocation de l’ALN de l’extérieur qui, dans sa rivalité avec les politiques du GPRA, cherchait à imposer, non seulement son pouvoir, mais aussi sa conception d’une Algérie épurée de toute présence française. » Benamou 2003, p. 245, qui fait référence à Alain-Gérard Slama, « Oran, , le massacre oublié », L’Histoire, no 231, avril 1999.
  19. La thèse du coup monté est défendue notamment par Jean-François Paya. Elle est combattue par Jean Monneret. Leurs deux points de vue s’expriment tour à tour in Monneret 2006, p. 175-179. Voir aussi Monneret 2006, p. 99-101.
  20. « Quatre ou cinq », selon Paya 2002. « Six ou sept », selon Monneret 2006, p. 92 (« sept », p. 186). « Sept », selon Claude Martin, art. cit.
  21. La coalition des ultras (Ben Bella, état-major général de l’ALN, commandement de la wilaya V) sera appelée à partir du « groupe de Tlemcen ». Le choix du pour date de proclamation de l’indépendance avait été formulé par le comité inter-wilayas de l’intérieur (sans la wilaya V d’Oranie), choix relayé par Benkhedda auprès de la France. Paya 2002. La manifestation du 5 pouvait en conséquence déplaire aux ultras.
  22. Le rapport du corps d’armée dit qu’« il ne fut pas possible d’être fixé » sur le point de savoir si une manifestation était prévue pour le (inKatz 1993, p. 356). Le Deuxième Bureau avait pourtant écrit, dès le , qu’un défilé était prévu boulevard Andrieu (sans prévoir qu’il déborderait sur les quartiers européens), avec présence de l’ALN et des organisations de jeunes. BT 1196, , 1 h 3037.
  23. Parmi les fidèles du GPRA, on compte les responsables de l’Organisation civile du FLN d'Oran (zone 3), soutenant Benkhedda, et en conflit avec la wilaya d'Oranie. Mais, le , le capitaine Bakhti les écarte sur Bouisseville (village balnéaire, à 15 km, à l’ouest d’Oran). Fouad Soufi, art. cit.
  24. Concernant les manifestations du 1er et du , il était convenu entre le capitaine Bakhti et le général Katz que, par mesure de sécurité, elles se limiteraient aux quartiers musulmans. Monneret 2006, p. 98.
  25. Témoignage du commandant Tanant, chef du Service social des armées, reproduit in Ternant 2001, t.I. Le commandant Tanant va mettre en sûreté dans ses locaux, boulevard Joffre, une cinquantaine de personnes. Pierre Tanant, Algérie : 4 ans d’une vie, Arthaud, 1973, p. 162.
  26. Nul n’est parvenu, à ce jour, à déterminer l’origine du ou des coups de feu. Stora 2004, p. 85. Le FLN d'Oran n'a jamais accusé l'OAS d'être à l'origine des coups de feu. Monneret 2010, p. 273. Thierry Godechot, secrétaire privé du général Katz, passe en revue les possibilités dans Le Monde du  : « L’origine de la fusillade est difficile à établir. L’OAS ? Il n’y avait plus de commando depuis une semaine. Un Européen enragé par le spectacle des Arabes triomphants ? Folie incompréhensible. Une provocation des Algériens eux-mêmes, désireux de se venger de ce qu’ils ont subi depuis des mois ? La chose n’est pas impossible. En tous cas le général Katz a rétabli l’ordre dès qu’il l’a voulu, c’est-à-dire à 17 h. »
  27. Le Monde, cité par Monneret 2010, p. 248. Lieutenant-colonel Jézéquel, commandant le 5e RI et le sous-secteur nord d'Oran, dont le rapport est reproduit in Monneret 2010, p. 390. Des témoignages directs ont été recueillis notamment par Ternant 2001 Par ailleurs, le lieutenant Kheliff aura affaire à l’ALN et Jean-Pierre Chevènement aux ATO.
  28. « Les ATO semblent en grande partie responsables de l’aggravation des incidents qui ont eu lieu aujourd’hui. » Chef d’escadron Favreau, commandant le 452e GAA, rapport 540 CDT 452 (1 h 3206).
  29. Notamment les témoignages rapportés dans les trois volumes de L’Agonie d’Oran, de Geneviève de Ternant. D’autres témoignages sont rapportés par le R.P. de Saint-Sernin, « Témoignage d’un prêtre à Oran », sur babelouedstory.com, , contrôlé le . Michel de Laparre de Saint-Sernin est l’auteur du Journal d'un prêtre en Algérie : Oran, 1961-1962, Paris, Page Après Page, 2004. La Croix-Rouge Internationale a recueilli (peut-être en mai 1963) le récit d’une jeune algérienne, détaillant les scènes atroces dont elle fut le témoin à Petit-Lac. Dossier BAG 275 008-001, archives de la Croix-Rouge, Genève. Le document est reproduit par Monneret 2006, p. 172-174. Jean Monneret tient à souligner que ce témoignage est isolé, c’est-à-dire non recoupé.
  30. Quartier que tout le monde appelait, depuis toujours, sans que l’on sache pourquoi, « Village-Nègre ».
  31. Benamou 2003, p. 256. Sur le déroulement d’un éventuel massacre à l’intérieur de la poste, on n’a qu’un témoignage isolé et indirect (diffusé sur Radio Courtoisie, le ), que l’on ne peut donc pas recouper. En revanche, un employé des P.T.T., Étienne Estève-Castilla, a bien vu, vers 15 h 30, la tête de la bibliothécaire de la poste dans le caniveau, devant l’établissement. Monneret 2006, p. 128. Le témoignage d’Étienne Estève-Castilla figure dansTernant 2001, t.III, p. 56-57.
  32. De 27 à 35 personnes, selon les témoignages. Vingt-six seront relâchées du commissariat central (on ignore si c’est en rapport avec l’intervention du commandant Croguennec), dont le directeur de la poste, Roger Jourde, qui sera enlevé à nouveau, dans son automobile, en compagnie de deux personnes. Aucun des trois ne reparaîtra. Selon le témoignage de Paul Oliva, inspecteur principal des Télécommunications, après décompte et vérifications, neuf employés des P.T.T. seront portés disparus. L’un d’eux, monsieur Legendre, blessé à la face rue de Mostaganem, avait été conduit à l’hôpital, où il fut soigné, puis enlevé. Les enlèvements dans l’hôpital civil sont relatés par monsieur Poquete, in Monneret 2010, p. 252.
  33. Le Rex se trouve dans le quartier Saint-Antoine, au carrefour des boulevards Joffre et de Mascara (boulevard Édouard-Herriot), et des rues Daru et de Tlemcen. Le lieu est dit « place du Rex ».
  34. « Des patrouilles de l’ALN circulent dans les rues du centre et ouvrent le feu à la moindre apparition d’un civil européen. » Le Monde, .
  35. Serge Lentz, envoyé spécial du magazine Paris-Match, confirme avoir vu un cortège d’environ 400 Européens conduits à Petit-Lac, où plus tard sera découvert un charnier. Rapporté par Benamou 2003, p. 256
  36. Témoignages rapportés par Miloud Karim Rouina, thèse de 3e cycle : Essai d'étude comparative de la Guerre d'indépendance de l'Algérie de 1954-1962 à travers deux villes : Oran - Sidi Bel Abbès, université de Montpellier III, . Témoin 10 (né à Aïn Témouchent en 1928, membre du FLN depuis 1955, ancien maçon à Oran, policier depuis mars 1962) : « Nous avons remonté environ 800 personnes au commissariat central [...] nous emmenions les prisonniers à la Sebkha près du Petit-Lac pour les tirer à la mitraillette. En fait, nous n'avions même pas le temps de les tuer car dès que les Européens, harkis, militaires de Djibouti descendaient de la fourgonnette, le peuple s'en emparait et les achevait, qui au couteau, qui à la hache, qui par le feu... » Témoin 13 (né à Tlemcen en 1934, membre du FLN depuis 1956, typographe à l'imprimerie Excelsior) : « Le , j'étais avec un copain dans une fourgonnette. Je faisais monter les Européens... qui acceptaient de monter assez facilement. Il suffisait de les regarder. Pourtant je n'étais pas armé. On a fait plusieurs voyages. Les Européens que nous faisions monter étaient déposés à Medioni. Le peuple, hommes et femmes, s'en chargeait... Je crois que ce fut une vague de démence. 24 heures après, je n'aurais pas pu refaire la même chose. » Cité par Jordi 2011, p. 92.
  37. Ce point est souligné par plusieurs témoins. Geneviève de Ternant, « Cela se passait le à Oran », sur www.algerie-francaise.org, 2010, contrôlé le . Monneret 2010, p. 247, 254, 273-274. Certains disent avoir vu des musulmans en uniforme protéger des Européens.
  38. Depuis le mois de mai, le Comité des affaires algériennes a pris le nom de Conseil des affaires algériennes. Faivre 2000, p. 15.
  39. Jusqu'au , le chef d'état-major interarmées est le général André Martin.
  40. Monneret 2006, p. 89. Si le général Katz est plus ou moins informé des restrictions apportées à sa capacité d’intervention, il n’en va pas de même de la population européenne d’Oran, qui s’en tient toujours à l’article V des accords d’Évian et aux messages lui garantissant protection, diffusés par des camions militaires français.
  41. Le général Katz commandait depuis le le Secteur autonome d'Oran, devenu le 1er juillet le Groupement autonome d'Oran (GAOR). Le général Ginestet ayant été assassiné le , le général Katz commande à titre provisoire, depuis le , le CAO, Corps d'armée d'Oran, devenu le 1er juillet le XXIVe corps d'armée. Le , il arrive que les anciennes appellations de « Secteur » et de « CAO » soient encore employées.
  42. Douze mille militaires français intra-muros, plus les garnisons extérieures Marine et Air. Paya 2002.
  43. Les Européens d’Oran, qui haïssaient le général Katz (le surnommant « le boucher d’Oran »), l’accusaient alors d’avoir temporisé délibérément. Avec le recul, les historiens voient plutôt en lui un soldat qui obéit aux ordres. C’est à cette dernière thèse que se rallie Georges-Marc Benamou. Benamou 2003, p. 259.
  44. Ce JMO est publié presque intégralement, en annexe 8 de Monneret 2010, p. 392-396. Le rappel de consigne des troupes apparaît p. 392 et 394. Cette directive est confirmée par de nombreux témoignages.
  45. Le général Katz espérait être dédouané de la responsabilité du massacre. Il n’obtint rien, et dut continuer à porter le chapeau. Il en conçut de l’amertume : « Aujourd'hui encore je suis accusé d'avoir empêché mes unités d'intervenir dans cette malheureuse affaire. Pas plus qu'après le , Paris n'a jamais fait une mise au point pour rétablir la vérité… Je m'attendais à ce que Pierre Messmer, ministre des Armées, apporte un démenti à ces accusations dénuées de tout fondement. Il n'en fut rien. » Après avoir rappelé la déclaration du président De Gaulle envisageant des massacres (phrases rapportées dans le livre d’Alain Peyrefitte, et citées ci-avant), le général Katz ajoute : « Aucun démenti ne fut fait en juillet 1962 car il aurait mis en cause le Général et son gouvernement. » Joseph Katz, cité dans « Oran, le  », sur pagesperso-orange.fr. Contrôlé le .
  46. En dehors des actes de désobéissance du lieutenant Kheliff et du capitaine Croguennec, on peut citer quelques actions isolées : l'amiral commandant la base de Mers el-Kébir, « après une discussion orageuse avec le général Katz », envoie un détachement de fusiliers marins évacuer les magistrats et le personnel du tribunal ; la 3e compagnie du 8e RIMa, de 13 h 15 à 17 h, à la gare, s'oppose à des civils armés (le journal de marche et d'opérations invoque la légitime défense) ; la 3e compagnie du 5e RI met en fuite à 13 h 30, près de son cantonnement, des civils musulmans. Jean Monneret, La Tragédie..., p. 119-123 et p. 122-124 (dans ces pages est aussi dénoncée la tentative du général Katz de s'attribuer le mérite de ces actions).
  47. On sait peu de choses de Jean-Germain Croguennec, sinon qu’il fut par la suite colonel des pompiers de Paris et qu’il est mort en 2008.
  48. Témoignage du commandant Brénugat, in Ternant 2001, t.II, p. 77-78. Le capitaine Croguennec n’est sorti de sa réserve qu’en décembre 2006, pour livrer sa propre version de son intervention au commissariat central, accompagné du seul Brénugat, alors sous-officier. Geneviève de Ternant, « Une lettre de ce mystérieux capitaine Croguennec qui sauva de nombreux Oranais... » sur garcijl7.pagesperso-orange.fr, , contrôlé le . Les deux versions, celle de Brénugat et celle de Croguennec, sont confirmées par celle du journaliste Serge Lentz (qui fut lui-même tiré d’affaire par les zouaves du poste de garde, vers 13 heures, et trouva refuge dans leur cantonnement). Serge Lentz, Paris-Match, no 692, . Les journalistes, s'ils ont eu leur compte d'émotion, ont vu peu de choses de ces événements. Pris pour cibles eux-mêmes, ils étaient pour la plupart barricadés dans les locaux de L’Écho d’Oran.
  49. Un témoin affirme avoir recueilli des confidences du général Katz, là-dessus. Témoignage in Ternant 2001, t.II, p. 49. « Mais tout cela est imprécis », estime Monneret 2006, p. 135.
  50. Un bulletin du Deuxième Bureau signale que des « cadavres FSE [Français de souche européenne] ont été enfouis au Petit-Lac ». Le même texte signale que dans la journée du « un renseignement d’excellente qualité est parvenu au Groupement autonome d’Oran faisant état de l’enfouissement de cadavres FSE, au bord du Petit-Lac, enfouissement effectué à coups de bulldozer. » Le bulletin de renseignements signale encore que le général commandant le Groupement autonome d’Oran [le général Katz] a diligenté une enquête le , auprès du capitaine Bakhti. Lequel a envoyé une katiba au Petit-Lac. Aucun résultat n’étant parvenu au Groupement autonome d’Oran, celui-ci a voulu se rendre sur place. Ce que Bakhti lui a interdit. Copie de bulletin de renseignements 1512/24 CA/2, , SHAT 1 h 3206, archives militaires. Des photos prises d’hélicoptère, confirmées par reconnaissance à vue d’officier qualifié, permettent de distinguer une dizaine de fosses communes alignées sur la rive nord-ouest du Petit-Lac. Les traces des chenilles d’engins de terrassement sont parfaitement visibles. Jean Monneret a pu examiner ces photos. Jean Monneret, La Tragédie..., p. 143. Un an après le massacre, Henri Mas, journaliste à l’Agence France-Presse, put constater, comme le firent d’autres journalistes, qu’une trentaine de cadavres avaient été retirés de cet endroit. Témoignage recueilli par Monneret 2006, p. 142.
  51. Selon bulletin de renseignement du . De même source, Mouedenne Attou serait né en 1926, à Thiersville.
  52. Dès juin, à Tripoli, les « ultras » algériens, rivaux des modérés du GPRA, avaient condamné les accords d’Évian signés par ce dernier. Faivre 2000, p. 65. De son côté, la France, comme on l’a vu, avait restreint le champ d’application de l’article V l'autorisant à apporter aide et protection à ses ressortissants.
  53. Rapports réalisés par le général Katz, le commandant Humbert de la gendarmerie mobile d'Oran, Jean-Fernand Laurent et Alfred Necker. La note de Jean-Marie Huille indique d'autre part que « les disparus constituent dans leur très grande majorité des cas de très fortes présomptions de décès ». Cité par Jordi 2011, p. 94
  54. Texte de la plaque : « La Nation associe les personnes disparues et les populations civiles victimes de massacres ou d'exactions commis durant la guerre d'Algérie et après le en violation des accords d'Évian, ainsi que les victimes civiles des combats du Maroc et de Tunisie, à l'hommage rendu le aux combattants morts pour la France en Afrique du Nord. »

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « "Massacre" de la rue d'Isly à Alger : "impardonnable pour la République" selon Emmanuel Macron », sur france24.com, .
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  4. Le mode opératoire en est détaillé par Monneret 2006, p. 50-51.
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  6. Jean Monneret, La Tragédie..., p. 20. Les chiffres concernant les enlèvements d’Européens après le cessez-le-feu (dans toute l’Algérie) portent même jusqu'au mois d’avril 1963. Boris Thiolay, « La vérité sur les massacres d’Oran », sur lexpress.fr, . Contrôlé le .
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  13. Jean Monneret, « La tragédie dissimulée : Oran, 5 juillet 1962 », sur www.resiliencetv.fr, , contrôlé le . Le R.P. de Saint-Sernin donne le contenu d’un appel de ce type, qu’il a entendu par deux fois le . Michel de Laparre de Saint-Sernin, « Honte à la République Française de 1962 ! Le à Oran », sur babelouedstory.com, , contrôlé le . Voir aussi, concernant ces appels, le témoignage du magistrat Jean-Henri Fourcade, in Ternant 2001, t.III, p. 94.
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  37. « On s’interroge encore sur la spontanéité de cette soudaine chasse à l’homme. » Benamou 2003, p. 258.
  38. Une mère de sept enfants est tuée au Restaurant du Midi, rue d’Alsace-Lorraine. Monneret 2006, p. 104.
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  52. La note du est citée par Faivre 2000, p. 66.
  53. Katz 1993, p. 334.
  54. a et b Faivre 2000, p. 65.
  55. Document signé C. De Gaulle, cité in Faivre 2000, p. 299, « Décisions prises le , notifiées le  ».
  56. Katz 1993, p. 239.
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  79. Monneret 2006, p. 136. Certaines sources donnent un autre nom au premier préfet d’Oran : Salah Abdelkader. Paul Birebent, « Oran,  : le FLN massacre la population française d'Algérie », sur babelouedstory.com, contrôlé le . — Un préfet de police est nommé le 7 juillet : Bouabdelli. Chronologie 1962 : vie politique », sur aan.mmsh.univ-aix.fr.
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  86. À 8 km, au sud-ouest d’Oran, sur la route de Misserghin.
  87. a et b Monneret 2006, p. 148.
  88. Archives de Pathé Journal à Gaumont Pathé Archives, 24 rue du Docteur Bauer, Saint-Ouen.
  89. Monneret 2006, p. 111.
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  92. Jean-Louis Planche, « Français d'Algérie, Français en Algérie (1962-1965) », dans René Gallissot, Les accords d'Evian : en conjoncture et en longue durée, Paris, Karthala, (lire en ligne), p.104-105.
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  96. Le massacre connut des prolongements les 6, 7 et , dans les quartiers musulmans. L’arrivée de l’ALN de l’extérieur, le 8, y mit fin.
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