Siège de Pontoise — Wikipédia

Le siège de Pontoise ( - ) a lieu pendant la guerre de Cent Ans. Les forces françaises dirigées par le roi Charles VII assiègent et capturent le dernier bastion anglais en Île-de-France, éliminant la menace anglaise contre Paris.

Contexte[modifier | modifier le code]

Pour la campagne de 1441, le roi Charles VII rassemble une armée de 5 000 hommes dirigée par lui-même et le connétable Arthur de Richemont et accompagnée d'un puissant train d'artillerie lourde dirigé par Jean Bureau[1],[2]. La ville et le château de Creil sont assiégés le [1]. Les remparts sont battus en brèche par les canons français et la garnison anglaise de William Peyto se rend le [1].

Siège[modifier | modifier le code]

Pontoise et sa garnison de 1 000 à 1 200 soldats sont l'objectif stratégiques suivant et sont assiégés le [1]. La garnison française à Louviers construit un fort sur la Seine pour entraver de ravitaillement de Pontoise depuis Rouen alors que le commandant anglais John Talbot envoie des approvisionnements et des canons à Pontoise à partir de la mi-mai[3]. Charles fait de l'abbaye de Maubuisson son quartier général[1]. Prigent VII de Coëtivy établit un pont flottant sur l'Oise et capture l'abbaye de Saint-Martin à l'extérieur des murs de la ville[4]. Les canons de Bureau pilonnent la barbacane à l'extrémité du pont de la ville pendant 15 jours et la position tombe aux mains des Français[2],[4]. L'artillerie change alors d'emplacement et commence à bombarder la ville[2].

Du au , Talbot interrompt le siège à cinq reprises avec une armée de secours en envoyant des troupes et des provisions par la porte amont de la ville[4],[2]. Charles ordonne au connétable de ne pas engager Talbot[2]. L'arrivée d'une autre armée de secours de 900 hommes d'armes et 2 700 archers sous la direction de Richard d'York à la mi-juillet et une attaque de diversion par Talbot ne déloge pas les Français de leurs positions fortifiées[3],[2]. Le duc d'York se livre à des escarmouches avec les Français qui interrompent le siège[2]. York traverse et retraverse l'Oise à plusieurs reprises et s'applique à désorganiser l'approvisionnement de l'armée de siège depuis Paris mais il est lui-même à court d'approvisionnement et se retire en Normandie à la mi-août[5],[2].

Après la retraite de York, Charles reprend le siège et les bombardements le [5],[2]. Le , une force sous les sires de Lohéac et de Bueil monte à l'assaut à travers une brèche dans les remparts et capture l'église de Notre-Dame, tuant 24 des 30 défenseurs anglais[3]. Un assaut général le aboutit à la destruction complète de la garnison anglaise avec 400-500 tués et des centaines de prisonniers, y compris le commandant de la garnison Lord Clinton, face à des pertes françaises minimes[6],[2].

Conséquences[modifier | modifier le code]

Conformément aux lois de la guerre, la capture de Pontoise par assaut plutôt que par capitulation met la population à la merci de Charles et conduit à la saisie de tous ses biens[6]. Clinton et la plupart de ses officiers sont libérés contre une rançon[2]. Ceux qui n'ont pas été rachetés sont noyés en public[6]. Le dernier bastion anglais en Île-de-France était tombé[6].

Citations[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e Barker 2010, p. 287.
  2. a b c d e f g h i j et k Wagner 2006, p. 261.
  3. a b et c Barker 2010.
  4. a b et c Barker 2010, p. 288.
  5. a et b Barker 2010, p. 291.
  6. a b c et d Barker 2010, p. 292.

Références[modifier | modifier le code]