Siège de Bordeaux (1453) — Wikipédia

Le siège de Bordeaux par le roi Charles VII, entre août et , fait partie de la quatrième phase de la guerre de Cent Ans (1429-1453). Il marque le rattachement de la ville à la couronne de France et la fin de la présence anglaise en Guyenne.

Contexte[modifier | modifier le code]

Le , la ville de Bordeaux se rend aux troupes de Charles VII mais elle est reprise un an plus tard par Lord Talbot[1]. Le les Français remportent la bataille de Castillon, qui leur ouvre la route de Bordeaux. La chute de Castillon entraîne celle des villes environnantes : Saint-Émilion, Libourne, Fronsac, Bourg, Blaye. Bordeaux se retrouve ainsi encerclée.

Déroulement[modifier | modifier le code]

Le , le roi de France, Charles VII, arrive en personne au château de Montferrand sur la presqu’île d’Ambès pour diriger les opérations de siège. La flotte est placée sous le commandement de Jean de Bueil, amiral de France. Charles VII fit édifier des ouvrages de défense pour protéger son armée dans la rase campagne, au droit de Lormont notamment. La ville de Bordeaux est protégée par trois enceintes et une vingtaine de grosses tours[2]; 8 000 hommes veillent à sa défense, ils résistent durant deux mois[3].

La chute de Cadillac puis du château de Blanquefort au mois de septembre[4] amoindrissent les espoirs des Bordelais, par ailleurs, les riches marchands craignent de voir leurs hôtels détruits par l’artillerie de Jean Bureau[5]. Charles VII reçoit le renfort de quinze navires bourguignons, envoyés par Philippe le Bon. La peste ayant atteint l’armée du roi, ce dernier consent à faire preuve de clémence à l’égard des défenseurs de Bordeaux, afin de conclure les négociations promptement ; de plus l’approvisionnement des armées françaises est entravé par les Gascons qui mènent une politique de la terre brûlée[4].

Un traité est signé le entre le roi et neuf notables bordelais à Montferrand ; il prévoit le versement de 100 000 écus par la ville de Bordeaux et la libération des prisonniers français sans rançon. Vingt Bordelais, désignés par le roi subirent la peine de bannissement dont le seigneur de Landiras et celui de Duras[6]. Le , les Bordelais livrent douze otages, six Anglais et six Gascons, comme garantie[2]. Les Anglais quittent la ville avec les honneurs de la guerre, les troupes de Charles VII y font leur entrée le .

Conséquences[modifier | modifier le code]

Le roi ne daigna pas entrer dans Bordeaux, il promit de laisser l’administration de la ville aux Bordelais mais en réalité il se réservait le choix du maire, de cinq jurats et du clerc de ville. Une taxe fut appliquée sur l’exportation de vin, à raison de 25 sous par tonneau. La prise de la ville par les Français et la perte de ses privilèges entraîna l’émigration de nombreux nobles et bourgeois en Angleterre[5].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Éditions Larousse, « Encyclopédie Larousse en ligne - Bordeaux », sur www.larousse.fr (consulté le )
  2. a et b Georges Minois, La guerre de Cent Ans : naissance de deux nations, Paris, Perrin, , 804 p. (ISBN 978-2-262-03229-6), p. 537
  3. Yves Renouard, Histoire de Bordeaux, vol. 3 - Bordeaux sous les rois d'Angleterre, Bordeaux, Fédération historique du Sud-Ouest, , « La conquête française », p. 519 - 521
  4. a et b Christian Delabos, « Enluminer la guerre à la fin du XVe siècle », Histoire antique et médiévale,‎ , p. 50 et 51 (ISSN 1632-0859)
  5. a et b « Histoire de Bordeaux depuis les origines jusqu'en 1895 - Jullian, Camille 1859-1933 », sur 1886.u-bordeaux-montaigne.fr (consulté le )
  6. Histoire de Charles VII : roi de France et de son époque 1403-1461, Vve J. Renouard, (lire en ligne)