Centre d'études politiques et civiques — Wikipédia

Centre d'études politiques et civiques
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Président

Le Centre d'études politiques et civiques (CEPEC) est un club de réflexion patronal français fondé à Paris en 1954. Son activité prend fin dans la seconde moitié des années 1970. Il appartient à la mouvance « nationale », aux confins de la droite et de l'extrême droite.

C'est à la fois un espace de production doctrinale d'une fraction du patronat chrétien libéral-conservateur et un carrefour de plusieurs réseaux, politiques et patronaux, où l'on peut croiser des intellectuels, des patrons, des cadres, des membres de professions libérales, des hommes politiques, des journalistes[1].

Historique[modifier | modifier le code]

Son siège se situe à Paris, au 205, boulevard Saint-Germain, puis en 1955 au 18, rue d’Anjou, en 1957 au 25, boulevard des Italiens, puis au 4, rue de La Michodière.

Le CEPEC prend la suite du Comité d'études des groupes d'action régionale (CEGAR) de Pierre Baruzy[2].

Dirigeants du CEPEC[modifier | modifier le code]

Présidents successifs[modifier | modifier le code]

  • Alfred Pose, de l'Institut, banquier, des débuts du CEPEC en 1954 à 1958
  • Georges Laederich, industriel vosgien du textile, de 1958 à son décès en 1969
  • François Lehideux, ancien industriel, ancien ministre de Vichy, de 1970 à la fin du CEPEC dans la seconde moitié des années 1970

Fondation et fondateurs[modifier | modifier le code]

Le CEPEC est présidé à l'origine par un banquier, Alfred Pose (1899-1969)[3] et fondé par des patrons, membres de son comité directeur ; ils portent le titre de vice-présidents : Georges Laederich, industriel du textile (P-DG des Ets Laederich), Pierre Baruzy, P-DG de la compagnie des meules Norton, Théodore Boury, P-DG des Ets Markt et Cie, président-fondateur du syndicat national des entreprises du froid, Marcel Demonque, des ciments Lafarge, Maurice Firino-Martell, cogérant de Martell et Cie[4], Pierre Masquelier, directeur de l'Union pour le crédit à l'industrie, vice-président (1953) puis président (1956-64) de la Compagnie des forges de Châtillon-Commentry et Neuves-Maisons, administrateur des parfums Caron[Note 1], Gaston Moyse, P-DG des Locotracteurs Gaston Moyse. La plupart de ces patrons dirigent ou administrent des PME, plus ou moins récentes. Certains dirigent des filiales de groupes américains (Baruzy, Boury). Les Ets Laederich seraient aujourd'hui une entreprise de taille intermédiaire. Lafarge et Châtillon-Commentry se situent parmi les cent plus grosses sociétés françaises dans les années 1950. Pose et Demonque sont ou ont été tous deux administrateurs d'une entreprise coloniale, fondée en décembre 1948 au Maroc, à Casablanca, l'Union minière pan-africaine[5].

Deux autres vice-présidents présentent un profil plus divergent. Georges Lamirand est administrateur de sa propre société d’investissements au Maroc puis en France. Le comte Maurice de Waresquiel (1913-1993)[Note 2] diffère des autres de par ses origines aristocratiques d’abord. Du fait ensuite de sa carrière dans l’armée (il a quitté l’armée en comme chef de bataillon). Du fait enfin de ses occupations professionnelles : depuis 1946, il est propriétaire exploitant agricole, à Forcé en Mayenne.

Se sont joints à ces patrons deux intellectuels de droite, l'essayiste René Gillouin et l'économiste Louis Salleron, qui va être l'un des principaux intervenants lors des réunions du CEPEC, notamment celles de son bureau d'études.

Georges Laederich a joué un rôle important dans la fondation du CEPEC, dès avant 1954. Il écrit ainsi à l'industriel Jacques Warnier en 1952 : « Quelques personnes m'ont demandé d'organiser un dîner pour rencontrer le général Maxime Weygand et pour discuter de l'idée (...) qui consiste en la constitution d'un centre de hautes études politiques et économiques ». Trois autres fondateurs du CEPEC y participent : Alfred Pose, Marcel Demonque et Gaston Moyse. Ainsi que d'autres patrons comme Warnier, Serge Scheer, François Lehideux, Roger Boutteville, Jean Borotra et le minotier Louis Vilgrain[6].

Demonque et Masquelier sont membres du comité supérieur du Centre des hautes études américaines. Demonque et Laederich sont membres du Centre de recherches et d'études des chefs d'entreprises (CRC), lié au Conseil national du patronat français. Laederich est également vice-président du groupe français du Comité européen pour le progrès économique et social, fondé en 1952. Maurice de Waresquiel est responsable de l'agriculture au Centre des jeunes patrons[7]. Baruzy préside le Comité national de l'organisation française ; il a pu y croiser en 1953 Demonque et Moyse[8].

Dès 1954, le général Maxime Weygand est président d'honneur du CEPEC, et le reste jusqu'à son décès en 1965. Le CEPEC lui demande de présenter l'amiral Gabriel Auphan à l'occasion de la conférence de ce dernier au bureau d'études le 16 décembre 1957. Le 17 juin 1964, à 98 ans, il prend la parole au 36e dîner d’information, organisé pour célébrer le dixième anniversaire du CEPEC, aux côtés de Laederich, Gillouin, Salleron, Boury, le général Jean Touzet du Vigier (vice-président du CEPEC depuis le début des années 1960) et l'avocat Jacques-Louis Bourdelle, autre récent vice-président de l'association. Un numéro spécial des Dossiers du CEPEC est consacré à Weygand à l’occasion de son décès en 1965[Note 3].

Si certains fondateurs du CEPEC ne sont pas connus pour leur engagement politique avant 1954 (Demonque, Waresquiel, Boury), d'autres en revanche ont fait parler d'eux avant la Seconde Guerre mondiale, à droite sinon à l'extrême droite, comme Gillouin, ancien conseiller municipal parisien, ou Salleron, militant corporatiste. Certains ont été formés par l'Action française (Salleron, Masquelier). Firino-Martell a été président du conseil d’administration du quotidien bordelais La Liberté du Sud-Ouest, à partir de 1933. Un quotidien d’inspiration catholique, suspendu à la Libération, en [9]. D'autres ont été des militants nationaux, tels Laederich (Fédération républicaine, Croix-de-Feu) ou Masquelier (Faisceau, Croix de Feu[10]). Baruzy a été un militant corporatiste au sein des Jeunesses patriotes. « JP de la première heure », dès 1926, il a intégré sa commission ouvrière en 1933. Devenu son président en 1934, il la rebaptise Union corporative des travailleurs et producteurs de France (UCTPF). Laederich a fondé en 1937 et animé dans les Vosges une officine patronale anticommuniste, liée à d'autres officines semblables dans d'autres départements. Moyse aurait été membre du Parti populaire français (PPF) avant la guerre et sous l'Occupation[11].

Les deux hommes qui s’occupent de l’intendance au CEPEC sont deux anciens de l'Action française et de l’Agence de presse Inter-France, Marc Pradelle, secrétaire général jusqu'en 1972 puis vice-président, ancien directeur de cette agence anticommuniste et collaborationniste[12], et Georges Vigne (alias Georges Dovime), ancien rédacteur en chef. Henry Coston fait du CEPEC la « résurgence » d'Inter-France et attribue sa fondation à ces « deux anciens de l’équipe » d’Inter-France que furent Laederich, qui contribua à son financement, et Pradelle, qui « créèrent le CEPEC dont ils confièrent la présidence à M. Alfred Pose ». L’intention de Coston est évidemment polémique[13]. Pradelle, arrêté à la Libération puis mis en liberté provisoire en mars 1945, a milité sous un pseudonyme au Parti républicain de la liberté. Il a été condamné en 1949 par la deuxième chambre civique de Paris dans le procès d'Inter-France[14] tandis que Vigne était mis hors de cause.

Pose est connu pour avoir mené avec sa Banque nationale pour le commerce et l'industrie une collaboration économique certaine avec les Allemands au début de l'Occupation, avant de rejoindre l'Afrique du Nord en 1942, où il est nommé délégué général à l’économie du haut-commissariat de Darlan, puis du général Giraud, pendant quelques semaines, fin 1942 et début 1943, et de participer aux complots qui ont amené à l'assassinat de l'amiral François Darlan[15]. Après la guerre, Pose a publié en 1948 un essai intitulé Philosophie du pouvoir et s'est exprimé en 1953 aux Semaines sociales de Pau sur la question suivante : « souveraineté de l'État et ordre fédératif ». Il réaffirme la nécessité d’une révision constitutionnelle dans deux articles publiés par La Revue des deux mondes, en et en [Note 4]. Depuis la faillite du régime parlementaire et les « sombres journées de 1940 », il se dit dans son essai à la recherche d’un système capable de « dégager l’élite qu’exige une action gouvernementale vraiment efficace ». Son essai cite abondamment les idées de Renan, qui « tient le peuple pour radicalement incapable de choisir ». Pose considère que c’est l’élite qui doit gouverner le pays - « seules les élites peuvent régénérer la démocratie défaillante, à condition de reconquérir le pouvoir dont le régime parlementaire les a privés » - et que la démocratie « en donnant la toute puissance au nombre créée la tyrannie de la foule, écrase la qualité, l’élimine ». Sans pour autant la rejeter complètement, à condition qu’elle « se donne un pouvoir capable de jouer pleinement son rôle ». Il souhaite donc comme Gillouin « un mélange d’aristocratie et de démocratie », et l’institution d’un « collège vénérable qui s’imposera au respect de tous tant par la qualité que la dignité de ses membres et qui en face du chef du gouvernement représentera les intérêts de la nation ». Une sorte de Chambre des pairs en quelque sorte, mais adaptée au XXe siècle et à la démocratie : à ce collège « incombera la tâche d’imposer au gouvernement et à l’assemblée populaire le respect de la liberté des individus »[Note 5]. Alfred Pose a contribué au financement du parti du général de Gaulle, le Rassemblement du peuple français, en étant membre de l’UPANG (Union privée pour l’aide à l’action nationale du général de Gaulle), une association discrète fondée fin 1949 et chargée de collecter des fonds auprès des élites[16]. Selon le témoignage de Pierre Ordioni, Pose vit en de Gaulle dès 1942 « l’homme fort qu’il faut à la France », d’autant qu’il « est monarchiste »[17]. En 1952, il a figuré avec l'étiquette du RPF pour une élection au Sénat dans les Basses-Pyrénées à la deuxième place sur une liste mêlant des indépendants et des gaullistes, menée par Jean Biatarana ; les gaulliste béarnais avaient souhaité le voir prendre la tête d'une liste RPF[18],[19].

Certains ont été pétainistes : Lamirand, ancien ministre de Vichy, Laederich, Gillouin, Salleron. Baruzy a été nommé en décembre 1941 conseiller municipal de Paris (du 10e arrondissement), alors que Gillouin n’était pas renouvelé à cette fonction, et devint secrétaire du conseil municipal en . Il a aussi été désigné en 1941 membre du comité provisoire du Rassemblement pour la Révolution nationale, organisme concurrent de la Légion française des combattants, qui devait réfléchir à la mise en place d’un mouvement de masse visant à « assurer au nouveau régime ses assises et briser l’activité renaissante de certaines organisation [le PCF]», mais qui n’eut qu’une existence éphémère[20]. Mais il a mené un double jeu. Il a été arrêté en août 1944 mais il s’est vu décerner la médaille de la résistance. Quant à Gaston Moyse, il est membre du comité directeur et trésorier de l'Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain (ADMP) depuis sa fondation en 1951[21]. Dans ses Souvenirs, Maurice Bardèche souligne que Moyse est venu en aide aux épurés : il « était devenu la providence des prisonniers politiques qui sortaient de prison sans travail et qui trouvaient aussitôt un emploi chez lui » à la fin des années 1940. Moyse lui a aussi procuré un logement plus décent, dans un appartement de 4 pièces dans le quartier des halles appartenant à sa société, et le déménagement a été effectué par les ouvriers de son usine en 1949[22].

Ces hommes sont catholiques pour la plupart, engagés parfois dans les débats internes au monde catholique (Salleron, Demonque, l’une des principales figures du patronat chrétien, Weygand), ou protestants pour trois d'entre eux (Gillouin, Boury[23], tous deux fils de pasteurs, Laederich).

Évolution du comité directeur[modifier | modifier le code]

Les fondateurs du CEPEC font entrer au comité directeur trois personnalités entre 1955 et 1958 : en 1955 l’éditeur Yvon Chotard, futur dirigeant du Conseil national du patronat français, et le professeur à la faculté de droit de Paris Victor Berger-Vachon, un pied-noir, élu depuis 1951 de l'Assemblée algérienne, ancien du Parti social français (PSF)[Note 6], en novembre 1956 le célèbre colonel Rémy, à la fois gaulliste et maréchaliste, en tant que délégué général. Il n'occupe toutefois cette fonction qu'une année. Sa forte personnalité, ses convictions et plus encore son activisme ont effrayé les autres dirigeants. Un petit groupe a discuté durant des semaines pour tenter de mettre fin à ses fonctions en trouvant une solution discrète qui ne l'humilie pas ; les principaux dirigeants du CEPEC apparaissent alors être Pose et Laederich, et dans une moindre mesure Chotard, Salleron et Demonque[24].

Tandis que Laederich succède à Pose, malade, François Lehideux, industriel, ancien ministre de Vichy, ancien président du comité français du Comité européen pour le progrès économique et social, entre au comité directeur en 1959[25]. Il est rejoint par l'avocat (à Tulle et à Paris à partir de 1964) Jacques-Louis Bourdelle[Note 7], directeur du périodique La Voix du Limousin lié au Centre national des indépendants et paysans[Note 8] et président de l'ACIP, puis Jean Experton, industriel à Rives (Isère) et président du CEPEC grenoblois, Henri Binaud, négociant en vins à Bordeaux, président du CEPEC du Sud-Ouest, le duc Joseph Pozzo di Borgo, actif en politique dans les années 1930 (ancien dirigeant des Croix-de-feu ; il a combattu le colonel François de La Rocque après 1936 et a été mêlé à l'affaire de la Cagoule) et le général Jean Touzet du Vigier.

Tandis que les noms de Demonque et de Chotard disparaissent, que Boury, trésorier du CEPEC, et Pozzo di Borgo meurent, le premier en 1965, le second l'année suivante, trois nouveaux vice-présidents apparaissent, en 1966 ou 1967 : Philippe d'Albert, duc de Luynes[Note 9], Jean Borotra - qui fréquente le CEPEC depuis ses débuts - et Marcel Peyrouton ; les deux derniers étant aussi d'anciens ministres de Vichy.

François Lehideux prend la succession de Laederich après la mort de ce dernier en 1969. Entrent au comité directeur vers 1970 ou 1971 François de Clermont-Tonnerre, ancien vice-président de l'ACIP, l'agence de presse lancée par le CEPEC en 1960[Note 10] puis l'historien Jean de Viguerie, en 1973[26].

De 1954 à 1958: pour une réforme de l'État[modifier | modifier le code]

À l'origine, dans le contexte de la IVe République contestée pour son impuissance mais aussi de la guerre froide et de la lutte des colonies pour leur indépendance, le CEPEC « se propose de favoriser une recomposition des formes politiques françaises en éveillant l'attention des élites et en éclairant leur esprit sur les grands problèmes de la Cité ». Il n'a pas pour objet la défense d'intérêts catégoriels, il n'entend pas lutter contre le communisme « au sens épisodique et superficiel que revêt habituellement cette expression » et affirme se désintéresser « des querelles partisanes (élections) »[27],[28].

À ses débuts, les conférenciers sont les dirigeants de l'association. Ainsi, lors du premier dîner-débat du (« La France est-elle gouvernable »)[29], Pose introduit la conférence de Salleron. Interviennent ensuite Gillouin, Alfred Fabre-Luce, Jules Artur, ancien commissaire en chef de la marine, corporatiste chrétien comme Salleron[Note 11], et Max Richard, l'un des dirigeants de La Fédération. Salleron a été le rédacteur en chef du périodique de ce groupement fédéraliste jusqu'en 1954. Lors du deuxième débat de [30] (conférence de Gillouin) interviennent l'abbé Tanguy, secrétaire général des Prêtres anciens combattants (PAC)[Note 12], Jean Ebstein-Langevin[Note 13], Baruzy et Serge Jeanneret, alors directeur de L'Educateur moderne, membre du Cercle Fustel de Coulanges.

Le troisième dîner, en , voit l'arrivée d'un conférencier spécialisé, Gabriel Dessus[Note 14], pour un exposé sur « régionalisation et décentralisation industrielle »[31]. Interviennent dans le débat M. de Waresquiel, les professeurs Friedmann et Jean-Marcel Jeanneney, le syndicaliste catholique Jacques Tessier, futur président de la Confédération française des travailleurs chrétiens et futur conférencier en 1961, l'inspecteur des finances Guy de Carmoy, directeur du comité d’aménagement du Haut-Rhin, André Prothin, DG de l’aménagement du territoire au ministère de la reconstruction et du logement[Note 15], son adjoint Pierre Randet, le géographe maurrassien Jean-François Gravier, conseiller technique au Commissariat général du plan, inséré dans les réseaux fréquentés par Salleron (La Fédération notamment; le thème de la conférence est l'un des thèmes favoris de cette association fédéraliste).

Le CEPEC appelle à une réforme de la constitution sous la IVe République et refuse l'indépendance de l'Algérie. Dès 1954, il plaide pour une réforme constitutionnelle – c’est le titre d’une conférence de Pose en avril. Des conférenciers comme Raymond Aron[32] ou Bertrand de Jouvenel abordent la question de la réforme des institutions[33]. Le CEPEC propose en 1956 un projet de réforme, présenté par Salleron lors du 10e dîner. Ce texte comprend dix articles et a pour « point essentiel d’assurer la stabilité et la liberté d’action du gouvernement ». Il écarte et la voie parlementaire, et la voie présidentielle. Tandis que Gillouin propose l’institution d’une Cour suprême de justice, Salleron propose l’institution d’un président du conseil élu par le suffrage universel, 15 jours après l’élection des députés, afin de créer les conditions d’un bipartisme, « qui est la condition absolue de la survivance des institutions parlementaires ». Il choisirait librement ses ministres, nommés par le président de la République. Il serait élu à la majorité absolue au premier tour, ou à la majorité relative au second, ce qui permet de « pousser au regroupement majoritaire du pays ». Le président de la République, chef des armées, de la diplomatie et de la magistrature, nommerait et pourrait révoquer le garde des sceaux (art. 1) et pourrait prononcer la dissolution de l’Assemblée nationale, à la demande du président du conseil ou d’une majorité des députés (art. 10). L’élection des députés à l’Assemblée nationale aurait lieu au scrutin uninominal d’arrondissement à un seul tour (art. 9), scrutin le plus favorable à la formation d’une majorité, qui amène à la disparition des « petits partis parasites ». Ce projet permettrait « le renforcement de l’Exécutif, sans diminuer, mais au contraire en consolidant, le régime parlementaire ». Si le président de la République demeure le personnage suprême de la constitution, son rôle se limite à être un arbitre[Note 16]. Gillouin évoque le projet du CEPEC dans un article de l'hebdomadaire La Nation française[34].

Ce projet est discuté par plusieurs hommes politiques d'horizons divers : un député de gauche, le député des Vosges Maurice Poirot, exclu de la SFIO à la suite de son élection en 1956 et qui siège parmi les non-inscrits, un centriste, l’ancien ministre MRP Pierre Pflimlin, et futur président du conseil, trois « modérés » (droite), l’ancien député Joseph Denais, le député du Cher Raymond Boisdé et le marquis Olivier de Sesmaisons, député de Loire-Inférieure qui siège au groupe du CNIP, deux gaullistes, le journaliste Pierre-Louis Berthaud, conseiller de l’Union française, et surtout le sénateur Michel Debré[35]. Les membres du comité directeur ne sont pas tous d'accord sur ce projet. L'historien Olivier Dard, dans sa biographie consacrée à Bertrand de Jouvenel, cite une lettre adressée à ce dernier, à la suite de sa publication en 1956 d’un article dans La France catholique. Il est invité à prendre position dans les discussions du CEPEC sur la réforme du régime. Cette lettre souligne des désaccords entre les animateurs du CEPEC sur la nature du régime politique qu’ils souhaitent:

« Cher ami, comme suite à notre conversation téléphonique, j’ai fait une petite enquête et je puis vous confirmer que M. Pose incline vivement dans le sens du projet Salleron. Par contre, les autres membres du comité directeur, (…) ne sont pas d’accord. Vous pourriez donc, dans votre intervention, répéter ce que vous avez déjà écrit sur les risques du système présidentiel dans un pays comme la France[36]. »

L'homme qui lui écrit est Pierre Longone, le secrétaire du « comte de Paris » (Henri d'Orléans), directeur du Bulletin du bureau politique du comte de Paris de 1947 à 1967. Des dirigeants du CEPEC connaissent le « comte de Paris » et sont en relation avec le bureau politique de ce dernier, soutenu par l'hebdomadaire La Nation française, auquel collaborent Gillouin et Salleron. Pose, impliqué dans le complot monarchiste qui souhaitait le retour du « comte de Paris » en 1942, connaît le prétendant. Il l’aurait rencontré par l’intermédiaire d’un cadre de la BNCI-Afrique, Pierre de Bérard, engagé par Pose en [Note 17]. Salleron a collaboré avant la guerre aux publications du « comte de Paris »[37]. Puis, aux côtés de Bertrand de Jouvenel, de Thibon et de Michel de Saint-Pierre, au Courrier de la Mesnie, périodique ayant succédé à Ici France après 1947, au « royalisme décomplexé se réclamant d’une identité royaliste concrète plus que d’un lien intellectuel au maurrassisme »[Note 18]. Gillouin, de même, « a beaucoup connu le comte de Paris et en pense du bien », nota son ami le pasteur Marc Boegner dans son journal rédigé durant l’Occupation[38].

Le , le CEPEC tient une journée d’hommage à son président d'honneur, le général Weygand, que le colonel Rémy organise au Cercle militaire[39],[40]. Weygand serait l’incarnation du Vichy résistant, prêt à reprendre la lutte contre l’occupant. C’est le sens du discours en l’honneur de Weygand tenu par le maréchal Alphonse Juin : il souligne en effet que Weygand consentit à « relever une épée (qu’il savait) d’ores et déjà brisée » en 1940 et que lui-même hérita en Afrique du Nord, en 1942, de ses « consignes admirables » et de « l’outil (qu’il avait forgé) en un an », tout aussi « admirable ». Le discours du maréchal n’était pas prévu ; c’est le colonel Rémy qui le poussa à prendre la parole contre son gré : « Me saisissant du micro, j’annonçai à la salle : « Monsieur le maréchal Juin ! » Une tempête d’applaudissements salua celui-ci tandis qu’il me lançait entre ses dents « Vous, vous me la copierez ! ». Et Rémy commente ainsi dans Dans l’ombre du maréchal : « Ce qui venait d’être dit, le maréchal Juin était seul à pouvoir le dire de façon autorisée, et il fallait que cela fût dit »[41].

Après le coup d'État du 13 mai 1958 à Alger, tous les dirigeants du CEPEC signent une déclaration de « confiance en l’armée » et de soutien à l’Algérie française[42].

Convives des dîners[modifier | modifier le code]

Le déjeuner organisé pour la journée d'hommage de 1957 révèle les personnalités susceptibles de participer aux dîners-conférences du CEPEC[43]. À la table d'honneur, outre Weygand et sa famille, on trouve des membres du comité directeur du CEPEC (Pose, Laederich, Salleron, Gillouin, le colonel Rémy, Baruzy), le général Henri Zeller, gouverneur militaire de Paris et président du Cercle militaire, le maréchal Alphonse Juin, les Académiciens Jérôme Carcopino, Léon Bérard et Jacques Chastenet - Weygand est membre de l'Académie française -, les généraux Dufieux, Bertrand Pujo, Pierre Héring et Augustin Guillaume, les amiraux Jean Decoux et Gabriel Auphan, Claude-Joseph Gignoux, directeur de la Revue des Deux Mondes, qui a été conférencier du CEPEC, le député de Paris « national » Édouard Frédéric-Dupont, l'ancien ministre et ancien ambassadeur du régime de Vichy François Piétri, les anciens ambassadeurs François Charles-Roux, de l'Institut, et Jules Laroche, Robert André (ancien P-DG d'Esso-SAF, président de l'Union des chambres syndicales de l'industrie du pétrole, membre du comité supérieur du Centre des hautes études américaines dont Weygand est le président émérite), le prince Charles Murat, le pasteur de Tienda, aumônier-général de la flotte pour le culte protestant, l'abbé Georges Henocque, ancien aumônier de Saint-Cyr et ancien déporté, le président général des Corniches de France. Beaucoup ont été des personnalités du régime de Vichy. Le général Héring préside l'Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain (ADMP), dont Weygand est le président d'honneur ; l'amiral Decoux est l'un de ses vice-présidents. Laederich a été membre du comité du centenaire de l'ADMP en 1956.

Sont présents à d'autres tables les anciens ambassadeurs Charles Rochat et Pierre de Leusse, au moins 33 autres généraux, dont Pierre de Bénouville[44], l'amiral Moreau, des membres de l'Institut (Firmin Roz, Louis Hautecœur, Georges Ripert). Ainsi que d'autres personnalités comme Jean Borotra (proche du CEPEC et futur vice-président), l'ancien député Noël Pinelli (ces deux derniers sont vice-présidents de l'ADMP), le député du CNIP Jacques Isorni, ancien avocat de Pétain et autre figure de l'ADMP, Jean Jardel, de l'ADMP également, le docteur Remy-Neris, président des Médaillés militaires, René Thomas, conseiller municipal parisien, etc.. D'autres membres du comité directeur du CEPEC (Berger-Vachon, Maurice de Waresquiel, Chotard, Masquelier). Et de nombreux patrons. Parmi lesquels des industriels du pétrole : Robert Cayrol (DG de Desmarais frères, vice-président de la Compagnie française des pétroles[Note 19]), Serge Scheer (ESSO SAF, filiale française de la Standard Oil Co. of New Jersey), et Joseph Huré (BP France[45]). Ainsi que Roger Boutteville (Société alsacienne de constructions mécaniques, dont Laederich est administrateur[46]), les dirigeants de la CSF (Robert Tabouis, son président, Maurice Ponte son directeur général et Pierre Braillard, son secrétaire général), Louis Lacoste, vice-président délégué de la Chambre syndicale des métaux, Bernard Jousset (président du Centre français du patronat chrétien[47]), Louis Charvet (sidérurgie), ancien vice-président des « équipes sociales » et ancien de l’USIC, comme Lamirand, les éditeurs Maurice Bourdel (Plon), ami d'Alfred Pose, actionnaire de cette maison d'édition, et Charles Huon de Penanster (Éditions de Montsouris[48]), André Reynaud (Anciens Ets Lorraine-Dietrich, membre du comité supérieur du Centre des hautes études américaines et administrateur de plusieurs entreprises[49]), Yves Comar (laboratoires Clin-Comar[50]), André Ruegger (Tubauto, ancien conseiller municipal de Paris comme Baruzy sous l'Occupation[51]), Pierre Mayeux (imprimerie Chaix), Luc Desjonquères (PDG de l’entreprise familiale Henri Desjonquères, à Mers-les-Bains[52]), Frantz Hacart, membre du comité directeur du Comité central de la laine et de l’Union des industries textiles (comme Laederich, il a pris part au banquet des journées Inter-France en 1942[53]), Philibert-Jean Grange (société des transports internationaux Danzas, ancien militant du Parti social français avant 1940[Note 20]), Jules Verger, qui fut un patron de combat contre la CGT et un militant du corporatisme et de la « collaboration des classes », ancien membre du Conseil national de Vichy et titulaire de la francisque à l'instar de Laederich[Note 21], Henri Verhille (Salins du Midi), Jean Gandilhon, directeur général de la Société des ateliers d’aviation Bréguet, Joseph Jean-Emile Fenestrier (chaussures Fenestrier à Romans-sur-Isère, de la marque UNIC), Lucien Tissot-Dupont (ST Dupont), etc. Des cadres de l'industrie aussi, tels François de Villepin, secrétaire général de Pont-à-Mousson SA (et grand-père de Dominique de Villepin), Henri Migeon, de la Télémécanique (Louis Salleron est un de ses proches, Laederich est administrateur de cette entreprise et Migeon a été administrateur du CNOF), André Misset, DG adjoint de Lafarge et futur conférencier du CEPEC, etc. S’y ajoutent des banquiers : Étienne Dupont, P-DG de la banque L. Dupont et Cie[Note 22], Marcel Wiriath, du Crédit lyonnais (maurrassien, proche de Weygand et du colonel Rémy), René Martin, directeur de la Banque de Paris et des Pays-Bas, Henri Leruste (banque de l'entreprise), etc.

On relève aussi des anciens du réseau patronal anticommuniste de Laederich : Georges Roque (P-DG du verrier Souchon-Neuvesel, administrateur de la Société des Eaux de Vittel comme Laederich et ancien soutien de l'Agence de presse Inter-France à l'instar de ce dernier[54]), Marcel Doligez, dirigeant des Ets Champier de Tarare, Pierre Chatel (Fonderies de Bayard à Saint-Dizier). Ils ont connu Weygand avant-guerre, comme Laederich (Roque et Doligez) et fréquenté les dîners parisiens du CEPEC à partir de 1954[55]. Et deux beaux-frères de Laederich : Henri de Turckheim et Robert Verdet-Kléber (industriel papetier à Rives), administrateurs des Ets Laederich.

De 1958 à 1969 : défense de l'Algérie française et des libertés[modifier | modifier le code]

Le CEPEC et la Ve République[modifier | modifier le code]

Le CEPEC, présidé par Laederich après le retrait de Pose, s'est rallié au projet constitutionnel gaullien. Le premier à s’être publiquement prononcé en faveur du général de Gaulle fut Berger-Vachon. Il a signé avec dix de ses collègues de la Faculté de droit de Paris, le , un appel affirmant que le général de Gaulle, « qui reste le sauveur du pays en 1940 et demeure également l’auteur du rétablissement de la légalité républicaine en France (est) le seul capable, dans la conjoncture présente, de recréer l’union des Français de la métropole et d’outre-mer (…) et d’assurer ainsi le salut de la France et de la République »[56]. Il défend ensuite l'action de l'armée en Algérie au moment du coup d'état du 13 mai 1958, l'arrivée au pouvoir du général de Gaulle, « prêt à sauver la France et la république » et le projet constitutionnel gaullien dans l'hebdomadaire Carrefour[57]. Salleron, autre collaborateur de Carrefour, pose le problème ainsi, quelque temps avant le référendum, alors qu’il ne connaît que l’avant-projet soumis au Comité consultatif constitutionnel: « Les Français sont unanimes pour demander l’autorité et la stabilité gouvernementale. Ils se rendent parfaitement compte que la France ne saurait exister sans cela. (…) Mais les Français veulent en même temps qu’autorité et stabilité ne deviennent pas dictature. Ils tiennent aux libertés fondamentales ». Il juge que l’avant-projet « répond bien dans son ensemble à l’attente des Français », estimant qu’il « donne lustre et prestige à la présidence de la République, fortifie le Gouvernement et replace le Parlement dans sa fonction principale d’organe législatif » et qu’il « constitue le système le plus démocratique du monde, aussi éloigné que possible de la dictature et de ses menaces ». Jugeant aussi, quatre ans avant la réforme de 1962, que « les partisans de l’élection directe du président du conseil font peser sur la république et la démocratie une menace beaucoup plus grande que le général de Gaulle ». Et donc, il convient « d’admirer la loyauté et le courage du général », d’autant qu’il « n’y a que lui pour rendre « possible » de la manière qu’il fait le « nécessaire d’un Exécutif fort »[58].

Après dix mois d'interruption à la suite du passage de la IVe République à la Ve, le CEPEC reprend ses dîners en février 1959, avec une conférence de Berger-Vachon[59]. Le CEPEC avait maintenu cependant ses exposés donnés pour son comité d'études. Salleron donne ainsi un exposé en novembre 1958, en présence du général Weygand, sur « la politique et l'armée », au cours duquel il rend hommage à ce qu'a fait l'armée depuis le coup d'État du 13 mai 1958[60]. Berger-Vachon commente favorablement la nouvelle constitution lors de sa conférence bordelaise quelques semaines plus tard devant le CEPEC du Sud-Ouest, estimant que « l'État est donc en possession de moyens puissants pour faire face à des situations exceptionnelles comme en Algérie ». Il évoque une « France trahie par une intelligentsia habile, brillante et vaine », qui doit gagner en Algérie[61].

Lors du 21e diner de juin 1960, Salleron, conférencier, s'interroge sur la nature et l'avenir du nouveau régime politique fondé par de Gaulle et souligne les violations de la constitution par ce dernier et qu'« un fait domine tout : le fait que le président de la République est actuellement le chef du gouvernement français », contrairement à ce que stipule la constitution. Trois parlementaires participent aux débats : Pierre Marcilhacy, sénateur de la Charente réélu en 1959 en tant que candidat indépendant, partisan de contre-pouvoirs face au pouvoir du président de la République et futur candidat aux présidentielles de 1965 contre de Gaulle, André Mignot, député-maire de Versailles, ancien gaulliste passé à l’opposition à la politique gaullienne, à la suite notamment de la guerre d’Algérie, et le sénateur du Doubs Marcel Prélot. Le profil de ce dernier est assez atypique au CEPEC : c’est un démocrate-chrétien rallié au gaullisme depuis 1947, ancien du PDP, résistant démocrate-chrétien, ancien député RPF. Y participent aussi Berger-Vachon, Gillouin, Jacques Bassot de La Fédération, Pierre Boutang, directeur de La Nation française (Salleron et Gillouin y collaborent), qui affirme : « Il faut en venir à la monarchie en France, en avoir le courage une fois pour toutes. (…) La monarchie, tout simplement, le roi et les libertés »[62].

La guerre d'Algérie[modifier | modifier le code]

Le CEPEC critique la politique algérienne du général de Gaulle, par attachement à l'Algérie française et du fait du solide anticommunisme de ses animateurs, hantés par la crainte de la « subversion » communiste et marxiste, dans le contexte international de la guerre froide. En , le CEPEC invite comme conférencier Georges Sauge, pour le 18e dîner-débat consacré à « L’armée face à la guerre psychologique ». Sauge est alors un militant de l'extrême droite « nationale-catholique »; il a fondé en 1956 le Centre d’études supérieures de psychologie sociale (CESPS), une officine qui s’est spécialisée dans la diffusion des lieux communs anticommunistes de la « guerre révolutionnaire » et de son pendant « l’action psychologique ». Il est alors convaincu que le communisme suit une stratégie pour « désagréger l’Occident ». Des thèses qui ont séduit certains officiers d'active, dans le contexte de la défaite en Indochine et dans celui de la guerre d’Algérie. Sauge est proche de la revue catholique anticommuniste Itinéraires, dont l'un des principaux animateurs du CEPEC, Louis Salleron, est l'un des piliers[Note 23]. Sa conférence au CEPEC s’achève par ses mots : « Dieu, Roi des Rois et seigneur des Seigneurs, sauvera l’humanité ». Dans son discours liminaire, Laederich cite une lettre de Sauge datée du , à propos du 13 mai 1958 : « Ces jours qui ébranlèrent Alger peuvent amorcer un mouvement que l’histoire retiendra comme une signification providentielle en faveur des Francs et de leur mission civilisatrice au service de Dieu ». Et Laederich se félicite de son combat mené « drapeau déployé », célébrant la « fougue du combat qu’il mène avec une telle lucidité contre le mensonge de l’idéal matérialiste et contre l’indifférence de chrétiens devant le fléau qui menace notre civilisation »[63]. Pour cette conférence, le CEPEC et Sauge accueillirent des officiers généraux et supérieurs, d’active et de réserve : le général Edmond Jouhaud, chef d’état-major de l’Armée de l’Air, qui fera partie du « quarteron de généraux en retraite » responsable du putsch d’Alger en 1961 et sera l’un des chefs nominaux de l’OAS, le général d'armée Clément Blanc, ancien chef d’état-major de l’armée de terre, en retraite depuis , le général de corps d'armée aérienne René Frandon[Note 24], le général d'armée aérienne Lionel-Max Chassin, en congé définitif depuis 1958, le général de division aérienne Pierre Faure, en disponibilité depuis [64], le général Tony Albord (du cadre de réserve), deux généraux anciens du Comité Défense de la France - Georges Barré (à la retraite depuis 1945) et Jean Touzet du Vigier, du cadre de réserve, alors déjà proche du CEPEC[Note 25], le général de division André Dufourt (mis en disponibilité en [65]), le général du cadre de réserve Dominique Renucci, député d'Alger depuis , le général Maurice Tabouis, ancien chef du service d'action psychologique à Alger en 1956[66], le général du cadre de réserve Hanoteau, les amiraux Jean Antras (du cadre de réserve depuis 1955), délégué général de l'Association centrale des officiers de réserve de l'armée de l'air[67] et Jacques Moreau, un « ami du CEPEC »[Note 26], le contrôleur général Jean Lachenaud, conseiller d’État, président de la Saint-Cyrienne (1950-60)[68], les colonels de Nadaillac, chef du 5e bureau de l'armée de terre depuis [69], Charles Lacheroy - un des principaux théoriciens de la guerre révolutionnaire et de l'action psychologique -, de Cossé-Brissac, etc. Le général Weygand ne put assister à la conférence, mais il tint à adresser un courrier pour dire son « regret particulièrement vif, d’abord en raison (du fait) que doit y traiter avec sa connaissance approfondie du sujet, M. Sauge (…) et (du fait de) la présence (…) en nombre important d’officiers généraux en activité de service et d’officiers d’autres grades qui sont en prise avec ce problème »[70]. La conférence a été reproduite par La Saint-Cyrienne, le bulletin Rhin-Danube, La Vie militaire et Béret rouge, le bulletin de liaison de la brigade des parachutistes d'outre-mer. Des revues au public restreint, mais cela a permis d’alimenter « le courant d’idée [l’anticommunisme « intégriste »] auquel s’est abreuvé l’activisme militaire »[71].

La conférence de Sauge fut l’occasion pour Laederich de mettre en avant son association et de flatter ces officiers : il affirme dans son discours d’introduction que « parmi les premiers, le CEPEC avait compris dès avant le ce que l’Armée (…) pouvait représenter pour un redressement de la France »[70]. Le message de Sauge est simple, sinon simpliste : « L’humanité, le monde, les hommes sont minés par un phénomène extraordinaire de subversion internationale », celle menée par le « communisme international » : « J’affirme en m’appuyant sur les théories marxistes-léninistes et sur les faits que le communisme, lui, se déclare à tout moment et dans tous les domaines en guerre contre nous, et que cette guerre est menée sur le plan international d’une façon logique, stratégique, humaine, par une minorité agissante ». Sauge souligne qu’il convient « d’étudier le communisme jusque dans ses détails pour s’en prémunir », « d’étudier ses méthodes pour ne pas les employer ». Il en conclut que l’armée, « qui a pris de l’avance sur les politiciens et les diplomates », et qui a eu le « courage et la clairvoyance d’envisager cette stratégie » doit être à son tour une « minorité agissante face à la minorité agissante de l’Appareil international » communiste, qu’elle se doit de « continuer de remplir son rôle de suppléance », qui plus tard « sera rempli par un pouvoir civil en accord avec l’armée »[70]. À l'issue de la conférence de Sauge, le débat est mené par Louis Salleron ; y participent les généraux Chassin et Faure, le lieutenant-colonel Chandessais[Note 27], le colonel Rémy, autre vice-président du CEPEC, et le royaliste Pierre Debray, collaborateur d'Aspects de la France et directeur de L'Ordre français[Note 28]. Chassin, général activiste proche de la Cité catholique de Jean Ousset, y affirme qu'il convient « d'abord d'évangéliser nos propres troupes », évoquant un stage d'instruction civique et politique pendant les trois premiers mois du service militaire, ce qu'il a déjà préconisé auparavant, mais reconnaissant qu'il n'est pas possible légalement. Le général Faure estime lui que l'armée est déjà « chargée de tâches écrasantes » et que c'est à l'État de se charger de la lutte contre le communisme, en agissant sur la jeunesse. Ce à quoi Sauge rétorque que seule l'armée peut le faire dans l'immédiat[72].

Laederich écrit en février 1960 une lettre ouverte au Premier ministre Georges Pompidou, en faveur de l'Algérie française et pour une « refonte constitutionnelle (...) inspirée des principes fédéralistes de décentralisation et de régionalisme »[73]. Laederich, Chotard et Berger-Vachon participent au premier colloque de Vincennes de , organisé par Jacques Soustelle et Georges Bidault, pour affirmer qu’à « un moment où l’intégrité du territoire national est plus menacée qu’elle ne l’a jamais été, l’Algérie est une terre de souveraineté française et qu’elle doit demeurer partie intégrante de la République »[74]. Le CEPEC a publié des articles favorables à l'Algérie française de membres du Comité de Vincennes comme André Malterre, syndicaliste, et Jean Chardonnet, géographe[75]. Salleron, Gillouin, Berger-Vachon et le colonel Rémy figurent parmi les signataires du « manifeste des intellectuels français pour la résistance à l'abandon » d’, qui s’oppose au Manifeste des 121 et dénonce les « professeurs de trahison »[76].

Laederich souligne cependant en 1964, à l’occasion du dixième anniversaire du CEPEC, le refus de rejoindre le combat des « ultras » qui par exemple soutinrent l'OAS. Ce qui lui a fait perdre une partie de son public : « Nul doute que cela ne nous ait valu temporairement quelques pertes d’amitié chères, quelques défections ». Louis-Georges Planes reconnaît que le CEPEC obtient « plus malaisément l’audience du public auquel nous étions accoutumés à nous adresser ». Deux explications en sont données. Certains sont désormais satisfaits car l’autorité de l’État a été restaurée grâce à de Gaulle ; ils estiment donc que le CEPEC a perdu sa raison d’être. L’arrivée au pouvoir du général de Gaulle explique en effet leur retrait, comme Laederich le signala en 1959 : « Quelques personnes nous ont écrit pour nous dire qu’après le , le CEPEC n’avait plus de raison d’exister car tout était arrangé » et « que notre rôle était terminé ». D’où l’exhortation de Georges Lamirand, à Bordeaux, en , qui souligna que le « rôle du CEPEC n’est pas terminé car plus un pouvoir est fort, plus il doit être éclairé. L’intérêt que doivent porter les élites à la vie publique, aux affaires de l’État, est aussi nécessaire maintenant qu’avant le  ». D’autres au contraire se réfugient dans « un attentisme hargneux et découragé », déçus par la politique gaullienne, dans le contexte de la marche à l’indépendance de l’Algérie notamment[77].

Après la guerre d'Algérie, le CEPEC préconise l'amnistie.

Critique des autres politiques gaulliennes[modifier | modifier le code]

Le CEPEC critique les politiques du général de Gaulle : sa politique étrangère, avec les conférences de Marc Lauriol en 1964 et 1965[78], sa politique européenne, avec la conférence en 1966 de Robert Lemaignen, ancien commissaire de la CEE[79],[80], la force de frappe nucléaire, avec la conférence de Pierre Sudreau en 1967[81]. L'étatisme est combattu au nom des libertés[82]. Comme l’exprime Laederich en 1964, le CEPEC refuse « l’accentuation de la centralisation technocratique et du pouvoir personnel » ainsi que « l’accentuation de la pression du pouvoir sur le citoyen, même au travers de mesures policières qui nous heurtent et nous inquiètent », « la prise en main de la pensée du citoyen par la radio et la télévision d’État ». Le CEPEC fustige « la technocratie, le matérialisme, un certain totalitarisme montant », une « socialisation de plus en plus accentuée, se prolongeant dans un néo-marxisme diffus » et défend selon Gillouin « un néo-libéralisme social »[83]. D'où les conférences de Pierre de Calan, auteur en 1963 de l'essai Renaissance des libertés économiques et sociales[84], René Norguet, Arnaud de Vogüé (conférence sur la liberté d'entreprendre) ou François Bilger (conférence consacrée à la pensée économique libérale dans l'Allemagne contemporaine, à laquelle prend part l'économiste libéral Daniel Villey qui y fustige la planification à la française et vante l'économie de marché[85].

Avec Salleron, le CEPEC milite pour une réforme de la propriété. « On sapera les causes de la Révolution en assurant intelligemment une fluidité croissante des hommes et des biens, c’est-à-dire la promotion des meilleurs dans les classes qui se sentent frustrées, et une accession plus aisée à la propriété au bénéfice de ceux qui sont privés de la part légitime qui doit leur revenir », déclare Salleron en 1959[86]. Salleron préconise en effet la « diffusion de la propriété » depuis les lendemains de la guerre. Laederich rappelle lors du 37e dîner de qu'un « lien étroit existe entre la propriété et la liberté. Défendre la propriété, c'est défendre la liberté. Là où il n'y a plus de propriété, il n'y a plus de liberté. C'est la marque première des régimes totalitaires. La propriété a donc une signification politique »[87]. Il recommande la lecture de Diffuser la propriété, de Salleron. Reconnaissant que « dans une économie en expansion, la course est impossible entre l'enrichissement par la voie du capital et l'enrichissement par la voie du salaire », Laederich affirme qu'il est « indispensable de donner aux salariés une part de propriété sur les investissements que se font chaque année, ou tout au moins de leur permettre d'y participer ». Pour éviter le communisme et les nationalisations, il convient « d'ouvrir de plus en plus la propriété capitaliste aux salariés[87] »[88].

D'où les réflexions du CEPEC sur la question de l'intéressement des salariés, un thème popularisé par des discours du général de Gaulle, un décret de 1959 sur la participation, l'amendement Vallon et par les ordonnances de 1967. Le 23e dîner d’ est consacré à « l’association capital-travail ». Des partisans résolus de l’intéressement et de la participation sont invités (Bernard Jousset, animateur du patronat chrétien, président d’une société ouvrière de prévoyance et d’épargne et militant de l’intéressement, Robert Foucault, gérant du groupement d’application du système pour l’intéressement du personnel, Pierre Felec, secrétaire général de la Fédération des transports FO et Guy Berthault, des Ets Viniprix[89]). D'où aussi les conférences du banquier Rémy Schlumberger (1964, sur « l'accession généralisée du public à la propriété des grandes entreprises »[90] et 1967), et celle de Bernard Mallet en 1966, sur l'accession des salariés au capital des entreprises[91].

En 1966, Paul Sérant, frère de Salleron, est invité à présenter « le réveil ethnique des provinces de France », à discourir sur le fédéralisme en France[92]. Sa conférence est présentée par François de Clermont-Tonnerre. Interviennent Jacques Jira, rédacteur en chef du périodique de La Fédération Le XXe siècle fédéraliste et secrétaire de rédaction de l'ACIP, l'avocat Jean-Marc Varaut, président du Club Réalités nouvelles, Jean Borotra, l'abbé Guinchard, des Cadets de la mer, l'abbé Pernot, animateur d'Omnes fratres, Rogé, président de l'Ethnie française, l'historien Émile Coornaert, de l'Institut, le Belge Charles Becquet, auteur en 1963 de L'ethnie française d'Europe (NEL) et fondateur en 1959 de l'Association européenne de l'ethnie française, etc[93].

En 1967, Michel de Chalendar, dans sa conférence, s'oppose à la politique des grands ensembles, qui n’est « pas la solution adéquate aux exigences du développement urbain ». Laederich reprend les réflexions de Salleron dans son intervention liminaire. Puisque, comme il l’affirme, « une des idées-force du CEPEC est la diffusion de la propriété sous toutes ses formes et entre des mains chaque jour plus nombreuses », le CEPEC préconise aussi bien la « propriété d’un portefeuille (mobilier) permettant une participation à l’ensemble de l’économie du pays et à son expansion » que la « propriété de l’habitat et de son équipement ». L’influence du modèle américain renforce ses convictions : « Quand on revient des États-Unis, comme c’est mon cas, on est frappé, à deux ou trois ans d’intervalle, de constater les transformations », qu’il oppose aux « fausses solutions » pratiquées dans la France gaullienne, celle des grands ensembles. Il n’est question évidemment que de la maison individuelle, et de son jardin. Le CEPEC s’inscrit dans les débats entre partisans d’un habitat collectif et d’un habitat personnel en faveur de ce dernier, sans surprise. Il se situe dans la tradition des catholiques sociaux, des réflexions de Le Play, et des patrons paternalistes du XIXe siècle[94],[95].

Le CEPEC s'intéresse aussi à l'éducation : conférences de Michel de Saint-Pierre en 1964 (qui aurait attiré près de 600 convives)[96], du recteur Jean Capelle en 1967, d'Achille Dauphin-Meunier en 1969, le fondateur et doyen d'une nouvelle faculté née en réaction à mai 68 et à la fin des facultés profanes de l'Institut catholique, la Faculté libre autonome et cogérée d'économie et de droit (FACO)[97],[98]. Interviennent dans les débats en 1969 Gaston Morancé, président du conseil d'administration de la FACO[Note 29], Gabriel Jasserand, président du conseil supérieur de la FACO et administrateur de Paridoc, et délégué général aux relations extérieures de cette centrale d'achats[Note 30], et Aimé Aubert, président de l'Association des parents d'élèves pour la promotion de l'enseignement supérieur libre (APPESL). Sont présents à ce dîner qui aurait rassemblé 425 convives, des patrons membres du conseil supérieur de la FACO comme Henri Fayol, président très libéral du CNOF[Note 31], ou Ambroise Roux, vice-président du Conseil national du patronat français, « de nombreux parlementaires, sénateurs ou députés », Edmond Giscard d'Estaing, de l'Institut[Note 32], le professeur de philosophie René Poirier[Note 33], de l'Institut, Renardet, rédacteur en chef de Famille éducatrice, Mgr Jean Rodhain, ainsi que des catholiques traditionalistes comme l'amiral Gabriel Auphan, qui deux ans plus tôt a présidé un meeting traditionaliste à la Mutualité, auquel a participé Louis Salleron et qui combat les réformes issues de Vatican II, Alain de Lacoste-Lareymondie, Jérôme Lejeune, l'abbé Louis Coache[99]. Ont posé des questions des étudiants, Robert Castille[Note 34], et des assistants et maîtres assistants de la Sorbonne : François Natter, membre du bureau national du syndicat autonome des facultés des lettres, conférencier du CEPEC deux ans plus tard, ses amis Claude Polin et Claude Rousseau[Note 35], Musy et Lefebvre.

Défense de l'Occident chrétien et anticommunisme[modifier | modifier le code]

En 1964, Laederich proclame que le CEPEC a toujours voulu « se situer au-dessus des partis et des tendances ». « Ou, plus exactement, ajoute-t-il dans une envolée gaullienne, le CEPEC était par vocation destiné à ne prendre qu’un parti : celui de la France ». En 1960, pour introduire la conférence de Gustave Thibon, il souligne que « la défense de la France s’identifie à la défense de l’Occident et qu’ainsi la France est le dernier bastion de la civilisation chrétienne ». Il engage alors « ses amis à mener le seul vrai combat, le seul combat qui paraisse essentiel, le combat pour la civilisation chrétienne, au travers du combat pour la France ». Et pour introduire la conférence de l'intellectuel catholique belge Marcel de Corte de 1966, il cite Henri Massis, pour qui il s’agit d’abord de « retrouver Dieu, retrouver la force vivicatrice du christianisme dans l’ordre temporel »[100].

En 1966, Laederich et le colonel Rémy figurent au comité de patronage du Comité franco-hongrois pour la célébration de l'insurrection de Budapest de 1956, qui organise une réunion commémorative à la Mutualité en 1966[101]. Deux ans plus tard, le CEPEC apporte son soutien comme d'autres associations au Front uni de soutien au Sud-Vietnam, lancé en janvier 1968 par Roger Holeindre[102].

De 1969 aux années 1970 : contre la « subversion marxiste »[modifier | modifier le code]

Le CEPEC poursuit ses réflexions sur l'éducation, avec des conférenciers vent debout contre la « subversion marxiste », au lendemain de mai 68 : conférences de François Natter (1971), André Piettre (1973), Jean Chardonnet (1975)[103]. La nouveauté consiste en une conférence sur l'écologie en 1971, avec Édouard Bonnefous et François de Clermont-Tonnerre. Le dîner de 1971 est aussi consacré à l’Institut de la vie. Clermont-Tonnerre, catholique pratiquant, est le cofondateur en et le secrétaire général de l’Institut de la vie, créé dans le contexte de réflexions sur la bombe atomique, qui avive les craintes du mauvais usage des découvertes scientifiques[104].

Le CEPEC s'étiole à partir de la deuxième moitié des années 1970, puis disparaît. Le dernier dîner-débat ayant donné lieu à une publication, le 70e, a lieu le , avec une conférence d'Alfred Sauvy à propos de l’inflation et du chômage. Elle a été publiée en 1978, dans le numéro 49 des Cahiers du CEPEC. Le dernier numéro des Dossiers du CEPEC, le no 24, est publié en 1977. Il relate une conférence de Youri Bruno consacrée au « NTS (Narodno troudovoi soiouz) dans la lutte contre le totalitarisme soviétique » ; le NTS désignant une organisation de combat anticommuniste composée de Russes blancs, l’Union solidariste du travail, fondée à Belgrade en 1930[105].

Après l'extinction du CEPEC, on retrouve certains de ses dirigeants à la présidence de l'Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain (ADMP) : Borotra, qui succède à l'amiral Auphan, de 1976 à 1980, Lamirand, de 1980 à 1984, et Lehideux de 1984 à son décès en 1998.

Le civisme du CEPEC[modifier | modifier le code]

Par son appellation même, Centre d’études politiques et civiques, le CEPEC insiste sur l’importance du civisme. Par esprit civique, il faut entendre selon Louis Salleron, « une vertu de dévouement à la Cité » : c’est « l’attitude du citoyen qui entend assumer l’ensemble des obligations qu’il a à l’égard de la cité », c’est un devoir, une obligation. Pour Salleron, « le champ du civisme va des communautés sociales les plus proches à la communauté nationale » et il prône « l’initiative et la prise de responsabilité à l’échelon du prochain », d’ordre « municipal et professionnel » d’abord : mener « une action qui consiste à s’occuper d’une association utile » par une adhésion, une cotisation, une participation à ses réunions, ou, mieux encore, en y prenant des responsabilités, et, pour les patrons, mener « une action sociale » dans l’entreprise[106]. Il fait observer que le civisme tel qu’il le définit « est en corrélation inverse de l’étatisme » : « Plus en effet le citoyen s’occupe lui-même de ses propres affaires, moins l’État est appelé à s’en occuper ». Ce qui contribue à « enrayer l’étatisme » et, en même temps, à « renforcer l’État dans son action propre et dans son autorité ». Cet appel au civisme est avant tout destiné aux élites, et d’abord aux chefs d’entreprises. Évidemment, les fondements philosophiques du civisme défini par Salleron s’opposent au civisme « de 1789 ou de 1793 », le civisme « des droits du citoyen, lesquels se confondent avec les droits de l’homme, lesquels, à leur tour, se confondent avec les droits de l’homme révolutionnaire ». La tradition dans laquelle il se situe est claire et il le rappelle lui-même : « On peut se moquer de la littérature contre-révolutionnaire qui, de Joseph de Maistre à Charles Maurras, a rappelé ces vérités élémentaires »[106]. Georges Laederich, dans une conférence intitulée « le chef d'entreprise et l'esprit civique », a également dénoncé le civisme de 1789, accusé d'être un civisme des droits du citoyen : « Quand la Révolution proclame les droits de l'homme et du citoyen, elle commet l'erreur mortelle dont nous n'avons pas fini de subir les inconvénients, car ce qu'elle aurait dû définir, c'étaient les droits de l'homme et les devoirs du citoyen »[107].

Gillouin exhorte les industriels en 1954 à s’engager dans une « véritable action politique », pour « remédier à l’éclipse à peu près totale de la haute pensée politique et la fuite chronique des élites devant (…) leurs responsabilités » : « Vous avez à réparer une faute qui n’est pas la vôtre, mais dont vous ne pouvez cependant vous désolidariser parce qu’elle fut celle de vos ancêtres ». C’est-à-dire « la carence de la bourgeoise victorieuse de 1789 qui n’a pas été à la hauteur de sa victoire » car « elle ne s’est pas souciée de devenir la classe dirigeante ». Pierre Baruzy tint le même discours, sur un mode plus vindicatif. Il fustige en effet « l’égoïsme et l’inertie des élites », et d’abord les élites du monde économique : « Un trop grand nombre d’entre (elles) ont pris la fâcheuse habitude de ne se soucier que de l’intérêt immédiat de leurs affaires ». Or les patrons, du fait qu’ils sont « producteurs de richesses » et qu’ils « sont centres de rayonnement dans leurs affaires, leur profession, leur région », doivent s’engager dans « une large action civique, coordonnée, clairvoyante et généreuse, action devant être soutenue par leurs sacrifices personnels de temps et d’argent ». Elles ne doivent plus se contenter des vieilles méthodes « héritées de leurs pères » et qui « ont fait leur temps », celles qui consistaient « à « influencer » les hommes en place »[108]. Ces affirmations reviennent souvent dans les conférences et les déclarations du CEPEC, jusque dans les années 1970 ; Lehideux présentera les animateurs du CEPEC comme des « hommes nantis de l’autorité de la compétence et de l’expérience, et animés par le seul souci du bien commun[109]. Ces discours visent certes à flatter l’auditoire constitué en majorité de cadres et de patrons. Ils s’inscrivent dans la critique des mœurs parlementaires et du « régime des partis » de la IVe République. Mais ils révèlent aussi une culture politique plus ancienne, qui plonge ses racines dans « l’esprit combattant » de l’entre-deux-guerres et dans la culture politique libérale et catholique. Ils participent aussi du mouvement étudié par la politiste Delphine Dulong, celui des hauts-fonctionnaires de la planification et celui du patronat lié au Centre de recherches et d'études des chefs d'entreprises (CRC) - Demonque et Laederich en sont membres- et au Centre des jeunes patrons (CJP). Les animateurs du CEPEC, qu’elle ne cite pas, participent de cet esprit qui se réclame de la compétence au détriment de la représentativité politique, qui valorise l’exécutif au détriment du législatif. Compétence dont ils se prévalent et au nom de laquelle ils revendiquent une capacité de représentation et d’intervention pour la définition du bien commun de la Cité[110].

On retrouve aussi le libéralisme social et les idées forces du patronat inspiré par le christianisme social, qu’Henri Weber a synthétisées dans son ouvrage consacré au CNPF. Des principes « qui se sont incarnés des années 1920 aux années 1940 dans le paternalisme au niveau de l’entreprise et dans l’idéal corporatiste et communautaire au niveau de la société ». Il s’agit de la notion de « responsabilité », qui « postule que toute position éminente confère des droits et des prérogatives, mais aussi des devoirs et des responsabilités ». Du principe de « subsidiarité » : « les décisions doivent être prises au plus près des intéressés et par leurs représentants, et le moins possible par l’État ». Les deux autres idées-forces sont le principe du « bien commun », distinct de la somme des intérêts individuels[111].

Gillouin est conscient que le peuple français repoussera aussi bien « une oligarchie de l’argent » qu’un « état-major de technocrates », et « il n’aura pas tort car en politique, les experts ne font guère que des impairs ». Lui veut former une « élite capacitaire », ce qu’il appelle « une aristarchie », une élite politique qui est à créer. Il ne s’agit pas de confier le pouvoir à « la réunion d’hommes distingués ou éminents dans les branches de la production ou du savoir » mais d’éduquer les élites, de les persuader de s’engager, d’œuvrer pour le bien de la Cité. La solution ne réside pas dans l’usage de la force selon Pose, mais dans « une pression du corps électoral », ce qui suppose une « prise de conscience des cadres du pays de leurs devoirs, pour qu’ils les acceptent et agissent en conséquence ».

Ces déclarations ambiguës illustrent les apories du civisme tel qu’il est défini par le CEPEC et expliquent les limites de son action et de son influence politique. Se contenter d’informer et de former les élites économiques tout en critiquant les dirigeants politiques, cela peut empêcher de peser sur les événements, sur les décisions, sur les débats parlementaires. La capacité à infléchir les positions des politiques s’en trouve de ce fait très limitée. En tout cas, Laederich a conscience dans les années 1960 que le pouvoir appartient solidement au général de Gaulle et à ses technocrates. S’il déclare encore en 1964 : « Nous sommes le seul groupe d’hommes dans le pays à avoir de lourdes responsabilités à la fois économiques, sociales et morales (…) et à être habitués à les assumer », il n’est plus question de revendiquer une part dans la gestion des affaires publiques, mais seulement une « bonne politique » : « Nous avons peu à peu pris conscience que l’aboutissement heureux de nos efforts n’était concevable que si, parallèlement, la gestion politique était bonne »[83].

Moyens d'action[modifier | modifier le code]

Dîners-conférences et périodiques[modifier | modifier le code]

Le CEPEC donne des dîners-conférences, à destination des élites, dans les salons de l'hôtel Lutetia[112] et se dote d'un cercle d'études, qui présente ses travaux sous forme de rencontres avec ses adhérents ou invités et donne aussi la parole à des conférenciers. Lors de la deuxième séance de ce bureau d'études, le [113], l'exposé de l'amiral Gabriel Auphan, introduit par le général Weygand, est suivi par des interventions de Gillouin, Masquelier, Lehideux, Bernard d'Halluin, président de l'Union des industries textiles et membre du bureau du CNPF[Note 36], et Christian Boullez, docteur en droit. Salleron a donné 12 exposés à ce bureau d'études entre et . Pour son 5e exposé, en mars 1958, il étudie la pensée du prêtre jésuite Pierre Teilhard de Chardin. Participent aux débats à l'issue de la conférence Paul Sérant, frère de Salleron, et Bernard Mallet, futurs conférenciers du CEPEC, Jean Mersch, fondateur du Centre des jeunes patrons, Boris Souvarine, Jean Experton, Pierre Masquelier, vice-président du CEPEC, etc.[114].

Certaines de ces conférences sont publiés dans deux brochures à la parution irrégulière, Les Cahiers du CEPEC[115] (publication de l’introduction, de l’exposé du conférencier, de la conclusion, et parfois de certaines interventions de participants, ainsi que les réponses du conférencier) et les Dossiers du CEPEC (travaux du bureau d'études). Le deuxième numéro des Cahiers du CEPEC publie une conférence de Salleron donnée en octobre 1954 au Centre des jeunes patrons sur « la politique dans la formation patronale »[116]. D'avril 1956 à avril 1959 paraissent en outre 18 numéros du Courrier du CEPEC[117] qui présentent notamment la vie interne de l'association. Louis Salleron a publié une partie de ses conférences données au bureau d'études du CEPEC dans un livre paru en 1963 sous le titre La France est-elle gouvernable ? Propos politiques et civiques, aux éditions L'Esprit nouveau.

Ces dîners-conférences ont été discrets mais la presse parisienne a pu en donner des échos. Ainsi le quotidien parisien Combat en évoque plus ou moins brièvement certains[118]. Le Monde en évoque aussi certains, à partir de 1965[119]. Des journaux de province liés au CEPEC et à l'ACIP rendent compte de certains dîners également.

Formation de centres autonomes en province[modifier | modifier le code]

À la différence de clubs politiques de gauche comme le Club Jean Moulin, le Centre d'études politiques et civiques a essaimé en province : il a fondé des centres locaux, plus ou moins éphémères. D'abord à Nancy puis à Bordeaux, Grenoble et Lyon. Le , le général Weygand, président d'honneur du CEPEC, adressait aux fondateurs du groupement lorrain du CEPEC, à l'occasion de la première réunion régionale de l'association, un message dont le texte a été publié dans le quatrième cahier du CEPEC. Intitulé « appel aux élites françaises », il soulignait l’envie de réformes bloquées par « l’impuissance »[120]. Le tout premier numéro des Cahiers du CEPEC est la publication d'une conférence de Pose et Gillouin donnée à Grenoble en juin 1954 à une réunion organisée par les « conférences dauphinoises du CEPËC »[121].

Laederich et Salleron sont venus à Bordeaux en pour une conférence présidée par Maurice Firino-Martell. Elle a donné lieu à la naissance du CEPEC du Sud-Ouest, présidé par Henri Binaud et animé par Louis-Georges Planes, alias Louis-Georges Planes-Burgade (1891-1974), son délégué à la propagande[122], et Robert Cassagnau, son secrétaire général. Salleron vint en , date de sa première réunion constitutive, et Pose en mai, date de la formation du comité directeur du CEPEC du Sud-Ouest. Le CEPEC du Sud-Ouest, à Bordeaux, s'est constitué à partir d'un périodique local, L’Indépendant du Sud-ouest. Fondé par Cassagnau et Planes en , ce périodique devient en L’Indépendant du Sud et du centre-ouest et en L’Europe libérale, ce qui résume alors son programme. Le périodique publie dès ses débuts des articles de proches (Gignoux, Thibon, Marcel de Corte) et de dirigeants du CEPEC : Salleron, Pose, Demonque, Lamirand, Baruzy, Gillouin, Waresquiel. En , il publie l’appel de Weygand. Ses dirigeants décident de collaborer avec le CEPEC, ce qui doit, espèrent-ils, « donner les meilleurs résultats devant le programme flou, hésitant des modérés et des anti-collectivistes ». Planes est le rédacteur politique et le critique littéraire de ce périodique dirigé par Cassagnau. Planes a été le critique littéraire puis le rédacteur en chef de 1938 à 1944 du quotidien bordelais et catholique La Liberté du Sud-Ouest, dont Maurice Firino-Martell a présidé le conseil d'administration de 1933 à 1944. Firino-Martell a été « un ami constant et agissant » de L'Indépendant du Sud-Ouest. Sa société est longtemps l’une des rares à appuyer le journal avec des publicités. Il est l’un des membres fondateurs de la SARL qui édite le périodique, aux côtés de notables comme Henry Glotin, codirecteur de la société Marie Brizard et fils du fondateur de La Liberté du Sud-Ouest, Gustave Carde ou Lur-Saluces[123],[124]. Cassagnau a été avant guerre un collaborateur de Philippe Henriot, comme délégué à la propagande de l'Union populaire républicaine de la Gironde et rédacteur en chef de Jeunesse, l'organe des jeunesses de la Fédération républicaine[125]. Il est nommé délégué régional adjoint à la jeunesse puis en 1943 délégué régional par le régime de Vichy[126]. Planes a collaboré sous l'Occupation à l'hebdomadaire catholique Les Voix françaises et a été membre du comité bordelais des Amis du maréchal[127]. Ancien militant de l'Action française en Gironde dans les années 1910[128], Planes est issu des milieux viticoles du Médoc et a été engagé à ses débuts dans les exportations de vin, comme agent d'exportation : associé du bureau de Jules Burgade (1914), puis codirecteur de ce bureau en 1935. Homme de lettres, il a fondé en 1926 les « jeudis et samedis littéraires » à Bordeaux, collaboré à l’Académie des sciences, Belles-lettres et arts de Bordeaux – il y a été élu en 1943 -, et a publié plusieurs ouvrages ou brochures avant la guerre, sur Bordeaux, sur le vin et mais aussi sur l'Espagne de Franco (Rouge et or, 1937) ou sur les avantages sociaux et économiques d'un régime corporatif, en 1934. Sa fonction de rédacteur en chef de La liberté du Sud-Ouest lui valut un séjour en prison à la Libération[129].

Les vice-présidents du CEPEC du Sud-ouest sont Joseph Courau, président de la FDSEA de Gironde (1953-1966) et futur président de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) de 1956 à 1963[Note 37], Pierre Martin, président de la Fédération des caves coopératives de Gironde et du Sud-ouest de 1952 à 1960, de la Chambre d’agriculture de Gironde, de la Fédération nationale des coopératives agricoles (1943-1972) et de la fédération nationale de la coopération agricole (1946-1972)[130], l’industriel du bâtiment Gustave Carde, un patron social, président du Comité interprofessionnel du logement, Richard Chapon, président des Editions girondines et de la SAISO (Société anonyme d’imprimerie de Sud-ouest), actionnaire du quotidien Sud Ouest, Jean Livran, DG adjoint de la société industrielle des résines et directeur des savonneries les Perdrix, Maurice Barbet, avoué[131].

Le comité de direction du CEPEC du Sud-Est, à Grenoble, constitué le , est présidé par Jacques Jalabert, professeur de philosophie à la Faculté de Grenoble[Note 38]. En sont membres surtout des industriels comme Maurice Bouchayer, de la famille contrôlant les Ets Bouchayer-Viallet, vice-PDG des ciments Vicat, Maurice Gariel, PDG des Ets Neyrpic, Paul Escarfail, P-DG des Papeteries du Moulin-Vieux, Jean Experton, des cadres comme Valéry de Montgolfier, DG adjoint des Papeteries Vincent Montgolfier, Pierre Divisia, directeur du Crédit lyonnais de Grenoble, Herbert Gengoux, expert-comptable, et deux femmes, Germaine Borcelle, institutrice détachée, alors inspectrice régionale de l’enseignement technique, ancienne secrétaire générale (1953-55) du Syndicat national de l'enseignement technique action autonome, non-cégétiste, et Mme Louis Tommaset. Le secrétaire est Pierre Sansot, alors professeur de philosophie au lycée de Grenoble. Germaine Borcelle est membre de l’Union des fédéralistes européens (signataire de la motion n° 2 en 1956 lors du 6e congrès) et elle est en l’une des fondatrices, comme secrétaire générale, de l’AEDE-France (Association européenne des enseignants)[132].

Une journée d’études inter-régionale rassemble en à Paris les animateurs parisiens et provinciaux du CEPEC. Ses deux séances sont présidées par Firino-Martell, en remplacement de Laederich, empêché, mais qui tient tout de même à y assister un moment. C’est Pierre Baruzy qui accueillit les représentants de province, aux côtés de Boury, Pradelle, Gillouin et Lamirand[133].

Selon Laederich, « la guerre d’Algérie et l’approche d’événements graves nous ont poussé en 1956 et 1957 à accentuer nos liaisons avec la province » où le CEPEC dispose de « tout un réseau d’amitiés provinciales souvent concrétisées par un groupe local du CEPEC »[134]. Le colonel Rémy est recruté en octobre-novembre 1956 pour développer en province l'implantation du CEPEC, avec l'assentiment du général Weygand. Il se met dès la fin de l’année 1956 à sillonner la France pour présenter le CEPEC et tenter de fonder ou de développer des groupes locaux : à Rouen et à Lyon en 1956 avec Laederich, en à Nancy, à Angoulême, avec Firino-Martell, en région parisienne, à Amiens, Arras, Lille, Dunkerque, à Saint-Quentin en février, en à Lyon, Roubaix, avec Laederich et Chotard, à Nancy et Strasbourg avec Laederich et Salleron, à Thionville, Strasbourg, Marseille, en avril à Poitiers, Dax, Mazamet, Toulouse, Pau, Bayonne. Elles ont lieu parfois au domicile privé de membres ou de personnes intéressées, par exemple au domicile de Pierre Philippe, ingénieur à la Sollac, à Thionville, ou bien chez le général de La Porte du Theil, à Poitiers. À Strasbourg, elle eut lieu chez un notable, Philippe Herrenschmidt (1904-1998), quatrième patron de la dynastie protestante qui a fait fortune dans les tanneries[135]. Cette frénésie de conférences en province culmine le avec l’organisation d’une conférence inter-régionale à Paris. Des délégués de Bordeaux, de Bayonne, des Charentes, de Nancy, de Reims, de Rouen, d’Elbeuf, de Perpignan, de Grenoble et d’Amiens son présents pour écouter les exposés des dirigeants du CEPEC. Au déjeuner offert par Baruzy, 25 présidents ou animateurs des groupements locaux sont présents : un du Sud-est, deux du Sud-ouest (Binaud et Planes), deux de Lyon (dont Georges-Paul Menais, l’animateur principal du CEPEC dans cette ville. Directeur de la caisse centrale de réescompte, il est le fondateur en 1956 de l’Institut technique de banque de Lyon), deux de Nancy (dont Jean L’Hotte, ancien délégué régional lorrain des Jeunesses patriotes de 1927 à 1936[Note 39]), un de Strasbourg, six du Nord, un de Normandie, deux des Charentes, trois du Tarn, deux du Pays basque, un de Pau et un de Reims[136]. À Lyon, le comité local reçoit le soutien en 1956-1957 de deux patrons qui ont connu Laederich avant la guerre et ont fait partie de son réseau anticommuniste, Georges Roque, de Souchon-Neuvesel, et Marcel Doligez, de Tarare, ancien dirigeant en zone sud de l'Office des comités sociaux sous l'Occupation[55]. Laederich affirme que l’association est implantée fin 1957 à Grenoble, Pau, Bayonne, Rouen, Bordeaux, Lyon, Saint-Quentin, Amiens, Lille, Dunkerque et Nancy. Il souligne la constitution du CEPEC-Languedoc à Montpellier, en , puis l’implantation de l’association à Millau en [137]. Les animateurs des groupements locaux éphémères du CEPEC ne sont pas toujours des industriels, mais ce sont pour la plupart des notables, tels le chirurgien Alfred Ledoux, à Reims, ancien conseiller général, l’avoué François Bedel de Buzareingues[Note 40], à Montpellier, l’avocat Noël Vilain, à Besançon, fondateur du CEPEC de Franche-Comté[138].

Les Cahiers du CEPEC publient en 1957 une conférence de Louis-Georges Planes, tenue à Bordeaux le . C'est la deuxième conférence donnée en province à avoir été publiée par le périodique de l'association, après celle de juin 1954 à Grenoble. Comme Gillouin, il y dénonce la « fausse conception de la liberté et de l’égalité issues de la philosophie des Lumières et des dogmes de 1789 ». Il n’est « ni pour l’individualisme, ni pour l’égalitarisme ». Et comme Salleron, il préconise encore le « corporatisme », même s’il reconnaît qu’il est « définitivement compromis depuis que le Maréchal Pétain s’en est quelque peu inspiré pour rédiger la Charte du travail et surtout depuis que les nazis et les fascistes en ont réalisé une grossière contrefaçon ». Selon lui, il s’agit d’opposer au communisme « autre chose qu’un libéralisme désuet et inadapté à la conjoncture »[139],[140].

L'intérêt du CEPEC pour la province s'explique aussi par les options fédéralistes des animateurs de l'association. Et du reste, la plupart des dirigeants du CEPEC ont des assises en province : Laederich dans les Vosges, où sont ses usines, Maurice Firino-Martell en Charente, Lamirand en Auvergne – il préside la Fédération thermale d’Auvergne et est maire de La Bourboule, élu en avec l'étiquette de « républicain indépendant » -, Pose dans le Pays basque - il est maire de Saint-Jean-de-Luz de 1953 à 1969 et président du Comité d’expansion économique des Basses-Pyrénées -, Maurice de Waresquiel en Mayenne.

Georges Laederich, désormais président, annonce début 1958 que « le CEPEC a repris cette année sa ligne première qui était d’être un laboratoire de pensée après avoir l’année dernière essayé d’être un peu différent, c’est-à-dire en montrant beaucoup d’activité extérieure, notamment en suscitant la création de CEPEC provinciaux en assez grand nombre »[137]. C'est que les fortes convictions du colonel Rémy - ses idées royalistes et son refus d'une Europe supranationale - et son désir de transformer le CEPEC en un groupement activiste ont provoqué des tensions lors de ses conférences et au sein du comité directeur de l'association, dont les membres préconisent la modération et la prudence. Le coût financier de ses tournées a également inquiété les dirigeants de l'association, qui ont fait pression pour modérer Rémy puis pour le faire quitter son poste de délégué général. Laederich et Salleron voulaient que Rémy reste au CEPEC, alors que les autres préféraient le voir quitter l'association. Laederich a négocié avec Weygand une sortie de crise digne et discrète : Rémy quitte sa fonction de délégué général en novembre 1957 mais il reste l'un des vice-présidents[24].

Les groupements de Lyon, Grenoble et Bordeaux restent actifs, y compris dans les premiers temps de la Ve République naissante : à Lyon eut lieu un colloque en sur le thème des libertés professionnelles, une autre conférence à la Chambre de commerce. À Grenoble, Pierre-Laurent Darnar, rédacteur en chef depuis 1951 du quotidien Le Dauphiné libéré, tient une conférence présidée par Jean Experton, sous les auspices du CEPEC, en , en présence du maire Léon Martin[141]. D'autres réunions ont lieu par la suite dans cette ville. Fin , à Grenoble, Jean Experton et Salleron appelèrent à soutenir de Gaulle. « Dans l’immédiat, il faut tenter de faire aboutir le projet de constitution du général de Gaulle » déclare Experton, tandis que Salleron affirme qu’il faut « dans l’immédiat faire confiance au général de Gaulle » et qu’il « faut que le référendum d’octobre soit un succès »[142]. Peu avant le référendum du , Binaud, en tant que président du CEPEC du Sud-ouest, lance un appel à la une de L’Indépendant du Sud et du Centre-Ouest à « un appui massif (…) qui doit être apporté à l’œuvre de restauration nationale aujourd’hui par un « oui » quasi unanime »[143]. À Bordeaux, Berger-Vachon vint tenir une conférence en sur les nouvelles institutions. Il se définit comme gaulliste et juge que la nouvelle constitution permet d’assurer la stabilité des gouvernements. Analysant la constitution, « sans opposition systématique ni louange aveugle », il souligne les possibilités de conflit entre l’exécutif aux pouvoirs considérables et le parlement, ainsi que celles entre le président de la République et le Premier ministre. Mais ce ne sont pas des « éventualités immédiates »[144]. Après la mort de Firino-Martell en 1962, il y eut encore une réunion à Bordeaux en mai, tenue encore par Georges Lamirand, venu présenter « le CEPEC face aux problèmes urgents ». Il s’adresse pour le contester à « ceux qui prétendent que l’instauration d’un régime personnel et autoritaire a réalisé la réforme de l’État voulue et préparée par le CEPEC »[145]. Puis une autre en , à propos de la détente. Louis-Georges Planes assiste au dîner donné pour le 10e anniversaire du CEPEC, en tant que « représentant des sections provinciales du CEPEC » et y affirma que le CEPEC est toujours actif à Bordeaux et que le groupe « continue à assurer » son rôle[146]. Binaud intègre le comité directeur du CEPEC en 1963 tandis que Cassagnau s’engage à partir du début des années 1960 dans une action en faveur de l’Europe. Il devient membre du bureau du groupe girondin de la Ligue européenne de coopération économique (LECE) et membre du bureau de l’Union girondine du Mouvement européen, président du groupe local de la LECE en 1962 et vice-président de l’Union régionale d’Aquitaine du Mouvement européen, constituée fin 1962, et enfin membre du conseil d'administration du groupe français de la LECE après 1966[147].

Salleron et Pradelle viennent en à Uzerche, près de Tulle, pour un dîner-débat portant sur le civisme, à l'invitation du Lions Club de Tulle, présidé par Jacques-Louis Bourdelle, avocat à Tulle depuis 1941 et directeur politique du bimensuel La Voix de la Corrèze (cet hebdomadaire prend le titre de La Voix du Limousin en ). Bourdelle, conseiller municipal de Tulle de 1948 à 1952, s’est présenté en Corrèze aux législatives en 1951, comme tête de la liste investie par le CNIP. Mais sa liste n’a réalisé que 3,9 % des suffrages dans ce bastion de la gauche. Il a été le secrétaire général des Indépendants et paysans de la Corrèze. Bourdelle devient vice-président du CEPEC à la suite de cette réunion. Mais ce n’est que deux ans plus tard qu'est fondé le CEPEC Limousin-Marche, à l’occasion de la venue du colonel Rémy pour un banquet des « Amis de La Voix du Limousin ». Le CEPEC de Tulle est présidé par le bâtonnier de Limoges Jean Meynier. Ce dernier, avocat depuis le début des années 1920, a été « engagé dans le réseau politique des droites conservatrices ». On le trouve au banquet du congrès parisien de la Restauration nationale de 1959. Son fils Philippe, également avocat, est l’un des principaux collaborateurs de La Voix du Limousin[148].

En 1968, Salleron établit en tout cas un bilan somme toute négatif : « Le succès n’a pas répondu à ses espoirs et à ses efforts. Les centres régionaux qu’il avait suscités dans une vingtaine de villes n’ont pas connu le développement qu’il avait souhaité. La plupart végètent. Du moins ont-ils été à l’origine de créations diverses; et ce qui se maintient constitue autant de pôles de référence et le terrain de rassemblements futurs »[149]. Au lendemain de la crise de , Laederich affirme à nouveau la nécessité de « susciter des groupes du CEPEC » en province ou « faire revivre ceux qui se sont endormis »[150].

Fondation d'une agence de presse, l'ACIP[modifier | modifier le code]

À partir de 1959-60, le CEPEC appuie la formation d'une agence de presse destinée aux petits périodiques de province, l'ACIP, Agence coopérative interrégionale de presse[151]. Le président de son conseil d'administration est à l'origine Christian Taupin, directeur des Échos de Seine-et-Oise, les vice-présidents sont Léon Borioli (de la Société de presse berrichonne, qui publie les journaux Le Cher républicain, La Voix du Sancerrois et Le Nouvelliste) et l'ancien député François de Clermont-Tonnerre, de L'Authie-Journal, à Doullens (Somme). Les 27 journaux ayant cofondé l'ACIP sont des périodiques de province, à l’exception du périodique parisien Notre XVIe. Ce sont L’Indépendant du Sud-ouest de Bordeaux, lié au CEPEC, le Cher républicain à Bourges, L’Éveil du Périgord, La Voix de la Corrèze[152] (bimensuel fondé en avril 1955, qui devient hebdomadaire en 1956 et prend le titre de La Voix du Limousin en avril 1962) et une vingtaine d’autres journaux : Ouest-Normandie, Le Nouvelliste de Saint-Amand, Le Valentinois de Valence, Le Libournais, La Liberté du Midi à Montpellier, La Gazette de Redon, Le Pays roannais, Le Pays beaujolais, Le Pays d’entre-Loire et Rhône, L’Echo d’Ancenis, Le Courrier de Paimboeuf, Le Journal de Gien, du Loiret, Le Courrier de Lorient, Le Baugeois, Le Courrier de la Mayenne, La Savoie, L’Impartial des Andelys, de l’Eure, Les Echos de Seine-et-Oise, Les Informations dieppoises, L’Authie-Journal et La Baie de la Somme[153]. La Croix met en garde les journaux catholiques : « Le mouvement qui a donné naissance à l'ACIP est le CEPEC fondé en 1954 sous les auspices du général Weygand [son président d'honneur]. (…) Si son principal animateur est, avec le titre de vice-président, M. Salleron, bien connu dans les milieux catholiques, le président est un protestant, M. Laederich, industriel dans les Vosges. Quiconque cependant dans la presse de province serait porté par excès d'impécuniosité à aliéner une liberté précieuse doit savoir, si ses objectifs sont d'abord religieux, qu'il s'expose à les voir se substituer des objectifs politiques »[154]. Georges Vigne, secrétaire général adjoint du CEPEC, est le secrétaire général de l’ACIP et le secrétaire de rédaction de son bulletin[155].

Certains de ces journaux sont liés aux indépendants du CNIP. L’Impartial des Andelys de Bernard Bonnisent a combattu dans l’Eure Mendès-France, et se situe dans la mouvance des indépendants[156], comme Le Valentinois. La Liberté du Midi, à Montpellier, est le journal du Centre indépendant et paysan de l’Hérault depuis 1953[157]. Le Libournais est de même « l’organe de défense des indépendants, paysans et classes moyennes » de 1957 à 1965, et La Voix de la Corrèze, de Jacques-Louis Bourdelle, l’organe officieux du Centre départemental des Indépendants et paysans corréziens depuis sa fondation[158]. Des journaux sont dirigés par des personnalités marquées à droite. Notre XVIe, à Paris, est dirigé par Stanislas Sicé (1894-1970), proche sinon membre du CEPEC, président du Cercle des Amitiés françaises[Note 41] jusqu'en 1962. Ancien membre du comité directeur des Croix-de-Feu, ancien maire du 16e arrondissement de Paris, il a figuré sur une liste d’Union des indépendants, paysans et républicains nationaux dans la Seine (2e circonscription) lors des législatives de 1951 et il s'est présenté à une élection législative en 1952 puis aux législatives de 1958[Note 42]. Weygand préfaça en 1958 son essai, La France requiert contre ses institutions; sa préface s’élève contre « le régime électoral absurde » de la IVe République et « la République des partis (qui) est la pire de toutes les Républiques ». Le Courrier de la Mayenne est dirigé par le très catholique Louis de Guébriant, futur président de l'ACIP à partir de 1967, partisan de l'Algérie française ; il estimait que l’Algérie devait rester française « en vertu du droit chrétien »[159].

Lors du 10e anniversaire du CEPEC en 1964, Weygand loue « cette affaire de presse, le fait que vous avez 300 journaux de province dans lesquels vous faites connaître la vérité » et estima que « c’est une force incroyable »[83]. Ces journaux sont pourtant une force en déclin, dans une France qui connaît l’exode rural et se modernise, et qui ne semble pas en phase avec l’évolution de la société et des pratiques culturelles. Bourdelle, directeur de La Voix du Limousin et nouveau président de l'ACIP, y présente l'agence, ainsi qu'un autre organisme également fondé par le CEPEC, l'Omnium d'Impression et de Publicité (OIP), une « société de promotion de la presse hebdomadaire dont le but est de faire comprendre aux grands annonceurs que le support que constituent les hebdos de province est un support de haut rendement et à amener ainsi à ces journaux des ressources financières qui leur manquent souvent pour s'améliorer ». Bourdelle affirme en 1963 que le bulletin de l'ACIP est utilisé par 250 hebdomadaires, touchant 2 millions de foyers, soit environ 6 millions de lecteurs[160]. Théodore Boury est à sa mort en 1965 président de l'Omnium[161]. En 1963, Marc Pradelle rédige un compte-rendu d’une réunion de l'OIP destinée à persuader des entreprises d’investir leur budget de publicité dans l’ACIP. Il y affirme que Laederich a été « un de ceux qui ont compris les premiers le rôle prépondérant de la presse de province. Il est de ceux qui dès 1937 se sont employés à mettre sur pied une organisation d’action civique axée sur la presse locale ». Selon lui, les animateurs de cette « organisation civique » ont réussi à amener aux journaux hebdomadaires dix millions de francs de publicité, grâce à l’effroi du patronat face au communisme et au Front populaire[162].

L'ACIP organise en juillet 1964 dans le Loir-et-Cher et en 1965 à Paris, à La Défense, un congrès pour ses journaux affiliés. Les dirigeants du CEPEC parrainèrent le premier congrès de l’agence. 120 directeurs de périodiques y participent. Bourdelle, Boury et Pradelle en sont les organisateurs. Laederich préside le déjeuner du , aux côtés de Rémy et du préfet du Loir-et-Cher, dans l’orangerie du château de Menars, qui appartient alors à Saint-Gobain. Bourdelle le remercie de son « agissante amitié » pour l’ACIP. Salleron se charge du déjeuner de clôture le , à Amboise. Baruzy préside le déjeuner de 1965, aux côtés de Pradelle, Léon Borioli, nouveau président de l'ACIP, Rémy, Clermont-Tonnerre, vice-président de l'ACIP, Bourdelle, Jacques Jira, qui est à la fois secrétaire de rédaction de l'ACIP et rédacteur en chef du XXe siècle fédéraliste (périodique du mouvement La Fédération d'André Voisin), de 140 convives représentant une centaine d’hebdomadaires et de quelques personnalités comme les anciens parlementaires Édouard Rieunaud, Raymond Laurent, Georges Potut ou l'amiral Gabriel Auphan, un proche du CEPEC, collaborateur de la revue catholique traditionaliste Itinéraires comme Salleron[163].

Des périodiques comme Le Droit de vivre et L'Express présentent en 1964 l'ACIP comme une résurgence de l'Agence de presse Inter-France. Jacques Derogy, de L'Express, évoque « le couronnement de quinze années d’efforts pour faire renaitre discrètement de ses cendres une (…) entreprise de presse qui connut ses beaux jours sous l’Occupation (…) l’agence Inter-France ». L’organigramme de l’ACIP est calqué selon lui sur le modèle d’Inter-France (les journaux affiliés sont théoriquement copropriétaires de l'agence, qui est en réalité financée par des industriels) et les journées de Blois « rappellent étrangement les journées de Chaillot d’ » [allusion au congrès de l'agence qui réunit des représentants de nombreux journaux à Paris]. Il cite « l’animateur M. Pradelle, ancien directeur d’Inter-France, et le cerveau, M. Laederich, cotonnier vosgien (…) administrateur des Eaux de Vittel, qui fut l’un des premiers financiers d’Inter-France »[164].

L'État la reconnaît officiellement par un arrêté du ministère de l'information daté du [165].

Au lendemain des événements de mai 1968, Laederich se déclare fier des « 350 hebdomadaires » réunis par l’ACIP, « l’une des armatures les plus solides de l’opinion publique véritablement nationale ». Il souligne que ces hebdomadaires « ont été les seuls à paraître régulièrement et à toucher la vraie France pendant la période révolutionnaire récente ». Ils ont un avantage sur la presse de Paris car celle-ci « peut être stérilisée à tout moment par une grève parisienne, et à plus long terme par le développement de la publicité télévisée »[166].

Cette agence a fini par s'éloigner du CEPEC et a poursuivi son existence après sa disparition, sous la direction de Jacques Jira jusqu'à son décès en . Son nom a été modifié (agence de communication interrégionale de presse) ; elle a été dirigée et possédée par Frédéric Aimard, catholique et royaliste, directeur de l'hebdomadaire France catholique de 1998 à 2018[167].

L’Association pour la meilleure sécurité sociale (APMSS)[modifier | modifier le code]

De 1959 à 1962, le CEPEC appuie une association fondée en 1958-59, l’Association pour la meilleure sécurité sociale (APMSS), qui préconise une réforme de la Sécurité sociale, dans une veine mutualiste et hostile à l'État[168]. Elle est présidée par un vice-président du CEPEC, Berger-Vachon, et animée par son fondateur et secrétaire général, le chirurgien Raymond Bernard (1898-1962)[Note 43], maurrassien, ancien des étudiants d'Action française, ancien membre de la ligue d'AF dans les années 1920, demeuré proche des royalistes d'AF, « ami » de La Nation française[169]. L'autre animateur de l'association, vice-président, est le militant anticommuniste Claude Harmel, ancien, lui, du Rassemblement national populaire sous l'Occupation et adjoint de Georges Albertini[170]. Les autres dirigeants de l'APMSS sont Jules Artur (cf. supra), François Saint-Pierre[Note 44], secrétaire général d’Aide au logement (1951-1983), et le docteur Jean Dijon[Note 45].

L'association se fait connaître en 1959 par des conférences de presse et met en place un comité provisoire comprenant notamment Claude-Joseph Gignoux, l'armateur et député du CNIP Jean Fraissinet, Louis Salleron et François Lehideux, vice-présidents du CEPEC, le professeur Robert de Vernejoul, président du Conseil national de l'Ordre des médecins, le sénateur Marcel Pellenc, les vice-présidents du conseil municipal de Paris Roger Castille et Pierre-Christian Taittinger[171]. Le conseil de direction de l'APMSS est constitué par la suite de Berger-Vachon, président, Claude Harmel et Georges Laederich, vice-présidents[172], Raymond Bernard, secrétaire général, François Saint-Pierre, secrétaire général adjoint et Jean Dijon, trésorier. En font aussi partie des vice-présidents du CEPEC (Gillouin, Salleron, Lehideux, Firino-Martell). Des « membres libres » : Gignoux, Jules Artur, Jacques Farret, l’économiste Lucien Laurat, Hyacinthe Dubreuil, Mauger, syndicaliste, directeur de Vie et travail, une industrielle, madame Dargouge. Des représentants d’associations : l’industriel Jacques Bassot, président du comité directeur de La Fédération, Emmanuelli, de l’association La Libre entreprise, Brigitte Luc, présidente de la Fédération nationale des femmes, l’avocat parisien Roger de Saint-Chamas, président de l’Association catholique des familles nombreuses, le docteur Pinelli de la CGC, Perrin, du Centre d'information et de documentation économique et sociale, Castelle-Lescure, de l'Union nationale des mutuelles des professions libérales. Des médecins : les professeurs René Moreau, professeur à la Faculté de médecine de Paris, et Raymond Villey, vice-président du Conseil national de l’ordre des médecins, Guy Fradin, secrétaire général des syndicats de médecins du Rhône, Maurice Luzuy, de Blois. Des parlementaires : Philippe Vayron, Henri Karcher, député de la Seine, le sénateur de Loire-Atlantique René Dubois, le sénateur du Vaucluse Marcel Pellenc. Deux élus locaux parisiens : Roger Castille et Christian-Pierre Taittinger. Et enfin deux anciens parlementaires : Pierre Charles, ancien député de Loire-Atlantique, et l’ancien dirigeant de la SFIO Paul Faure, directeur de La République libre. Des élus ont été médecins (Karcher, Dubois, Pellenc, docteur en médecine). Ces élus sont ou ont été d’extrême droite (Castille, ancien président des étudiants d’Action française et proche collaborateur de Xavier Vallat avant la guerre, Pierre Charles, député poujadiste, administrateur de la Caisse primaire de Nantes au titre de l’UDCA en 1956), de droite (Karcher, gaulliste, Dubois, républicain indépendant partisan de l’Algérie française), du centre (Pellenc, rapporteur général du budget, très critique à l’égard de l’étatisme). Ce sont d’anciens résistants (Pellenc, Dubois) ou bien d’anciens pétainistes, tels Paul Faure ou Roger Castille, qui a été conseiller juridique du Commissariat général aux questions juives[173],[174]. La Nation française appuie l'association[175].

L'APMSS publie un bulletin bimestriel à partir de , APMSS, tient des congrès en et , auxquels participent notamment des parlementaires : Jean-Paul David, député de Seine-et-Oise et ancien fondateur du mouvement anticommuniste Paix et liberté, et les députés du CNIP Guy Jarrosson, du Rhône, et Philippe Vayron, fondateur du Comité pour l’humanisation et la dépolitisation de la Sécurité sociale, qui collabore au périodique de l'APMMS. Ainsi que Gilbert Tournier[176], Jean Daujat, le commandant Costet, président des sections de Paris du Centre Français du Patronat Chrétien et proche de Daujat, Pierre Vinot, vice-président de la Fédération des associations des familles de la Seine, Dubois, secrétaire de la CGC, Henri Migeon, vice-président du CNOF. Elle lance une pétition en sur « une déclaration hostile à toute étatisation de la Sécurité sociale ». Elle s’adresse aux parlementaires, par l’envoi de lettres, sur les dangers de la fiscalisation, sur les autonomies financières et sur l’inconstitutionnalité d'un projet de décret gouvernemental, dès . Berger-Vachon et Raymond Bernard prennent rendez-vous auprès des cabinets ministériels et des ministres : auprès de Valéry Giscard d’Estaing en 1959, d'Antoine Pinay, du ministre de la santé Bernard Chenot, du directeur du cabinet du Premier ministre, etc. Elle envoie enfin des lettres aux médecins et aux chefs d’entreprise. Philippe Vayron dispose en sur le bureau de l’Assemblée nationale quatre propositions de loi avec d’autres élus amis de l’association : de Broglie, Delbecque, Jarrosson, Mignot, Nader et Weber. Ces propositions sont rédigés avec l’aide de l’APMSS : la première propose une réforme de l'organisation financière de la Sécurité sociale, la deuxième d'éliminer du bénéfice de la Sécurité sociale les personnes oisives et les faux salariés, la troisième de réglementer la fixation du plafond pour le calcul des cotisations et la quatrième d'établir une assurance-maladie sur une base mutualiste[177].

Le 24e dîner-débat du CEPEC, en , reçoit Bernard, Harmel et Berger-Vachon pour une conférence sur « la sécurité sociale à base mutualiste »[178]. Salleron y participe, lui qui a été directeur de l’Association générale du crédit mutuel et de la coopération agricole avant la guerre et qui a vertement critiqué la « socialisation de la Sécurité sociale » car elle provoque « une étatisation latente qui constitue pour la famille un grave danger », dans le chapitre 4 de son ouvrage de 1951 Les catholiques et le capitalisme. Selon lui, en effet, « s’acharner à supprimer tous les risques, c’est aller contre la loi de la vie ». L’État ne doit faire « que son métier » - justice, police et finances - et il en découlera la sécurité. La Sécurité sociale ne doit être enfin qu’ « auxiliaire et complémentaire » des « sécurités naturelles » constituées par l’épargne, la mutualité et les assurances. Il avait critiqué l’esprit de la Sécurité sociale dès , lors du congrès de la Fédération nationale de la famille rurale, dans la mesure où « on ne peut songer à abolir tous les risques » : la Sécurité sociale lui semble « aller à l’encontre des sécurités naturelles ». Salleron tient une conférence lors du congrès de l’APMSS en 1961 sur le thème « La Sécurité sociale, école de civisme ». Marcel Demonque préside un déjeuner lors de ce congrès. « En voulant rénover les fondements décadents de la Sécurité sociale, c’est bien de restaurer l’homme-assuré social dans sa dignité qu’on s’acharne à lui faire perdre », se félicite-t-il, préconisant « une éducation sociale et civique du Français »[179].

La brochure de Bernard intitulée Le monolithisme de la Sécurité sociale, recherche d’une nouvelle forme de régie autonome tendant à le réduire : une Sécurité sociale à base mutualiste a été publiée en 1959 par l’imprimerie Fricotel d'Epinal, qui imprime aussi les brochures du CEPEC. Elle a fait partie du groupe de L'Express de l'Est, quotidien spinalien racheté secrètement par Laederich et ses amis industriels en 1937. Son directeur, Louis Leroux, est l'ancien directeur de ce journal durant l'Occupation, jugé et condamné en même temps que Laederich en 1946.

Le CEPEC comme centre[modifier | modifier le code]

Et enfin, comme l’écrit Salleron, « il ne faut pas oublier le rôle que le CEPEC a joué et joue comme « centre » : « Il est un local, il est une « permanence ». À ce titre, il accueille inlassablement lettres et visiteurs, répondant aux uns et aux autres, communiquant une adresse, donnant le nom d’un conférencier, mettant en rapport des personnes et des groupements, tirant des stencils, aidant, dépannant, encourageant toutes les bonnes volontés. Ce sont des milliers et des milliers de personnes qui se sont adressées à lui. Il a été et est toujours un « multiplicateur » des initiatives et des dévouements dans tout ce qui touche au civisme. (…) Ce rôle, apparemment très modeste, n’en a pas moins été d’une extraordinaire fécondité »[149].

Financement[modifier | modifier le code]

Le CEPEC a mis en place après sa fondation un comité financier chargé de récolter des subventions patronales. Pour cela, il convie des patrons à des dîners. Georges Laederich convie ainsi en 1956 Henri Fayol, directeur général du groupe de Marcel Boussac, à l'un de ces dîners[180]. Théodore Boury, trésorier du CEPEC jusqu'à son décès en 1965, organise à son domicile parisien des réceptions auxquelles sont conviés des patrons dont les dirigeants du CEPEC espèrent de leur part une contribution financière pour leur association. Claude-Joseph Gignoux y a été convié aussi[181].

Conférenciers du CEPEC[modifier | modifier le code]

Parmi les conférenciers invités par le CEPEC à Paris, on relève peu d'hommes politiques : Gabriel Lisette, ministre-conseil pour la Communauté du gouvernement Michel Debré, en 1959[182], l'ancien député partisan de l'Algérie française Marc Lauriol, en 1964 et 1965, l'ancien ministre Pierre Sudreau, en 1967, député de l'opposition[183], le sénateur Édouard Bonnefous en 1971, l'ancien Premier ministre du général de Gaulle Michel Debré, en 1975, pour une conférence sur « la politique de la famille »[Note 46]. Peu d'officiers généraux également : l'amiral Gabriel Auphan, ancien ministre de Vichy, en 1957[184], le général Jean Étienne Valluy en 1965[185]. Quelques rares clercs, invités par Lehideux dans les années 1970 : le cardinal Jean Daniélou, en [186] et en 1974[187], Mgr Seitz en [Note 47]. Quelques syndicalistes : Roger Millot, délégué général de la Confédération générale des cadres (CGC) (par ailleurs militant catholique et président-fondateur du Comité National des Classes moyennes), en 1955 (pour une conférence sur la coexistence pacifique[188]), Pierre Felce, de Force ouvrière, en 1961, Jacques Tessier (CFTC) la même année[189], Gérard de Caffarelli (1962), secrétaire général adjoint de la FNSEA, sur « les problèmes actuels de l'agriculture française »[Note 48]. Quelques membres des professions libérales : en 1961 le docteur Raymond Bernard de l'Association pour une meilleure sécurité sociale (APMSS), en 1968 le docteur Maurice Luzuy, un médecin de province, ancien des étudiants d'Action française et de l'APMSS, pour un dîner consacré selon Salleron aux « problèmes de la famille et de l’individu devant la Sécurité sociale »[Note 49].

Les conférenciers sont plutôt des patrons : Demonque (conférencier par deux fois, en 1955 sur la question de l’Afrique du Nord, et en 1960 à propos du Comité Rueff-Armand, dont il fut membre[Note 50]), Claude Ventre, du Groupe des Industries Métallurgiques (GIM), Guy Berthault, de Viniprix, et Bernard Jousset (1961), Gilbert Tournier (1962, pour le centenaire de Maurice Barrès), André Misset, DG adjoint de Lafarge, pour une réunion du bureau d'études en 1962[190], Arnaud de Vogüé (1962, conférence sur la liberté d’entreprendre), René Norguet (1962), venu présenter son ouvrage Le progrès social. Évolution ou révolution (Plon, 1961), préfacé par le président du CNPF, Georges Villiers[Note 51]), Pierre de Calan (en , pour le 34e dîner, afin de commenter son livre Renaissance des libertés économiques et sociales[191]), Wilfrid Baumgartner, en tant que président de l’Alliance française (1963)[Note 52], le banquier Rémy Schlumberger (1965 et 1967), Bernard Mallet (1961 et 1966) - ce royaliste est aussi le président des comités directeurs de la Restauration nationale[192] -, Robert Lemaignen (1966), Michel de Chalendar, sur la question du logement, en 1967[Note 53], Jean-Louis Guillaume (1968 et 1970), animateur du très catholique Centre d’études des entreprises (CEE), filiale de l'ex-Cité catholique de Jean Ousset[Note 54],[193].

Les conférenciers sont aussi des intellectuels, souvent marqués à droite et/ou anticommunistes : Gillouin, Raymond Aron (7e dîner en [194]), Albert Rivaud (1955), Claude-Joseph Gignoux (1955), Bertrand de Jouvenel (1956), Berger-Vachon, l'Allemand Wilhelm Röpke (1957)[195] - Pose et Laederich ont lancé sa candidature à l’Académie des sciences morales et politiques : il est élu élu membre correspondant étranger en 1959[196] - , Léon Émery (1957), l'économiste Daniel Villey (1963), Paul Sérant, frère cadet de Salleron (1966)[Note 55], l'ancien recteur Jean Capelle (1967)[Note 56], Achille Dauphin-Meunier (1969), André Piettre (1973), l'historien Pierre Chaunu (1974)[197], le géographe Jean Chardonnet (1975). Ces intellectuels sont parfois des catholiques traditionalistes : Salleron, évidemment, Georges Sauge (1959), Gustave Thibon (1960, sur le thème « Peut-on dissocier patrie et civilisation chrétienne dans la défense de l’Occident[198]?»), Jean Madiran ( à Paris, sur l'encyclique Mater et Magistra), Jean Daujat (1962, sur les dangers du communisme et de l'URSS[199]), le romancier Michel de Saint-Pierre (1964[200]), Jean Ousset (1965)[Note 57],[193], Marcel de Corte (qui s’interroge : «  Notre civilisation peut-elle être sauvée ? », en à Paris), Marcel Clément (en , sur le thème « l’ouverture au monde est-elle l’ouverture à gauche ? »[201]), l'historien Jean de Viguerie (1968, témoignage sur [202]), François Natter, en 1971.

Ont été invitées aussi à donner des conférences des personnalités moins marquées politiquement, comme les économistes Paul Coulbois, professeur à la faculté de droit de Strasbourg (1952-1967), en , à propos des « problèmes économiques et monétaires de la France », François Bilger, alors maître de conférences à la faculté de droit et de sciences économiques de Strasbourg, en 1965, sur « la pensée économique libérale dans l’Allemagne contemporaine »[203],[178], et le Nancéien Jacques Houssiaux en pour une conférence sur la politique des fusions et des concentrations dans la concurrence européenne[204]. Et aussi Albert Ducrocq, sur la science soviétique (1957)[205] et sur l'espace (1965)[206], Jean Keilling, professeur à l’Institut national d’agronomie (1958, conférence sur les relations agriculture-industrie[Note 58])[207], Robert Bordaz, en 1962 (témoignage sur l'URSS)[208] et 1967[209], Alfred Sauvy en 1977.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Benoît Collombat (dir.), David Servenay (dir.), Frédéric Charpier, Martine Orange et Erwann Seznec, Histoire secrète du patronat de 1945 à nos jours, Paris, la Découverte, coll. « Cahiers libres », , 719 p. (ISBN 978-2-7071-5764-5), p. 91-93 (lire en ligne : Histoire secrète du patronat, édition 2014, p. 101-103)
    Une erreur dans l'édition 2014 de ce livre : Laederich n'est pas « un ex-régent de la Banque de France » : confusion avec son père, René Ferdinand Laederich, régent de 1913 à sa mort en 1932
  • Jean-François Colas, Patronat et réseaux d'influence: l'exemple de Georges-René Laederich, ou les ambiguïtés du néolibéralisme chrétien, dans Collectif, Histoire de l'Europe libérale, Libéraux et libéralisme en Europe, XVIIIe-XXIe siècle, Nouveau monde éditions, 2016, p. 273-280
  • Jean-François Colas, « Georges René Laederich (1898-1969), un industriel en politique. De l’engagement volontaire contre l’Allemagne en 1916 à l’acceptation du Marché commun », dans Jean El Gammal, Jérôme Pozzi (dir.), Le Grand Est (1870-2019). Forces et cultures politiques, Presses universitaires de Nancy - Editions Universitaires de Lorraine, 2019, p. 143-157.
  • Henry Coston (dir.), Partis, journaux et hommes politiques d'hier et d'aujourd'hui, Lectures françaises, , p. 205-206
  • Henry Coston (dir.), Le Secret des dieux, Lectures françaises, , p. 176-178
  • Florian Michel (dir.) et Yann Raison du Cleuziou (dir.), À la droite du père, Paris, Seuil, 2022, 775 p.
Une erreur : Weygand n'a pas présidé le CEPEC, « groupement nationaliste et chrétien » ; il en a été le président d'honneur

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Petit-fils d'Henry Darcy (1840-1926), qui fut président de Châtillon-Commentry et de la Confédération générale de la production française: né en 1898, fils d’un lieutenant-colonel (Emile Masquelier) qui a épousé Jeanne, la fille aînée d’Henry Darcy, il est centralien (1923): Hervé Joly, Diriger une grande entreprise française au XXe siècle: modes de gouvernance, trajectoires et recrutement. École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS), 2008
  2. Père de l'historien Emmanuel de Waresquiel, qui l'évoque dans Le Temps de s'en apercevoir (2018)
  3. Il reproduit les discours laudateurs prononcés en son honneur pour fêter ses 90 ans en 1957, par le maréchal Juin – pour qui Weygand demeure « pour nous le Chef » -, le général Henri Zeller, l’Académicien Léon Bérard. Et aussi les articles publiés par divers périodiques à l’occasion de sa mort et du refus des Invalides par le pouvoir gaulliste, de quotidiens (le Figaro, L’Aurore, Le Monde) et de périodiques : Minute, la France catholique, Aux écoutes (général Vanuxem), les Nouvelles littéraires (duc de Levis-Mirepoix), la Revue des deux mondes (Gignoux), Aspects de la France (Vallat et Thibon). La publication du CEPEC est une anthologie des hauts faits et de la personnalité du général, présenté comme « un Ami, un Père prestigieux » du CEPEC, un panégyrique, qui transforme Weygand en un « saint » de la Patrie » selon l’expression du général Valluy lors d'un hommage organisé en mars 1965 à l'occasion d'un diner du CEPEC, en présence d'une trentaine d'officiers généraux ou supérieurs en retraite parmi lesquels l'amiral Auphan, les généraux Carpentier, Grout de Beaufort, Touzet du Vigier et Paul Vanuxem. Les deux thèmes dominants sont résumés par ces mots du maréchal Juin : « Soldat et chrétien, le général Weygand a toujours uni (…) la Foi et la Patrie. Homme d’idéal et d’action, il a symbolisé pendant près d’un siècle le soldat chrétien de France » : « Le général Weygand est un "saint de la patrie" déclare le général Valluy », Le Monde, 19 mars 1965
  4. « En juillet 1951, nous demandions, dans cette revue, que la France, dont les institutions ne donnent pas au gouvernement la liberté sans laquelle il n’est pas d’action féconde, procédât enfin à une véritable refonte de sa Constitution ». Il y exprime le souhait de « voir se rallier la France au système américain » pour mettre fin à « l’incertitude de nos gouvernants éphémères devant les taches urgentes qui les sollicitent, leur propension à reculer toute décision pour se soustraire à la responsabilité du choix, et l’obligation qui leur est faite de chercher dans l’équivoque une précaire survie ».
  5. Le compte-rendu de son ouvrage donné par la Revue philosophique note qu’il est hostile au principe de l’élection et qu’il reprend « la plupart des critiques formulées par Charles Maurras et son école contre la démocratie »: La Revue philosophique de la France et de l’étranger, 1952, p. 613
  6. Né en Algérie, à Teniet-el-Haad (département d’Alger) dans une famille de colons installée depuis 1865. Son père Auguste Berger-Vachon, mort en 1921, lui légua de grands domaines dans la plaine du Chélif et dans le Sersou. Après ses études à la faculté de droit d’Alger, Victor Berget-Vachon s’installe en 1923 comme avocat à Orléansville, dans la vallée du Chéliff, mais il rejoint Alger où il est avocat et poursuit ses études de droit, en Algérie et à Paris, où il est assistant à la faculté de droit et l’un des deux secrétaires de rédaction de la Revue critique de législation et de jurisprudence en 1930. Docteur en droit en 1928, agrégé de droit privé et de droit pénal en 1931, il est chargé de cours puis titulaire à Alger de la chaire de droit criminel (1933-décembre 1941 puis octobre 1947-octobre 1955) et de la chaire de procédure civile et voies d’exécution (décembre 1941-octobre 1947) et professeur d’histoire de la IIIe République à l’école de sciences politiques d’Alger. En 1955, il est nommé à la faculté de droit de Paris comme spécialiste de droit musulman. Berger-Vachon a mené une liste de candidats conservateurs aux élections municipales d’Alger en avril 1953, sans succès (elle n’arriva qu’en troisième position). En revanche, il a été élu en 1951, et réélu en 1954, à l’Assemblée algérienne, l’assemblée issue du statut de 1947, composée d’un double collège et supprimée en 1956. Avant la guerre, il s’est présenté à une élection au conseil général du département d’Alger en octobre 1925, dans la circonscription d’Orléansville, mais sans succès. Mais en 1938, comme son père, il est élu à l’assemblée d’Algérie appelée les Délégations financières, à Orléansville en tant que colon, sous l’étiquette « rassemblement national ». Il est alors soutenu par le comité exécutif des partis « nationaux » présents en Algérie, PPF, PSF, Fédération républicaine, PNRS et Union républicaine démocratique et sociale. Il est membre du parti de La Rocque et fait alors partie de la droite conservatrice et nationaliste en Algérie. Dans sa profession de foi, il qualifie le Projet Blum-Viollette pour l’Algérie d’« insensé » et écrit : « C’est la prépondérance des Français et la sécurité des colons qui est en jeu et il ne suffit pas que vos représentants se déclarent adversaires de ce projet. (…) Il convient que vous soyez représentés par des hommes décidés à combattre ce projet Viollette, avec vigueur et clairvoyance ». Le régime de Vichy l'a désigné en 1941 membre de la commission administrative du département d'Alger en 1941 : Michael Manchon, Le Racing universitaire d’Alger, 1927-1962 : un club sportif universitaire en milieu colonial, Gandini, 2005, p. 81, Jacques Bouveresse, Un parlement colonial : les délégations financières algériennes, 1898-1945, vol. 1, Publications universitaires de Rouen, 2008, p. 378, 573-574, Jean Monneret, La guerre d’Algérie en trente-cinq questions, L’Harmattan, 2008, p. 87, Jeannine Verdès-Leroux, Les Français d'Algérie, Fayard, 2001, Alger étudiant, 22 décembre 1923 (il fut secrétaire de rédaction puis un temps rédacteur en chef de cette revue en 1923) ; Le Progrès (d’Orléansville), 8-10-1925 ; collection de L’Echo d’Alger dans gallica ; Les Cahiers du CEPEC, n° 10
  7. Service de Documentation biographique de la presse, Volume 1: Né le 25 septembre 1921, à Limoges (Haute-Vienne), avocat au barreau de Tulle à partir de 1941, bâtonnier de ce barreau, il a été un témoin du Massacre de Tulle en 1944.
  8. L’annonce de la parution du journal en 1955 a été faite lors du congrès du Centre départemental du CNIP en mars 1954. Ce journal reproduit nombre d’articles de France indépendante (organe du CNIP) et publie des articles d’élus du CNIP. En juin 1962 encore, il met en « une » le congrès de Troyes de ce parti. Et le mois suivant une réunion à Tulle de Camille Laurens, ancien ministre de l’agriculture, proche collaborateur de Roger Duchet qui le remplaça après son éviction comme secrétaire général (1961-79), pour préciser les « lignes directrices » de ce parti. À cette réunion participèrent des élus locaux, des représentants du Centre départemental des Indépendants et paysans et des membres des « Amis de La Voix du Limousin ». Bourdelle fut l’un des orateurs de la réunion. Une motion à l’issue de la réunion « exprima la confiance à l’équipe animatrice des Amis de la Voix du Limousin ». Bourdelle écrivit dans le numéro du 17 septembre du Journal des indépendants un article sur les élections sénatoriales ; son appartenance au parti est explicite. Camille Laurens fut l’hôte d’honneur du deuxième dîner des « Amis de La Voix du Limousin » en avril 1964: La Voix de la Corrèze, 6-4-1955, n° 1, 12-7-1962, 21-9-1962, 17-4-1964, Régis Soulier, Vie politique locale et mutations du système politico administratif : le cas de Tulle, 1945-1978, Éditions IMC, 1979, p. 45, Journée d'étude à l'occasion de la publication du répertoire d'archives du fonds Edmond Michelet, Brive, 2013, p. 16-18
  9. Il préside alors La Demeure historique, le lobby des châtelains, et le Jockey Club de Paris
  10. c’est lui qui clôt la conférence du 58e dîner-débat de janvier 1971
  11. Il a été secrétaire général de l’Association générale des tissus, matières textiles et habillement avant la guerre, affiliée au Comité de salut économique de Pierre Nicolle (lobby fondé en juillet 1932 défendant les PME du commerce et de l’industrie contre les taxes et l’étatisme). Il a donné trois articles à Je suis partout, dont un en 1942, et collabora aussi à La Revue hebdomadaire. Il a milité pour le corporatisme : conférencier à Paris (avec le théoricien du corporatisme Maurice Bouvier-Ajam) et en province sur le corporatisme, et proche des Métiers français en tant que délégué du Comité de salut économique : il participa au second banquet des Métiers français en juin 1937. Lui-même a rendu hommage à l’enseignement d’Albert de Mun dans une allocution devant Mgr Roncalli en 1949, signalée par Xavier Vallat (Xavier Vallat, La croix, les lys et la peine des hommes, Ed. des quatre fils Aymon, 1960, p. 285 : réunion des camériers secrets et d’honneur de Pie XII, Olivier Dard, « Les droites nationalistes et les PME », in Sylvie Guillaume, Michel Lescure (dir.), Les PME dans les sociétés contemporaines de 1880 à nos jours, Peter Lang, 2008, p. 89, Le Journal des débats, 5-11-1937 (conférence avec Bouvier-Ajam sur « l’actualité administrative de l’institution corporative » à la salle des sociétés savantes), L’Ouest-Eclair, 17-8-1938 (conférence sur « le statut moderne du travail, une expérience corporatiste moderne ») ; Courrier royal, 3 juillet 1937. Bouvier-Ajam a cité l’une de ses conférences dans un article sur « le corporatisme en France » (Archives de philosophie du droit et de sociologie juridique, 1938, no 3-4). C'est un collaborateur régulier de la revue du catholicisme de combat, intransigeant et antimoderniste, La Pensée catholique (Paul Airiau, L’Église et l’Apocalypse, du XIXe siècle à nos jours, Berg, 2000, p. 73). C'est aussi un maurrassien : il fut « un des premiers adhérents » de la ligue d’Action française et il loue Maurras « plus vivant que jamais » à l’occasion du centenaire du maître du nationalisme intégral, lors d’un « dîner de la poule au pot » en 1968 (Cahiers Charles Maurras, « Pour le centenaire de Charles Maurras. Souvenirs sur notre vieux maître », B. Le Vaulx (ancien secrétaire de Maurras, qu’Artur « a bien connu à l’Action française »), Jules Artur, P. Gauthier (ancien trésorier de l’Action française), 1968, no 29)
  12. L’abbé Gabriel Tanguy (1913-1963) est le fondateur du périodique Clergé de France, vice-président depuis 1950 de l’Association des prisonniers de guerre de la Seine, et vicaire à La Trinité. Fait prisonnier en 1940 avec le grade de lieutenant, il a été affecté en septembre 1942 à Chartres par l’aumônier des PG (Mgr Rodhain), qui a obtenu des autorités allemandes 8 prêtres prisonniers pour l’aumônerie des « indigènes » prisonniers en zone occupée (La Croix, 26-10-1942): cf. Dossier de la Légion d'honneur de l'abbé Tanguy
  13. Il fut journaliste, à Paroles françaises, auquel collabora Gillouin. Peut-être a-t-il rencontré Salleron au congrès de La Haye de 1948 puisqu’il aurait été membre du groupe français. Il a d’ailleurs adhéré comme Salleron au mouvement La Fédération. Il a défendu les "épurés" et milite en 1954 au Rassemblement national de Jean-Louis Tixier-Vignancour.
  14. Directeur adjoint d’EDF, proche du Centre catholique des intellectuels français. Gabriel Dessus, polytechnicien, ingénieur, fut avant la guerre directeur des services techniques de la Compagnie parisienne de distribution d’électricité. Il a encadré de 1942 à 1945 une équipe d’historiens et de géographes au sein de la DGEN (Délégation nationale à l’équipement national), structure administrative fondée par Vichy et destinée à réfléchir aux modalités d’une décentralisation industrielle. Il a rejoint EDF en 1946, et participe à la commission centrale d’études pour le plan national, créée après la publication en février 1950 de la brochure Pour un plan national d’aménagement du territoire. Il a été avant, pendant et après la guerre administrateur du CNOF. Cf. Isabelle Couzon, « De la décentralisation industrielle à l’aménagement du territoire rural : Pierre Coutin, 1942-1965 », in Ruralia, 2000/7 ; Claire Toupin-Guyot, Modernité et christianisme. Le Centre catholique des intellectuels français (1941-1976), thèse de doctorat, Université Lumière Lyon-II, 2000, p. 88 (en ligne)
  15. Et futur directeur de l'Établissement public pour l'aménagement de la région de la Défense
  16. Les projets constitutionnels de Salleron ont évolué depuis l’avant-guerre, depuis ses réflexions parues dans Combat en 1939. Il a abandonné ses projets d’un vote familial, qui aurait remplacé le vote individuel, et il ne préconise plus explicitement le remplacement de la présidence de la République par une royauté héréditaire dont les titulaires devaient être les prétendants au trône de France. Il ne conserve que son projet de scrutin à un seul tour, afin de dégager une majorité stable à l’Assemblée : Louis Salleron, La France est-elle gouvernable ?, op. cit., annexe p. 392-406, La Nation française, 30 mai 1956, Combat, avril 1939, Louis Salleron, « Réflexions sur le régime à naître », cité par Véronique Auzépy-Chavagnac, Jean de Fabrègues et la jeune droite catholique, op. cit., p. 320
  17. « Connaissant mes relations avec le comte de Paris, il me demanda s’il pouvait le rencontrer. Il fut très impressionné par les conversations qu’il eut avec le Prince, auquel il manifesta dès lors une vive amitié ». D’après ce témoignage, Pose a pensé au « comte de Paris », non comme prétendant, mais comme l’homme du recours et l’arbitre possible entre les diverses factions algéroises : Témoignage de Pierre de Bérard, in Royaliste, no 308, 24 janvier-6 février 1980, p. 6 (Lire en ligne)
  18. Il s’est par exemple interrogé dans le numéro du 1er avril 1949 de son avatar Courrier 1949: « Y a-t-il une légitimité républicaine ? » Cf. Xavier Walter, Conversations avec Henri comte de Paris, Éditions François-Xavier de Guibert (Œil), 1999, p. 161, François Huguenin, A l’école de l’Action française. Un siècle de vie intellectuelle, Jean-Claude Lattès, 1998, p. 507 ; Patrick Louis, Histoire des royalistes, de la Libération à nos jours, J. Grancher, 1994, p. 30
  19. Cf. l’ouvrage hagiographique de Maurice Guierre, Robert Cayrol, de la mer au pétrole, l’unité d’une vie, Ed. Percebal, 1960 (extraits sur le site des Annales des mines), Christian Rouxel, D’Azur à Total : Desmarais frères, premier grand pétrolier français, Drivers, 2007, Revue historique, 1987, vol. 287, p. 212
  20. Né le 15 février 1897 à Albertville, engagé volontaire en 1915 (il publie en 1932 Philibert, engagé volontaire (1914-1918)), promu lieutenant après une formation à Saint-Cyr durant la guerre, capitaine de réserve dans les années 1930, il s'est installé en Moselle après l'armistice, où il fut directeur de la « Clouterie lorraine » à Montigny-lès-Metz, directeur du périodique L'Économie mosellane, président du groupe de Metz et de la Moselle de l'Association nationale des Croix de guerre à partir de 1928, vice-président de l'association, membre du Comité du Poilu de France de Metz, secrétaire général adjoint du Comité d'entente des sociétés de mutilés et anciens combattants de Metz et de la Moselle, délégué de la section de Moselle de la Ligue maritime et coloniale, directeur politique de la fédération mosellane du PSF et directeur politique régional (Le Petit Journal, 13 décembre 1938), candidat PSF aux cantonales de 1937 dans le canton d'Hayange contre un communiste dissident (Le Petit Journal, 5 octobre 1937, Ibid., 4 octobre 1937). Il est titulaire de la médaille de la Résistance et grand officier de la Légion d'Honneur : Éléments biographiques
  21. Jeune apprenti électricien en 1906, à 10 ans, il est devenu patron à 30 ans de son entreprise, Verger-Delporte. Weygand a assisté à l'une de ses conférences en 1937, organisée par les Affinités françaises (cf. la page Louis de Fraguier), relatant « les difficultés qu'il eut à subir avec les cégétistes sur ses chantiers (…) et ses démêlés avec l'hôtel Matignon en sa qualité de président de la Chambre syndicale des entrepreneurs et constructeurs-électriciens » et appelant à « l'organisation rapide de la profession dans la collaboration des ouvriers, des techniciens et des patrons » (Le Figaro, 5-5-1937). Ce patron d'une PME s'est fait connaître par son intransigeance et son combat très médiatisé contre la CGT et les grèves « révolutionnaires » de 1936-37 (licenciement d'une partie de ses ouvriers, procès, protestations, conférences, brochures, articles de presse), salué alors par Weygand (Cf. sa brochure Jules Verger, ses ouvriers, sa maîtrise, une famille, 1937). Ce dernier préfacera en 1959 un ouvrage de Verger, Dans la nuit Versailles s'éclaire. Verger fut en 1941 membre du comité de patronage de la LVF. Sur son rôle à Vichy, cf. notamment Jean-Pierre Le Crom, Syndicats, nous voilà ! Vichy et le corporatisme, Ed. de l'Atelier, 1995.
  22. l’un des premiers souscripteurs en 1945 des Amis du Centre universitaire catholique, l’ancêtre du Centre catholique des intellectuels français, puis président des Amis du CCIF, jusqu’à sa démission en 1953, pour protester contre l’appui donné par certains animateurs du CCIF à la campagne en faveur des époux Rosenberg: cf. Claire Touin-Guyot, Modernité et christianisme. Le Centre catholique des intellectuels français (1941-1976). Itinéraire collectif d’un engagement, Université Lumière Lyon-II, 2000, p. 97 et 433 (en ligne)
  23. « Nous sommes catholiques et nous nous posons comme tels, mettant donc à la base de notre enseignement les principes de la doctrine catholique », déclara-t-il à la revue en mai 1957.
  24. Nommé en 1957 commandant de la défense aérienne du territoire : Le Monde, 9 avril 1957. Jouhaud l'a remplacé à la tête de la 5e région aérienne (Alger) en mars 1957.
  25. Pierre Baruzy, autre vice-président du CEPEC, a été aussi membre du Comité Défense de la France : « Formation d'un Comité Défense de la France », Le Monde, 26 mars 1956 : ce comité entendait « unir les efforts de tous leurs adhérents en vue de manifester, tant aux yeux du gouvernement qu'aux yeux de l'opinion étrangère, la volonté profonde de la nation française de voir mettre un terme à des abandons et à des déchéances qui se sont précipités jusqu'ici, et qui ne peuvent conduire qu'à une catastrophe irrémédiable ». Il prenait alors « acte des mesures que le gouvernement vient d'arrêter pour reprendre en main la situation militaire en Algérie. Il convient maintenant que ces mesures soient appliquées avec la rigueur, avec la brutalité requises pour que l'entreprise soit efficace, et qu'elle soit économe du sang à verser et des sacrifices a consentir ».
  26. Biographie du vice-amiral Moreau: Préfet maritime de la IVe région d’Alger au moment du débarquement de novembre 1942, inquiété en 1943 par la commission spéciale d’enquête de Tunisie, il a été relevé de ses fonctions par le CFLN, le 7 juillet. Il quitte le service actif le mois suivant. Laederich le signala en effet comme un ami du CEPEC à sa mort en 1962
  27. Du comité d'action scientifique de défense nationale. Il a participé en 1956 à un rapport sur la guerre psychologique (Instruction provisoire sur l'emploi de l'arme psychologique, rapport au ministre de la défense nationale) et ses études sur la psychologie militaire (il a publié en 1959 aux PUF La psychologie dans l'armée) font alors autorité : Marie-Catherine et Paul Villatoux, La République et son armée face au péril subversif, op. cit., p. 399
  28. Sa petite revue publia un numéro spécial consacré à la session nationale du CESPS de novembre 1959, avec la participation du général Chassin et un message du général Weygand. Il a aussi publié un texte de Gillouin en 1958 et le CEPEC a publié un texte du géographe Jean Chardonnet – « Algérie et métropole, la rançon d’’une sécession : étude économique du coût de la sécession pour la France métropolitaine et l’Algérie » - publié auparavant dans la revue de Debray. La revue a été lancée en mars 1956. Cf. Henry Coston (dir.), Partis, journaux et hommes politiques d’hier et d’aujourd’hui, Lectures françaises, décembre 1960, p. 209, L’Ordre français, « échec au communisme », ibid., no 52, 1961 : texte de Chardonnet.
  29. Et ancien animateur comme Dauphin-Meunier du Centre des hautes études américaines
  30. la plus ancienne centrale d’achats en France, fondée en 1927, qui réunit une vingtaine de sociétés de distribution
  31. Henri Fayol (1899-1982) a été président de la commission des prix du CNPF. Il connaît Dauphin-Meunier depuis la guerre ; il était membre du comité de patronage de la Revue de l’économie contemporaine en 1942 et Dauphin-Meunier présidait son comité de rédaction. Il a aussi figuré au comité supérieur du Centre des hautes études américaines. Il connaît aussi Laederich, du fait de ses anciennes fonctions au CIC de Marcel Boussac. Laederich l'a invité au CRC. Il a fait partie en 1963-65 du petit groupe de patrons qui a milité avec Pierre de Calan pour établir une doctrine libérale au CNPF : Jean-François Colas, « Patronat et réseaux d'influence : l'exemple de Georges-René Laederich, ou les ambiguïtés du néolibéralisme chrétien », op. cit., p. 272
  32. Qui connaît Dauphin-Meunier pour avoir longtemps présidé la Société française de géographie économique; Dauphin-Meunier en était l'un des vice-présidents.
  33. Il signa, comme Salleron et Gillouin, le « manifeste des intellectuels français pour la résistance à l’abandon » d'octobre 1960 qui s’opposait au manifeste des 121 et a participé à un banquet du Cercle Fustel de Coulanges en 1957.
  34. s'agit-il de l'ancien conseiller municipal parisien, ancien président des étudiants d’Action française, ancien proche collaborateur de Xavier Vallat avant la Seconde Guerre mondiale et ancien conseiller juridique du Commissariat général aux questions juives ?
  35. Ce trio va fonder la FACLIP, appuyée par l'APPESL d'Aubert, et constitue le noyau d'un Cercle Augustin Cochin, présidé par Natter et fondé au lendemain de mai et juin 1968, qui se propose « une étude critique des buts et des méthodes de la révolution culturelle ». Fin 1968, ce cercle s'est associé à d'autres clubs pour fonder la Confédération des clubs et mouvements libres. Lors de la réunion constitutive, Natter a traité du problème de l'éducation : selon lui, Edgar Faure a complété « l'œuvre médiocre » de Fouchet et « l'on assiste peu à peu à la mise en place du vieux plan communiste Langevin-Vallon »: Le Monde, 14-12-1968, La Revue des deux mondes, janvier 1969, p. 236, février 1969
  36. Bernard d’Halluin (1895-1974) préside l’Union des industries textiles de 1954 à 1959. Il est issu de l’Action française ; il a présidé la section de Roubaix de la Ligue jusqu’au début des années 1930, que son père et ses frères soutenaient aussi. Catholique, partisan du corporatisme, il a été favorable à la Charte du travail de Vichy comme Laederich. Il a été choisi pour présider le syndicat patronal textile de Roubaix-Tourcoing, de sa fondation en 1942 à 1954. L’Union textile présidée par Laederich durant l’Occupation était en relation avec d’Halluin, qui présidait alors l’Union des syndicats patronaux textiles du Nord et du Pas-de-Calais. Laederich est alors membre du conseil de l'Union des industries textiles : Jean Vavasseur-Desperriers, « L’Action française dans le Nord » in Michel Leymarie, Jacques Prévotat (dir.), L’Action française : culture, société, politique, Presses universitaires du Septentrion, 2008, Georges Lefranc, Les organisations patronales en France du passé au présent, Payot, 1976
  37. Il restera proche du CEPEC du Sud-ouest par la suite, donnant par exemple une conférence en avril 1960, sous l’égide du CEPEC du Sud-ouest, sur « les problèmes de l’agriculture française ». Il est animé de solides convictions catholiques et il s’inscrit dans le courant conservateur et agrarien influencé par la doctrine sociale catholique, celui de la « rue Lafayette » à Paris.
  38. Il s’est fait connaître en 1945 par sa thèse La théorie leibnizienne de la substance, et par son ouvrage de 1955 L’un et le multiple. De la critique à l’ontologie. Et en 1960 Le Dieu de Leibniz, aux PUF ; il entend démontrer que le Dieu de Leibniz est bien « le Dieu des chrétiens » (p. 221).
  39. Ancien militant du Rassemblement national lorrain et ancien membre du PNRS, l'avatar des JP. Né à Versailles le 25 décembre 1892, fils d'un colonel de cavalerie (Henri Arthur L’Hotte, né à Lunéville, officier de la Légion d’honneur cf. éléments biographiques dans la base Léonore), petit-neveu du général Alexis L'Hotte, il a interrompu ses études d’ingénieur durant la Première guerre mondiale : engagé volontaire au 31e dragons, plusieurs fois cité, titulaire de la croix de guerre, il est lieutenant de cavalerie, officier de réserve. Il a effectué toute sa carrière professionnelle chez l’Air liquide comme représentant de L'Air liquide à Nancy puis directeur régional pour la Lorraine. Membre de l'Union des Chambres syndicales de Meurthe-et-Moselle, il est le fondateur de la Chambre syndicale des produits chimiques de l’Est. Catholique membre du G.E.C., fondateur avec Raoul de Warren en 1924 de la Ligue des patriotes lorrains affiliée à la Ligue des patriotes, il fait partie de l’entourage du maréchal Lyautey en Lorraine. Il a été candidat aux cantonales dans le canton de Nancy-Est en 1931. Sous l'Occupation, prisonnier de guerre libéré ( L'Echo de Nancy, 28 novembre 1941 (conférence) ), il est désigné en 1942 membre de la commission d'études des questions de jeunesse du Conseil national (gouvernement de Vichy) ( sans être conseiller national: Informations générales, 23 février 1942). Il reçoit la francisque (il est parrainé par Laederich et Roger de Saivre). Il prend part au déjeuner en l'honneur de Weygand à Paris en 1957. Il est candidat sur la liste de Robert Kalis aux municipales de 1959 à Nancy et est élu conseiller municipal de Nancy sur la liste du maire sortant Pierre Weber en 1965. Doyen du conseil municipal de Nancy, il est chargé de la jeunesse et des sports. Il meurt à 92 ans le 25 mai 1988.
  40. Candidat aux législatives en 1967 et 1968 sans succès: né en 1925, docteur en droit, fondateur d’un cabinet ouvert en 1953, il sera bâtonnier de Montpellier, président de la confédération syndicale des avocats, président de la conférence des bâtonniers de France et d’Outre-mer, président national de la Table ronde en 1962. D’origine aveyronnaise (né à Buzeins où il sera conseiller municipal), il soutiendra le centriste Lecanuet et le Centre démocrate en 1966 en Aveyron, comme membre d’un comité directeur départemental. Il se présentera aux élections législatives en 1967 contre le député sortant Centre démocrate Julien Roger, sans succès (2 330 voix seulement ; tous deux furent battus par un UDR, Louis Delmas), comme « indépendant paysan », et en 1968 comme « républicain indépendant » (4 238 voix) contre Delmas, réélu au premier tour. Il sera aussi candidat suppléant républicain indépendant en 1973, du député sortant Georges Clavel: Profession de foi de 1967, Les Élections législatives, Imprimerie nationale, 1968, Roger Lajoie-Mazenc, Marianne d'Aveyron, Salingardes, 1970, Ibid., Les bleus, les blancs, les rouges, 1982
  41. Ce cercle parisien politico-littéraire né en 1948 autour de la Librairie des Amitiés françaises (installée au 48, rue Mazarine) du docteur Louis Rousseau, a fait partie du milieu maurrassien de l'après-guerre : Guillaume Gros, Philippe Ariès (1914-1984): Un traditionaliste non-conformiste, de l'Action française à l'École des hautes études en sciences sociales, Villeneuve d'Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2008 (chap. VI : La fidélité à la communauté maurrassienne)
  42. Site france-politique.fr, Notice de la Fédération des Indépendants de Paris , Collectif, Militaires en République, 1870-1962: les officiers, le pouvoir et la vie publique en France, Publications de la Sorbonne, 1999, Profession de foi de Sicé, avec des éléments biographiques. Pierre Baruzy s'est présenté en arbitre des différents candidats de droite, pour qu'ils acceptent de se retirer au second tour en faveur du candidat ayant eu le plus de voix, lors de l'élection partielle de 1952 : Le Monde, 20 juin 1952. Cet ancien capitaine de corvette a été membre du comité directeur des Croix-de-Feu, avant de rompre avec La Rocque à l’été 1936, par hostilité à sa nouvelle stratégie et à la dissolution des Croix de Feu. La Rocque l’assigna en justice pour un article dans Choc en juillet 1937. Il fonda les Camarades du feu, avec Paul Chack et le duc Pozzo di Borgo, et dirigea leur organe hebdomadaire, Branlebas.
  43. Chirurgien des hôpitaux de Paris à partir de 1931, chef de service de chirurgie de l’hôpital Bicêtre depuis janvier 1950, membre de l’Académie de chirurgie, il est l’ancien président du syndicat des chirurgiens des hôpitaux de Paris (1951-55), de l’Union des syndicats des chirurgiens de la région parisienne (1951-52), et ancien vice-président du syndicat national des médecins hospitaliers (1951-55). En 1936, il a fondé le périodique les Feuillets du praticien, qui existe toujours en 1959 : son siège au 18, rue de l’Université est aussi celui de l’APMSS. C'est un médecin engagé. En 1936, il était secrétaire général du groupement de défense des chirurgiens de France, qui entendait « lutter contre la fonctionnarisation de la chirurgie ». Il a été un militant du corporatisme pour sa profession, publiant en 1940 une brochure La profession médicale : principes et bases de son organisation en régime corporatif et un livre en 1942 La corporation médicale, édité par l'Institut d'études corporatives et sociales de Maurice Bouvier-Ajam et préfacé par le médecin maurrassien Pierre Mauriac. Auxquels on peut ajouter une conférence en mai 1942, publiée aussi (par l'Office central d'organisation corporative), sur le thème : « Médecine dirigée ou corporation médicale? » (L'Action française, 12 mai 1942). Depuis, il réfléchit à un «schéma général Sécurité sociale à base mutualiste » : c'est le titre d'un de ses articles publié dans une revue médicale en 1952: Henri Temerson, Dictionnaire des principales personnalités françaises décédées au cours de l’année 1962, Le Concours médical, 2-2-1952
  44. Saint-Pierre est catholique ; son livre de 1957 a été préfacé par Mgr Feltin et son action en faveur du logement et de l'accession à la propriété pour les «mal logés » est imprégnée de la doctrine sociale de l'Église (responsabilité et action privée des possédants en faveur des plus pauvres, pour le bien commun) et hostile à la fois au libéralisme et à l'étatisme. C'est aussi un maurrassien ; il a publié des articles dans le mensuel L'Ordre français de Pierre Debray. Il va collaborer aussi à Itinéraires (revue)
  45. Il s'agit sans doute du docteur Jean Dijon, membre du comité des Anciens de la rue Saint-André des Arts, qui réunissent les anciens étudiants d'Action française, et administrateur des Cahiers Charles Maurras à leur lancement en avril 1960.
  46. Debré a quitté le gouvernement depuis 1973. La « famille (est) cruellement attaquée » par la loi Veil aux yeux de Lehideux. Or Debré a pris une « position indépendante et courageuse au moment de la loi sur l’avortement »: Les Cahiers du CEPEC, no 47, 1975. Michel Debré, dans le tome V de ses mémoires (Combattre toujours 1969-1993, Albin Michel, 1994), n’évoque pas cet épisode mais il rappelle ses combats pour que la « France soit peuplée de Français », pour une politique nataliste et familiale (p. 190-196). Il a participé aux débats concernant la loi Veil, le 27 novembre 1974, pour souhaiter «  que le texte proposé ne soit pas voté », insistant sur les dangers de la baisse de la natalité. Pour lui, la vie humaine « ne commence pas à la naissance », mais existe dès la conception. Au lieu d’autoriser l’avortement, il convient selon lui de protéger la maternité. Il n’accepte l’IVG que pour « certains cas de détresse » : (Intervention de Michel Debré en ligne sur le site de l’Assemblée nationale.
  47. le dernier évêque français à résider au Vietnam, expulsé en août 1975, pour une conférence sur « le sens de la tragédie vietnamienne ». Il a décrit les persécutions endurées par les catholiques vietnamiens après l’unification des deux Vietnam et la victoire des communistes. Selon Lehideux, « ce témoignage ne peut et ne doit laisser indifférent tout homme de l’Occident qui jouit encore de libertés dont il discute la qualité sans en mesurer la précarité et sans prêter attention aux conséquences de l’expansion des régimes totalitaires » : Les Cahiers du CEPEC, no 48, « Le sens de la tragédie vietnamienne et ses conséquences », conférence du 17 décembre 1975
  48. Les Cahiers du CEPEC, no 21 : Salleron déclare dans son introduction que ce qui lui « parait dangereux, c’est la nature des solutions engagées, qui mettent en question le principe même de la liberté auquel l’Occident est attaché (…) par (…) la réforme du droit de propriété ». Or ce qui « sépare le plus nettement le monde communiste du monde occidental, c’est l’abolition de la propriété privée ». Il ne fait ici que répéter un de ses thèmes favoris. Au passage, notons que Salleron critique implicitement « les prises de position des agriculteurs (qui) ont pris un caractère nettement politique et nous dirons même, dans certains cas, incivique, par une violence à laquelle nous n’étions pas habitués ». Laederich souligne la présence de « beaucoup d’hôtes inhabituels, ceux qui de proche ou de loin touchent le monde agricole et ne touchaient pas jusqu’à ce soir au CEPEC ».
  49. Le Monde, 9 février 1968. Salleron notant que « le progrès tend à socialiser la médecine ». Avec certes à son actif « une meilleure santé moyenne » et le recul de certaines maladies, mais « le passif est lourd » : « Le malade devient de plus en plus un numéro, son corps est mieux soigné mais son âme est à l’abandon et le médecin de famille, ami et conseil des personnes (…) disparaît de plus en plus, écrasé par les spécialistes, par les hôpitaux, par les pharmaciens » : Carrefour, 31-1-1968. Ancien interne des hôpitaux de Paris (promotion 1926), membre de l’Académie de chirurgie et de l’Ordre des médecins durant 15 ans, Luzuy est chirurgien à Blois où il a ouvert la clinique des lices en 1935. Comme Raymond Bernard, il a milité dans sa jeunesse, à Paris, aux étudiants d’Action française. On trouve sa signature dans L’Étudiant français en 1926-27, pour un article en hommage à Jacques Bainville, soulignant le « crime de l’instruction républicaine » qu’est « l’ignorance et l’attachement sentimental à l’idée de progrès politique », un autre critiquant le recours à l’anonymat au concours de l’Internat au nom de ces « vaines utopies » que sont « la justice, l’égalité et le progrès », moquant « les forts en thème bachoteurs forcenés » et « le sourire pudique des studieuses petites filles d’Israël », et pour une conférence au cercle d’études, présidée par Maurras, sur le héros de la Vendée Charette. Dans le Loir-et-Cher, il a été de 1933 à 1938, selon une notice préfectorale de 1945, un « militant d’extrême droite qui a fait une très active propagande à travers tout le département», et a appartenu aux Croix de feu notamment. Un dépôt de plainte en juillet 1945 le visa en tant que membre du conseil départemental de l’ordre des médecins depuis janvier 1941 (il était son « secrétaire administratif » et c’est dans sa clinique que se réunissait le conseil), ainsi que les autres membres de ce conseil, par un de ses collègues, le docteur Lucien Breitman, arrêté par les Allemands en septembre 1941 et déporté, et désireux de se venger d’eux pour l’avoir révoqué du corps médical en juin 1941. Le médecin en question était avant la guerre peu apprécié de ses collègues et en outre conseiller général SFIO, partisan du Front populaire, et jugé proche des communistes, voire juif (L’Étudiant français, 15-1-1926, 15-3/1-4-1926, 25-5-1927 (son frère Henri Luzuy était alors le rédacteur en chef et directeur de ce périodique), le site histoire-41.fr (sur l’Occupation et l’Epuration dans le Loir-et-Cher, avec notamment l’affaire Breitman : article « Une histoire de haine(s)). Cf. aussi le témoignage de son ami le militant d’Action française Georges Gaudy dans La France cherche un homme, Les Œuvres françaises, 1934). « Mû par une ardeur combative qui avait besoin de s’extérioriser [admirons la litote], il a été un défenseur passionné de la médecine libérale », lit-on dans le Bulletin de l’Académie de médecine à son décès. Dans l'entre-deux-guerres, il a participé à la campagne de l'Action française contre la loi de 1928 sur les assurances sociales et contre l'étatisation de la médecine. Il a ainsi commenté et loué dans le quotidien de Maurras la thèse de Paul Guérin, L'État contre le médecin. Contribution à la défense de la profession libérale, qui fustigeait la loi sur les assurances sociales. C'est une « loi néfaste », voulue par des « politiciens incompétents », écrit Luzuy, qui, lui, valorise les « organisations privées admirables » et oppose les « médecins honnêtes » aux « médecins pour qui l'argent à gagner importe davantage que la santé du client », certains de « faire fortune » avec les assurances sociales. Pour Guérin comme pour Luzuy, l'État ne doit pas intervenir dans les affaires médicales ; la profession doit créer un « organisme corporatif indépendant », l'ordre des médecins (Bulletin de l’Académie nationale de médecine, janvier 1981, tome 165, no 1, p. 19 (il est élu correspondant national de l'Académie peu de temps avant sa mort, alors qu'il posait sa candidature depuis au moins les années 1950), L'Action française, 29-11-1928. Concernant Paul Guérin, interne des hôpitaux de Paris et secrétaire du groupe médical d'AF de la région parisienne, les médecins et l'Action française, cf. Bénédicte Vergez-Chaignon, « Les milieux médicaux et l'Action française », in Michel Leymarie, Jacques Prévotat (dir.), L'Action française, culture, société, politique, Presse uni. du Septentrion, 2008, p. 113-118). Dirigeant de syndicats médicaux, Luzuy défend encore après la guerre la vision traditionnelle de la médecine libérale, dans la presse médicale et dans son propre périodique, Le Val de Loire médical. Mais aussi dans les colonnes d'Aspects de la France, dénonçant « la socialisation des professions libérales », et de La Nation française (La Nation française, 22 avril 1959, Ibid., 27 février 1957, Ibid., 16 mars 1960. Il combat à la fois la Sécurité sociale et la réforme Debré (ordonnances de 1958 et réforme hospitalière de 1961): « Il y a 20 ans que je combats le plein-temps hospitalier tel qu’il résulte de la réforme de 1959 car il portait en lui le germe de la fonctionnarisation de tout le système hospitalier », déclare-t-il en 1978. En fait, c’est dès 1957 qu’il publie une « lettre ouverte au professeur Robert Debré » à ce sujet. Il a aussi envoyé à ses collègues des affiches, qui amenèrent la revue Esprit à le taxer de « démagogue » cette même année. Son combat contre la réforme de la Sécurité sociale lui vaut les félicitations de Lectures françaises pour sa dénonciation des technocrates de la santé (La Presse médicale, no 83, 16-11-1957, Luzuy, « A propos de la réforme de l'enseignement médical », Aspects de la France, 17-5-1957, Luzuy, « La bureaucratie coûte beaucoup plus cher que le médecin », 21-6-1957, Luzuy, « Les médecins à la tête du combat contre la socialisation des professions libérales », 6-10-1960, « Le professeur Robert Debré fonctionnarise les élites médicales », Lectures françaises, « Les technocrates et la synarchie », février 1962, p. 97 (qui cite un de ses articles dans La Presse médicale dans lequel il critique le « système de convention individuelle » voulu par « les technocrates », qui « rejettera sur les médecins la responsabilité de l'échec de ce que l'on veut appeler une réforme de la Sécurité sociale »), Esprit, F. Brune, « Médecins et démagogues », avril 1957). Un de ses articles dans Le Val de Loir médical, en 1961, lui vaut d'être mis en cause par le MRAP . Il critiquait le droit de libre établissement des médecins dans le Marché commun : « Nous n'avons connu aucun collègue français qui choisisse la Roumanie plutôt que la France. Par contre combien avons-nous reçu, éduqué, instruit de juifs roumains qui, dans la banlieue parisienne, nous déshonorent en confondant médecine et épicerie ». Il se défendit de tout antisémitisme en affirmant être un champion de la lutte contre les médecins qui ont « de notre défense professionnelle une conception commerciale plus proche de l'épicerie que du sacerdoce » et être connu pour ne pas avoir « ménagé ses sarcasmes aux médecins de tel ou tel département français et même aux dirigeants actuels de notre Confédération [des syndicats médicaux] »: Bruno Halioua, Blouses blanches, étoiles jaunes : l'exclusion des médecins juifs en France sous l'Occupation, Liana Levi, 2002, p. 230 : articles de Luzuy dans Le Val de Loire médical (avril 1961, no 121), évoqué dans le bulletin du MRAP, Droit et liberté, octobre-novembre 1961 (Lire en ligne), no 202 et mars-avril 1962, no 207: en ligne). Sans surprise, on le retrouve vent debout contre les projets aboutissant à la loi Veil sur l’avortement, s'interrogeant en 1973 : « Y aura-t-il en France des médecins qui accepteront de servir dans ce qu’il faut bien appeler des avortoirs ? » et militant au Comité anti-avortement du Loir-et-Cher: Nouvelle Action française, 14-11-1973. Luzuy a été en 1970 l’un des fondateurs et l’un de ses 4 vice-présidents du Collège national des chirurgiens français : cf. le site personnel kylom.com
  50. Ami de Louis Armand (ingénieur), Demonque a été l'un des seize membres de ce comité.
  51. . Un ouvrage qui prône un « édifice économico-social qui se situe entre le libéralisme total (…) et un dirigisme systématique qui n’est pas davantage accepté ». Il prend parti pour un « libéralisme ordonné, à préoccupations sociales, acceptant l’économie concertée »
  52. invité pour discourir sur la langue française, pour le 33e dîner en juin 1963. Laederich le connaît peut-être par l’intermédiaire de son frère Richard, administrateur comme Laederich de la Société alsacienne de constructions mécaniques.
  53. Les Cahiers du CEPEC, no 35, « Maisons et villes de demain », Le Confédéré, 11 août 1967, p. 4. M. de Chalendar a été invité à la suite de la publication de son ouvrage préfacé par Jacques Rueff Champ libre. Essai sur les maisons et les villes de demain, Public-Réalisations, 1965. Chalendar, né en 1925 à Hauterive (Allier) est un industriel, vice-président de la société Baticoop qu’il a cofondée en 1952. Il est président de l’association nationale pour la maison familiale, a été secrétaire général du Centre national pour l’amélioration de l’habitat, membre du cabinet du ministre de la reconstruction et du logement Pierre Courant en 1953, membre de la deuxième commission du plan (rapporteur adjoint en 1954 sur l’habitat)
  54. Président des Ets Régnier établis à Versailles. cf. sa fiche biographique du Who's Who. Il anime avec Jehan de Saint-Chamas le CEE. À la suite des événements de mai 1968, le CEPEC a invité Guillaume à donner une conférence à sa réunion privée du 19 juin, soulignant « une convergence de forces possible » avec le CEE. Le numéro des Dossiers du CEPEC reproduisant la conférence de Laederich et celle de Guillaume est significativement intitulé « L’action civique en France : deux expériences complémentaires »: Les Dossiers du CEPEC, no 22
  55. Conférencier en avril 1966, pour une conférence consacrée à l’un de ses thèmes favoris, le régionalisme, à la suite de la parution de son livre La France des minorités l’année précédente : Les Cahiers du CEPEC, no 37
  56. Le Monde, 24 février 1967. Il connaît Borotra, qui au Haut-comité des sports a présidé la commission chargée d’élaborer la doctrine du sport, dont Capelle a été vice-président. Et aussi Lamirand. C’est d’ailleurs ce dernier qui se chargea de la conclusion de la conférence de Capelle. Il y rappelle que Capelle a été chargé de la création et de la direction du tout premier INSA, à Lyon, ouvert en novembre 1957, où Lamirand a enseigné dès la première année, comme professeur. C’est Capelle qui l’a recruté, dès avril 1957. Il est probable que Capelle, à la fois universitaire et ingénieur de formation, issu d’une famille très catholique et lui-même catholique pratiquant, a été sinon influencé du moins intéressé par les thèses de Lamirand sur le « rôle social de l’ingénieur »: Georges-Paul Menais (un des animateurs du CEPEC lyonnais), Géographie industrielle de Lyon, vol. 1, Hachette, 1958, p. 303 (Il évoque Lamirand et d’autres patrons ou administrateurs de la région lyonnaise, chargés de cours, comprenant de 25 à 50 auditeurs), Marianne Chouteau, Joëlle Forest et Céline Nguyen, « Il était une fois l'INSA... Un réseau d'hommes réformateurs », dans R. d'Enfert et V. Fonteneau (dir.), Espaces de l'enseignement scientifique et technique. Acteurs, savoirs, institutions, XVIIe-XXe siècles, Paris, Hermann, 2011, p. 75-87
  57. Salleron participa aux congrès de l'Office en 1965 et 1966 et Les Dossiers du CEPEC (no 18) publièrent sa conférence de 1965 sur l'information
  58. Il évoque « l’exploitation paysanne, base de l’équilibre français ». Salleron y évoque ses « vieux amis de l’agriculture que notre sujet a amené dans cette salle » : Les Cahiers du CEPEC, 15e diner d'information du CEPEC le 17 février 1958

Références[modifier | modifier le code]

  1. Jean-François Colas, « Georges René Laederich (1898-1969), un industriel en politique. De l’engagement volontaire contre l’Allemagne en 1916 à l’acceptation du Marché commun », dans Jean El Gammal, Jérôme Pozzi (dir.), Le Grand Est (1870-2019). Forces et cultures politiques, Presses universitaires de Nancy - Editions Universitaires de Lorraine, 2019, p. 153.
  2. Les Cahiers du CEPEC, no 37
  3. Jean Garrigues, Les patrons et la politique : 150 ans de liaisons dangereuses, Perrin, 2011 (L'auteur présente faussement Pose comme un ancien ministre de Pétain et affirme sans preuves que le CEPEC a aussi été fondé par « Guy de Wendel, baron de la métallurgie lorraine ».
  4. Dossier de la Légion d'honneur de Maurice Firino-Martell.
  5. Journal officiel de l'AEF, 15 août 1949
  6. Jean-François Colas, « Patronat et réseaux d'influence: l'exemple de Georges-René Laederich, ou les ambiguïtés du néolibéralisme chrétien », dans Collectif, Histoire de l'Europe libérale, Libéraux et libéralisme en Europe, XVIIIe – XXIe siècle, Nouveau monde éditions, 2016, p. 273
  7. L'Information financière, économique et politique, 12 mai 1954
  8. CNOF, juin 1953, p.3, 14 (Conférence donnée par Demonque)
  9. Hubert Bonin, Sylvie Guillaume, Bernard Lachaise (dir.), Bordeaux et la Gironde pendant la reconstruction (1945-1954), Ed. de la Maison des sciences de l’homme d’Aquitaine, 1997, p. 535.
  10. Georges Valois, L' Homme contre l'argent: Souvenirs de dix ans 1918-1928, Presses Univ. du Septentrion, 2012, p. 197 : (« Pierre Masquelier, un jeune ingénieur plein d'avenir qui avait quitté l'Action française », François de La Rocque, Pourquoi je suis républicain, Seuil, 2014, p. 36 : (« Mon ami Pierre Masquelier, (...) excellent garçon, (appartenant aux) gens du monde, voletant de fleur en fleur » ), Jacques Nobécourt, Le colonel de La Rocque, Fayard, 1996, p. 238 (Masquelier, ingénieur chez Schneider, ami de Pozzo di Borgo, membre du comité directeur du Regroupement national autour des Croix de feu)
  11. Annie Lacroix-Riz, « De la France « européenne » et « résistante » contre Pétain au triomphe des vichysto-américains ? » (note 7 : dossier des RG) : Lire en ligne
  12. Gérard Bonet, L'agence Inter-France de Pétain à Hitler. Une entreprise de manipulation de la presse de province (1936-1950), édition du félin, 2021, p. 766, Collectif, Histoire secrète du patronat de 1945 à nos jours, édition 2014
  13. Henry Coston, « Le secret des dieux », Lectures françaises, décembre 1968, p. 176
  14. Gérard Bonet, op. cit., p. 766
  15. Catherine Hodeir, Stratégies d'Empire : le grand patronat colonial face à la décolonisation, Paris, Belin, coll. « Histoire et société. Temps présents », , 319 p. (ISBN 978-2-7011-3150-4), p. 117, Philippe Burrin, La France à l'heure allemande : 1940-1944, Paris, Seuil, coll. « Univers historique », , 559 p. (ISBN 978-2-02-018322-2) (il a participé aux déjeuners de la table ronde, qui réunissaient régulièrement, au Ritz, personnalités françaises et allemandes à partir de février 1942, a entretenu des relations amicales avec le responsable allemand de l’Office de surveillance des banques. L’ambassade allemande le présentait en 1941 comme l’un des plus « favorables à l’Allemagne dans les grandes banques françaises ». La banque qu’il dirige a apporté son aide de manière « considérable ») ; Jean Claude Daumas (dir.), Alain Chatriot et al., Dictionnaire historique des patrons français, Paris, Flammarion, , 1613 p. (ISBN 978-2-08-122834-4), p. 563. Sur les complots d’Alger, cf. en particulier Paul-Louis Bret, Au feu des événements, Mémoires d’un journaliste, Plon, 1959, Pierre Ordioni, Tout commence à Alger, 40-44, Albatros, 1985, Alain Decaux, Morts pour Vichy : Darlan, Pucheu, Pétain, Laval, Paris, Perrin, (ISBN 978-2-262-01687-6), Elmar Krautkramer (trad. Wanda Vulliez), Vichy-Alger, 1940-1942 : le chemin de la France au tournant de la guerre, Paris, Economica, , 434 p. (ISBN 978-2-7178-2274-8), p. 299-302
  16. Hubert Bonin, Le financement du PRF (1947-1955), p. 44 : version longue sur le site de l’auteur
  17. Pierre Ordioni, Tout commence à Alger, 1940-1944, Ed. Albatros, 1985, p. 549
  18. Bernard Lachaise, Le gaullisme dans le Sud-Ouest au temps du RPF, Fédération historique du Sud-Ouest, 1997, p. 331
  19. Carrefour, 14 mai 1952, Libération, 19 mai 1952
  20. Jean-Paul Cointet, La Légion française des combattants, Albin Michel, 1995, p. 104-111.
  21. Jean-François Colas, Patronat et réseaux d'influence : l'exemple de Georges-René Laederich, ou les ambiguïtés du néolibéralisme chrétien, dans Dominique Barjot, Olivier Dard, Frédéric Fogacci et Jérôme Grondeux (dir.), Histoire de l'Europe libérale. Libéraux et libéralisme en Europe, XVIIIe-XXIe siècle, Nouveau monde éditions, 2016, p. 273.
  22. Maurice Bardèche, Souvenirs, Buchet-Chastel, 1993, p. 227
  23. Revue pratique du froid et du conditionnement de l'air, 1965 : nécrologie.
  24. a et b Jean-François Colas, Georges René Laederich (1898-1969), un industriel en politique. De l’engagement volontaire contre l’Allemagne en 1916 à l’acceptation du Marché commun, dans Jean El Gammal, Jérôme Pozzi (dir.), Le Grand Est (1870-2019). Forces et cultures politiques, Presses universitaires de Nancy - Editions Universitaires de Lorraine, 2019, pp. 154-155
  25. Jean-François Colas, « Patronat et réseaux d'influence : l'exemple de Georges-René Laederich, ou les ambiguïtés du néolibéralisme chrétien », dans Dominique Barjot, Olivier Dard, Frédéric Fogacci et Jérôme Grondeux (dir.), Histoire de l'Europe libérale. Libéraux et libéralisme en Europe, XVIIIe-XXIe siècle, Nouveau monde éditions, 2016, p. 274
  26. Les Cahiers du CEPEC, no 44, 1973
  27. Les Cahiers du CEPEC, no 3, « résumé de son programme et de ses buts »
  28. Pourquoi le CEPEC. Résumé de son programme et de ses buts, 1954 : cité par Jean-François Colas, « Georges René Laederich (1898-1969), un industriel en politique. De l’engagement volontaire contre l’Allemagne en 1916 à l’acceptation du Marché commun », op. cit., p. 153.
  29. Les Cahiers du CEPEC, no 3 : Lire en ligne
  30. Les Cahiers du CEPEC
  31. Les Cahiers du CEPEC, no 3: 4e de couverture: annonce des cahiers à paraître, avec ses intervenants (Cahier no 7, conférence de Dessus du 20 janvier 1955)
  32. Rivarol, 23 juin 1955 (dîner du 15 juin 1954, avec aussi B. de Jouvenel et le professeur de droit Georges Vedel)
  33. La Nation française, 25 janvier 1956, Pierre Boutang, "La politique"
  34. La Nation française, 20 juin 1956, R. Gillouin, "Le problème de la réforme de nos institutions"
  35. Le Courrier du CEPEC, no 6, 10-7-1956. L’avis de Debré annonce une conception qui cadre bien avec la réalité mise en place en 1958 : « Je ne peux pas donner accord sans réserve à votre avant-projet de loi sur la réforme de la constitution. Il me paraît en effet que la dualité des fonctions entre président de la République et président du conseil, telle que vous l’envisagez, le mode de nomination du président du conseil tel qu’il est prévu, ainsi que ses attributions, ne semblent pas répondre à ce que nous serions en droit d’attendre d’un nouveau régime fondé sur le pouvoir présidentiel. Le pouvoir, me semble-t-il, doit être donné avant tout au président de la République, et dans ces conditions, c’est le président de la République qui doit être désigné par un collège électoral élargi. Je ne crois pas, au moins pour l’immédiat, au suffrage universel pour l’élection du président de la République (…). Ce président de la République exerce le pouvoir, (…) il désigne un président du conseil, des ministres, président et ministres qui sont avant tout responsables devant lui (…)» (cité par Louis Salleron in La France est-elle gouvernable ?, op. cit., p. 297-298, et Les Cahiers du CEPEC, n° 13, 1960, p. 7 : Lire en ligne)
  36. Olivier Dard, Bertrand de Jouvenel, Perrin, 2008, p. 264. Pour une recension des partisans d’un régime présidentiel à cette époque, cf. Bibliothèque constitutionnelle et de science politique, « Le régime présidentiel et la France » 1967, vol. 27
  37. Le « comte de Paris » témoigna ultérieurement : « J’écoutais volontiers Louis Salleron, qui était de notre bureau de Paris. Il était de bon conseil ».
  38. Il a envisagé durant les premières années de l’Occupation une possible restauration, lors de discussions à Vichy avec Gabriel Marcel et le « comte de Paris » en juillet 1940 ou avec Boegner en 1941. Gillouin a même affirmé au maréchal : « Vous ne pouvez être remplacé que par une institution »: Carnets du pasteur Boegner 1940-1945, Fayard, 1992, p. 43 et 141
  39. Rémy, Dans l’ombre du maréchal, Les Dossiers du CEPEC, no 20, Jacques Weygand, Weygand mon père, Le Monde, 21/1/1957,
  40. La Croix, 22 janvier 1957, Ibid., 20 janvier 1957
  41. (Colonel) Rémy, Dans l’ombre du maréchal, Presses de la Cité, 1971, p. 230 (allocution du maréchal, pp. 230-232). Le discours de Juin est sans surprise cité par Albert Marty dans L’Action française racontée par elle-même, NEL, 1986, p. 403, pour glorifier l’Armée d’Afrique, « cette armée voulue par Pétain, forgée par Weygand, commandée par Juin » et l’opposer à de Gaulle.
  42. "Le Monde", 20/5/1958, L’Aurore, 19-5-1958, Le Figaro, 19-5-1958, Le Parisien libéré, 19-5-1958
  43. Les Dossiers du CEPEC, no 20, pp. 130-132, Carrefour, 23 janvier 1957, p. 2
  44. Les généraux Navarre, Bourget, de Perier, Martin, de Marmiès, Fay, Carpentier, Béthouart, Renaudeau d’Arc, Cherrière, Navereau, Riedenger, Petiet, de Mierry, Freydenberg, Altmayer, Hubert-Brierre, d’Harcourt, de France, Bouvet, de Hesdin, Tillion, Blaizot, Ruby, de Dumast, Lafont, Lepetit, Barré, Gross, Langlois, Brenet, Le Couteulx de Caumont, de Bénouville.
  45. Le Monde, 12/6/1956, 9/1/1964
  46. Le Monde, 9/6/1960
  47. Le Monde, 191/10/1957
  48. Site sur les éditions Montsouris et le Petit Echo de la mode
  49. P-DG de 1942 à 1963 : entreprises-coloniales.fr; Société Lorraine-Dietrich
  50. La société Clin-Comar
  51. Cf. Philippe Nivet, Le conseil municipal de Paris de 1944 à 1977, Publications de la Sorbonne, 1994
  52. Emballages magazine.com, 17/2/2003
  53. Henry Coston, « Partis, journaux et hommes politiques d’hier et d’aujourd’hui », op. cit., p. 110.
  54. Vittel 1854-1954 ; Guy de la Motte-Bouloumié, 125 années de Vittel, Imprimeries de la Plaine des Vosges, 1977 ; Les trois fêtes d’entreprise de la Société générale des Eaux minérales de Vittel, 1898, 1951, 1990, Imprimerie de la Plaine de Vosges, 1991, Annie Lacroix-Riz, Le choix de la défaite, les élites françaises dans les années 1930, Armand Colin, 2010, p. 16, Georges Riond, Chroniques d'un autre monde, France-Empire, 1979, p. 105 ; Roque est l'oncle d'Antoine Riboud, qui lui succède en 1965 : Martine Capelle, Le feu de l'action; histoire des verreries Souchon-Neuvesel, Le Cherche midi éditeur, 1995
  55. a et b Jean-François Colas, Georges Laederich (1898-1969) : le combat d'un industriel vosgien contre le Front populaire et le communisme, 1934-1939, dans les Annales de la Société d'émulation du département des Vosges, 2018, p. 89
  56. Le Monde, 21-5-1958
  57. Victor Berger-Vachon, « La France a besoin de tous ses serviteurs », Carrefour, 29 mai 1958, Victor Berger-Vachon, « Ce frisson si puissant qu'il traversa la Méditerranée », Ibid., 4 juin 1958, V. Berger-Vachon, « D'abord sauver la France et du même coup la démocratie sera sauvée », Ibid., 10 septembre 1958
  58. L. Salleron, « La réforme constitutionnelle », La Revue des deux mondes, p. 7, 1-9-1958
  59. Les Cahiers du CEPEC, n° 10, « Au seuil de la Ve République », 17e dîner, 18 février 1959 (Lire le début en ligne)
  60. Louis Salleron, « La politique et l'armée », Les Dossiers du CEPËC, n ° 6, 9e exposé au bureau d'études du CEPEC, (Lire en ligne)
  61. Conférence à Bordeaux pour le CEPEC du Sud-Ouest et article dans L’Indépendant du Sud et du Centre-Ouest, no 125, avril 1959, cité par un périodique suisse: Le Nouvelliste valaisan, 27-29/6/1959
  62. Les Cahiers du CEPEC, n° 13, « Vers quel régime politique allons-nous ? »
  63. Les Cahiers du CEPEC, no 11. Cf. Anne-Marie Duranton-Crabol, Le temps de l'OAS, Complexe, 1995, p. 54, Jacques Maïtre, « Catholicisme d'extrême droite et croisade anti-subversive », dans la Revue française de sociologie, 1961, vol. 2, no 2, Marie-Catherine et Paul Villatoux, La République et son armée face au péril subversif : guerre et action psychologique en France, 1945-1960, Les Indes savantes, 2005, p. 534-536. Signalons toutefois que ces deux auteurs, sur la question de la tentation de l’intégrisme catholique, se contentent de recopier l’ouvrage de Jacques Fauvet et Jean Planchais, La fronde des généraux, Arthaud, 1961, avec les mêmes erreurs d’orthographe (Jean Oussey pour Jean Ousset), en le simplifiant : ce n’est pas Sauge qui organisa la conférence, c’est le CEPEC.
  64. Le Monde, 24 mars 1959
  65. Le Monde, 11 février 1958, « Une lettre du général Dufourt », Ibid., 17 février 1960. Général de division, il avait succédé le 19 décembre 1956 comme inspecteur général de l'artillerie et des forces terrestres anti-aériennes au général Besançon, décédé.
  66. Le Monde, 10 janvier 1957, « Quand l'armée fait de la psychologie », Ibid., 18 avril 1956
  67. Biographie du contre-amiral Jean Antras
  68. « Hommage. À la mémoire du contrôleur général de l'armée Lachenaud », Bulletin d'information de l'Association générale de prévoyance militaire, no 24, 1960
  69. « L'action psychologique est sur la voie d'une réforme », Le Monde, 30 octobre 1958
  70. a b et c Les Cahiers du CEPEC, no 11
  71. Béret rouge, no 5, juin 1959, p. 12 (qui cite La Vie militaire du 8 mai), Jacques Fauvet, Jean Planchais, La fronde des généraux, Arthaud, 1961, p. 66
  72. « L'armée face à la guerre psychologique », Béret rouge, no 5, juin 1959, p. 12
  73. Le Monde, 24 février 1960
  74. Nicole Racine, Michel Trebitsch (dir.), « Sociabilités intellectuelles-Lieux, milieux, réseaux », Cahiers de l’IHTP, no 20, 3 -1992 ; Rémi Kauffer, OAS histoire d’une guerre franco-française, Seuil, 2002, p. 114, Dominique Venner, Guide de la politique, Balland, 1972, p. 390,
  75. Anne--Marie Duranton-Crabol, op. cit., p. 54. Celui de Chardonnet étudie les conséquences économiques éventuelles de l’indépendance de l’Algérie, qu’il prévoit à tort « catastrophiques » pour la France et pour l’Algérie, et conclut que « la sécession serait bien plus qu’une erreur »: Les Cahiers du CEPEC, no 16, Jean Chardonnet, « Algérie et métropole, la rançon d’une sécession. Étude économique du coût de la sécession pour la France métropolitaine et l’Algérie », 1961 : cf. Charles-Robert Ageron, « L'Algérie dernière chance de la puissance française » Étude d'un mythe politique (1954-1962), Relations internationales, No. 57, printemps 1989, p. 136-137
  76. Philippe Baudorre, La plume dans la plaie : les écrivains journalistes et la guerre d’Algérie, Presses universitaires de Bordeaux, 2003, p. 291, Le Monde, 7 octobre 1960. Cf. l’analyse de ses signataires in Jean-François Sirinelli, « Guerre d’Algérie, guerre des pétitions ? », in Jean Pierre Rioux, Jean-François Sirinelli, La guerre d’Algérie et les intellectuels français, Complexe, 1991, p. 290-295
  77. Les Cahiers du CEPEC, n° 20, Ibid., n° 12, allocution de Laederich pour le 17e diner du 18-12-1959 ; L’Indépendant du Sud et du Centre-Ouest, janvier 1960
  78. Exposé de Marc Lauriol au bureau d'études du CEPEC, 28 janvier 1964 : « La politique extérieure de la France en face de la politique mondiale » : Les Dossiers du CEPEC, no 17 ; seconde conférence de Lauriol : Les Cahiers du CEPEC, no 28, 1965, « L'Europe anachronique ».
  79. Les Cahiers du CEPEC, no 31, « La Jeune Europe en marche vers un monde nouveau »
  80. Jean-François Colas, Georges René Laederich (1898-1969), un industriel en politique. De l’engagement volontaire contre l’Allemagne en 1916 à l’acceptation du Marché commun, dans Jean El Gammal, Jérôme Pozzi (dir.), Le Grand Est (1870-2019). Forces et cultures politiques, Presses universitaires de Nancy - Editions Universitaires de Lorraine, 2019, pp. 156-157
  81. Le Monde, 14/10/1967, Les Cahiers du CEPEC, no 36, « Notre avenir à l'ère atomique »
  82. Jean-François Colas, Patronat et réseaux d'influence : l'exemple de Georges-René Laederich, ou les ambiguïtés du néolibéralisme chrétien, dans Collectif, Histoire de l'Europe libérale, Libéraux et libéralisme en Europe, XVIIIe-XXIe siècle, Nouveau monde éditions, 2016, p. 272-280
  83. a b et c Les Cahiers du CEPEC, no 20
  84. François Denord, Néolibéralisme version française, Demopolis, 2007
  85. Jean-François Colas, Patronat et réseaux d'influence : l'exemple de Georges-René Laederich, ou les ambiguïtés du néolibéralisme chrétien, op. cit.
  86. Conférence du 12-2-1959, « Réformes ou révolution ? » (chap. VII de son recueil La France est-elle gouvernable ?).
  87. a et b Les Cahiers du CEPEC, n° 27
  88. Force ouvrière, 25 décembre 1958
  89. Les Cahiers du CEPEC, no 17
  90. Les Cahiers du CEPEC, no 27, R. Schlumberger, 37e dîner d'information, (Lire en ligne). Schlumberger (1920-1992) est associé-gérant de la banque Neuflize-Schlumberger et Cie, futur président du conseil de surveillance de la banque Neuflize-Schlumberger-Mallet
  91. Les Cahiers du CEPEC, no 30
  92. Les Cahiers du CEPEC, n° 37, Paul Sérant, « Le réveil ethnique des provinces de France », Texte du 42e dîner d'information du CEPEC du , avec les discours de G-R Laederich, François de Clermont-Tonnerre et Louis Salleron (En ligne)
  93. Les Cahiers du CEPEC, n° 37, pp. 37-42
  94. Les Cahiers du CEPEC, no 35, « Maisons et villes de demain », Le Confédéré, 11 août 1967, p. 4
  95. Cf. Marie-Geneviève Dezès, La politique pavillonnaire, L’Harmattan, 2001
  96. Les Cahiers du CEPEC, n° 23, texte de l'exposé fait le 20 février 1964 par Michel de Saint Pierre ; précédé d'une allocution de Laederich et d'Y. Chotard ; conclusion par Louis Salleron
  97. Les Cahiers du CEPEC, no 39, conférence du 22 janvier 1969, 53e dîner-débat, le dernier présidé par Laederich.
  98. Jean-François Colas, « Patronat et réseaux d'influence : l'exemple de Georges-René Laederich, ou les ambiguïtés du néolibéralisme chrétien », dans Dominique Barjot, Olivier Dard, Frédéric Fogacci et Jérôme Grondeux (dir.), Histoire de l'Europe libérale. Libéraux et libéralisme en Europe, XVIIIe-XXIe siècle, Nouveau monde éditions, 2016, p. 279
  99. Jean-François Colas, « Patronat et réseaux d'influence: l'exemple de Georges-René Laederich, ou les ambiguïtés du néolibéralisme chrétien », op. cit., p. 279
  100. Les Cahiers du CEPEC, no 11, no 34.
  101. « L'anniversaire de la révolution hongroise  », Le Monde, 3 novembre 1966
  102. Frédéric Charpier, Génération Occident, De l'extrême droite à la droite, Seuil, 2005 (Quelques erreurs : Laederich n'a pas succédé à Pose en 1967, Chotard n'est plus vice-président, et les personnalités invitées aux diners du CEPEC n'appartiennent pas toutes à la mouvance nationale ou nationaliste).
  103. Les Cahiers du CEPEC, no 42, conférence de Natter en mai 1971, "Pédagogie nouvelle et subversion", Les Cahiers du CEPEC, no 44, A. Piettre, "La jeunesse devant la société contemporaine", 1er mars 1973, Les Cahiers du CEPEC, no 47, conférence de Chardonnet du 13 mars 1975 sur la "politisation de l'Université"
  104. Les Cahiers du CEPEC, no 43, "Comment réconcilier l'homme et la nature". Sur cet institut, cf. Maurice Marois, La légende des millénaires, L’Âge d’homme, 1992 et le site mauricemarois.net, avec une lettre de Clermont-Tonnerre, « Bilan d’étape, onze ans plus tard », 31-1-1971
  105. Cf. l’histoire du NTS à ses débuts in Marina Gorboff, La Russie fantôme. L’émigration russe de 1920 à 1950 , L’Âge d’homme, 1995, chap. V, « Entre Staline et Hitler »
  106. a et b Les Dossiers du CEPEC, no 8, L. Salleron, Qu'est-ce que le civisme , 11e exposé fait au bureau d'études, (Lire en ligne), repris dans Louis Salleron, La France est-elle gouvernable ?, op. cit., chap. VIII
  107. Cité par Gilles Manceron, Le civisme passé et présent, Après-demain, décembre 1986 (Lire en ligne, p. 5-6)
  108. Les Cahiers du CEPEC, no 5
  109. Les Cahiers du CEPEC, no 49, 1978
  110. Delphine Dulong, Moderniser la politique : aux origines de la Ve République, L’Harmattan, 1997
  111. Henri Weber, Le parti des patrons. Le CNPF 1946-1990, Points-Seuil, 1991
  112. Jean-François Colas, « Georges René Laederich (1898-1969), un industriel en politique. De l’engagement volontaire contre l’Allemagne en 1916 à l’acceptation du Marché commun », op. cit., p. 153.
  113. Les Dossiers du CEPEC, no 2
  114. Les Dossiers du CEPEC, n° 5 : Lire en ligne
  115. Notice de la BnF
  116. Les Cahiers du CEPEC, n° 2
  117. Notice de la BnF
  118. Combat, 13 juillet 1957 (Coulbois), Ibid., 22 juin 1963 (Baumgartner), Ibid., 26 octobre 1962 (Caffarelli), Ibid., 19 mars 1965 (Valluy et Auriol)
  119. Le Monde, 19 mars 1965 (Valluy), Ibid., 24 février 1967 (Capelle), Ibid., 4 octobre 1967 (Sudreau), Ibid., 9 février 1968 (Luzuy), Ibid., 13 mars 1970 (Daniélou), Ibid., 12 janvier 1974 (Daniélou)
  120. Notice de la BnF
  121. Les Cahiers du CEPEC, n° 3, Liste des Cahiers à paraitre
  122. Jean-François Colas, « Georges René Laederich (1898-1969), un industriel en politique. De l’engagement volontaire contre l’Allemagne en 1916 à l’acceptation du Marché commun », op. cit., p. 154
  123. L’Indépendant du Sud et du Centre-Ouest, n° 100, février 1958; n° 183, avril 1962 (article nécrologique)
  124. Jean Guérin, Des hommes et des activités : autour d'un demi-siècle, Bordeaux, éditions B.E.B., 1957, p. 801
  125. L'Avenir du bassin d'Arcachon, 6 décembre 1935, Journal des débats, 29 mars 1935, Ibid., 20 octobre 1936
  126. La Petite Gironde, 14 janvier 1943, Ibid., 1er mai 1943
  127. La Petite Gironde, 21 avril 1943
  128. L'Action française, 23 décembre 1917. Cf. sa brochure, Autour de trois poèmes de Charles Maurras. Souvenirs, réflexions, M. Picquot, Bordeaux, 1966
  129. Cf. sa biographie dans Revue de l'Agenais, société académique d'Agen, 1994, vol. 121, p. 423 et suivantes.
  130. Cf. au sujet de la rivalité entre Courau et Martin, Olivier Nay, La région, une institution : la représentation, le pouvoir et la règle dans l’espace régional, L’Harmattan, 1997, p. 48-50. Cf. aussi Bernard Bruneteau, Les paysans dans l’État : le gaullisme et le syndicalisme agricole sous la Ve République, L’Harmattan, 1994
  131. L’Indépendant du Sud-Ouest, n° 40, mai 1955
  132. Le Courrier du CEPEC, n° 2, 25-4-1956, L’Indépendant du Sud-ouest, n° 50, novembre 1955
  133. L’Indépendant du Sud-ouest, n° 43, juillet 1955
  134. Les Cahiers du CEPEC, n° 20
  135. Collection du Courrier du CEPEC
  136. Le Courrier du CEPEC, n° 12, 10 -7-1957
  137. a et b Le Courrier du CEPEC, n° 14, 1-2-1958
  138. Le Courrier du CEPEC, n° 10 et 11
  139. Les Cahiers du CEPEC, no 6, L-G Planes, "De quelques données actuelles du problème national": conférence du 4 février 1957. Introduction d'Alfred Pose, 1957
  140. Jean-François Colas, Patronat et réseaux d'influence : l'exemple de Georges-René Laederich, ou les ambiguïtés du néolibéralisme chrétien, dans Collectif, Histoire de l'Europe libérale, Libéraux et libéralisme en Europe, XVIIIe – XIXe siècle, Nouveau monde éditions, 2016, p. 278
  141. Le Courrier du CEPEC, n° 15, 28-3-1958. Pierre-Laurent Darnar (1901-1979), professeur d’histoire puis journaliste, a été rédacteur en chef adjoint de L’Humanité en 1931. Il reste communiste jusqu’à la guerre ; il fit partie de l’équipe des rédacteurs du quotidien clandestin durant la « drôle de guerre ». Arrêté en juin 1940, il fut libéré en juin 1942. Il avait alors rompu avec le PCF.
  142. Le Courrier du CEPEC, n° 16, 28-7-1958
  143. L’Indépendant du Sud et du Centre-Ouest, n° 113, septembre 1958
  144. Le Courrier du CEPEC, n° 17, 10-1-1959, L’Indépendant du Sud et du Centre-Ouest, n° 125, avril 1959
  145. L’Indépendant du Sud et du Centre-Ouest, juin 1962, conférence du CEPEC du Sud-Ouest
  146. L’Indépendant du Sud et du Centre-Ouest, n° 235, avril 1965, « Hommage posthume au général Weygand »
  147. L’Europe libérale, n° 192, novembre 1962, La LECE, 1946-1969, p. 36-38.
  148. La Voix de la Corrèze, 17-11-1961, 12-1-1962, 8-3-1963. Cf. le site lions-France.org (nom du Lions club : Tulle doyen, fondé le 13 avril 1958. Bourdelle fut le deuxième président). Pour des éléments biographiques sur Jean Meynier, cf. Pascal Plas, Avocats et barreaux dans le ressort de la cour d’appel de Limoges 1811-1939, Presses universitaires de Limoges, 2007, p. 453-455
  149. a et b Carrefour, 31 janvier 1968
  150. Les Dossiers du CEPEC, n° 22
  151. Gérard Bonet, op. cit., p. 767
  152. Notice de la BNF
  153. Le Monde, 15/1/1960, Les Cahiers du CEPEC, 1963,no 23, Ibid., no 12, La Nation française, 20 janvier 1960
  154. Le Monde, 28/1/1960
  155. Gérard Bonet, op. cit., p. 771 Il meurt en 1982 à 80 ans.
  156. Dominique Franche, Yves Léonard (dir.), Pierre Mendès-France et la démocratie locale, Presses universitaires de Rennes, 2004, p. 57, Maurice Duverger, Les élections du 2 janvier 1956, A. Colin, 1957, p. 367
  157. Annuaire de la presse française et étrangère, Volume 75. Son directeur, qui meurt fin 1961 à 79 ans, était Jean Aymard. Il était le secrétaire général du Centre départemental des indépendants et paysans de l’Hérault, dès la fondation du Centre en 1951.
  158. Henry Coston, Dictionnaire de la vie politique, 1967
  159. Raphaëlle Branche, Sylvie Thénault (dir.), La France en guerre, 1954-1962 : expériences métropolitaines de la guerre d’indépendance algérienne, Autrement, 2008, p. 40-47
  160. La Voix du Limousin, 22-6-1963
  161. Carnet, Vendre actualités, novembre 1965, p. 21
  162. Jean-François Colas, « Georges Laederich (1898-1969) : le combat d'un industriel vosgien contre le Front populaire et le communisme, 1934-1939 », dans les Annales de la Société d'émulation du département des Vosges, 2018, p. 89
  163. La Voix du Limousin, 10-7-1964 ; Henry Coston, Dictionnaire de la vie politique, 1967, p. 22-23, L’Echo de la presse et de la publicité, n° 522, 5-3-1965, Le Monde, 29/6/1965
  164. Le Droit de vivre, 1er juin 1964, p. 2 (Lire en ligne), Jacques Derogy, « Les revenants : Inter-France, vous ne connaissez-pas ? Sous l’Occupation, pourtant… », L’Express, 29 avril 1964. Derogy a probablement fondé son article en partie sur le numéro spécial de Lectures françaises de 1960, Partis, journaux et hommes politiques, qui cite aussi Fraisse, ancien directeur de la publicité d'Inter-France, et membre du conseil consultatif du C.O. de la publicité durant l’Occupation, et Rollet, ancien chef du service de documentation (p. 110. Toutefois, Derogy se trompe lorsqu’il cite comme ancien employé de l’agence Louis Leroux, qui fut sous l'Occupation le directeur du quotidien spinalien L'Express de l'Est, contrôlé par Laederich
  165. Site du Sénat, rapport du sénateur Jean de Fleury, Annexe au procès-verbal de la séance du 8 octobre 1970
  166. Les Dossiers du CEPEC, no 22
  167. Cf. son site internet : acip-presse.fr. Son rédacteur en chef, succédant à Jacques Jira, a été Serge Plenier. F. Aimard, né en 1953 (Site de BFM business, fiche de F. Aimard ), ancien militant royaliste depuis ses années de lycéen au lycée Lakanal (il a milité dès 1971 à la Nouvelle Action française, a cofondé la revue Le Lys rouge : site archivesroyalistes.org, préface de F. Aimard à Olivier Lespès, Une Révolution dans le Royalisme ), ancien collaborateur de Royaliste, tente de faire renaître en 2919 un ancien périodique, Dynastie, édité par SPFC-acip (fondée en 1998), SA au capital de 1 226 752 euros (principaux actionnaires : ADCC, AFA-Ecclésia, F. Aimard) : Dynastie - trimestriel, no 1 juillet-août-septembre 2019 , nouveautes-editeurs.bnf.fr/, Annonce de Dynastie
  168. La Nation française, 18 février 1959 : Appel de l'APMSS
  169. Il est membre en 1935 et 1939 du comité de patronage du banquet médical de l'Action française; et discourt lors du banquet de 1939. Il signe en 1935 le « Manifeste des intellectuels français pour la défense de l'Occident et la paix en Europe », contre les sanctions infligées à l'Italie fasciste lors de la guerre d'Éthiopie. On le repère en novembre 1959 au congrès parisien de la Restauration nationale (France): L’Étudiant français, 10-5-1935, Le Temps, 4-10-1935, L'Action française, 30 décembre 1925, Ibid., 22 mars 1939, Henry Coston (dir.), « Partis, journaux et hommes politiques d'hier et d'aujourd'hui », op. cit., p. 37, La Nation française, 8-2-1961. Bernard a été arrêté en mars 1962 lors d'une opération de police contre des personnalités soupçonnées d'appartenir à l'Organisation armée secrète, son appartement de l'avenue Montaigne a été perquisitionné et il a dû subir une garde à vue de 24 heures : Le Monde, 9-3-1962
  170. Le Monde, 10/7/1959
  171. « L'Association nationale pour la meilleure sécurité sociale veut provoquer une prise de conscience de l'opinion », Le Monde, 10 juillet 1959 (conférence de presse de Raymond Bernard, Berger-Vachon, Harmel et Hyacinthe Dubreuil)
  172. Jean-François Colas, « Patronat et réseaux d'influence : l'exemple de Georges-René Laederich, ou les ambiguïtés du néolibéralisme chrétien », dans Dominique Barjot, Olivier Dard, Frédéric Fogacci et Jérôme Grondeux (dir.), Histoire de l'Europe libérale. Libéraux et libéralisme en Europe, XVIIIe-XXIe siècle, Nouveau monde éditions, 2016, p. 276
  173. APMSS, n° 4, mars 1961
  174. La Nation française, 2 mars 1960
  175. La Nation française, 18 mai 1960
  176. Archives de Gilbert Tournier aux Archives du département du Rhône et de la métropole de Lyon : notice biographique et répertoire, 2015 : 57 J 53 (« Assistance, assurance, effort personnel, effort collectif », conférence donnée au Congrès de l'APMSS, 11 février 1961)
  177. APMSS, n° 6, septembre 1961, n° 7, janvier 1962
  178. a et b Jean-François Colas, « Patronat et réseaux d'influence : l'exemple de Georges-René Laederich, ou les ambiguïtés du néolibéralisme chrétien », dans Dominique Barjot, Olivier Dard, Frédéric Fogacci et Jérôme Grondeux (dir.), Histoire de l'Europe libérale. Libéraux et libéralisme en Europe, XVIIIe-XXIe siècle, Nouveau monde éditions, 2016, p. 277
  179. APMSS, no 4, mars 1961
  180. Jean-François Colas, « Patronat et réseaux d'influence : l'exemple de Georges-René Laederich, ou les ambiguïtés du néolibéralisme chrétien », dans Dominique Barjot, Olivier Dard, Frédéric Fogacci et Jérôme Grondeux (dir.), Histoire de l'Europe libérale. Libéraux et libéralisme en Europe, XVIIIe-XXIe siècle, Nouveau monde éditions, 2016, p. 272
  181. Ibid., p. 276
  182. G. Lisette, « L'avenir de la Communauté dans l'évolution africaine », 19e dîner d'information du CEPEC, 16 décembre 1959
  183. Les Cahiers du CEPEC, no 46, « Notre avenir à l'ère atomique »
  184. Les Dossiers du CEPEC, no 2, « Les bases d'un redressement français », conférence du 16 décembre 1957
  185. Le Monde, 19 mars 1965
  186. Paris-presse, L'Intransigeant, 13 mars 1970, p. 7
  187. Le Monde, 12 janvier 1974, La Nouvelle action française, 16/1/1974, p. 3
  188. Archives Roger Millot à la BDIC [PDF]
  189. « L'entreprise moderne à la lumière de l'Encyclique Mater et Magistra » le 15 novembre 1961, avec Jean Madiran et Bernard Mallet.
  190. Les Dossiers du CEPEC, no 15, 18e réunion du bureau d'études, 12 janvier 1962, « Réflexions sur l'avenir de la démocratie »
  191. Les Cahiers du CEPEC, no 24. Conférence citée par François Denord, « Les postérités des relèves néolibérales en France au tournant des années 1950 », in Olivier Dard (dir.), Les relèves en Europe d’un après-guerre à l’autre : racines, réseaux, projets et postérités, Peter Lang, 2005, p. 400. Pour François Denord, le CEPEC se voulait « le creuset d’une droite nationale et libérale réclamant contre toute idée de réforme de l’entreprise la renaissance des libertés économiques et sociales»
  192. Jean-Paul Gautier, La Restauration nationale: un mouvement royaliste sous la Ve République, Syllepse, 2002
  193. a et b Jean-François Colas, « Patronat et réseaux d'influence : l'exemple de Georges-René Laederich, ou les ambiguïtés du néolibéralisme chrétien », dans Dominique Barjot, Olivier Dard, Frédéric Fogacci et Jérôme Grondeux (dir.), Histoire de l'Europe libérale. Libéraux et libéralisme en Europe, XVIIIe-XXIe siècle, Nouveau monde éditions, 2016, p. 278
  194. L’Indépendant du Sud-Ouest, no 43, juillet 1955, Rivarol, 23 juin 1955
  195. Jean-François Colas, « Georges René Laederich (1898-1969), un industriel en politique. De l’engagement volontaire contre l’Allemagne en 1916 à l’acceptation du Marché commun », dans Jean El Gammal, Jérôme Pozzi (dir.), Le Grand Est (1870-2019). Forces et cultures politiques, Presses universitaires de Nancy - Editions Universitaires de Lorraine, 2019, p. 154.
  196. Jean Solchany, Wilhelm Röpke, l’autre Hayek: Aux origines du néolibéralisme, Éditions de la Sorbonne, 2015 Lire en ligne le chapitre 8. Wilhelm Röpke : un élément clé du dispositif néolibéral
  197. Les Cahiers du CEPEC, no 46, « L’Europe en péril, histoire et démographie »
  198. Les Dossiers du CEPEC, no 13, conférence du 30 mars 1960
  199. "La 3e guerre mondiale est commencée", 28e dîner du 14 juin 1962, Les Dossiers du CEPEC, no 16
  200. Les Cahiers du CEPEC, no 25, "La jeunesse d'aujourd'hui". Avec une allocution d'Yvon Chotard
  201. Les Cahiers du CEPEC, no 32
  202. Les Dossiers du CEPEC, no 23, "Trois semaines vécues à la Sorbonne", conférence de Viguerie le 19 juin 1968
  203. Les Dossiers du CEPEC, 1966
  204. Les Cahiers du CEPEC, no 38, 51e dîner, 8-5-1968, Le Confédéré (périodique suisse), 30 juillet 1968, p. 4
  205. Notice de la BNF
  206. Notice de la BNF
  207. Les Cahiers du CEPEC, no 9
  208. Notice de la BNF
  209. Paris-presse, L'Intransigeant, 24 novembre 1967