Augustin Guillaume — Wikipédia

Augustin Guillaume
Augustin Guillaume (1953)
Fonctions
Chef d'état-major des armées
-
Président du comité militaire de l'OTAN
-
Erhard Jørgen Carl Qvistgaard (en)
Stylianos Pallis (en)
Résident général de France au Maroc
-
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 87 ans)
GuillestreVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Augustin Léon GuillaumeVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activité
Période d'activité
à partir de Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Arme
Grades militaires
Général de corps d'armée (d) (à partir de )
Général d'armée (en) (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Conflits
Distinctions
Grand-croix de la Légion d'honneur‎
Parrain de promotion de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Archives conservées par
Œuvres principales
Les berbères marocains et la pacification de l’Atlas Central (1912-1933) (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Augustin Léon Guillaume, né le à Guillestre (Hautes-Alpes) et mort le dans la même ville, est un général d'armée français, grand-croix de la Légion d'honneur et médaillé militaire.

Il s'illustre au cours de la Seconde Guerre mondiale au commandement des goumiers marocains, lors de la campagne d'Italie, au sein du corps expéditionnaire français, et du débarquement de Provence en puis, à la tête de la 3e division d'infanterie algérienne (3e DIA), lors des campagnes de France et d'Allemagne.

Après avoir été résident général de France au Maroc en 1951, il achève sa carrière au poste de chef d'état-major des armées en 1954.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Augustin Guillaume naît à Guillestre, où son père était médecin de campagne. Dès son enfance, il est habitué aux randonnées en montagne. Il franchira ainsi souvent la frontière italienne et il apprend l'italien qu'il parle sans accent, ce qui lui sera utile durant la campagne d'Italie[2].

Formation[modifier | modifier le code]

En 1913, il est admis à Saint-Cyr comme élève officier, promotion 1913-1914 « de la Croix du Drapeau »[3].

Carrière militaire[modifier | modifier le code]

Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Mobilisé en août 1914, il est sous-lieutenant au 16e bataillon de chasseurs à pied. Capturé le 11 novembre, il reste prisonnier de guerre pendant quatre ans malgré trois tentatives d'évasion. Pendant cette détention, il apprend le russe et l'arabe[3].

Promu capitaine en 1919, il effectue une brève mission avec l'armée blanche du général Dénikine[4].

Maroc[modifier | modifier le code]

Il achève sa scolarité à Saint-Cyr et, promu capitaine, est ensuite affecté au bureau des affaires indigènes de Meknès au Maroc en septembre 1919. En 1921, il devient chef de poste en pays berbère[3].

Il quitte pour quatre ans le Maroc, en mars 1924, période durant laquelle il est nommé adjoint de l'attaché militaire en Serbie puis entre 1926 et 1928, élève de l'École supérieure de guerre[5].

De retour au Maroc fin 1928, il devient chef d'état-major du groupe mobile de pacification de l'Atlas Central. Promu chef de bataillon en 1933, il est nommé commandant du cercle d'Azilal puis en 1936, il rejoint l'état-major du général Noguès, résident général au Maroc[6].

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Augustin Guillaume et les goumiers marocains en 1944.

Promu lieutenant-colonel en mars 1939, il prend en septembre la tête du bureau politique des affaires indigènes, puis, en 1940, il est chargé de camoufler les goumiers marocains en « Mehalla chérifiennes » jusqu'au débarquement des Alliés le 8 novembre 1942 en Afrique du Nord (Maroc et Algérie)[6].

En juin 1943, promu général de brigade, il devient commandant des goumiers marocains, débarque en Italie avec le corps expéditionnaire français du général Juin, et dirige les tabors marocains lors des opérations autour de Monte Cassino et du Belvédère, ouvrant la route de Rome[7].

En août 1944, il participe au débarquement de Provence et à la libération de Marseille. Le , il est nommé à la tête de la 3e division d'infanterie algérienne (3e DIA) mais conserve les goumiers marocains sous son commandement. Il remonte ensuite les Alpes et la trouée de Belfort, défendant Strasbourg contre les assauts allemands. Promu général de division en novembre 1944, il traverse le Rhin en mars 1945, avance en Allemagne, et occupe Stuttgart le 21 avril 1945[8].

Attaché militaire à Moscou (1945-1947)[modifier | modifier le code]

Le 27 juillet 1945, il est nommé attaché militaire à Moscou et promu général de corps d'armée en avril 1946[8].

En octobre 1947, il devient l'adjoint du général de Lattre, inspecteur général de l'armée de terre[8].

Commandant des Forces françaises en Allemagne (1948-1951)[modifier | modifier le code]

En 1948, il est nommé commandant des forces françaises en Allemagne (FFA)[8].

Résident général de France au Maroc[modifier | modifier le code]

Promu général d'armée en septembre 1951, il succède en octobre au général Juin comme résident général de France au Maroc[9].

Il est élevé à la dignité de grand-croix de la Légion d’honneur le [10].

En 1953, il participe au renversement du sultan Mohammed V, ce qui lui vaut d'être remplacé par Francis Lacoste en mai 1954[10].

Chef d'état-major des armées et président du comité militaire de l'OTAN[modifier | modifier le code]

En juin 1954, il est chef d'état-major des armées et président du comité militaire de l'OTAN[10].

Il démissionne de ses fonctions le 28 février 1956 pour marquer sa désapprobation de la gestion gouvernementale des opérations en Afrique du Nord et est rayé des cadres d'activité sur sa demande[10].

Le , il est décoré de la médaille militaire, la plus haute distinction pour un général[10].

Dernières années[modifier | modifier le code]

II se retire à Guillestre dans sa ville natale, dont il est maire de Guillestre de 1959 à 1971.

Il meurt dans cette même ville le .

Activités civiles[modifier | modifier le code]

Il est président de l'association Rhin et Danube et membre de l'Académie delphinale.

Hommages[modifier | modifier le code]

Des généraux alliés[modifier | modifier le code]

« C'est pour moi un plaisir tout particulier de vous féliciter des succès remarquables remportés sous votre commandement car, en saluant les Goums, je salue la renaissance de la France. »

— Extrait de la lettre du général Clark, commandant la Ve Armée anglo-américaine en Italie, au général Guillaume, commandant les goumiers marocains, juin 1944[11].

Des élèves de Saint-Cyr[modifier | modifier le code]

Les élèves officiers entrés en 1990 à Saint-Cyr ont choisi de l'honorer en baptisant leur promotion Général-Guillaume.

Quartier Général Guillaume[modifier | modifier le code]

En 1984, quelques mois après le décès du général Guillaume, la caserne nouvellement construite à Gap (Hautes-Alpes), prend le nom de « Quartier Général Guillaume ». Elle abrite depuis lors le 4e régiment de chasseurs.

Iconographie[modifier | modifier le code]

  • Le musée départemental des Hautes-Alpes, à Gap, conserve le portrait du général Guillaume, œuvre du peintre Jean-Denis Maillart.

Décorations[modifier | modifier le code]

Françaises[modifier | modifier le code]

Étrangères[modifier | modifier le code]

Citations militaires[modifier | modifier le code]

Publications[modifier | modifier le code]

  • Diverses études militaires
  • Un essai d'actualité : Pourquoi l'Armée rouge a vaincu (1948)
  • Ouvrages d'histoire générale et locale :
    • Les Berbères marocains et la PACIFICATION de l'ATLAS CENTRAL (1912-1932) (1946)
    • La Guerre germano-soviétique (1941-1945) (1949)
    • Guillestre mon pays, histoire d'un bourg haut-alpin (1963)
    • Annibal franchit les Alpes (1967)
    • Le Queyras, splendeurs et calvaire d'une haute vallée alpine (1968)
  • Un recueil de souvenirs intitulé Homme de guerre (1977)

Sources biographiques[modifier | modifier le code]

Articles[modifier | modifier le code]

  • Jean Saulay, « Hommage au général Augustin Guillaume. 1895-1983 », La Koumia, no 92,‎ (lire en ligne).

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • Michel Wattel et Béatrice Wattel (préf. André Damien), Les Grand’Croix de la Légion d’honneur : De 1805 à nos jours, titulaires français et étrangers, Paris, Archives et Culture, , 701 p. (ISBN 978-2-35077-135-9).
  • François de Lannoy et Max Schiavon, Les généraux français de la Victoire 1942-1945, Paris, E-T-A-I, , 192 p. (ISBN 979-1028301484).
  • Paul Gaujac, Les goums marocains 1941-1945, l'Esprit du temps, 2021.
  • Augustin Guillaume, Homme de guerre, France-Empire, 1977.
  • Jean Saulay, Histoire des goums marocains : 1908-1956, public-réalisations, 1985. Prix d'histoire de l'Académie française en 1986[13].

Autres[modifier | modifier le code]

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « https://francearchives.fr/fr/file/ad46ac22be9df6a4d1dae40326de46d8a5cbd19d/FRSHD_PUB_00000355.pdf »
  2. Fidus, Le Général Guillaume, résident général au Maroc, Revue des Deux Mondes, septembre 1951
  3. a b et c Saulay 1984, p. 7.
  4. Saulay 1984, p. 130.
  5. Saulay 1984, p. 8.
  6. a et b Saulay 1984, p. 9.
  7. Saulay 1984, p. 10.
  8. a b c et d Saulay 1984, p. 12.
  9. Saulay 1984, p. 13.
  10. a b c d et e Saulay 1984, p. 14.
  11. Général Guillaume, Homme de guerre, France-Empire, 1977, p. 136
  12. Saulay 1984, p. 15-20.
  13. Jean Saulay, prix d'histoire en 1986, site de l'Académie française