Cave à la Chèvre — Wikipédia

Cave à la Chèvre
Entrée de la grotte.
Localisation
Coordonnées
Pays
France
Département
Vallée
Vallée de l'Erve
Localité voisine
Caractéristiques
Type
Altitude de l'entrée
70 m
Longueur connue
22 m
Période de formation
Occupation humaine
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La cave à la Chèvre est un site préhistorique appartenant au groupe des grottes de Saulges. Elle est située sur la commune de Saint-Pierre-sur-Erve, en Mayenne. Elle a livré des vestiges lithiques du Paléolithique supérieur et du Paléolithique moyen et des vestiges fauniques du Pléistocène moyen.

Description[modifier | modifier le code]

La grotte se caractérise par un double porche d’entrée, sur la rive droite de l'Erve, à environ 25 m au-dessus de l’actuel cours de la rivière. Sa profondeur n’est que d’une quinzaine de mètres, mais son orientation au sud et la large terrasse qui se développe devant les entrées engendrent des conditions tout à fait propices aux occupations préhistoriques.

Devant la cave à la Chèvre, un vaste cône d’éboulis scelle le pied de falaise. Ce sont ces dépôts qui recèlent les niveaux du Pléistocène supérieur, fouillés partiellement par l’abbé Joseph Maillard et Raoul Daniel, fournissant les premiers éléments stratigraphiques sur ce site. Celui-ci demeure des plus intéressants, car les données stratigraphiques, confirmées pour partie par les sondages archéologiques réalisés en 1999 - 2000 par Stéphan Hinguant, montrent que la quasi-totalité de la séquence du Paléolithique supérieur est représentée.

Vestiges[modifier | modifier le code]

Les cultures magdalénienne, solutréenne et aurignacienne mais également des occupations du Paléolithique moyen ont été reconnues à partir d’éléments mobiliers caractéristiques.

Paléofaune[modifier | modifier le code]

Des fossiles d’une faune du Pléistocène moyen, c’est-à-dire de plus de 130 000 ans, ont été récemment découverts sur le site. Il s’agit d’un fragment de canine d’Homotherium cf. latidens, un prédateur à dents de sabre, et d’une molaire de Dama clactoniana (daim de Clacton). La présence de ces fossiles dans le remanié des fouilles du XIXe siècle de la cave à la Chèvre indique donc qu’il existe peut-être encore un niveau du Pléistocène moyen à la base du gisement, non identifié à ce jour.

Analyse[modifier | modifier le code]

On ne sait pas si ces fossiles anciens témoignent de l’existence d’un simple repaire de carnivores ou bien s’ils proviennent d’une occupation de la grotte par des Néandertaliens au Pléistocène moyen. Outre l’étude des séquences du Pléistocène supérieur, la recherche d’un niveau attribuable au Pléistocène moyen sera donc un fil conducteur lors de la reprise des fouilles sur le site.

Références[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Anonyme, sda. « Une sépulture des Troglodytes de Thorigné-en-Charnie », provenance inconnue, collecté par Le Fizelier, sdb, feuillets 33 verso et 36 recto.
  • Anonyme, sdb. « La station préhistorique de Thorigné-en-Charnie et l’Université catholique de Lille », provenance inconnue, collecté par Le Fizelier, sdb, feuillets 36 recto-verso.
  • Collin, S., 2000, L’industrie en cristal de roche de la grotte de la Chèvre (Saint-Pierre-sur-Erve, Mayenne) , Mémoire de maîtrise d’archéologie, Université de Paris-1, 65 p., 16 pl.
  • Hinguant, S. 2000. « Deuxième campagne d’évaluation archéologique à la grotte de La Chèvre (Saint-Pierre-sur-Erve, Mayenne) », Journée préhistorique et protohistorique de Bretagne, , Rennes, p. 6-9.
  • Hinguant, S., Molines 2000 (avec la collaboration d’Yves Le Mignot et de Florence Métayer et sous la direction scientifique de Jean-Laurent Monnier). « Rapport intermédiaire sur la fouille de la Grotte de La Chèvre (Saint-Pierre-sur-Erve). Campagne 2000 », Les occupations Paléolithiques de la vallée de l'Erve, Rennes, 19 p.
  • Hinguant, S., Molines, N., Monnier, J.-L. 1999. « Sondage préliminaire devant la grotte à La Chèvre (Saint-Pierre-sur-Erve, Mayenne) », Journée préhistorique et protohistorique de Bretagne, , Rennes, p. 4-5.
  • Hinguant, S., Moullé P.-E, Arellano, A., 2005. « Premiers indices de la présence d’une faune du Pléistocène moyen dans la vallée de l’Erve (Mayenne, France) », Bulletin du Musée d’Anthropologie préhistorique de Monaco, 45, p. 25-30.
  • Hinguant, S., Pigeaud, R. 2006. « Les "grottes de Saulges" : nouvelles recherches, nouvelles découvertes », La Province du Maine, no 79, 3e trimestre, p. 211-229.
  • Joseph Maillard 1875, « L’âge de la pierre à Thorigné-en-Charnie (Mayenne) », L’Univers ou L’Indépendant de l’Ouest, , in Le Fizelier, sdb, feuillet 33 verso.
  • Joseph Maillard 1876a, « Sur une station préhistorique de Thorigné-en-Charnie (Mayenne) », Bulletins de la Société d’anthropologie de Paris, Séance du , p. 5-16.
  • Joseph Maillard 1876b, « Réponse à G. de Mortillet. Le Solutréen n’est point directement superposé au Moustérien à Thorigné-en-Charnie », Matériaux pour l’Histoire primitive et naturelle de l’Homme, p. 284-289.
  • Joseph Maillard 1878, « La station préhistorique de Thorigné-en-Charnie en rapport avec les découvertes les plus importantes, les appréciations des savants et la classification des âges de la pierre. Deuxième réponse à M. G. de Mortillet », Actualités scientifiques publiées par M. l’Abbé Moigno, deuxième série, p. 2-48.
  • Joseph Maillard 1879, « Les troglodytes de la vallée de l’Erve ou station préhistorique de Thorigné-en-Charnie (Mayenne) » Comptes-rendus de la Société Française d’Archéologie, , XLVe session, p. 69-88.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]