Somaliland — Wikipédia

République du Somaliland
Jamhuuriyadda Soomaaliland (so)
جمهورية أرض الصومال (ar)
Republic of Somaliland (en)
Drapeau
Drapeau du Somaliland
Blason
Armoiries du Somaliland
Devise أَشْهَدُ أَنْ لْاَ إِلَـهَ إِلْاَّ ٱلله وَأَشْهَدُ أَنَّ مُحَمَّداً رَسُولُ ٱلله
(J'atteste qu'il n'y a pas de divinité en dehors d'Allah et que Mahomet est l'envoyé de Dieu)
Hymne Samo ku waar
حياة طويلة مع السلام
Longue vie en paix
Description de l'image Somaliland (orthographic projection).svg.
Administration
Forme de l'État République présidentielle
Revendiqué par Drapeau de la Somalie Somalie (en tant qu'État)
Président de la République Muse Bihi Abdi
Vice-président Abdirahman Saylici
Parlement Parlement
Chambre haute
Chambre basse
Chambre des Anciens
Chambre des représentants
Langues officielles Anglais, somali, arabe
Capitale Hargeisa
Géographie
[[{{{lien_villes}}}|]] Hargeisa
Superficie totale 177 000 km2
Fuseau horaire UTC +3
Histoire
Indépendance Drapeau de la Somalie Somalie
Déclarée
Démographie
Gentilé Somalilandais, Somalilandaise
Population totale (2021[1]) 5 741 086 hab.
Densité 32 hab./km2
Économie
PIB nominal (2017) 2,573 milliards
Monnaie Shilling du Somaliland
Divers
Indicatif téléphonique +252

Le Somaliland, en forme longue la république du Somaliland (en somali : Soomaaliland et Jamhuuriyadda Soomaaliland ; en arabe : أرض الصومال, Arḍ aṣ-Ṣūmāl, et جمهورية أرض الصومال, Jumhūrīyat Arḍ aṣ-Ṣūmāl), est un ancien territoire britannique situé dans la Corne de l'Afrique. Son indépendance autoproclamée en 1991 par rapport à la Somalie et sa Constitution du ne sont pas reconnues par la communauté internationale. Il est revendiqué comme un État de la république fédérale de Somalie[2].

Avec une superficie d'environ 176 120 km2[3], il est limitrophe de la Somalie, de l'Éthiopie et de Djibouti. La population est de 5 741 086 habitants[4] en 2021 et la capitale, Hargeisa, a une population d'environ 1 756 000 habitants[5].

Histoire[modifier | modifier le code]

Une partie des peintures rupestres de Las Geel

Préhistoire[modifier | modifier le code]

Le Somaliland est habité au moins depuis le Paléolithique. Pendant l'âge de pierre, les cultures Doian et Hargeisan ont prospéré ici. La preuve la plus ancienne des coutumes funéraires dans la Corne de l'Afrique provient de cimetières du Somaliland datant du 4e millénaire avant notre ère. Les outils en pierre du site de Jalelo dans le nord ont également été caractérisés en 1909 comme des artefacts importants démontrant l'universalité archéologique au cours du Paléolithique entre l'Est et l'Ouest.

En , une équipe d'archéologues français dirigée par Xavier Gutherz découvre des peintures rupestres à Laas Geel, près de Hargeisa. On y trouve plus de 30 grottes peintes. Protégés par les autorités dès leur découverte, ces sites constituent une attraction touristique en plein essor[6].

Antiquité[modifier | modifier le code]

Des anciennes structures pyramidales, des mausolées, des villes en ruines et des murs de pierre, tels que le mur de Wargaade, témoignent d'une ancienne civilisation qui prospérait autrefois dans la péninsule somalienne. Cette civilisation jouissait d'une relation commerciale avec l'Égypte ancienne et la Grèce mycénienne depuis le deuxième millénaire avant notre ère, ce qui permet de soutenir l'hypothèse que la Somalie ou les régions adjacentes étaient l'emplacement de l'ancien pays de Pount. Les Pountites faisaient le commerce de la myrrhe, des épices, de l'or, de l'ébène, du bétail à cornes courtes, de l'ivoire et de l'encens avec les Égyptiens, les Phéniciens, Babyloniens, Indiens, Chinois et Romains par leurs ports commerciaux.

On pense que le chameau a été domestiqué dans la région entre le IIe et le IIIe millénaire avant notre ère. De là, il s'est répandu en Égypte et au Maghreb.

Histoire ancienne[modifier | modifier le code]

Principaux repères :

Carte
Carte interactive du Somaliland

Une colonie britannique[modifier | modifier le code]

Longtemps positionné dans la sphère de l'Empire ottoman, ce territoire devient un protectorat britannique en 1888, sous le nom de Somalie britannique (Somaliland). Les Anglais, peu intéressés par ce territoire qui assure le ravitaillement de la garnison d'Aden en ovins, n'imposent pas une administration occidentale et s'ingèrent peu dans les affaires de la société traditionnelle locale, dont les structures restent inchangées[7].

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Le (ou le 4 selon d'autres sources), environ 40 000 Italiens envahissent le Somaliland britannique sous le commandement du général Guglielmo Nasi[8]. Ils s'emparent en quelques jours de plusieurs villes mal défendues[8]. Les forces britanniques au Somaliland reçoivent quelques renforts et un nouveau commandant, le major-général Godwin-Austen[8]. Jugeant les forces en présence trop inégales, ce dernier demande le le retrait des troupes britanniques[8]. Les derniers soldats britanniques sont évacués vers Aden le 17[8]. Les Italiens s'emparent de Berbera le 19 et annexent le Somaliland britannique à l'Afrique orientale italienne[8]. Lors de cette campagne, les pertes britanniques s'élèvent à 38 tués, 71 blessés et 49 disparus, pour 465 tués, 1 530 blessés et 34 disparus chez les Italiens[9].

En , les troupes britanniques reprennent le Somaliland, qui redevient une colonie sous administration anglaise.

En 1946, un mouvement nationaliste somali est créé au Somaliland, la Somali National League (SNL)[10].

Union avec la Somalie[modifier | modifier le code]

Neuf jours après son indépendance en , et alors que plus d'une trentaine d'États l'ont reconnu officiellement, le Somaliland fusionne avec la Somalie italienne pour former la Somalie. Le Premier ministre de la Somalie britannique, Mohamed Ibrahim Egal, devient ministre de la nouvelle République. Il en devient Premier ministre en 1967, puis est renversé par le coup d'État dirigé par Mohammed Siad Barre en 1969.

Indépendance[modifier | modifier le code]

Carte du Somaliland de 2007, frontalier du Pount.
La Somalie en avril 2017.
Carte du Somaliland en 2021.

Une rébellion menée par le Mouvement national somalien (SNM) éclate au début des années 1980. Elle est brutalement réprimée par Mohammed Siad Barre. En 1988, Hargeisa est bombardée par l'aviation gouvernementale. La répression fait 50 000 morts et près de 500 000 déplacés[7], pour une ville qui avait alors quelque 1 million d'habitants (soit 5% des habitants qui meurent pendant la répression). C'est le début de la guerre civile somalienne, qui s'amplifie avec le renversement de Mohammed Siad Barre en 1991.

Le , est proclamée l'indépendance de deux régions administratives de Somaliland : Togdheer et Woqooyi Galbeed, parties de l'ancienne colonie britannique. Cette déclaration n'a jamais été reconnue par la communauté internationale.

Cependant, des délégations étrangères (djiboutiennes, éthiopiennes, françaises…) se rendent au Somaliland. En , l'indépendance est entérinée par un référendum qui remporte 97,1% de oui[7].

Mohamed Ibrahim Egal est élu président en 1993, il est réélu en 1998 et reste au pouvoir jusqu'à sa mort le , alors que son 2e mandat n'est pas terminé. Dahir Riyale Kahin, le vice-président, prend donc les fonctions de président jusqu'aux prochaines élections. Le , Ahmed Silanyo est élu président de la République, et succède à Riyale Kahin un mois plus tard[11].

Un conflit frontalier s'installe entre l'État du Somaliland et la région autonome du Pount.

En , le Somaliland et les Émirats arabes unis signent un accord, prévoyant la construction dans le port de Berbera d'une base navale et aérienne, concédée aux Émirats pour 25 ans. Ces derniers s'engagent aussi à agrandir le port civil et à le gérer pendant 30 ans[12].

Lors de l'élection présidentielle de 2017, Muse Bihi Abdi est élu avec 55,10% des voix le [13]. Il entre en fonction le , à Hargeisa, la capitale du pays, en présence de dignitaires d'Éthiopie, de Djibouti, du Royaume-Uni et de l'Union européenne.

Le , le porte-parole du gouvernement du Somaliland déclare officiellement que son gouvernement est prêt à ouvrir un dialogue diplomatique avec le gouvernement somalien, afin qu'il puisse enfin mettre fin à l'hostilité politique, sociale et économique chronique des deux pays.

Les prochaines élections présidentielles doivent normalement se tenir en novembre 2024.

Relations étrangères[modifier | modifier le code]

Le Somaliland a des contacts politiques avec l'Éthiopie[14] et Djibouti[15], la République de Chine (Taiwan)[16], ainsi qu'avec l'Afrique du Sud[14], la Suède[17], le Royaume-Uni[18]et la micro-nation du Liberland[19],[20]. Le , l'Union européenne (UE) a envoyé une délégation aux affaires étrangères pour discuter d'une future coopération. L'Union africaine (UA) a également envoyé un ministre des Affaires étrangères pour discuter de l'avenir de la reconnaissance internationale, et les 29 et , les ministres ont déclaré qu'ils discuteraient de la reconnaissance avec les États membres de l'organisation.

Au début de 2006, l'Assemblée nationale du Pays de Galles a étendu une invitation officielle au gouvernement de Somaliland pour assister à l'ouverture royale du bâtiment Senedd à Cardiff. Cette décision a été considérée comme un acte de reconnaissance par l'Assemblée galloise de la légitimité du gouvernement séparatiste. Le Pays de Galles abrite une importante communauté d'expatriés somaliens du Somaliland.

En 2007, une délégation conduite par le président Kahin était présente à la réunion des chefs de gouvernement du Commonwealth à Kampala, en Ouganda. Bien que le Somaliland ait demandé à rejoindre le Commonwealth avec le statut d'observateur, sa candidature est toujours en attente.

Le , Johnnie Carson, secrétaire d'État adjoint aux Affaires africaines, a déclaré que les États-Unis modifieraient leur stratégie en Somalie et chercheraient à approfondir leur engagement avec les gouvernements du Somaliland et du Puntland tout en continuant à soutenir le gouvernement de transition somalien. Carson a déclaré que les États-Unis enverraient des travailleurs humanitaires et des diplomates au Puntland et au Somaliland et a fait allusion à la possibilité de futurs projets de développement. Cependant, Carson a souligné que les États-Unis n'étendraient pas la reconnaissance officielle à l'une ou l'autre région.

Le président du Somaliland Muse Bihi Abdi lors d'une visite en République de Guinée en 2019, recevant une délégation conduite par le ministre des Affaires étrangères de Guinée Mamadi Touré.

La reconnaissance du Somaliland par le Royaume-Uni a également été soutenue en par le Parti de l'indépendance du Royaume-Uni (UKIP), qui est arrivé troisième lors des élections générales de 2015[21].

En 2011, le Somaliland et la région voisine du Puntland ont chacun conclu un protocole d'accord lié à la sécurité avec les Seychelles. Suivant le cadre d'un accord antérieur signé entre le gouvernement fédéral de transition et les Seychelles, le mémorandum est "pour le transfert des personnes condamnées dans les prisons du Puntland et du Somaliland[22].

Ouverture du bureau de Taiwan à Hargeisa.

Le , le Somaliland et Taïwan ont signé un accord pour mettre en place des bureaux de représentation afin de promouvoir la coopération entre les deux pays[23]. La coopération entre les deux politiques sur l'éducation, la sécurité maritime et la médecine a commencé en 2009, et le personnel taïwanais est entré au Somaliland en février 2020 pour se préparer au bureau de représentation[24]. Taïwan a officiellement ouvert un bureau représentatif à Hargeisa. Taïwan ne reconnaît cependant pas ouvertement le Somaliland comme étant un pays indépendant[25].

Le 1er janvier 2024, le Somaliland et l'Éthiopie signent un mémorandum d'entente prévoyant la concession à l'Éthiopie d'un bail de cinquante ans sur le port en eau profonde de Berbera et l'installation d'une base militaire éthiopienne au Somaliland en échange, selon le gouvernement d'Hargeisa, d'une reconnaissance diplomatique éthiopienne du Somaliland et de parts dans la compagnie aérienne Ethiopian Airlines. La Somalie rappelle alors son ambassadeur à Addis-Abeba, dénonçant cet accord comme illégal car violant son intégrité territoriale[26].

Politique[modifier | modifier le code]

Son parlement bicaméral est composé d'une chambre haute, la Chambre des anciens dont les membres ne sont pas directement élus, et d'une chambre basse, la Chambre des représentants qui comporte 82 sièges dont les membres sont élus pour cinq ans à la proportionnelle dans six circonscriptions plurinominales correspondant aux régions du pays[27].

En 2000, le Somaliland a adopté une Constitution basée sur la charia[28].

Le droit de vote est accordé à partir de 16 ans[29]. Trois grands partis politiques sont actifs.

Président[modifier | modifier le code]

Muse Bihi Abdi, président du Somaliland depuis 2017.

Son président est élu au scrutin uninominal majoritaire à deux tours pour un mandat de quatre ans renouvelable une fois[30].

Titulaires de la fonction de président du Somaliland
No Nom Élection Mandat Parti Politique
1 Abdirahman Ahmed Ali Tuur

(1931-2003)

1991

(1 an, 353 jours)

DWS
2 Mohamed Ibrahim Egal

(1928–2002)

1993

1997

(8 ans, 352 jours)

Aucun

(jusqu'en 2001) UDUB

3 Dahir Riyale Kahin

(né en 1952)

2003

(8 ans, 85 jours)

UDUB
4 Ahmed Mahamoud Silanyo

(né en 1936)

2010

(7 ans, 139 jours)

Kulmiye
5 Muse Bihi Abdi

(né en 1947)

2017 depuis le

(6 ans, 106 jours)

Kulmiye

Géographie[modifier | modifier le code]

Les régions administratives du Somaliland:
  • Awdal
  • Saahil
  • Maroodi-Jeeh
  • Toghdheer
  • Sanaag
  • Sool
  • Le Somaliland borde le golfe d'Aden. Située à l'ouest, l'Éthiopie utilise le port somalilandais de Berbera comme débouché maritime secondaire (en plus de Djibouti). Le Somaliland est sporadiquement en conflit sur sa frontière avec la région semi-autonome du Pount (à l'est).

    L'État est composé de six régions administratives[31].

    Régions Capitale Districts
    Awdal Borama Baki - Zeilah - Lughaya - Borama
    Sahil Berbera Sheikh - Da'ar buduq - Bulhar - Xaggal
    Maroodi Jeex Hargeisa Gabiley - Hargeisa
    Togdheer Burao Oodweyne - Buuhoodle - Duruqsi - Sh. Xasan Geelle -Qoryale
    Sanaag Erigavo El Afweyn - Badhan - Las Khorey - Dhahar (en) - Garadag (en) -Maydh - Dararweyne (en) - Fiqifuliye (en) -Xiis
    Sool Las Anod Aynabo (en) - Taleh - Xudun (en) - Bo'ame (en) - Yagori (en)

    La majeure partie du Somaliland est composé d'une savane sèche, traversée par quelques fleuves. On trouve cependant quelques forêts et lacs.

    Infrastructures[modifier | modifier le code]

    On trouve bien plus d'infrastructures modernes au Somaliland qu'en Somalie, un pays subissant une guerre civile depuis 1991.

    Plusieurs routes en asphalte traversent le pays, la principale étant la Route 1, qui va de la frontière éthiopienne jusqu'à Berbera.

    Le pays compte sept aéroports, le principal étant celui d'Hargeisa.

    Toutes les grandes villes sont desservies par un réseau d'électricité, alimenté par des générateurs diesel, des panneaux solaires et des éoliennes.

    Un réseau internet existe dans quelques villes, comme Hargeisa, Berbera, Borama ou encore Burao.

    Démographie[modifier | modifier le code]

    Langues[modifier | modifier le code]

    Distribution de la langue afro-asiatique somali dans la région de la corne de l'Afrique

    Toute la population parle le somali, langue commune avec la République de Somalie (ex-Somalie italienne). Seules quelques variantes dialectales diffèrent avec le somali parlé au Sud.

    L'arabe est très courant, et utilisé surtout dans un cadre religieux, ou pour le commerce du bétail avec des pays de la péninsule arabique (Arabie Saoudite, Yémen), et pour le commerce avec les populations frontalières éthiopiennes. L'arabe est la première langue commerciale.

    L'anglais est la langue coloniale, et la deuxième langue commerciale. C'est également la langue universitaire et celle des élites. L'anglais est aussi la deuxième langue administrative, à égalité avec le somali. L'italien n'était parlé que dans la Somalie du Sud, l'ex-Somalie italienne. Pratiquement tous les documents administratifs sont traduits en anglais et cette langue devient de plus en plus pratiquée. Le pays a une diaspora qui vit surtout au Royaume-Uni et dans les pays du Moyen-Orient.

    Religions[modifier | modifier le code]

    L'islam est la religion d'État, et toute promotion d'une autre religion est interdite par la Constitution[28]. Les minorités religieuses concernent environ 2% de la population du Somaliland: il s'agit surtout de protestants, de chrétiens orthodoxes de l'Église éthiopienne et de catholiques[réf. nécessaire].

    En 2016 un journaliste du Monde constate que sous l'influence des États arabes du Golfe une variante plus rigoriste de l'islam gagne du terrain[32].

    Principales villes[modifier | modifier le code]

    Liste des plus grandes villes du Somaliland (2022)[33]
    Population Ville Région
    1 756 000[34] Hargeisa Maroodi Jeex
    398 609 Borama Awdal
    288 211 Burao Togdheer
    242 300 Berbera Maroodi Jeex
    156 400 Las Anod Sool
    114 800 Erigavo Sanaag
    106 914 Gabiley Maroodi Jeex
    83 747 Buuhoodle Togdheer
    70 000 (estimé) Badhan Sanaag
    28 645 Sheikh Maroodi Jeex

    Le Somaliland n'effectuant pas de recensement régulier pour les villes, les données de population pour les principales villes ne proviennent pas tous de la même année.

    Société[modifier | modifier le code]

    Santé[modifier | modifier le code]

    97% de ses femmes sont victimes d'excision[35]. Le , le ministre des Affaires religieuses, Cheikh Khalil Abdullahi Ahmed, déclare une fatwa contre l'excision dite «pharaonique», demandant ainsi au Parlement de légiférer l'interdiction[36]. Le président Muse Bihi Abdi est également pour l'interdiction.

    Droits LGBT[modifier | modifier le code]

    Les LGBT n'ont aucun droit au Somaliland.[réf. souhaitée]

    Éducation[modifier | modifier le code]

    Il y a beaucoup d'écoles au Somaliland, mais le manque significatif d'emplois disponibles fait que 80% des diplômés ne trouveront pas d'emploi.

    La langue somalie n’est codifiée à l’écrit en 1972 par le gouvernement militaire de Siad Barre[37].

    Personnalités liées au Somaliland[modifier | modifier le code]

    Personnalités culturelles[modifier | modifier le code]

    Médias[modifier | modifier le code]

    Il existe une télévision publique, la Somaliland National Television (SLNTV) qui émet 24 heures sur 24 partout dans le pays. Elle gère également Radio Hargeisa et une chaîne privée, Somaliland Television[43].

    Économie[modifier | modifier le code]

    Zones d'exploration pétrolière au Somaliland.
    Champs pétrolifères.

    L'exportation de bétail est très importante pour l'économie du Somaliland. Le port de Berbera est aussi utilisé pour des exportations de l'Éthiopie, puisque l'Éthiopie ne dispose plus du port érythréen d'Assab.

    Le Somaliland dispose de richesses minières et pétrolières. Le principal investisseur étranger est Prime Ressources, filiale de Invicta[44]. Cette société est dirigée par Mohammed Yussef et administrée par Lord John Stevens, ancien conseiller spécial pour le renseignement du Premier ministre britannique, Gordon Brown[45].

    Faute de reconnaissance, le pays est exclu des circuits financiers mondiaux, et le budget fédéral n’excède pas 500 millions de dollars. L’économie repose sur l’exportation de bétail vers l’Arabie saoudite (notamment de dromadaires), les télécommunications et le commerce du khat. La capitale abrite une Foire internationale du livre, qui tient en 2022 sa quinzième édition[46].

    Le pays est alimenté en devises d'expatriés et d'exilés depuis 2011 via Dahabshiil Bank International[47]. Fondée par un Somalien, Abdirashid Duale, Dahabshiil opère dans 126 pays, dont 40 en Afrique. Un million et demi de Somalis vivant à l’étranger envoient près d’un milliard de dollars[48] en 2015, et 1,6 milliard de dollars par an en 2021[49].

    Le grand projet du pays est lié à l'extension du port de Berbera. Poumon du Somaliland avec 32 000 conteneurs traités annuellement en 2015 (plus de 150 000 par an en 2019[50]), il est loin des 750 000 traités par son voisin djiboutien. Cependant, l’Éthiopie envisage de faire transiter par le port somalilandais près de 30 % de ses importations, contre à peine 5 % en 2015. Privé d'accès autonome à la mer par ses relations difficiles avec l’Érythrée, Addis-Abeba a besoin d’un autre accès à la mer que celui offert par Djibouti[51].

    Port de berbera
    Le port de Berbera en 2016, avant l'agrandissement

    En 2009, l'opérateur télécom Telesom (en) crée un service de monnaie virtuelle (ZAAD) via téléphone portable[52] pour suppléer à la faiblesse du secteur bancaire[53].

    En 2015, on estime que 75 % de la population est au chômage et que 90 % de l'économie relève du secteur privé[54].

    Début 2017, le pays est aux prises avec une sécheresse mortelle pour le bétail et la population[55].

    Selon un article du Jerusalem Post, publié en , la classe dirigeante du Somaliland souhaiterait entretenir des relations étroites avec Israël[56].

    En 2018, DP World annonce investir jusqu'à 442 M$ dans le port en eau profonde de Berbera. Les travaux se sont achevés en 2021. Le poste à quai est maintenant de 1 500 m de long, contre 650 précédemment. Le port est détenu à 51% par DP World, 30% par le Somaliland, et 19 % par l'Éthiopie, pays enclavé qui y voit une alternative aux port de Djibouti ou d'Assab. Le trafic de conteneurs est en forte augmentation[57],[58].

    Notes et références[modifier | modifier le code]

    1. « Somaliland: Country profile 2021 », sur gollisuniversity.org.
    2. (en-US) « Somalia: New President elected for Hir-Shabelle state », sur Garowe Online (consulté le ).
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    5. (en) The Brenthurst Foundation, « Hargeisa - the invisible city (2019) » [PDF]
    6. « Visite guidée de Laas Geel, trésor rupestre du Somaliland », sur France24.com, (consulté le ).
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    20. « The Free Republic of Liberland has successfully begun the mutual recognition process with the Republic of Somaliland | SomalilandInformer », sur web.archive.org, (consulté le ).
    21. Nigel Farage a déclaré que « le Somaliland a été un phare de paix, de démocratie et d'état de droit dans la Corne de l'Afrique au cours des 24 dernières années. Il est temps que le Royaume-Uni et le reste de la communauté internationale reconnaissent le cas du Somaliland pour la reconnaissance. Il est temps que la paix soit récompensée. Que le Royaume-Uni tourne le dos à ses revendications légitimes de souveraineté, c'est une erreur. Il est extraordinaire que nous n'ayons pas fait pression pour leur admission dans le Commonwealth. Ces dernières années, nous avons soutenu l'admission de des pays comme le Mozambique, qui n'ont aucun lien historique avec la Grande-Bretagne, mais le Somaliland, un ancien protectorat, est laissé pour compte. Cela doit changer ».
    22. (en) « Report of the Secretary-General on specialized anti-piracy courts in Somalia and other States in the region », sur UN Security Council, (consulté le ).
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    Voir aussi[modifier | modifier le code]

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    Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Somaliland.

    Bibliographie[modifier | modifier le code]

    • Robert Wiren, Somaliland, pays en quarantaine, Karthala, Paris, 2014, 204 p. (ISBN 978-2-8111-1176-2)
    • Constance Desloire, « Somaliland. Le pays qui n'existe pas », Jeune Afrique, no 2575, du 16 au , p. 40 (entretien avec Dahir Riyale Kahin)
    • Tigrane Yégavian, « Un État fantôme dans la Corne de l'Afrique », Conflits, octobre.-, p. 24-25
    • (en) Mark Bradbury, Becoming Somaliland, Progressio, Londres ; James Currey, Oxford ; Indiana University Press, Indianapolis, Ind., 2008, 271 p.
    • (en) Ioan M. Lewis, Understanding Somalia and Somaliland : culture, history, society, Hurst & Company, Londres, 2008, 139 p. (ISBN 978-1-85065-898-6)
    • Géraldine Pinaultd, L'or vivant des Somali. Des frontières, des troupeaux et des hommes face à la mondialisation des normes (Un regard géopolitique sur les exportations de bétail de la Corne de l'Afrique), thèse de géographie sous la direction d'Alain Gascon, Paris 8, 2014

    Articles connexes[modifier | modifier le code]

    Liens externes[modifier | modifier le code]