Élections fédérales suisses de 2019 — Wikipédia

Élections fédérales suisses de 2019
200 sièges du Conseil national
(majorité absolue : 101 sièges)
45 des 46 sièges du Conseil des États
(majorité absolue : 24 sièges)
(1er tour)
3, 10, 17 et 24 novembre 2019 (2e tour)
Type d’élection Élections législatives
Corps électoral et résultats
Inscrits 5 457 940
Votants 2 462 581
45,12 % en diminution 3,4
Votes exprimés 2 424 202
Blancs et nuls 38 379
Union démocratique du centre
Voix 620 343
25,59 %
en diminution 3,8
Députés élus 53 en diminution 12
Sénateurs élus 6 en augmentation 1
Parti socialiste
Voix 408 128
16,84 %
en diminution 2
Députés élus 39 en diminution 4
Sénateurs élus 9 en diminution 3
Parti libéral-radical
Voix 366 303
15,11 %
en diminution 1,3
Députés élus 29 en diminution 4
Sénateurs élus 12 en diminution 1
Les Verts
Voix 319 988
13,20 %
en augmentation 6,1
Députés élus 28 en augmentation 17
Sénateurs élus 5 en augmentation 4
Parti démocrate-chrétien
Voix 275 842
11,38 %
en diminution 0,2
Députés élus 25 en diminution 2
Sénateurs élus 13 en stagnation
Vert'libéraux
Voix 189 162
7,80 %
en augmentation 3,2
Députés élus 16 en augmentation 9
Sénateurs élus 0 en stagnation
Parti arrivé en tête par canton et sièges au Conseil national
Carte
Conseil national
Diagramme
Conseil des États
Diagramme2
Site officiel

Les élections fédérales suisses de 2019 pour la 51e législature de l'Assemblée fédérale suisse ont lieu le afin de renouveler les 200 sièges du Conseil national et 45 des 46 sièges du Conseil des États. Pour plusieurs sièges de ce dernier, des seconds tours ont lieu, étalés sur le mois de novembre.

Système électoral[modifier | modifier le code]

Le parlement bicaméral suisse, dit Assemblée fédérale, est doté d'une chambre basse, le Conseil national et d'une chambre haute, le Conseil des États, toutes deux renouvelées intégralement tous les quatre ans au scrutin direct.

Le Conseil national est composé de 200 sièges pourvus dans des circonscriptions correspondant aux 26 cantons suisses. Six cantons élisent chacun un conseiller au scrutin uninominal majoritaire à un tour, tandis que les 194 sièges restants sont pourvus au scrutin proportionnel dans les vingt autres cantons qui forment des circonscriptions plurinominales dont le nombre de sièges varie à chaque élection en fonction de leur population. Les listes sont dites ouvertes et les électeurs ont ainsi la possibilité de les modifier en biffant ou ajoutant des noms, d'effectuer un panachage à partir de candidats de listes différentes ou même de composer eux-mêmes leurs listes sur un bulletin vierge. Après décompte des résultats, les sièges sont répartis sans seuil électoral mais selon la méthode du quotient d'Hagenbach-Bischoff puis celle de la plus forte moyenne[1].

Le Conseil des États est quant à lui composé de 46 sièges, soit deux pour vingt cantons et un seul pour chacun des six anciens demi-cantons : Obwald, Nidwald, Bâle-Ville, Bâle-Campagne, Appenzell Rhodes-Extérieures et Appenzell Rhodes-Intérieures. Sur les 26 circonscriptions ainsi formées, 24 utilisent le scrutin majoritaire plurinominal en un ou deux tours de scrutin tandis que les cantons du Jura et de Neuchâtel utilisent un système proportionnel[2].

L'élection au Conseil des États relevant de la compétence des cantons, la Landsgemeinde du canton d'Appenzell Rhodes-Intérieures élit à main levée son représentant le . Celui-ci est membre du Parti démocrate-chrétien[3]. À Nidwald et à Obwald, à la fin du délai de dépôt des listes fixé au , un seul candidat dans chaque canton s'est présenté pour le Conseil des États. Les gouvernements de ces deux cantons les ont donc déclarés élus tacitement[4],[5] à cette même date. Des seconds tours ont lieu pour les sièges du Conseil des États au cours du mois de novembre[6] : le en Valais ; le à Fribourg, Genève et Vaud ; le à BerneSaint-Gall, à Soleure, au Tessin, à Zurich et à Zoug ; et le en Argovie, à Bâle-Campagne et à Schwytz.

Corps électoral[modifier | modifier le code]

Peuvent élire et se présenter à ces élections du Conseil national :

  • tous les citoyens suisses âgés de plus de 18 ans vivant en Suisse ;
  • tout Suisse de l'étranger âgé de plus de 18 ans, s'il est inscrit sur les listes électorales.

En outre, peuvent élire et se présenter aux élections du Conseil des États :

Peuvent élire mais ne peuvent pas se présenter au Conseil des États :

Répartition des sièges[modifier | modifier le code]

Depuis 2015, une répartition des sièges fondée sur la population résidente est prise en compte et réactualisée à chaque élection. Conformément aux chiffres de l'Office fédéral de la statistique à la fin 2016[14], les cantons de Vaud (19) et de Genève (12) disposent chacun d’un siège supplémentaire alors que les cantons de Berne (24) et de Lucerne (9) perdent chacun un siège[15].

Forces en présence[modifier | modifier le code]

Partis Sigles Groupe Tendances politiques Résultats en 2015 Avant l'élection 2019
CN CE CN CE
Union démocratique du centre UDC V Droite radicale
conservatisme, libéralisme, souverainisme, national-conservatisme, euroscepticisme
65 5 64 5
Parti socialiste PS S Gauche
social-démocratie, europhilie, anticapitalisme
43 12 42 12
Parti libéral-radical PLR RL Centre droit
libéralisme, radicalisme
33 13 33 12
Parti démocrate-chrétien PDC C Centre droit
démocratie chrétienne, conservatisme social, conservatisme fiscal, libéralisme
27 13 26 14
Les Verts PES G Gauche
écologisme, europhilie, progressisme
11 1 11 1
Vert'libéraux PVL GL Centre
écologisme, libéralisme
7 0 8 0
Parti bourgeois-démocratique PBD BD Centre droit
libéralisme, conservatisme fiscal, progressisme
7 1 7 1
Parti évangélique PEV C Centre
démocratie chrétienne, conservatisme social , europhilie
2 0 2 0
Ligue des Tessinois Lega V Droite
régionalisme, populisme, national-conservatisme, euroscepticisme
2 0 2 0
Parti chrétien-social d'Obwald CSP C Centre gauche
christianisme social, progressisme, démocratie chrétienne
1 0 1 0
Mouvement citoyens genevois MCG V Droite
régionalisme, populisme
1 0 1 0
Parti suisse du travail PST G Extrême gauche
communisme, socialisme
1 0 1 0
Indépendants (ex-UDC) Ind V Droite
conservatisme, libéralisme, souverainisme, national-conservatisme, euroscepticisme
0 1 2 1
  • BD = Bourgeois démocratique
  • C = chrétien, il comprend le PDC, le parti évangélique et le PCS Obwald
  • G = Grün (Verts)
  • GL = Grünliberal (Vert libéral)
  • RL = Radical libéral
  • S = Socialiste
  • V = Volkspartei (« Parti du peuple » (Volk) en allemand)

À noter que certains groupes ont une abréviation officielle en allemand, certains en français

Partis enregistrés[modifier | modifier le code]

Si un parti politique possède des statuts en tant qu'association au sens des art. 60ss du CCS et qu'il est au moment de l'inscription représenté sous le même nom par au moins un député au Conseil national ou par au moins trois députés dans trois parlements cantonaux, le parti peut s'enregistrer auprès de la Chancellerie fédérale. Un enregistrement sert à faciliter le nombre de signatures requises afin de présenter une liste, nombre allant de 400 signatures pour les cantons de Berne et de Zurich, à 200 (AG, GE, SG, VD) à 100 signatures pour tous les autres cantons. Les partis enregistrés pour les élections de 2019 sont au nombre de 12[16] (+1 (MCG) par rapport aux élections précédentes):

  • Parti évangélique suisse (Evangelische Volkspartei der Schweiz - Partito evangelico svizzero - Partida Evangelica Svizra)
  • PLR.Les Libéraux-Radicaux (FDP.Die Liberalen - PLR.I Liberali - PLD.Ils Liberals)
  • Union démocratique fédérale (Eidgenössisch-Demokratische Union - Unione Democratica Federale - Uniun democrata federala)
  • Parti démocrate-chrétien (Christlichdemokratische Volkspartei der Schweiz - Partito Popolare Democratico - Partida Cristian-democratica)
  • Parti socialiste suisse (Sozialdemokratische Partei der Schweiz - Partito socialista svizzero - Partida Socialdemocratica de la Svizra)
  • Parti écologiste suisse (Les Verts) (Grüne Partei der Schweiz - I Verdi - Partito ecologista svizzero - La Verda - Partida Ecologica Svizra)
  • Union démocratique du centre (Schweizerische Volkspartei - Unione democratica di centro - Partida Populara Svizra)
  • Centre-Gauche PCS Suisse (Mitte Links - CSP Schweiz - Partito cristiano sociale - Partida cristiansociala de la Svizra)
  • Parti vert'libéral (Grünliberale Partei Schweiz - Partito verde liberale - Partida Verda-Liberala)
  • Parti bourgeois-démocratique (Bürgerlich-Demokratische Partei Schweiz - Partito borghese-democratico Svizzero - Partida burgais democratica Svizra)
  • Ligue des Tessinois (Lega dei Ticinesi)
  • Mouvement des citoyens Genevois

Sortants ne renouvelant pas leur candidature[modifier | modifier le code]

Conseillers nationaux (état au 5 avril 2019) (26/200)[modifier | modifier le code]

Conseillers aux États (état au 5 avril 2019) (21/46)[modifier | modifier le code]

Listes pour le Conseil national[modifier | modifier le code]

Pour 2019, un nombre record de 4 652 candidats se présentent aux élections pour le Conseil national. Tous les cantons annoncent une augmentation du nombre de candidats, à l'exception de Genève. La progression est notamment imputable à un plus grand investissement des femmes, dont la proportion de candidates est de 40,3 % du total. En 2015, 3 792 candidats avaient participé au scrutin, dont 34,5 % de femmes, soit une hausse de 22,7 %[23].

Listes pour le Conseil des États[modifier | modifier le code]

Campagne[modifier | modifier le code]

Pancarte « Dites-le aussi le 20 octobre », lors de la manifestation nationale pour le climat du 28 septembre 2019.
Interview TV des présidents des cinq plus grands partis le soir des élections, avec la présence des Verts pour la première fois.

Lors de la campagne, le PLR et plusieurs autres partis expérimentent une technique de démarchage au porte-à-porte, basée sur les campagnes américaines[50],[51].

En juillet, le démocrate-chrétien vaudois Claude Béglé fait scandale avec une série de tweets élogieux sur la Corée du Nord[52]. Vers la mi-septembre, le PDC suisse lance une campagne d'attaques personnelles contre les candidats des autres partis, ce qui provoque l'indignation du milieu politique[53].

Slogans électoraux[modifier | modifier le code]

  • PBD : « le juste milieu »[54]
  • PDC : « Nous sommes le trait d’union »
  • PES : « Notre climat, votre voix »
  • PLR : « Avancer ensemble »[55]
  • PS : « Pour tous, sans privilèges ! », slogan identique à la campagne de 2011 et 2015.
  • PVL : « Créateur d'avenir »
  • UDC : « Pour que la Suisse reste la Suisse »[56]
  • UDF : « Notre pays - nos valeurs »[57]
  • PEV : « Pour que les valeurs comptent, durablement ! »[58]

Sondages[modifier | modifier le code]

Institut Date PS PES PVL PEV PBD PDC PLR UDC Autres
Résultats[59] 16,84 % 13,20 % 7,80 % 2,08 % 2,44 % 11,38 % 15,11 % 25,59 % 5,56 %
Sotomo 18,2 % 10,7 % 7,3 % 1,8 % 2,8 % 10,6 % 15,2 % 27,3 % 6,1 %
Tamedia 18,0 % 10,2 % 7,2 % NC 3,3 % 10,4 % 15,6 % 27,9 % 7,4 %
Sotomo 18,7 % 10,5 % 6,9 % 1,6 % 2,6 % 10,2 % 16,7 % 26,8 % 6,0 %
Sotomo 19,1 % 10,1 % 6,4 % 1,8 % 2,9 % 10,6 % 16,2 % 26,5 % 6,4 %
Tamedia 17,6 % 9,9 % 6,9 % NC 3,3 % 10,3 % 15,5 % 28,9 % 7,6 %
Tamedia 18,4 % 9,6 % 6,7 % NC 3,9 % 9,9 % 15,9 % 29,2 % 6,4 %
Sotomo 17,4 % 9,5 % 6,4 % 1,7 % 3,3 % 11,3 % 17,4 % 27,0 % 6,0 %
Sotomo 19,3 % 8,7 % 5,7 % 2,0 % 3,2 % 10,1 % 17,7 % 27,4 % 5,9 %
Ringier / Blick 18,7 % 9,1 % 5,9 % 1,9 % 2,0 % 11,0 % 17,3 % 28,0 % 6,1 %
Tamedia 17,9 % 7,1 % 5,7 % NC 4,0 % 9,9 % 17,0 % 29,7 % 8,7 %
Tamedia 18,0 % 7,2 % 5,7 % NC 4,7 % 10,0 % 16,4 % 29,2 % 8,8 %
Tamedia 18,7 % 7,4 % 6,1 % NC 3,7 % 9,1 % 16,4 % 30,8 % 7,8 %
Sotomo 17,7 % 8,1 % 5,4 % NC 3,4 % 10,9 % 17,1 % 28,7 % 8,6 %
GfS / RTS 18,7 % 8,8 % 4,9 % NC 3,0 % 10,7 % 17,3 % 29,8 % 6,7 %
GfS 17,8 % 7,6 % 5,6 % NC 3,5 % 10,5 % 16,7 % 29,9 % 7,5 %
OpinionPlus / Sonntagsblick 19,3 % 6,6 % 5,4 % NC 4,6 % 10,6 % 16,8 % 30,8 % 7,4 %
GfS / Sonntagsblick 19,3 % 6,0 % 4,2 % 1,5 % 7,0 % 12,4 % 24,8 % 22,4 % 2,4 %
Dernières élections[60] 18,8 % 7,1 % 4,6 % 1,9 % 4,1 % 11,6 % 16,4 % 29,4 % 6,1 %

Résultats[modifier | modifier le code]

Conseil national[modifier | modifier le code]

Parti ayant reçu le plus de voix, par commune.

Au niveau fédéral[modifier | modifier le code]

Résultats des élections du Conseil national de 2019[61],[62],[63]
Parti Sigle Voix[64] % +/- Sièges +/-
Union démocratique du centre UDC 620 343 25,59 en diminution 3,84 53 en diminution 12
Parti socialiste PS 408 128 16,84 en diminution 2,02 39 en diminution 4
Parti libéral-radical PLR 366 303 15,11 en diminution 1,28 29 en diminution 4
Les Verts PES 319 988 13,20 en augmentation 6,14 28 en augmentation 17
Parti démocrate-chrétien PDC 275 842 11,38 en diminution 0,23 25 en diminution 2
Vert'libéraux PVL 189 162 7,80 en augmentation 3,17 16 en augmentation 9
Parti bourgeois-démocratique PBD 59 206 2,44 en diminution 1,67 3 en diminution 4
Parti évangélique PEV 50 317 2,08 en augmentation 0,18 3 en augmentation 1
Parti suisse du travail PST 25 427 1,05 en augmentation 0,24 1 en stagnation
SolidaritéS Sol 1 en augmentation 1
Union démocratique fédérale UDF 24 145 1,00 en diminution 0,19 1 en augmentation 1
Ligue des Tessinois Lega 18 187 0,75 en diminution 0,24 1 en diminution 1
Liste alternative AL 7 709 0,32 en diminution 0,04 0 en stagnation
Centre gauche - PCS PCS 6 238 0,26 en augmentation 0,05 0 en stagnation
Mouvement citoyens genevois MCG 5 338 0,22 en diminution 0,10 0 en diminution 1
Démocrates suisses DS 3 202 0,13 en augmentation 0,01 0 en stagnation
Divers 44 667 1,84 0 en diminution 1
Votes valides 2 424 202 98,44
Votes blancs et invalides 38 379 1,56
Total 2 462 581 100 200 en stagnation
Abstention 2 995 359 54,88
Inscrits/Participation 5 457 940 45,12

Par cantons[modifier | modifier le code]