Jeunesse socialiste suisse — Wikipédia

Jeunesse socialiste suisse
Image illustrative de l’article Jeunesse socialiste suisse
Logotype officiel.
Présentation
Président Nicola Siegrist
Fondation 1906
Siège Theaterplatz 4, 3011 Berne, Suisse
Idéologie Socialisme

Féminisme Anticapitalisme Eco-socialisme Social-démocratie

Affiliation européenne YES
Affiliation internationale IUSY
Adhérents 4 500 (2021)[1]
Couleurs rouge
Site web juso.ch/fr

La Jeunesse socialiste suisse (abrégé en JS Suisse ou JSS, en allemand JungsozialistInnen Schweiz, JUSO Schweiz ou JUSO, en italien Gioventù Socialista Svizzera, GISO Svizzera ou GISO, en romanche Giuventetgna Socialista Svizra, GS Svizra ou GS) est l'organisation de jeunesse officielle du Parti socialiste suisse (PS), créée en 1961.

Ses membres sont âgés de 14 à 35 ans et sont réunis dans 47 sections (état 2016) dans tout le pays. Au niveau international, la JSS est membre de la IUSY et membre associée de la YES (Jeunes socialistes européens).

La Jeunesse socialiste suisse est représenté au Conseil national par cinq membres[2][Qui ?]. Le parti est ouvertement anticapitaliste[3] et sa ligne politique est nettement plus à gauche que celle du PS Suisse.

Le parti publie un journal trilingue appelé Infrarouge[4].

Histoire[modifier | modifier le code]

Nouveau départ après 1945[modifier | modifier le code]

La « Jeunesse social-démocrate » (VJS) est fondée en 1961[5].

Elle prend le nom de « Jeunes socialistes suisses » (JSS) en 1971[5]. Son premier président est le conseiller national Andreas Gross, qui reste en fonction jusqu'en 1983[réf. nécessaire].

Pendant ce temps, de nombreux JSS participent à la formation du Groupe pour une Suisse sans armée (GSSA).[réf. nécessaire] Le lancement de la première initiative pour l'abolition de l'armée en 1989 conduit à des tensions avec le parti socialiste.

Le milieu des années 1990, le conflit entre « réformistes » et « marxistes », s'intensifie, comme le mentionne eux-mêmes les deux camps[réf. nécessaire]. Il existe des débats, par exemple, sur la présence au gouvernement du PS ou le renversement du capitalisme. La JSS s’occupe, à cette époque, essentiellement d’elle-même. À une exception, le lancement de l’initiative sur l'apprentissage (LIPA) qui est en 2003 rejetée par le peuple.

Un renouveau à partir de 2007[modifier | modifier le code]

En 2007, le PS perd les élections. En plus des jeunes démocrates-chrétiens, la JSS est le seul parti de jeune sans conseiller national ou conseiller aux États. À ce moment, le parti prend conscience que des changements sont nécessaires. La JSS se dote d’un bureau pour gérer le parti au quotidien.

En , il est décidé de réintroduire une présidence après plus de vingt années. Le , Cédric Wermuth, 22 ans, de Baden, remporte l'élection dans laquelle il était opposé à Priska Grütter de Roggwil par 46 voix contre 8. Le , il est élu vice-président du PSS et porte ainsi les deux casquettes. Il est élu au Conseil national en 2011.

Durant cette période, la JSS a connu une croissance rapide, passant de 1 000 à 3 500 membres de 2007 à 2015[6]. La présence du parti dans les médias et l’influence de la JSS sur le PS augmentent. La formation des membres redevient une priorité. En , plus de 150 personnes participent au premier camp d’été de la JSS.

En , l’initiative « 1:12 pour des salaires équitables » est lancée. La proposition est la suivante : dans une entreprise, personne ne peut gagner plus en un mois que ses employés en 12 mois. En , l'initiative est déposée. En , l’initiative 1:12 obtiendra 35 % de votes positifs.

Nouveau bureau, nouvelle initiative[modifier | modifier le code]

Le parti se renouvelle avec l’élection de David Roth comme président après Cédric Wermuth et l’entrée de Kristina Schüpbach comme secrétaire centrale à la place de Tanya Walliser. Puis, ils seront rejoints par Filippo Rivola, vice-secrétaire central et responsable pour la Romandie. Lors des élections nationales de l'automne 2011, la JSS aligne 167 candidats dans 17 cantons et obtient un peu moins de 1 % des voix des électeurs suisses.

En 2012, la JSS a adopté un nouveau document de fond, Démocratie socialiste, présentant sa vision du dépassement du capitalisme par le socialisme démocratique. Ce document comporte notamment la socialisation des moyens de production, l'autogestion dans l'organisation du travail, et l'abolition du salariat.

La JSS lance en 2012 sa deuxième initiative : "Pas de spéculation sur les denrées alimentaires". L'initiative a été déposée, en 2014, à la Chancellerie fédérale, avec environ 140 000 signatures.

Positions[modifier | modifier le code]

La JSS s’engage pour une société dans laquelle personne n’est défavorisé du fait de son origine, de la couleur de sa peau ou de son genre. Le traditionnel appel qu’elle poursuit est d’atteindre son objectif grâce à l’utilisation de la démocratisation de l’économie et de la distribution des politiques et des initiatives réglementaires telles que l’initiative 1 :12 et l’initiative contre la spéculation sur les denrées alimentaires[7].

Elle se bataille aussi contre les interdictions de périmètre ou zone géographique. En été 2008, la JSS appelait par exemple, aux organisateurs de Bottelones de ne pas tenir compte des interdictions de périmètre dans une ville comme Berne.

La JSS était très critique vis-à-vis de l’armée suisse, et participe, par exemple, au référendum contre l’achat de nouveaux avions de combat. Elle s’engage pour la protection du climat et exige la sortie de l’énergie nucléaire.

Dans la politique de formation, la JSS appelle à l’abolition des notes qui devraient être remplacées par une « appréciation qualitative ». Elle appelle également à une augmentation du personnel enseignant, puisqu’elle espère un meilleur environnement d’apprentissage pour les élèves. La JSS exige aussi un salaire minimum pour les apprenti-e-s. Les bourses d’études devraient être, à l’échelle nationale, plus unifiées et garantir le minimum vital.

Initiatives[modifier | modifier le code]

1:12 – pour des salaires équitables[modifier | modifier le code]

En , la JSS lance l’initiative « 1:12 pour des salaires équitables ». La proposition est la suivante : dans une entreprise, personne ne peut gagner plus en un mois que ses employés en 12 mois. L’initiative fait sensation à l’échelle nationale et scandalise les partis de la droite bourgeoise. En , l’initiative est déposée avec près de 130 000 signatures.

L’initiative est soumise au vote populaire en . Elle obtient 35 % de votes en sa faveur. Le canton du Tessin est le plus ouvert à la proposition avec 49 % de oui.

Pas de spéculation sur les denrées alimentaires[modifier | modifier le code]

En 2012, la JSS lance sa deuxième initiative : « Pas de spéculation sur les denrées alimentaires ». Cette initiative vise à interdire aux banques et aux caisses de pensions de jouer sur les prix des denrées alimentaires sur les marchés boursiers. Elle interdit l’échange ou la création d’outils financiers sur les contrats à terme. L'initiative a été déposée, en 2014, à la Chancellerie fédérale, avec environ 140 000 signatures. L’initiative a été rejetée par 40,1 % d'avis favorables contre 59,9 %, lors du vote du . Seuls les cantons du Jura et de Bâle-Ville ont accepté l’initiative.

Initiative 99 %[modifier | modifier le code]

C'est le que la JS Suisse lance sa troisième initiative : « Alléger les impôts sur les salaires, imposer équitablement le capital », appelée « Initiative 99% ». Celle-ci vise à ce que les revenus issus du capital (dividendes, intérêts, gains sur actions, etc.) soient imposables avec un coefficient de 150 %, au-dessus d'un certain seuil[8]. La JS Suisse propose un seuil de 100 000 francs suisses par an. Ainsi avec l'initiative, une personne ayant des revenus du capital de 150 000 francs devrait payer des impôts comme si elle en avait gagné 175 000[9].

Selon la JS Suisse, l'initiative permettrait de générer entre 5 et 10 milliards de francs de recettes fiscales supplémentaires, qui seraient affectées à la réduction de l'imposition des petits et moyens revenus du travail ainsi qu'à des paiements en faveur de la prospérité sociale[10].

Le parti justifie le fait que les grands revenus du capital doivent être imposés plus fortement que les revenus du travail par le fait qu'il ne sont liés à aucune création de valeur mais qu'ils constituent simplement une démultiplication d'argent, sans effort. Pour illustrer cela, la JS Suisse choisit le slogan « L'argent ne travaille pas, nous oui. »

Initiative pour l'avenir[modifier | modifier le code]

Le , la JS Suisse lance sa quatrième initiative : l'initiative pour l'avenir[11]Cette initiative vise à mettre en place une politique climatique sociale en taxant ceux qui sont considérés comme « ultra-riches ». La JS Suisse estime que les ultra-riches sont les grands profiteurs du système « à l'origine de la crise climatique, soit le capitalisme » et que c'est donc à eux de payer pour la politique climatique, et non à la majorité de la population[11].

Dans cette optique, la JS Suisse souhaite imposer la part des héritages dépassant les 50 millions à 50 % pour "financer la politique climatique". Cet impôt toucherait selon elle 2 000 personnesenviron. Selon le parti, cela permettrait de dégager environ 6 milliards par an, qui seraient utilisés pour une transformation écologique de l'ensemble de l'économie, en particulier dans le domaine du travail, des logements et des services publics[12].

Le délai pour la récolte des signatures court jusqu'au 16 février 2024[12].

Organisation[modifier | modifier le code]

Relations avec le PS[modifier | modifier le code]

La JSS est une association indépendante, regroupant des jeunes membres ou non du PS. Cela étant, elle est reconnue comme jeunesse de parti officielle du PS Suisse et elle s'engage totalement au sein du PS pour influencer les positions du parti. Elle dispose notamment d'un représentant au Comité directeur, élu par l'assemblée annuelle de la JSS.

Elle a par le passé affiché publiquement ses divergences avec le PS, par exemple en demandant en 2002 la démission du ministre PS Moritz Leuenberger, jugé trop à droite en matière de services publics[13]. La JS Suisse a également pris position contre PV2020 (en 2017) et RFFA (2019), deux réformes soutenues par le PS au niveau fédéral. Plus récemment, elle a fortement critiqué Alain Berset à la suite de l'acceptation de la réforme AVS21, le jugeant responsable de cette réforme acceptée de justesse, en raison de son très grand engagement en faveur du OUI dans la campagne[14].

Présidence[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. (de) Nora Lüthi, « Politik ist hip - Von wegen uninteressierte Junge: Jungparteien sind im Aufwind », sur Schweizer Radio und Fernsehen, (consulté le )
  2. « Personnes », sur juso.ch (consulté le )
  3. « Positions », sur juso.ch, (consulté le )
  4. « Infrarouge – Organe de presse pour la JS Suisse » (consulté le )
  5. a et b Hans Hirter (trad. Pierre-G. Martin), « Jeunesses des partis » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  6. Patrick Chuard, « Les provocations à succès des jeunes socialistes », 24 heures,‎ (ISSN 1424-4039, lire en ligne Accès payant, consulté le )
  7. « Prgramme », sur juso.ch (consulté le ).
  8. « Suisse – Les Jeunes socialistes veulent un impôt plus juste », sur 24 heures, (consulté le )
  9. Département fédéral des finances DFF, « Initiative populaire «Alléger les impôts sur les salaires, imposer équitablement le capital» (initiative 99 %) », sur www.efd.admin.ch (consulté le )
  10. « Fedlex », sur www.fedlex.admin.ch (consulté le )
  11. a et b « Lancement d’une initiative – Les Jeunes socialistes exigent une nouvelle politique climatique », sur 24 heures, (consulté le )
  12. a et b Chancellerie fédérale ChF, « Droits politiques », sur www.bk.admin.ch (consulté le )
  13. « JUSO Schweiz », sur www.juso.ch (consulté le ).
  14. Adrien Schnarrenberger, Daniel Ballmer, Pascal Tischhauser, « La Jeunesse socialiste remet en question le conseiller fédéral Alain Berset », sur Blick, (consulté le )
  15. Agence télégraphique suisse, « Les jeunes socialistes élisent un Zurichois à leur tête », sur Swissinfo, (consulté le )
  16. Agence télégraphique suisse, « Ronja Jansen élue à la présidence de la Jeunesse Socialiste », sur www.laliberte.ch, (consulté le )
  17. Agence télégraphique suisse, « Après trois ans de mandat – La présidente de la Jeunesse socialiste va quitter son poste », sur 24 heures, (consulté le )
  18. « Tamara Funiciello, première femme à présider les jeunes socialistes suisses », sur rts.ch, (consulté le )
  19. Stéphanie Jaquet, « Tamara Funiciello va quitter la tête de la Jeunesse socialiste suisse », sur rts.ch, (consulté le )
  20. Agence télégraphique suisse, « Fabian Molina élu président de la Jeunesse socialiste », sur www.rjb.ch, (consulté le )
  21. Mehdi Atmani, « Fabian Molina, jeune indigné », Le Temps,‎ (lire en ligne)
  22. Agence télégraphique suisse, « David Roth remplace Cédric Wermuth », sur 20 minutes, (consulté le )
  23. Alexandra Ulmer, « Questions à Cédric Wermuth. «Désobéissez, allez au botellon!» », Le Temps,‎ (lire en ligne)

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]