Zicavo — Wikipédia

Zicavo
Zicavo
Vue de Zicavo.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Collectivité territoriale unique Corse
Circonscription départementale Corse-du-Sud
Arrondissement Ajaccio
Intercommunalité Communauté de communes de la Pieve de l'Ornano
Maire
Mandat
Antoine Paganelli
2020-2026
Code postal 20132
Code commune 2A359
Démographie
Gentilé Zicavais, Zicavaises
Population
municipale
214 hab. (2021 en diminution de 6,14 % par rapport à 2015)
Densité 2,3 hab./km2
Géographie
Coordonnées 41° 54′ 29″ nord, 9° 07′ 51″ est
Altitude Min. 380 m
Max. 2 134 m
Superficie 93,02 km2
Élections
Départementales Canton de Taravo-Ornano
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
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Zicavo

Zicavo [tsikavo] est une commune française située dans la circonscription départementale de la Corse-du-Sud et le territoire de la collectivité de Corse. Le village appartient à la piève de Talavo dont il est historiquement le chef-lieu.

Géographie[modifier | modifier le code]

Situation[modifier | modifier le code]

Zicavo est une commune de l'intérieur de l'île, de l'Au-Delà-des-Monts, située dans le « territoire de vie » Taravu - Bastelica du parc naturel régional de Corse dont elle est adhérente. Commune rurale de montagne, elle occupe les flancs occidentaux du Monte Occhjatu (1 752 m) de la chaîne de montagnes qui divise l'île en deux.

Communes limitrophes

Géologie et relief[modifier | modifier le code]

Géologie[modifier | modifier le code]

Zicavo se trouve dans la « Corse cristalline », la région occidentale de la Corse « au sud-ouest et à l'ouest d'une ligne allant de l'embouchure du Regino près Calvi à la marine de Favone près Solenzara, qui comprend les deux tiers de la surface de l'île, fait partie de la zone hypercinienne constituée par des roches granitiques, granulitiques et porphyriques avec des dépôts sédimentaires de l'ère primaire, à l'exception de quelques terrains carbonifères entre Argentella et le golfe de Porto, de quelques points à l'intérieur (Vico, Tartagine) et des terrains miocènes de Bonifacio »[1].

« Des bandes de gneiss se voient à côté de Zicavo, où elles ont été indiquées par M. Nentien et plus tard par M. Deprat. Ces gneiss présentent sur les bords une sorte d'émiettement remplie d'enclaves volumineuses, par exemple, au col de la Vaccia (Olivese), si bien que l'on a l'impression très nette de se trouver en présence d'une longue bande de terrains sédimentaires ayant fondu dans le granite ». (Deprat.)[2].

Relief[modifier | modifier le code]

Hydrographie[modifier | modifier le code]

Le principal cours d'eau est le fleuve Taravo qui longe et traverse la commune en plusieurs endroits de son territoire occidental. Le fleuve qui prend sa source sur Palneca, arrive du Nord où son lit sépare Zicavo des territoires de Ciamannacce puis de Sampolo, avant de pénétrer sur l'est communal à un point à la côte d'environ 520 m d'altitude. Il en ressort peu au nord du pont de Mulinelli (456 m). Son cours, orienté au midi, délimite alors Zicavo de Guitera-les-Bains, traverse le lieu-dit « Teppa di Prato » et en ressort peu après à Mucchielone (Guitera-les-Bains). De là, le Taravo délimite Zicavo de Guitera-les-Bains puis, sortant de gorges, de Corrano jusqu'au pont de Piconca (391 m).

Durant ce parcours, le fleuve reçoit les eaux de plusieurs affluents dont les principaux sont du nord au sud :

  • ruisseau de l'Onda[3] ;
  • ruisseau de Camproni[4] (rd), venant de Guitera-les-Bains ;
  • ruisseau de Molina, long de 10,8 km[5] qui coule au sud du village. Il est alimenté par le ruisseau de Caveteddu (Cavatella[6]) ;
  • ruisseau de Vangone (non référencé SANDRE) ;
  • ruisseau de Lunarese[7].

Climat et végétation[modifier | modifier le code]

Voies d'accès et transports[modifier | modifier le code]

Accès routiers[modifier | modifier le code]

Route territoriale 22

La route territoriale 22 (RT 22), ex-route départementale D 69, est le principal axe routier de la commune. Elle relie du nord au sud, la RT 20 à Vivario à la RT 40 à Sartène, desservant plusieurs villages. Suivant la même orientation, elle traverse Zicavo, venant de Cozzano pour rejoindre Olivese, les villages les plus proches.

Autres routes
  • La route départementale 757 passant par Zicavo, relie également Cozzano à Olivese et plus loin.
  • La route départementale 228 qui prend naissance à « Vergaju », jonction avec les routes D757 et D 757A, donne accès à Sampolo.
  • La route D 757A, depuis le lieu-dit « Vergaju » sur la D 757, relie la RT 22 au village de Zicavo.
  • La route D 428 qui démarre d'Olivese, à sa jonction avec la RT 22, donne l'accès au plateau du Coscione où elle se termine en cul-de-sac.

Le village est distant par route[8], de :

Transports[modifier | modifier le code]

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (96,6 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (96,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (55,6 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (22,2 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (18,8 %), zones agricoles hétérogènes (2,4 %), prairies (0,6 %), zones urbanisées (0,3 %)[9]. L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Histoire[modifier | modifier le code]

Moyen Âge[modifier | modifier le code]

Temps modernes[modifier | modifier le code]

La grande révolte des Corse contre Gênes (1729-1769)[modifier | modifier le code]

En 1738, Jaillot a donné au public la carte[Note 1] qu'il dit avoir été dressée sur les lieux par ordre de la République de Gênes ; mais elle comporte des fautes et des omissions considérables, « par exemple, on n'y trouve point le village de Zicavo si renommé par l’opiniâtreté des rebelles de cette partie, & les expéditions que nos troupes y ont faites en 1739 & 1740. Il y avait cependant alors au moins 300 feux, & près de 1 600 âmes dans cette paroisse, y compris les pasteurs qui habitaient dans les plages. - Jean F. Goury De Champgrand in Histoire de l'isle de Corse, 1749 »

Zicavo haut-lieu de la rébellion[modifier | modifier le code]

En 1739, la monarchie française envoie un puissant corps expéditionnaire commandé par le marquis de Maillebois.
En 1740, le baron de Johann Friedrich von Neuhoff neveu de Théodore de Neuhoff, le baron de Drost, avec une suite d'aventuriers, avaient rassemblés une troupe de 1 000 à 1 200 rebelles que le prévôt du village animait de ses conseils et de ses exhortations, prêchant à outrance la rébellion dans toute la piève de Talavo & dans les juridictions de la Rocca, Sartène & Istria. Plusieurs prêtres, moines & autres bandits s'étaient joints à eux & avaient juré entre les mains du prévôt de Zicavo de ne point rendre les armes ni se soumettre.

Au mois de février, un malheureux paysan pris les armes à la main à Zicavo le 2 du même mois, qui avait été autrefois colonel[Note 2] d'un régiment des troupes de Théodore, expira sur la roue à Ajaccio.

Maillebois fit venir successivement dans le Delà des Monts 8 bataillons outre les 1 500 hommes qu'il avait menés avec lui. Il fit entourer le Talavo où était le gros des troupes rebelles, par des détachements considérables de grenadiers et des régiments. Durant les deux mois environ de préparatifs de l'attaque définitive de Zicavo, des escarmouches ont lieu, faisant quelques morts parmi les troupes françaises. Celles-ci, avant la fin d'août, sont devenues maîtres de presque tout le pays à l'exception de Zicavo & de quelques villages du Talavo qui était pour elles comme une espèce de citadelle.

Le prévôt de Zicavo avec ses fidèles « théodoriens » tenaient ferme dans le village avec environ 1 000. L'ordre d'attaquer fut donné le  ; toutes les troupes qui environnaient dans la montagne s'y rendirent sur quatre colonnes qui arrivèrent par quatre chemins différents. À leur approche, ils sont soumis à un grand feu des rebelles ; mais après leurs décharges, ils se retirèrent derrière leurs rochers. La plus grande partie de ce qui restait vint à l'obéissance, le prévôt de Zicavo à la tête, et rendirent les armes. La vie sauve leur fut accordée ; le prévôt fut embarqué pour passer en terre ferme, avec défense de reparaître dans l'Isle sous peine d'être rompu vif.
Les troupes entrèrent dans le village, un gros bourg qui contenait alors près de 300 feux. Le couvent des Franciscains est détruit et brûlé[Note 3].

Dès que les Français eurent évacué Zicavo et repassé les monts, le neveu de Théodore & tous ceux de sa suite au nombre d'environ 30 ou 40, vinrent s'établir au village. Averti du retour de cet aventurier et de ses adhérents à Zicavo, le Maréchal de Maillebois « envoya de la partie d'au-delà des monts par les gorges de Ghissony, Palneca & Giamanace des compagnies de grenadiers avec un détachement des arquebusiers qui devaient se poster sur les hauteurs des montagnes qui couvraient Zicavo - Goury De Champgrand in Histoire de l'isle de Corse p. 104. ». Toutes les maisons qui leur avaient servi d'asile ou dont les propriétaires leur avoient fourni des secours, sont brûlées pour les empêcher de revenir à jamais. Une troupe de volontaires y et laissée, que l’on fit renforcer quelque temps après par un détachement de Génois.

En , il ne restait plus que le Baron de Neuhoffen qui tenait la campagne ; mais il ne tarda pas à le soumettre. À la fin du mois de , le Roi Louis XV fit retirer toutes les troupes qui restaient en Corse.


  • 1789 - Toute l'île appartient au royaume de France.
  • 1790 - La Corse devient un département français administré par un gouverneur.
  • 1793 - , séparation de la Corse en deux départements, le Liamone (chef-lieu : Aiacciu, districts : Aiacciu, Vicu et Sartè), et le Golo (chef-lieu : Bastia, districts : Bastia, Calvi et Corti). La commune porte le nom de Zicavo. Elle se trouve dans le canton de Talavo (ex-piève de Talavo), dans le district d'Ajaccio et dans le département du Liamone.
  • 1801 - Toujours dans le canton de Talavo, Zicavo bascule dans l'arrondissement d'Ajaccio, dans le département du Liamone.
  • 1811 - L'île redevient le département de Corse.
  • 1828 - Le canton de Talavo devient le canton de Zicavo[10].

Époque contemporaine[modifier | modifier le code]

Toponymie[modifier | modifier le code]

En corse, la commune se nomme Zìcavu (prononcé [ˈd͡ziːkawu]).

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Liste des maires[modifier | modifier le code]

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1986 2014 Marie-Jeanne Vidaillet-Peretti DVD  
2014 2020 François-Marie Dominici SE Retraité
2020 En cours Antoine Paganelli    

Tendances politiques et résultats[modifier | modifier le code]

Le résultat de l'élection présidentielle de 2012 dans cette commune est le suivant[11] :

Candidat Premier tour Second tour
Voix % Voix %
Eva Joly (EÉLV) 0 0,00
Marine Le Pen (FN) 35 18,13
Nicolas Sarkozy (UMP) 106 54,92 152 72,04
Jean-Luc Mélenchon (FG) 6 3,11
Philippe Poutou (NPA) 1 0,52
Nathalie Arthaud (LO) 3 1,55
Jacques Cheminade (SP) 0 0,00
François Bayrou (MoDem) 4 2,07
Nicolas Dupont-Aignan (DLR) 2 1,04
François Hollande (PS) 36 18,65 59 27,96
Inscrits 317 100,00 317 100,00
Abstentions 123 38,80 96 30,28
Votants 194 61,20 221 69,72
Blancs et nuls 1 0,52 10 4,52
Exprimés 193 99,48 211 95,48

Le résultat de l'élection présidentielle de 2017 dans cette commune est le suivant[12] :

Candidat Premier tour Deuxième tour
% Voix % Voix
Nicolas Dupont-Aignan (DLF) 3,75 6
Marine Le Pen (FN) 25,00 40 44,63 54
Emmanuel Macron (EM) 13,13 21 55,37 67
Benoît Hamon (PS) 1,25 2
Nathalie Arthaud (LO) 1,25 2
Philippe Poutou (NPA) 0,00 0
Jacques Cheminade (SP) 0,00 0
Jean Lassalle (RES) 6,88 11
Jean-Luc Mélenchon (LFI) 2,50 4
François Asselineau (UPR) 0,63 1
François Fillon (LR) 45,63 73
Inscrits 285 100,00 285 100,00
Abstentions 123 43,16 139 48,77
Votants 162 56,84 146 51,23
Blancs 0 0,00 18 12,33
Nuls 2 1,23 7 4,79
Exprimés 160 98,77 121 82,88

Population et société[modifier | modifier le code]

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1800. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[13]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[14].

En 2021, la commune comptait 214 habitants[Note 4], en diminution de 6,14 % par rapport à 2015 (Corse-du-Sud : +6,69 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851 1856
1 1411 0721 0831 2491 1601 2311 4241 3801 300
1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901
1 3671 4431 6421 6381 4841 6381 6181 6441 650
1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962
1 7021 6331 5391 5681 5311 5291 5241 236454
1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012 2017
404302269245237244245231229
2021 - - - - - - - -
214--------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[10] puis Insee à partir de 2006[15].)
Histogramme de l'évolution démographique

Économie[modifier | modifier le code]

Les données économiques de la ville de Zicavo :

  • le taux de chômage en 2007 était de 16,9 % et en 1999 il était de 21,1 % ;
  • les retraités et les pré-retraités représentaient 35,5 % de la population en 2007 et 23,9 % en 1999 ;
  • le taux d'activité était de 56,5 % en 2007 et de 46,7 en 1999.

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

  • Jacques Pierre Abbatucci, (Zicavo - Zicavo), compagnon de Pascal Paoli et de Charles Bonaparte dans la lutte contre les Français, puis officier royal devenu général sous la Révolution.
  • Jean Charles Abbatucci né à Zicavo (-) et mort à Huningue, Alsace. Général de la Révolution française (mort divisionnaire) à l'Armée du Rhin et second fils du général Jacques Pierre Abbatucci. Diverses rues et places des villes de Corse portent son nom. Brillant élève officier, il est rapidement entré en grade, menant des campagnes importantes depuis Valmy et la Hollande, en passant par un rôle important à Paris auprès de Carnot et contre les émeutes sans-culotte du printemps 1795. Lié à Pichegru et Moreau (il est leur bras droit), il organise le passage du Rhin et combat avec efficacité jusque devant Munich (il y rencontrera le malheureux duc d'Enghien). Estimé par ses ennemis, admiré par ses troupes, remarquablement formé intellectuellement et solide politiquement, il est tué prématurément, mais victorieux, devant Huningue qu'il défendait, après une blessure reçue le . Il tomba alors dans les bras du futur général Foy. Son nom est sur l'Arc de Triomphe de l'Étoile, Paris. Une statue lui est élevée à Ajaccio depuis 1854, sur une place qui porte son nom ; une autre figure à Zicavo, et une statue plus récente y fut inaugurée voici quelques années : elle était l’œuvre du père du comédien Laurent Terzieff. Il figure en référence d'énergie corse dans l'ouvrage De l'Amour, de Stendhal, dans des pages fameuses de Charles Nodier et dans le roman consacré par Alexandre Dumas aux campagnes révolutionnaires Les Blancs et les Bleus. Il existe également à Huningue, dans le Haut-Rhin, une rue Abbatucci, et une place sur laquelle a été érigé un monument à la mémoire du général Abbatucci (Voir : ville-huningue.fr).
  • Jacques Pierre Charles Abbatucci (1791-1857) ministre de Napoléon III, né à Zicavo, petit-fils du général Jacques Pierre Abbatucci. Seul enfant du fils aîné du général Jacques-Pierre Abbatucci, il naît à Zicavo le et meurt à Paris le , dans l'hôtel du ministère de la Justice, place Vendôme. Son père (Don-Jacques-Pierre-Pascal-Nicolas Abbatucci, né à Ajaccio le , mort à Zicavo, le ), ami d'enfance de Napoléon et de plusieurs des frères Bonaparte, et un filleul de Pascal Paoli, avait débuté dans une carrière de magistrat sous la Révolution en Corse, puis une carrière politique. Opposé aux Anglais, ce père qui devait jouer un grand rôle sous l'Empire et au-delà, fut alors un temps emprisonné à Corte puis libéré sur l'ordre du général Stewart. Lié à Lucien Bonaparte, il eut un rôle important au ministère de l'Intérieur, puis il fut diplomate du royaume de Naples (sous Joseph Bonaparte et Murat). Il suivit l'armée jusqu'à Waterloo, malgré ce qu'il affirme dans ses Mémoires, et sauva de deux coups de pistolet, à cinquante ans, le roi Jérôme. Passé à son service, il se dévoua avec son fils, le futur ministre aux affaires des Bonaparte. Jacques-Pierre-Chares, passa d'abord son enfance à Zicavo. Il faillit périr dans l'incendie de la maison sous la Révolution. Il fut élevé au Prytanée militaire (il s'y lia avec Odilon Barrot et d'autres personnalité futures influentes, et également avec le poète Delavigne). Passé en Rhétorique à Paris, il fit enfin son droit à Pise (docteur en droit en 1810), devenu avocat en Corse (1811), Jacques-Pierre-Charles devint magistrat en 1816, député de la Corse en 1830, président de Chambre à Orléans (en 1831), député du Loiret de 1839 à 1852. Redouté par Guizot, il fut l'un des acteurs majeurs de la Révolution de 1848 et de la campagne des banquets qui la déclencha en partie. Fin et actif, il n'a jamais oublié la Corse. Il fut aussi l'une des figures, dès le début des années 1840, de la lutte parlementaire pour l'abolition de l'esclavage. Fidèle des Bonaparte et dévoué à Louis-Napoléon de longue date, il devint son principal conseiller en 1848, et l'un de ses ministres les plus influents de 1852 à 1857. Acteur discret (et soucieux de légalité) du coup d'Etat, il fut ministre et sénateur après le retrait des ministres fidèles aux Orléans (). Comme ministre, on lui doit : l'abolition de la mort civile, l'abolition de la prison pour dettes, le retrait du port du boulet pour les prisonniers et nombre de mesures libérales. Conseiller politique majeur, il fut un bienfaiteur lucide pour la Corse. Ses fils, Jean-Charles, 1816-1885, député en 1849, auditeur et conseiller d’État (1853-1873), député de la Corse à nouveau (1872-1881), Paul Séverin (1821-1888), député de la Corse (1852-1871) et Antoine Dominique (1818-1878), général (1868 et divisionnaire en 1871) jouèrent un grand rôle politique ou militaire. Jacques-Pierre-Charles Abbatucci fut témoin du coup d'État du . Ironie de l'Histoire : son père avait été l'un des témoins actifs de celui des 18 et 19 Brumaire 1799 au profit de Napoléon Bonaparte. Le ministre était le petit-fils du général Jacques Pierre Abbatucci, et le neveu du général Jean-Charles, du lieutenant Séverin (1775-1794), du chef d'escadron Antoine-Dominique (1773-1798, tué en Égypte, son nom est sur la colonne de Pompée).
  • Jean Charles Abbatucci, fils du ministre, né à Zicavo, député de la Corse de 1849 à 1851 sous la Deuxième République et de 1872 à 1881 sous la Troisième République. De 1853 à 1858 sous le Second Empire il est président du conseil général de la Corse et maître des requêtes au conseil d'État avant de devenir conseiller d'État.
  • Antoine Dominique Abbatucci, le troisième fils du ministre, né également à Zicavo, se couvre de gloire pendant la guerre de Crimée, avant de devenir général de division, et gouverneur militaire de Nancy sous la Troisième République.
  • Jacques Pierre Jean Charles Abbatucci fils d'Antoine Dominique (né en 1857 à Paris, mort en 1927 à Paris), député en 1885, n'a siégé que 6 semaines, la liste sur laquelle il avait été élu ayant été invalidée le pour achats de votes, ce qui était faux. Il s'agissait d'empêcher le maintien d'élus bonapartistes. Ses compagnons de liste Gavini, Multedo et De Montera furent également invalidés, et les nouveaux élus le furent MM. Arena, Astima, Ceccaldi, de Susini.
  • Antoine Peretti, patron du cercle de jeux parisien l’Aviation Club de France, son frère Simon Peretti a été maire de Zicavo de 1953 à 1986, sa fille Marie-Jeanne Vidaillet-Peretti lui a succédé en 1986(conseillère territoriale de 1992 à 1998,a été pendant huit ans présidente du Conseil National des Femmes Françaises) il est resté conseiller municipal jusqu'à sa mort en 1996.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean F. Goury de Champgrand in Histoire de l'isle de Corse - Éditeur Abel-Denis Cusson, Nancy 1749. [2] Livre, Fichier d'ordinateur, Ressource Internet N° OCLC : 165441620.
  • Félix Battesti in Étude médicale sur les climats et les eaux minérales de la Corse - Bastia imprimerie Piaggi et Cie 1905, publiée par la Société des Sciences historiques et naturelles de la Corse - XXIIIe année 4e trimestre 1903, 276e fascicule.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Il s'agit de la Carte particulière de l'isle de Corse divisée par ses dix provinces ou juridictions et ses quatre fiefs dressée par Bernard Antoine Jaillot en 1738
  2. Théodore était si généreux qu’un pasteur de Zicavo qui se trouva porter le nom de Theodore fut par lui agrégé à la Case Theodorine, c’est-à-dire à la famille royale. Les grades de Lieutenants Généraux, de Feldt Maréchaux, de Colonels & autres ne lui coûtaient pas plus - Goury De Champgrand in Histoire de l'isle de Corse p. 67
  3. Les moines avaient suivi le parti de la rébellion, et plusieurs s’étaient sauvés dans les montagnes avec une trentaine de bandits qui ne voulaient pas se soumettre avec le prévôt
  4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. M. Nentien; Étude sur la constitution géologique de la Corse. Imprimerie Nationale 1897
  2. Docteur Félix Battesti in Étude médicale sur les climats et les eaux minérales de la Corse p. 14
  3. Sandre, « Fiche cours d'eau - Ruisseau de l'Onda (Y8601300) » (consulté le )
  4. Sandre, « Fiche cours d'eau - Ruisseau de Camprone (Y8601360) » (consulté le )
  5. Sandre, « Fiche cours d'eau - Ruisseau de Molina (Y8600640) » (consulté le )
  6. Sandre, « Fiche cours d'eau - Ruisseau de Cavatella (Y8600660) » (consulté le )
  7. Sandre, « Fiche cours d'eau - Ruisseau de Lunarese (Y8611000) » (consulté le )
  8. [1] Itinéraires ViaMichelin
  9. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
  10. a et b Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  11. Ministère de l'Intérieur - Corse du Sud (Corse), « Résultats de l'élection présidentielle de 2012 à Zicavo » (consulté le )
  12. Ministère de l'Intérieur - Corse-du-Sud (Corse), « Résultats de l'élection présidentielle de 2017 à Zicavo » (consulté le )
  13. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  14. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  15. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  16. « Église paroissiale Saint-Luxor », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le )