Yura (croiseur) — Wikipédia

Yura (由良)
illustration de Yura (croiseur)
Le Yura.

Type Croiseur léger
Classe Nagara
Histoire
A servi dans  Marine impériale japonaise
Commanditaire Drapeau du Japon Japon
Chantier naval Arsenal naval de Sasebo, Sasebo
Commandé 1920
Quille posée
Lancement
Mise en service
Statut Sabordé le
Équipage
Équipage 450 hommes
Caractéristiques techniques
Longueur 162,1 m
Maître-bau 14,2 m
Tirant d'eau 4,8 m
Déplacement 5 659 tonnes
Propulsion 4 turbines à engrenages Gihon
12 chaudières Kampon
Puissance 90 000 ch
Vitesse 36 nœuds (67 km/h)
Caractéristiques militaires
Blindage ceinture: 60 mm
pont: 30 mm
Armement 7 canons Type 3e Année 14 cm/50
2 canons antiaérien Type 3 80 mm
8 tubes lance-torpilles de 533 mm
48 mines
Rayon d'action 6 000 milles marins (11 000 km) à 14 nœuds (26 km/h)
Aéronefs 1 hydravion
Pavillon Empire du Japon
Localisation
Coordonnées 8° 15′ 00″ sud, 159° 07′ 00″ est
Géolocalisation sur la carte : Îles Salomon
(Voir situation sur carte : Îles Salomon)
Yura (由良)
Yura (由良)

Le Yura (由良?) était un croiseur léger de classe Nagara en service dans la Marine impériale japonaise. Le navire est baptisé sous le nom de la rivière Yura, près de Kyoto, au Japon. Il sert dans les premiers stades de la guerre du Pacifique avant d'être coulé par des bombes américaine en 1942. Il fut le premier croiseur japonais coulé pendant ce conflit.

Historique[modifier | modifier le code]

Début de carrière[modifier | modifier le code]

Le Yura ancré dans la baie de Tateyama en août 1923.

Sa quille est posée le à l'Arsenal naval de Sasebo, il est lancé le et est mis en service le . Il est commandé par le Capitaine Soemu Toyoda de à . En 1930, il sert de plate-forme de test pour les catapultes aériennes installées en face de sa passerelle et, en 1933-34, une plate-forme de rotation est installée au milieu du navire ainsi qu'un nouveau mat principal.

À la suite de l'incident de Mandchourie, le Yura est déployé à Shanghai début 1932 sous le commandement du Capitaine Mataro Tanimoto (ja) jusqu'en , puis sous le Capitaine Rokuzō Sugiyama (en) de juin à . Il est de nouveau déployé entre 1937-1939 pour couvrir les débarquements des troupes Japonaises en Chine du nord.

Début de la Guerre du Pacifique[modifier | modifier le code]

Le , le Yura est nommé navire amiral de l'Escadron Sous-marine 5 du Contre-Amiral Daigo Tadashige, et est basé à Hainan. Lors de l'attaque sur Pearl Harbor, le Yura couvre la première vague de la Force d'Invasion de la Malaisie en Indochine française.

Le , le Yura et son escadron reçoivent l'ordre de poursuivre et de couler les navires de la Force Z de la Royal Navy (HMS Prince of Wales, HMS Repulse et des destroyers). Bien qu'ayant été prévenu de leurs positions par le sous-marin I-165, ce seront les bombardiers-torpilleurs de la 22e Flottille Aérienne qui anéantiront la Force de l'Amiral Tom Phillips.

Le Yura participe à l'invasion de Sarawak du 13 au , couvrant les débarquements à Brunei, Miri, Seria et Kuching. Les 2 500 hommes du « Détachement Kawaguchi » et du Yokosuka no 2 « Force navale Spéciale de Débarquement » capturent rapidement l'aérodrome et les champs de pétrole de Miri. L'opération achevée, le Yura retourne à sa base dans la baie de Camranh, en Indochine.

En février, le Yura est transféré dans la 3e Flotte du Vice-Amiral Ibō Takahashi, afin de couvrir l'invasion de Sumatra, sous la protection des débarquements de troupes à Palembang, Bangka, Banten, Merak et Java. Le , il est attaqué sans succès par deux torpilles tirées d'environ 2 500 à 3 000 mètres depuis le sous-marin HNLMS K XIV. Le croiseur lance six attaques de charges de profondeur, mais le sous-marin néerlandais s'échappe par le détroit de Sunda à Colombo (Ceylan). Le , le Yura sauve l'équipage du tanker Erimo (coulé par le sous-marin USS S-39 (en)). Le , il est transféré dans l'Unité d'Escorte no 1, couvrant des débarquements de troupes à Sumatra et dans les îles Andaman jusqu'à la fin du mois.

Raids dans l'Océan Indien[modifier | modifier le code]

En avril, il participe au raid sur Ceylan avec la Deuxième Flotte Expéditionnaire du Vice-Amiral Jisaburō Ozawa. Il est accompagné des destroyers Ayanami, Yūgiri, Asagiri et Shiokaze (en); des croiseurs Chōkai, Suzuya, Kumano, Mikuma et Mogami; et du porte-avions Ryūjō. Le , à 14 milles (22,530816 km) à l'est de Kalingapatnam (en), dans le golfe du Bengale, les Yura et Yūgiri coulent le navire marchand hollandais Batavia en transit de Calcutta à Karachi. Ils coulent également le navire néerlandais Banjoewangi et le vapeur britannique Taksang. À la fin du mois d'avril, le Yura retourne à Sasebo pour une remise en état.

Bataille de Midway[modifier | modifier le code]

Le , il est navire amiral du 4e Escadron de Destroyer du Contre-Amiral Shōji Nishimura. Lors de la bataille de Midway, l'Escadron inclus également la 3e et la 9e Division de Destroyer. L'Escadron était sous le commandement du Vice-Amiral Nobutake Kondô, mais ils ne participent à aucun combat.

Campagnes des îles Salomon[modifier | modifier le code]

Le , les États-Unis débute l'opération Watchtower avec pour objectif de reprendre Guadalcanal et les îles Salomon. Le Yura est basé à Truk avec la Deuxième Flottille du Vice-Amiral Kondô et participe à la bataille des Salomon orientales le . Après la bataille, le navire retourne indemne à Truk le .

Durant le mois de , le Yura patrouille entre Truk, Guadalcanal et les îles Shortland. Le au large des Shortland, il est attaqué par deux Boeing B-17 Flying Fortress du 11e Bomb Group de l'USAAF, basés à Espiritu Santo, au cours duquel le navire est légèrement endommagé.

Le , le sous-marin USS Sculpin revendique avoir endommagé d'une torpille le Yura, mais des analyses d'après-guerre ne confirme aucune attaque ce jour-ci. Le , le croiseur quitte les Shortland escortant le transport d'hydravions Nisshin. Deux jours après, il escorte le Chitose de retour de Guadalcanal. Il prend part également au débarquement de 1 100 soldats au cap Espérance. Le , le Yura participe à un « Tokyo Express » pour Guadalcanal, convoi transportant 2 100 hommes, de l'artillerie et des armes anti-char.

Le , alors de retour aux Shortland, il est attaqué par le sous-marin USS Grampus (en), au large de Choiseul. Le submersible tire 4 torpilles Mark 14 (en), mais le croiseur parvient à quitter la zone.

Le , le Yura quitte les Shortland pour bombarder Guadalcanal avec l'Unité d'Attaque no 2 du Contre-Amiral Tamotsu Takama (it), en compagnie des Akizuki, Harusame, Murasame et Yūdachi. Le lendemain, le Yura, menant un groupe d'attaque de destroyers de l'île Santa Isabel aux Salomon, est attaqué par cinq bombardiers en piqué Douglas SBD Dauntless, endommageant avec deux bombes le Yura à l'arrière près de la salle des machines. Alors que le navire s'inonde lentement, le Vice-Amiral Mikawa de la 8e flotte annule la mission de bombardement du Contre-Amiral Takama. Sur le chemin du retour, il est de nouveau attaqué par trois Bell P-39 Airacobra et par quatre Douglas SBD Dauntless, ne causant aucun dégâts supplémentaires. Alors que le Capitaine Sato tente de quitter au plus vite la zone, il subit une nouvelle vague d'attaque de trois Grumman F4F Wildcat et quatre P-39. Une quatrième attaque scellera son destin. Des bombes de six bombardiers B-17 Flying Fortress basés à Espiritu Santo provoquent un feu incontrôlable à bord du navire. À 18 h 30, après l'évacuation de son équipage, il est sabordé par les destroyers japonais Harusame et Yūdachi. Coupé en deux, sa partie avant coule et sa partie arrière est coulé à 19 h 00 par l’artillerie du Yudachi, à la position géographique 8° 15′ S, 159° 07′ E.

Le Yura est rayé des listes le .

Notes et références[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • David Brown, Warship Losses of World War Two, Naval Institute Press, , 256 p. (ISBN 1-55750-914-X)
  • David Boyd, The Japanese Submarine Force and World War II, Naval Institute Press, (ISBN 1-55750-015-0)
  • Andrieu D'Albas, Death of a Navy : Japanese Naval Action in World War II, Devin-Adair Pub, (ISBN 0-8159-5302-X)
  • Paul S. Dull, A Battle History of the Imperial Japanese Navy, 1941-1945, Naval Institute Press, , 402 p. (ISBN 0-87021-097-1)
  • Robert Gardner, Conway's All the World's Fighting Ships, 1906–1921., Conway Marine Press, , 439 p. (ISBN 0-85177-245-5)
  • Hansgeorg Jentsura, Warships of the Imperial Japanese Navy, 1869-1945, Annapolis, MD, Naval Institute Press, , 284 p. (ISBN 0-87021-893-X)
  • Eric Lacroix et Linton Wells, Japanese Cruisers of the Pacific War, Naval Institute Press, (ISBN 0-87021-311-3)
  • Mark Stille, Imperial Japanese Navy Light Cruisers 1941-45, Osprey, (ISBN 978-1-84908-562-5 et 1-84908-562-5)
  • M.J. Whitley, Cruisers of World War Two : An International Encyclopedia, Naval Institute Press, , 288 p. (ISBN 1-55750-141-6)
  • (en) Robert Cressman, The Official Chronology of the U.S. Navy in World War II, Annapolis (Md.), Naval Institute Press, , 367 p. (ISBN 1-55750-149-1)

Liens externes[modifier | modifier le code]