Kommouna — Wikipédia

Kommouna
illustration de Kommouna
Le Kommouna en 2008.

Autres noms Volkhov
Type Ravitailleur de sous-marins, dock flottant, Navire de sauvetage de sous-marin
Histoire
A servi dans  Marine russe
 Marine soviétique
Chantier naval Severnaïa Verf
Quille posée 12 novembre 1912
Lancement 17 novembre 1913
Commission 14 juillet 1915
Statut Au service actif
Équipage
Équipage 99 (en 2018)[1]
Caractéristiques techniques
Longueur 96 m
Maître-bau 18,57 m
Tirant d'eau 3,67 mm
À pleine charge 3100 t
Carrière
Port d'attache Sébastopol (depuis 1967)

Kommouna (en russe : Коммуна) est le nom d'un bateau ravitailleur de sous-marins ainsi qu'un navire de sauvetage de sous-marin de la Flotte maritime militaire de Russie. Il peut également être qualifié de dock flottant.

Lancé en 1913 sous le nom de Volkhov, il a servi dans la marine impériale russe puis la marine soviétique pendant les deux guerres mondiales. Il est utilisé pendant l'invasion de l'Ukraine par la Russie, notamment pour des recherches sur l'épave du croiseur Moskva le 22 avril 2022. Deux ans plus tard, les forces ukrainiennes affirment l'avoir frappé avec un missile, le [2].

Description[modifier | modifier le code]

Lancement du navire le 17 novembre 1913.

Il s'agit d'un catamaran, le premier de ce type construit en Russie, destiné au sauvetage de sous-marins construit par l'Empire russe sous licence basé sur le SMS Vulkan de la marine impériale allemande conçu par la Howaldtswerke-Deutsche Werft.

À l'origine, il peut emporter 10 torpilles, 50 tonnes de fioul et peut loger 60 sous-mariniers pour le ravitaillement de petits sous-marins à propulsion Diesel.

L'espace libre traversant permet à un sous-marin en semi-immersion d'accéder au centre du bateau et d'être soulevé par une grue[3].

Historique[modifier | modifier le code]

Le , le contrat de construction du navire est conclu, le nom d'origine est Volkhov. Mi-, le montage commence sur la cale de halage du chantier naval de Poutilov. En , le navire est lancé[1]. Cependant, à la suite du déclenchement de la Première Guerre mondiale, les tests de réception ne commencent qu'au printemps 1915.

Renflouement du sous-marin AG-15, en 1917.

Le , il entre au service de la marine impériale russe dans la Flotte de la Baltique, il est basé d'abord à Reval (Tallinn). Le navire est utilisé aux fins prévues à l'été 1917, lorsque le sous-marin russe AG-15 de la classe American Holland a sombré avec une trappe ouverte dans les eaux d'Åland au cours d'une plongée d'entraînement à 13,5 m de profondeur. Malgré le fait qu'une forte tempête perturbe les opérations de sauvetage, le (29), les grues de Volkhov soulèvent le bateau.

Le , il est utilisé par la Marine soviétique qui lui donne le nom de Kommouna en référence à la Commune de Paris[1]. Au milieu de 1928, il récupère le sous-marin britannique HMS L55 coulé le par deux destroyers soviétiques à une profondeur de 62 m dans le golfe de Finlande. Durant le siège de Leningrad, il est utilisé pour récupérer les véhicules passant sur le lac gelé Ladoga et divers bateaux coulés dans le port[1]. Tous les membres d'équipage reçoivent après la levée du siège la médaille pour la Défense de Léningrad.

En 1954, il est modernisé au chantier naval Schelde aux Pays-Bas[1]. En 1957, il est utilisé pour le renflouement du M-256, un sous-marin de la classe Quebec, dans le golfe de Finlande[1].

Depuis 1967, il est stationné dans la base navale de Sébastopol au sein de la flotte de la Mer Noire[3]. Trop petit pour relever les sous-marins russes les plus récents, il sert désormais de navire de soutien pour les opérations de secours. En 1984, il est modernisé de nouveau en Crimée[1].

Le piano à bord qui date de 1914 a été restauré. En 2018, Kommouna, qui est à cette date le plus vieux navire militaire en activité au monde, est équipé depuis 2009 d'un Saab Seaeye Panther-XT Plus, un submersible britannique[1] sans équipage télécommandé capable d'explorer des objets à une profondeur maximale de 1 000 m.

En avril 2022, lors de l’invasion russe de l'Ukraine, le navire est déployé après le naufrage du croiseur lance-missiles Moskva[4]. L'épave du navire amiral de la flotte de la mer Noire, coulée à 130 km au large d'Odessa, repose à environ 50 mètres de profondeur[5],[6]. La taille du navire, qui a coulé en un seul morceau, rend son renflouage quasi-impossible. Le Kommuna aurait aidé à récupérer des armes, des corps et d'autres matériels sensibles susceptibles d'intéresser des puissances étrangères[7],[8].

Le 21 avril 2024, la marine ukrainienne déclare avoir frappé un navire à Sébastopol occupée et affirme qu’il s'agit du Kommouna[9], il s'agit alors de la plus ancienne unité navigante militaire opérationnelle dans le monde[1].

Une imagerie satellitaire effectuée après cette prétendue frappe ne montre aucun dégât apparent sur le navire[10].

Navires comparables[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h et i « Marine russe : 101 ans de service actif pour le « Kommuna » ! », Le Marin, (consulté le ).
  2. (en-US) « Ukraine’s Neptune cruise missile hits Russia’s Kommuna submarine rescue vessel », sur Global Defense Corp, (consulté le )
  3. a et b (ru) Dmitry Makarov, « Судно-долгожитель отметило 95-летие ("Rescue-ship celebrates 95th anniversary") », sur gazeta.sebastopol.ua,‎ (consulté le ).
  4. (en) « Russia Deploys Unusual 110-Year-Old Ship To Investigate Moskva Wreck », sur hisutton.com, (consulté le )
  5. (en-GB) « Ukraine round-up: Russia admits Moskva ship losses for first time », BBC,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. (en-GB) « Ukraine war latest news: Railway strikes targeted arms supply routes - Russia », sur BBC News (consulté le )
  7. « The Russians Appear To Be Sending A Deep-Diving Submersible To The Wreck Of The Cruiser 'Moskva' », Forbes,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. « Russia's 110-Year-Old Salvage Ship Deploying To Moskva Wreck: Report », The Drive,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. Ukraine's Navy confirms Russian ship Kommuna hit in Sevastopol
  10. Laurent Lagneau, « D'après l'imagerie satellitaire, le navire de sauvetage russe Kommouna n'a pas subi de dégâts apparents », sur Zone Militaire, (consulté le )

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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