Phoque de Sibérie — Wikipédia

Pusa sibirica

Le phoque de Sibérie (Pusa sibirica) est un phoque gris cendré à taches sombres pour les adultes, blanc et laineux pour les juvéniles. Il est aussi appelé phoque du Baïkal, nerpa ou chat de mer, en raison des touffes de vibrisses.

Description[modifier | modifier le code]

Il est considéré comme le phoque le plus petit au monde[1].

Il diffère de ses cousins et ancêtres marins par un corps plus trapu lui permettant de mieux flotter dans les eaux douces et de longues griffes utiles pour grimper sur la glace en hiver autant que sur les rochers en été.

  • Poids moyen  : 50 kg
  • Poids maximum : 90 kg
  • Longueur moyenne : 1,30 m

Répartition et habitat[modifier | modifier le code]

Le phoque de Sibérie vit dans le lac Baïkal[2], en particulier dans les parties nord et le centre de celui-ci.

C'est le seul phoque d’eau douce avec le phoque annelé et le phoque commun des lacs des Loups Marins (Phoca vitulina mellonae), au nord du Québec.

phoques

Le phoque de Baïkal ne vit que dans les eaux du lac Baïkal. Il est un peu mystérieux de savoir comment les phoques de Baïkal sont venus y vivre. Ils ont peut-être remonté des rivières ou des ruisseaux ou peut-être que le lac Baïkal a été relié à l'océan à un moment donné par un grand plan d'eau, tel que le lac glaciaire de Sibérie occidentale ou la plaine de Sibérie occidentale, formée lors d'une période glaciaire antérieure. On estime que les phoques habitent le lac Baïkal depuis environ deux millions d'années.

Les zones du lac dans lesquelles vivent les phoques de Baïkal changent en fonction de la saison et d'autres facteurs environnementaux. Ce sont des animaux solitaires la plupart de l'année, vivant parfois à des kilomètres des autres phoques de Baïkal. En général, on trouve une plus forte concentration de phoques de Baïkal dans les parties nord du lac, car l'hiver maintient la glace gelée plus longtemps, ce qui est préférable pour la mise bas. Cependant, ces dernières années, des migrations vers la moitié sud du lac ont eu lieu, probablement pour échapper aux chasseurs. En hiver, lorsque le lac est gelé, les phoques entretiennent quelques trous respiratoires dans une zone donnée et ont tendance à rester à proximité, sans gêner l'approvisionnement alimentaire des phoques à proximité. Lorsque la glace commence à fondre, les phoques de Baïkal ont tendance à rester sur le rivage.

Alimentation[modifier | modifier le code]

Il se nourrit principalement des poissons pélagiques coméphores et Cottocomephorus (en)[3].

Reproduction[modifier | modifier le code]

  • Nombre de petits : généralement un, parfois deux.
  • La gestation dure 11 mois

Comportement[modifier | modifier le code]

  • Temps de plongée : en moyenne, 20 à 25 minutes (45 à 60 minutes au maximum).

Chasse[modifier | modifier le code]

Le phoque du Baïkal a été longtemps chassé, surtout pour la fourrure précieuse des jeunes, mais aussi pour son gras, sa viande et les organes internes[4].
Ainsi au XVIIe et XVIIIe siècles selon Georgi sa chasse était d'abord attribuée par adjudication aux compagnies de pêcheurs (comme pour le droit de pêche qui était réattribué au plus offrant tous les 4 ans) puis à des chasseurs qui le traquaient sur la glace, cachés derrière un panneau de tissus blanc de mars à fin avril à l'arquebuse ou à la javeline[4]. Selon Georgi toujours les phoques étaient écorchés sur place, dépouillés de leur lard dont on tirait de l'huile (et de leur peau pour les jeunes phoque, peau dont la fourrure était appréciée des commerçants chinois) ; le reste de l'animal était laissé aux corbeaux ou aux Burättes auchtones. Jusqu'à 2000 jeunes phoques étaient tués en quelques mois, rien que pour leur fourrure[4]..

La chasse a conduit l'espèce au bord de l'extinction. Elle est interdite depuis 1980 et l'espèce ne figure désormais plus dans la liste rouge de l'UICN comme espèce en voie d'extinction.

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • R. Marion et J.-P. Sylvestre, Guide des Otaries, Phoques et Siréniens, Delachaux et Niestlé, Lausanne, Paris, 1993, 159 p.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Site de Marc Giraud
  2. Colin Thubron (trad. de l'anglais par Katia Holmes), En Sibérie, Paris, Gallimard, , 471 p. (ISBN 978-2-07-044616-2), p. 271
  3. (en) Référence Animal Diversity Web : Pusa sibirica
  4. a b et c Peter Simon Pallas (1791) Voyages en Sibérie, extraits des journaux de divers savans voyageurs: Ornés de planches & cartes ... | Société typographique | 591 pages