John L. LeFlore — Wikipédia

John L. LeFlore
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Fonction
Député à la Chambre des représentants de l'Alabama
Biographie
Naissance

Mobile (Alabama)
Décès
(à 72 ans)
Mobile
Nationalité
Américain
Formation
Owen Academy, Mobile
Activité
Syndicaliste, Journaliste, Homme politique
Père
Doc LeFlore
Mère
Clara LeFlore
Conjoint
Teah Beck
Autres informations
Organisation
National Association for the Advancement of Colored People
A travaillé pour

United States Postal Service

Chicago Defender
Parti politique
Parti Démocrate

John L. LeFlore, né le à Mobile dans l'état de l'Alabama, mort le à Mobile, est un des leaders américains pour l'égalité des droits civiques, fondateur de la branche de la National Association for the Advancement of Colored People de l’Alabama dont il sera le secrétaire général jusqu'à son interdiction par les autorités de l’Alabama en 1956, après, il est l'un des animateurs de la Non-Partisan Voters’ League, il devient l'un des artisans majeurs de la déségrégation de l'Alabama, en 1973, il est élu à la Chambre des représentants de l'Alabama comme candidat du Parti démocrate.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et formation[modifier | modifier le code]

John LeFlore est le fils de Doc LeFlore et de Clara LeFlore, son père meurt alors qu'il est âgé de neuf mois. Élevé par sa mère, il grandit dans une atmosphère où le Ku Klux Klan sème la terreur et où les lynchages d'Afro-Américains sont monnaies courantes[1]. Après ses études secondaires à la Owen Academy de Mobile, il est embauché comme postier à l'United States Postal Service[2],[3] grâce au père de son épouse[4].

Carrière[modifier | modifier le code]

Son emploi de postier ne le met pas à l'abri des discriminations, en 1925 après une altercation avec un blanc où il est injustement accusé, il décide de prendre contact avec la National Association for the Advancement of Colored People[5] et en 1926 il devient secrétaire général de la section de la NAACP de l'Alabama[6],[7]. Pour consolider l'action du NAACP, il noue des contacts avec la National Urban League et le National Negro Congress afin de coordonner des actions revendicatives en faveur des droits civiques, notamment pour l'accès à l'emploi et au logement[5].

Durant la seconde guerre mondiale, des conflits se produisent autour des politiques d'emplois pratiquées par le Chantier naval ADDSCO de Mobile, John Leflore mène des actions pour permettre une politique d'emploi et de logement plus équitable[4],[5],[8].

De 1942 à 1952, John travaille comme correspondant local du Chicago Defender[5].

Après la seconde guerre mondiale il lance des actions pour qu'il ait une égalité de salaires entre les enseignants afro-américains et blancs dans l'enseignement public de l’Alabama. L'action aboutit grâce au soutien du sénateur Joseph N. Langan (en) qui déclare qu'il bloquera les subventions pour les établissements scolaires tant qu'il n'y aura pas égalité des traitements[9],[10].

En 1946, la Chambre des représentants de l'Alabama vote l'amendement Boswell qui a pour but d’empêcher le vote des Afro-Américains par un examen préalable où les Afro-Américains devaient montrer leur compréhension des divers articles de la Constitution des États-Unis, pour pouvoir être inscrit sur les listes d'électeurs, examen auquel n'était pas soumis les blancs[11]. John Leflore mobilise le NAACP et obtient à nouveau le soutien du Sénateur Joseph N. Langan et celui de la Voters and Veterans' League / Ligue des électeurs anciens combattants, pour lancer des procédures judiciaires pour abroger cet amendement. La cour de district des États-Unis du sud Alabama déclare le (cas : Davis v. Schnell, 81 F. Supp. 872 S.D. Ala. 1949) que l'amendement Boswell est inconstitutionnel, contraire au Quinzième amendement de la Constitution des États-Unis qui dans sa section 1 stipule : « Le droit de vote des citoyens des États-Unis ne sera dénié ou limité par les États-Unis, ou par aucun État, pour des raisons de race, de couleur, ou de condition antérieure de servitude »[12],[13],[14]. Grâce à cette action le nombre d’électeurs afro-américains ne cessera de croître, croissance qui permet au vote "noir" de jouer en faveur de tel ou tel candidat, c'est ainsi que Joseph N. Langan sera régulièrement élu à diverses charge grâce au soutien du NAACP et donc de John LeFlore et ils luttent ensemble contre l'emprise du Ku Klux Klan sur l’Alabama[15],[16].

Le , la Cour suprême des États-Unis rend l'arrêt Brown v. Board of Education[17] (Brown contre les Services de l'éducation de Topeka dans le Kansas) qui déclare inconstitutionnelle la ségrégation raciale dans les écoles publiques car violant le Quatorzième amendement de la Constitution des États-Unis[18],[19]. L’Alabama, comme d'autres états du Sud, refuse d'appliquer cet arrêt, alors commence un combat entre le NAACP et les autorités de l'Alabama qui aboutit, en juin 1956, à une décision du Procureur général de l'Alabama, John Malcolm Patterson, qui déclare la section du NAACP de l’Alabama illégale, décision qui sera appliquée jusqu'en 1964[20],[5].

Ne pouvant plus agir au nom de la NAACP, John LeFlore, pour continuer son combat pour les droits civiques, crée la Non-Partisan Voters League / Ligue des électeurs non partisans à Mobile en 1956[21],[22].

En 1957, sous l'égide de la Non-Partisan Voters League, il lance les "Pink sheets" (feuilles roses), qui lors des élections établit la liste des candidats favorables à la cause des Afro-Américains, initiative qui mobilise les électeurs afro-américains et montre le poids du vote noir dans les élections[4].

À partir des années 60, les actions jugées trop prudentes de John Leflore sont contestées, c'est ainsi qu'en 1966, des jeunes militants afro-américains créent le Neighborhood Organized Workers (organisation de quartier des travailleurs) de Mobile (NOW)[23].

Malgré ses succès de déségrégation des écoles, des services publics, des boutiques dans la ville de Mobile, son foyer a été l'objet d'un attentat terroriste venant de militants radicaux des droits civiques[4],[24].

Il se lance dans des campagnes électorales, il échoue pour aux élections sénatoriales de 1972 (1972 United States Senate election in Alabama (en)) sous la bannière du National Democratic Party of Alabama (en), mais en 1973 il est élu à la Chambre des représentants de l'Alabama, depuis la Reconstruction, il est le premier Afro-Américain à être élu à ce poste avec Jerome G. Cooper (en), élu lui aussi à la même année[24].

Il décède des suites d'une crise cardiaque le 1976.

Vie privée[modifier | modifier le code]

En 1922, il épouse Teah Jessie, Beck, LeFlore, le couple a 4 enfants[25].

John Leflore repose au cimetière Magnolia de Mobile[4].

Archives[modifier | modifier le code]

Les archives de John LeFlore sont déposées et consultables à la bibliothèque de l'université du sud de l'Alabama de Mobile, la Doy Leale McCall Rare Book and Manuscript Library/ bibliothèque Doy Leale McCall des livres rares et des manuscrits[6],[26].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en-US) Bruce Nelson, « Organized Labor and the Struggle for Black Equality in Mobile during World War II », The Journal of American History, Vol. 80, No. 3,‎ , p. 952-988 (lire en ligne),
  • (en-US) Dorothy Autrey, « "Can These Bones Live?": The National Association for the Advancement of Colored People in Alabama, 1918-1930 », The Journal of Negro History, Vol. 82, No. 1,‎ , p. 1-12 (lire en ligne),
  • (en-US) Michael J. Klarman, « The White Primary Rulings: A Case Study in the Consequences of Supreme Court Decisionmaking », Florida State University Law Review, volume 29-1,‎ (lire en ligne),
  • (en-US) Neil Foley, Peter Iverson, Steven F. Lawson, Civil Rights in America : Racial Voting Rights, National Historic Landmarks Program, , 167 p. (lire en ligne),
  • (en-US) Kevern Verney, Lee Sartain et Adam Fairclough, Long Is the Way and Hard : One Hundred Years of the NAACP, University of Arkansas Press, , 330 p. (ISBN 978-1-55728-909-4 et 1-55728-909-3, lire en ligne),
  • (en-US) Joseph Mark Bagley, School Desegregation, Law and Order, and Litigating Social Justice in Alabama, 1954-1973, Georgia State University, , 805 p. (lire en ligne),

Hommages[modifier | modifier le code]

Une High school (lycée) publique de l'Alabama porte son nom : la LeFlore Magnet High School (en), au 700 Donald Street, Mobile[27],[28],[29].

En 2010, est érigé à Mobile un monument représentant en statue John LeFlore et Joseph N. Langan se serrant la main[30].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en-US) Melton McLaurin & Margaret LaVorne,, « McLaurin Oral History Interview with John L. LeFlore »
  2. (en-US) « John L. LeFlore: Prominent Civil Rights Leader & Politician in Mobile, Alabama », sur Black Then, (consulté le )
  3. (en-US) « African-American Postal Workers in the 20th Century - Who We Are - USPS », sur about.usps.com (consulté le )
  4. a b c d et e (en-US) « John LeFlore », sur Encyclopedia of Alabama (consulté le )
  5. a b c d et e (en-US) « Introduction: Civil Rights and Social Activism in the South: Series 1: Part 1: The John L. LeFlore Papers, 1926-1976 »
  6. a et b (en-US) « Guide to the John L. LeFlore Papers »
  7. (en-US) « John Leflore », sur 2019 Bicentennial Alabama African American History Book Site, (consulté le )
  8. (en-US) « Alabama Dry Dock and Shipbuilding Company (ADDSCO) », sur Encyclopedia of Alabama (consulté le )
  9. (en-US) « Joseph Langan », sur Encyclopedia of Alabama (consulté le )
  10. (en-US) « McLaurin Oral History Interview with John L. LeFlore », sur www.southalabama.edu (consulté le )
  11. (en-US) « Boswell Amendment », sur Encyclopedia of Alabama (consulté le )
  12. (en-US) « ADAH: Alabama Moments (Boswell Amendment--Quick Summary) », sur www.alabamamoments.alabama.gov (consulté le )
  13. (en-US) « Davis v. Schnell, 81 F. Supp. 872 (S.D. Ala. 1949) », sur Justia Law (consulté le )
  14. (en-US) « A Century of Lawmaking for a New Nation: U.S. Congressional Documents and Debates, 1774 - 1875 », sur memory.loc.gov (consulté le )
  15. (en-US) « Wrestling with History and Memory in the Public Sphere », sur The Headlight, (consulté le )
  16. (en-US) Lawrence Specker, « 'The Lynching:' A powerful look at 1981 Klan murder in Mobile », sur al, (consulté le )
  17. (en-US) « Brown v. Board of Education of Topeka | Definition, Facts, & Significance », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  18. (en-US) « Brown v. Board of Education of Topeka, 347 U.S. 483 (1954) », sur Justia Law (consulté le )
  19. (en-US) « Documents Related to Brown v. Board of Education », sur National Archives, (consulté le )
  20. (en-US) NAACP et National Association for the Advancement of Colored People, « The Civil Rights Era - NAACP: A Century in the Fight for Freedom | Exhibitions - Library of Congress », sur www.loc.gov, (consulté le )
  21. (en-US) « Guide to the Non-Partisan Voters League Records »
  22. « John LeFlore, Civil Rights Pioneer – Secret History Tours », sur www.secrethistorytours.com (consulté le )
  23. (en-US) « Neighborhood Organized Workers of Mobile (NOW) »
  24. a et b (en-US) « John Leflore », sur 2019 Bicentennial Alabama African American History Book Site, (consulté le )
  25. « John Leflore », sur www.myheritage.fr (consulté le )
  26. (en-US) « African-American History Research Sources at The McCall Library », sur www.southalabama.edu (consulté le )
  27. (en-US) « John L Leflore Preparatory Acad »
  28. (en-US) « High Schools in Mobile, AL », sur high-schools.com (consulté le )
  29. (en-US) « About John L. LeFlore Magnet High School », sur lefloremcpssal.schoolinsites.com (consulté le )
  30. « John L. LeFlore Historical Marker », sur www.hmdb.org (consulté le )

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]